scholarly journals Sélection et utilisation des ressources fourragères par les herbivores : théories et expérimentations à l’échelle du site et de la station alimentaires

1998 ◽  
Vol 11 (4) ◽  
pp. 273-284
Author(s):  
C. ROGUET ◽  
B. DUMONT ◽  
S. PRACHE

Mieux comprendre la relation animal-végétation est nécessaire pour développer des systèmes de gestion qui favorisent le maintien par le pâturage d’une ressource suffisamment riche et abondante. Dans ces conditions, l’animal peut couvrir ses besoins nutritionnels et assurer une productivité suffisante, tout en participant à l’entretien du milieu. L’article fait le point, à partir d’un grand nombre de travaux expérimentaux, sur les facteurs qui influencent la sélection et l’utilisation des sites et stations alimentaires par les herbivores. La première partie est consacrée au cadre théorique dans lequel sont discutées les observations expérimentales. Le contexte général de la Théorie de l’Alimentation Optimale (TAO) et ses prédictions, sont décrits. L’’applicabilité’, l’utilité et la validité des modèles d’optimisation dans l’étude du comportement alimentaire des herbivores sont tout particulièrement considérées. Ensuite, est étudiée l’influence des différents facteurs, trophiques (quantité et qualité des ressources fourragères, espèce végétale), environnementaux (topographie, distance aux points d’eau, présence d’abris et risques de prédation) et animaux (capacités cognitives et organisation sociale) sur la sélection et l’utilisation des sites et des stations alimentaires par les herbivores. La TAO permet d’expliquer les stratégies alimentaires des herbivores. Cependant, les choix des animaux ne sont en général pas aussi absolus que ceux prédits. En conditions naturelles, les animaux répondent non seulement à la ressource alimentaire, mais aussi à différentes contraintes externes (environnement non alimentaire) et internes (mémoire, discrimination). D’autres approches complémentaires, telles l’’hédonisme’ et la ’sagesse nutritionnelle’, susceptibles d’influencer les choix des animaux, sont brièvement analysées.

2005 ◽  
Vol 7 (3) ◽  
pp. 309-323
Author(s):  
M. T. Orta de Velasquez ◽  
N. Martin ◽  
V. Bodison ◽  
A. Laplanche
Keyword(s):  

L'équation cinétique qui permet de calculer l'oxydation d'un micropolluant dans les réacteurs d'ozonation s'écrit: -(d[P]/dt)=(KD[O3]L+KID[OH∘])[P] Kd et Kid: constantes de vitesse de l'ozone et des radicaux hydroxyles sur le micropolluant P. Dans la première partie, l'approche théorique de la concentration en radicaux hydroxyles a montré que [OH·] est proportionnel à la concentration en ozone ([OH·] = k'[03]). On a donc: (d[P]/dt)=KG[O3]L[P] with KG=KD+KIDK' Dans un réacteur parfaitement agité, les concentrations en ozone et en micropolluant sont constantes et l'élimination s'écrit: ([P]/[Po])=(1/1+KG[O3]L τ) with τ=(V/Q) Dans un réacteur piston, les concentrations varient tout au long de la colonne et il est habituel de modéliser un tel réacteur comme un grand nombre de R.P.A. en série de volume DeltaV et de hauteur DeltaH (Dans notre approche DeltaH = 0,01 m). Dans les deux cas, la simulation de l'élimination du micropolluant est basée sur la connaissance de la valeur de kG et de la concentration en ozone dans l'eau [03]L [03]L est obtenue de la résolution des bilans massiques dans un volume V ou ~V. ozone à l'entrée + ozone transféré = ozone à la sortie + ozone consommé L'ozone transféré utilise pour son calcul des relations semi-empiriques donnant la constante de Henry et la valeur du kLa. L'ozone consommé est déduit de la relation établie dans la partie 1: (d[O3]L/dt)=w[O3]L Les résultats de la simulation sont comparés aux résultats expérimentaux obtenus avec un pesticide organo-phosphoré, le parathion. Les paramètres variables sont le temps de contact (300 - 600 s), le pH (6,7 - 8,2) et le taux de traitement (1 à 5 g/m3). Une valeur de kG comprise entre 500 et 600 M-¹s-¹ donne une bonne corrélation entre les valeurs expérimentales et calculées. Cependant, on peut noter quelques différences, en particulier dans la partie basse de la colonne, ce qui montre la nécessité de prendre en compte pour des calculs plus précis l'hydrodynamique du réacteur. L'emploi du programme de simulation permet de tracer deux abaques qui montrent l'influence pour n'importe quel micropolluant des facteurs kGteta et w.


