scholarly journals Numéro 156 - juillet 2020

Author(s):  
Gautier Attanasi ◽  
Vincent Bodart ◽  
François Courtoy ◽  
Sébastien Fontenay ◽  
Nathan Lachapelle ◽  
...  

L’éclatement de l’épidémie de coronavirus en début d’année a mis brutalement à l’arrêt l’activité économique d’un grand nombre de pays. Le choc économique est particulièrement sévère pour la Belgique, dont l’activité économique devrait enregistrer en première partie de cette année son recul le plus important depuis la seconde guerre mondiale. A la faveur de la levée des mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du virus, l’activité économique a commencé progressivement à reprendre dans de nombreux pays, en ce compris la Belgique et les autres pays européens. Les résultats des dernières enquêtes de conjoncture témoignent de cette reprise. Ainsi, après avoir très lourdement chuté en avril, la confiance des entreprises et des ménages belges a commencé à se redresser en mai, et elle a continué à se raffermir en juin.  La poursuite de la reprise économique en cours durant la seconde partie de l’année et en 2021 dépendra étroitement de l’évolution de la situation sanitaire. Il est ici fait l’hypothèse que, à l’avenir, la propagation du virus pourra être contrôlée sans que cela nécessite l’instauration d’une nouvelle période de confinement généralisé. Sous cette hypothèse, l’activité économique devrait rebondir fortement en seconde partie de cette année, avant de retrouver des rythmes trimestriels de croissance plus conventionnels en 2021. Malgré la reprise attendue, l’activité économique en Belgique se situerait fin 2021 en dessous du niveau auquel elle se serait située sans la crise. Bien que courte, la récession actuelle devrait laisser des cicatrices profondes, notamment en termes d’emploi et de chômage, qui limiteront les capacités de redémarrage de l’économie. Selon ce scénario, l’économie belge devrait se contracter de près de 10 % en 2020. Elle afficherait à nouveau une croissance positive en 2021, de 7,5 % en base annuelle. Malgré la mise en place de dispositifs de chômage temporaire, le choc économique provoqué par la crise épidémique devrait avoir un lourd impact sur la situation du marché du travail.   Résumé des prévisions pour la Belgique • L’économie belge devrait se contracter de 9,9 % en 2020. Elle retrouverait une croissance positive, de 7,5 %, en 2021.• L’emploi diminuerait, en termes nets, de 106.000 unités en 2020. En 2021, il augmenterait de 32.000 unités.• Le nombre de demandeurs d’emploi augmenterait de 132.800 unités en 2020. En 2021, il diminuerait de 4.700 unités.• L’inflation générale des prix à la consommation s’élèverait à 0,9 % en 2020 et 1,7 % en 2021.• Le déficit budgétaire des administrations publiques atteindrait 11,5 % du PIB en 2020 et 6,6 % en 2021.

1966 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 237-243 ◽  
Author(s):  
D.O. Moberg