2005 ◽  
Vol 18 (1) ◽  
pp. 59-91 ◽  
Author(s):  
Clinton Archibald ◽  
Kayyam Z. Paltiel

La notion de « corps intermédiaires » est peu commune en science politique, mais il n'en demeure pas moins que l'expression a été utilisée à la fois par l'Église Catholique et par une certaine élite québécoise. Son emploi a d'ailleurs permis à ses auteurs de développer une théorie du rôle des corps intermédiaires et une organisation possible de société. L'objet de cette analyse est d'abord de tracer un aperçu historique du terme avec les implications qui en ont découlé à travers les ans. Dans cette première partie, il faudra s'attarder à la naissance de l'expression et son utilisation par l'Église Catholique qui en a fait une doctrine dans certaines Encycliques papales. Ensuite, il importera de considérer la signification du développement de l'expression « corps intermédiaires » et sa portée sur la société québécoise. Ce second aspect de notre étude touchera le leadership recherché par l'Église au Québec avant les années 1960; on y cherchera à cerner l'importance de cette tentative pour l'ensemble des relations gouvernants-gouvernes et à identifier également le corporatisme enseigné à la fois par le clergé et l'élite traditionnelle québécoise, corporatisme qui n'a de sens et de chance de survie que s'il est basé sur la coopération. En outre, on comparera les résultats de notre recherche avec les notions de groupes d'intérêt et de groupes de pression. Ici, c'est sur l'aspect politique des implications des notions de groupes d'intérêt et de groupes de pression vis-à-vis celle des corps intermédiaires qu'on insistera davantage. En un mot, on cherchera à capter les différences et la nature de l'une et l'autre, en insistant sur les aspects spécifiques des corps intermédiaires. Enfin, cet examen se terminera par une application au Mouvement coopératif Desjardins, un des corps intermédiaires les plus actifs du Québec. Il faudra alors signaler les relations dirigeants-dirigés et chercher à voir si elles sont différentes de celles des groupes d'intérêt. L'hypothèse de base de cette analyse est la suivante : s'il est vrai, comme l'ont écrit certains spécialistes, que l'État a été perçu au Québec, et cela jusqu'au début de la Révolution tranquille, comme étant « étranger à la collectivité», il faut chercher ailleurs pour trouver le développement d'une organisation sociale et la création de groupes permettant aux individus d'unir leurs efforts. L'Église catholique a agi comme « stimulateur » de cette force d'association et, pour ce faire, elle a appuyé ses enseignements sur la doctrine des Encycliques papales. En même temps une certaine élite venait l'encourager dans cette voie. Les corps intermédiaires furent au centre de cette doctrine catholique et correspondent à ces associations d'individus qui visaient à faire des choses sous l'égide de l'Église qui cherchait à organiser la vie sociale. Cela est bien différent des groupes de pression qui visent à « articuler » des intérêts à l'État. Un corps intermédiaire n'articule pas : il fait lui-même des choses sans que l'État n'intervienne. On touche là le coeur de la théorie corporatiste de société avancée par l'Église. Or, cette théorie doit être transformée en même temps que la société québécoise s'urbanise et se sécularise. La notion originelle de corps intermédiaires — un corps de différentes associations formant une unité corporative incluant toute la société — ne peut survivre. Bien plus ! En organisant son action pour la relier à l'État, un corps intermédiaire devient un groupe de pression et n'est plus animé des principes chrétiens qui l'ont fait naître. Il entre alors en conflit avec d'autres groupes et met de côté l'idée à l'origine des corps intermédiaires, la coopération.


Criminologie ◽  
2003 ◽  
Vol 36 (1) ◽  
pp. 9-30 ◽  
Author(s):  
Jean-Paul Brodeur
Keyword(s):  

Résumé Cet article développe l’argumentaire suivant : dans un grand nombre de contextes d’évaluation, les conditions ne permettent pas qu’on procède à des évaluations des modalités et des effets de l’intervention policière qui respectent toutes les règles d’une méthodologie forte. Il faut en conséquence recourir à des évaluations méthodologiquement moins orthodoxes, qui n’en conservent pas moins leur utilité et leur valeur heuristique. La première partie de l’article est consacrée à l’objet et aux méthodes de l’évaluation. En se fondant sur les notions développées dans cette première partie, la seconde indique quelles sont les difficultés que soulève, dans un contexte pratique d’intervention, la mise en place d’un cadre d’évaluation qui respecte pleinement les caractères de l’objet d’une évaluation et les exigences d’une méthode rigoureuse, l’une de ces difficultés étant les coûts prohibitifs engendrés par la réalisation d’une évaluation riche. Dans une troisième partie, nous présentons une série de procédés qui peuvent conduire à des évaluations qui satisfassent autant aux exigences de la théorie qu’à celles de la pratique de l’intervention policière. En conclusion, nous discutons brièvement des résultats des évaluations jusqu’ici effectuées de la police de communauté et de la police de résolution de problème.


1987 ◽  
Vol 2 (2) ◽  
pp. 225-262 ◽  
Author(s):  
S. J. Stevenson

Mon article précédent (Continuity and Change2 (1)) a évalué comment les vices des systèmes légaux et administratifs ont influencé le nombre de cas de suicide enregistrés en Angleterre entre 1530 et 1590. Le présent article se concentre sur les questions suivantes: la répartition des risques de suicide selon les âges, l'exploitation des tensions engendrées au sein des communautés confrontées à tout cas de suicide éventuel et la répartition des suicides parmi les régions supposées avoir une organisation sociale différente. En ce qui concerne l'âge et les tensions dan la communauté, on suggère que les risques de suicide auraient pu ètre les plus élevés parmi les jeunes, si I'on considère le fait que le plus grand nombre de noyades accidentelles a été également enregistré dans le groupe d'âge le plus jeune. La fréquente utilisation des verdicts de mort accidentelle aurait pu provenir à la fois de l'emploi courant des jeunes avec ou prés de l'eau et du peu d'intérêt de la communautéà prononcer des verdicts de suicide envers ceux qui ne possédaient ni terres ni biens à distribuer. II semble également probable que la mort violente sous tous ses aspects ait augmenté considérablement en période de pénurie et que bon nombre de suicides parmi les jeunes résultaient de leur expulsion des maisons où ils avaient été en service. En ce qui concerne la répartition géographique des suicides, aucune preuve concluante selon laquelle le nombre de suicides varierait sous différents régimes agraires n'a été découverte; et pourtant, il semble que le taux de suicide aurait pu être plus élevé dans les zones ayant la densité de population la plus basse. Certains thèmes abordés de façon fort peu concluante comprennent la fréquence des meurtres domestiques suivis de suicide, la géographic du suicide imitatif, les relatifs penchants vers le suicide des “intellectuels aliénes” de la fin du seizième siècle, ainsi que tout effet possible sur le taux de suicide causé par l'urbanisation ou la Réforme.


Criminologie ◽  
2011 ◽  
Vol 44 (1) ◽  
pp. 173-195
Author(s):  
Jean-Paul Brodeur