Des liens étroits unissent les Etats-Unis et l'Europe dans le domaine de l'étude de la sociologie de la religion. Ces deux continents appartiennent à la même culture occidentale et l'on y rencontre les mêmes grandes religions. La théologie judéo-chrétienne met fortement l'accent sur l'unité du genre humain. Européens et Américains ont beaucoup à s'apprendre mutuellement. Aux Etats-Unis, la sociologie de la religion s'est fort développée depuis la seconde guerre mondiale. Les recherches sociologiques dans le domaine de la religion ont été introduites dans un grand nombre d'universités, centres de formation relevant des grandes confessions religieuses etc. L'American Sociological Association a créé une section spéciale dans ce domaine et chaque année elle tient ses assises dans le cadre des congrès de l'association. La Religious Research Association, la Society for the Scientific Study of Religion, l'American Catholic Sociological Society et l'American Jewish Committee contribuent toutes à promouvoir l'essor de cette spécialité. Citons enfin pour mention les plus importantes publi cations périodiques qui ont vu le jour: Sociological Abstracts, Review of Religious Research, Journal for the Scientific Study of Religion et Sociological Analysis. Les développements de cette discipline dans l'après guerre furent stimulé par l'éveil d'un intérêt très grand pour la religion comme phénomène général de culture. Des recherches firent connaitre l'énorme importance de la religion dans la vie moderne et suscitèrent de la part des responsables religieux des attentes des résultats de telles recherches. Les cinq 'dimensions-clés' de la religiosité proposées par Glock consti tuent de ce point de vue une contribution méthodologique très impor tante. La dimension 'ritualistique' de la religion correspond aux compor tements extérieurs et pratiques religieuses; la dimension 'idéologique' se réfère aux croyances; la dimension 'intellectuelle' ou 'cognitive' se rapporte à la connaissance, 'l'expériencielle' aux sentiments et la dimen sion 'conséquentielle' enfin consiste dans les effets des quatre premières. Toutefois, il est d'autres aspects de la religiosité personnelle qui échap pent à cette catégorisation, notamment quand il s'agit des religions chrétiennes. C'est donc une sixième dimension 'transcendentale' ou 'spirituelle' qui fait l'objet de la discussion dans cet article. Elle relève de l'essence même de la vie religieuse et se rapproche de ce que Sturzo appelait 'la vrai vie' dans sa sociologie du surnaturel. Une évidence de type 'verste hende', c'est-à-dire prenant sa source dans l'intuition, la théologie, des arguments de nature philosophique et l'expérience subjective vécue par l'homme, plutôt qu'un ensemble de faits de type empirique condui sent en effet à penser que cet aspect de la nature humaine est plutôt une réalité proprement ontologique et non un objet réifié. Il n'est pas impossible que l'on puisse un jour sonder la nature spirituelle de l'homme à l'aide de données purement empiriques. Entretemps, il faut faire preuve d'humilité scientifique et d'une grande prudence de juge ment. Tenir compte à la fois des six dimensions de la religiosité fera de nous de meilleurs sociologues de la religion.


2009 ◽  
Vol 52 (4) ◽  
pp. 619-634 ◽  
Author(s):  
Morris Silver

AbstractThe first part of this paper considers why small funerary figures called shabtis, were willing to slave in the Beyond for deceased Egyptians. The proposed answer is that they agreed in return for being given "life" by the craftsman. It is well understood that ancient Egyptians were willing to utilize standard legal forms to mediate between the earthly and supernatural dimensions. However, consideration of the "contract" between craftsmen and shabtis casts new light on the nature of ancient Egypt's labor market and, more specifically, on the prevalence of resorting to contractual slavery. The second part of the paper uses economic analysis to reinforce the suggestion that temple ateliers probably earned a substantial profit by marketing shabtis. La première partie de cet article envisage les raisons pour lesquelles les figurines funéraires appelées oushebtis consentaient à servir les Egyptiens comme esclaves dans l'au-delà. Nous proposons que ces figurines acceptaient ce rôle en échange de la « vie » que leur insufflaient les artisans. Il est bien connu que les anciens Egyptiens employaient des formulaires juridiques comme mode de médiation entre le domaine terrestre et celui du surnaturel. L'examen du « contrat » passé entre artisans et oushebtis éclaire néanmoins d'un jour nouveau la nature du marché du travail dans l'Egypte ancienne, notamment le recours répandu à l'esclavage contractuel. Dans la seconde partie de l'article, une analyse économique confirme que la vente des oushebtis assurait vraisemblablement des profits substantiels aux ateliers des temples.