Cet article développe l’argumentaire suivant : dans un grand nombre de contextes d’évaluation, les conditions ne permettent pas qu’on procède à des évaluations des modalités et des effets de l’intervention policière qui respectent toutes les règles d’une méthodologie forte. Il faut en conséquence recourir à des évaluations méthodologiquement moins orthodoxes, qui n’en conservent pas moins leur utilité et leur valeur heuristique. La première partie de l’article est consacrée à l’objet et aux méthodes de l’évaluation. En se fondant sur les notions développées dans cette première partie, la seconde indique quelles sont les difficultés que soulève, dans un contexte pratique d’intervention, la mise en place d’un cadre d’évaluation qui respecte pleinement les caractères de l’objet d’une évaluation et les exigences d’une méthode rigoureuse, l’une de ces difficultés étant les coûts prohibitifs engendrés par la réalisation d’une évaluation riche. Dans une troisième partie, nous présentons une série de procédés qui peuvent conduire à des évaluations qui satisfassent autant aux exigences de la théorie qu’à celles de la pratique de l’intervention policière. En conclusion, nous discutons brièvement des résultats des évaluations jusqu’ici effectuées de la police de communauté et de la police de résolution de problèmes.


Author(s):  
Gautier Attanasi ◽  
Vincent Bodart ◽  
François Courtoy ◽  
Sébastien Fontenay ◽  
Nathan Lachapelle ◽  
...  

L’éclatement de l’épidémie de coronavirus en début d’année a mis brutalement à l’arrêt l’activité économique d’un grand nombre de pays. Le choc économique est particulièrement sévère pour la Belgique, dont l’activité économique devrait enregistrer en première partie de cette année son recul le plus important depuis la seconde guerre mondiale. A la faveur de la levée des mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du virus, l’activité économique a commencé progressivement à reprendre dans de nombreux pays, en ce compris la Belgique et les autres pays européens. Les résultats des dernières enquêtes de conjoncture témoignent de cette reprise. Ainsi, après avoir très lourdement chuté en avril, la confiance des entreprises et des ménages belges a commencé à se redresser en mai, et elle a continué à se raffermir en juin.  La poursuite de la reprise économique en cours durant la seconde partie de l’année et en 2021 dépendra étroitement de l’évolution de la situation sanitaire. Il est ici fait l’hypothèse que, à l’avenir, la propagation du virus pourra être contrôlée sans que cela nécessite l’instauration d’une nouvelle période de confinement généralisé. Sous cette hypothèse, l’activité économique devrait rebondir fortement en seconde partie de cette année, avant de retrouver des rythmes trimestriels de croissance plus conventionnels en 2021. Malgré la reprise attendue, l’activité économique en Belgique se situerait fin 2021 en dessous du niveau auquel elle se serait située sans la crise. Bien que courte, la récession actuelle devrait laisser des cicatrices profondes, notamment en termes d’emploi et de chômage, qui limiteront les capacités de redémarrage de l’économie. Selon ce scénario, l’économie belge devrait se contracter de près de 10 % en 2020. Elle afficherait à nouveau une croissance positive en 2021, de 7,5 % en base annuelle. Malgré la mise en place de dispositifs de chômage temporaire, le choc économique provoqué par la crise épidémique devrait avoir un lourd impact sur la situation du marché du travail.   Résumé des prévisions pour la Belgique • L’économie belge devrait se contracter de 9,9 % en 2020. Elle retrouverait une croissance positive, de 7,5 %, en 2021.• L’emploi diminuerait, en termes nets, de 106.000 unités en 2020. En 2021, il augmenterait de 32.000 unités.• Le nombre de demandeurs d’emploi augmenterait de 132.800 unités en 2020. En 2021, il diminuerait de 4.700 unités.• L’inflation générale des prix à la consommation s’élèverait à 0,9 % en 2020 et 1,7 % en 2021.• Le déficit budgétaire des administrations publiques atteindrait 11,5 % du PIB en 2020 et 6,6 % en 2021.


1969 ◽  
Vol 16 (2) ◽  
pp. 147-184 ◽  
Author(s):  
Ivan Vallier

La naissance de nouveaux intérêts dans le catholicisme contemporain pourrait être canalisée en des séquences productives de recherche, dans la mesure où l'on parviendrait à définir les problèmes théoriques géné raux, à spécifier les unités d'analyse, et à utiliser des projets de type comparatif. Bien que l'accent que l'on met actuellement sur les structures paroissiales et sur les attitudes religieuses contribue à augmenter nos connaissances, il ne conduit pas à établir le lien sociologique des struc tures d'autorité, des processus de prise de décisions, et des interdépen dances église-société. Ces questions pourraient être étudiées aussi bien en profondeur que comparativement si l'on prenait le diocèse comme unité fondamentale d'analyse. Dans la première partie de son article l'auteur pose des critères qui font du diocèse un foyer particulièrement riche d'études institutionnelles et de processus sociaux. Il faudrait souligner que le diocèse permet l'identification de variations internes au groupe en ce qui concerne les styles de leadership, les modes de changement et les rapports politico ecclésiaux, ainsi que des variations dans le groupe et trans-culturelles. Le diocèse est une unité entièrement liée aux conditions locales et, à un autre niveau, aux structures nationales et internationales. Etant donnés les avantages méthodologiques de la recherche compara tive, ainsi que sa capacité de fournir des théories explicatives, l'auteur a élaboré dix variables dépendantes qui sont en rapport avec des aspects structurels et avec des processus de l'activité diotésaine. Ces variables sont parmi celles qu'il considère importantes pour pouvoir isoler des variations dans le catholicisme contemporain. Cependant, les variations ici esquissées devraient être mises en relations avec des facteurs doués de pouvoir explicatif. L'anteur formule nu certain nombre de variables indépendantes provisoires, et suggère ensuite quels types de données il faudrait rassembler dans le but de tester les hypothèses. Les derniers paragraphes de l'article offrent une proposition provisoire pour l'étude de 120 diocèses dans 15 pays de l'Europe de l'Ouest et d'Amérique (du Nord et du Sud). Partant des données qualitatives fournies par Banks et Textor dans leur Cross-Polity Survey, l'anteur résume quelques unes des différences et des similitudes des qninze pays, et envisage ensnite les problèmes du choix des diocèses. Sans en nommer spécifiquement, il suggère la nécessité de baser l'échantillon sur un critère proportionnel, de telle sorte que les pays avec un plus grand nombre de diocèses aient un nombre plus élevé d'unités dans l'échantil lon (toujours avec le total de 120) que les pays où il y a moins de diocèses. Dans les dernières pages il est proposé qu'll soit tenu compte des diocèses dans des études comparatives des rapports entre religion et société non limitées au seul catholicisme. L'auteur exprime l'efpoir que cet essai puisse accélérer et renforcer l'intérêt actuel dans l'étude compa rative des institutions religieuses.


1972 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 185-214 ◽  
Author(s):  
E. Ashtor

L'existence, à l'époque de la décadence de l'empire abbaside, d'un courant migratoire de l'Irak vers la Syrie et vers l'Egypte et même au-delà de ce dernier pays est un fait bien connu des lecteurs des chroniques orientales et des annales de la littérature arabe. Qu'un grand nombre d'habitants aient quitté l'Irak lors des secousses, des crises politiques et économiques que subit ce pays dès la révolte des Zindj (868-883), ne fait aucun doute pour personne. Mais, malheureusement, les sources médiévales ne nous permettent pas de préciser les dimensions exactes de ce courant. Le chercheur qui veut mettre à profit les textes, nombreux, qui s'y réfèrent, doit se contenter d'en tirer des conclusions touchant uniquement le caractère de ce mouvement migratoire. S'agit-il là de ce type de migration caractéristique de l'histoire sociale de l'Occident médiéval, où les émigrants appartenaient, pour la plupart, aux couches supérieures de la société et imposaient leurs méthodes de production, leurs manières de vivre, ainsi que leur organisation sociale au nouveau milieu? Ou bien ce courant ressemblait-il plutôt aux émigrations modernes, mouvements se recrutant surtout parmi les masses populaires qui s'assimilent à leur nouveau milieu? Ce qui nous amène à poser cette question, c'est la différence entre les conditions sociales dans l'Occident chrétien et dans l'Orient musulman où l'on trouvait un peu partout des villes importantes et des industries relativement bien développées, où les corporations n'étaient pas assez fortes pour mettre obstacle à quiconque venait s'installer dans une ville, où une grande partie de la population disposait de moyens monétaires en espèces, donc de biens facilement transportables.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document