2002 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 95-112
Author(s):  
Hirosuke Kawanishi ◽  
Ross Mouer

Résumé Cet article part du constat à l’effet que le taux de syndicalisation a chuté entre 1975 et 1996, au Japon. Les auteurs soulignentle fait que l’impact de la technologie et la pression en faveur de l’efficacité sont deux facteurs importants de la segmentationdu marché du travail en trois groupes, soit la main-d’oeuvre centrale, la main-d’oeuvre semi-centrale et la main-d’oeuvre périphérique.Ils indiquent aussi que suite à la fusion des deux organisations syndicales centrales à la fin des années 1980, ladynamique de compétition idéologique qui prévalait dans les années 1960 et 1970, a disparu. D’après les auteurs, le syndicalismed’entreprise est devenu de plus en plus « aristocratique » et a négligé les intérêts d’un grand nombre de simples salariésappartenant à la main-d’oeuvre périphérique. Ils prévoient que le taux de syndicalisation va continuer à baisser à moins que desmesures ne soient prises pour s’occuper de ces salariés et du groupe en émergence des salariés appartenant à la main-d’oeuvresemi-centrale (les techniciens et les professionnels).


2016 ◽  
Vol 9 (1) ◽  
pp. 94-115
Author(s):  
Michèle Tallard ◽  
Catherine Vincent

Les institutions paritaires peuvent être analysées comme des formes spécifiques de relations entre les organisations patronales et syndicales dont l’objet est la gestion d’éléments de la relation salariale déléguée par l’État, ce dernier gardant un rôle plus ou moins important de contrôle. L’objectif de cet article est d’analyser les mutations dans les formes d’engagement des organisations patronales dans la gouvernance des institutions paritaires de la protection sociale et de la formation professionnelle. Ces mutations, qui trouvent leur origine dans les transformations du système productif (montée des activités de service au détriment des activités industrielles), dans celles du marché du travail (précarisation, individualisation…) ainsi que dans les reconfigurations de l’État-providence, ébranlent les institutions paritaires. L’analyse part d’une réinterprétation dans le contexte français des analyses de Streeck (1991), pour réévaluer, à l’aune des logiques d’influence et de cohésion, les formes de construction historique de la stratégie patronale de la régulation paritaire – au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour la protection sociale et au tournant des années 1970 pour la formation professionnelle continue. L’articulation de ces deux logiques éclaire également les transformations de la conception du paritarisme portée par le patronat. Toutefois, ce renouvellement stratégique est insuffisant pour protéger la régulation paritaire de l’intervention étatique qui cherche à en faire un appendice de l’action étatique.


2014 ◽  
pp. 216-236 ◽  
Author(s):  
Annabelle Seery

Cet article vise à mettre en lumière le discours émergent de jeunes féministes québécoises sur le travail de reproduction et son articulation avec le travail rémunéré. À partir d’entretiens semi-directifs, nous exposons les constats que ces jeunes féministes font de ces deux pans de la division sexuelle du travail de même que les propositions qu’elles mettent de l’avant. Ainsi, elles dénoncent le partage toujours inégal du travail dit invisible et la course à la performance vécue par les mères. Elles doutent de la réussite de la conciliation famille-travail et remettent en question le travail rémunéré comme panacée pour l’émancipation des femmes. Suivant ces constats, les jeunes féministes rencontrées réfléchissent à des solutions : elles se questionnent sur de possibles compensations pour le travail de reproduction et sur le travail à temps partiel. Teintées par leur expérience du marché du travail actuel, de leur vision de la maternité et de la grande valeur qu’elles accordent à la famille, leurs idées visent une plus grande valorisation du travail accompli au sein des familles et une réorganisation du travail qui répondrait aux besoins et aspirations du plus grand nombre de femmes possible. Les idées des jeunes féministes rencontrées s’inscrivent à la fois dans un discours dominant du mouvement des femmes québécois et en rupture avec celui-ci.


2005 ◽  
Vol 7 (3) ◽  
pp. 309-323
Author(s):  
M. T. Orta de Velasquez ◽  
N. Martin ◽  
V. Bodison ◽  
A. Laplanche
Keyword(s):  

L'équation cinétique qui permet de calculer l'oxydation d'un micropolluant dans les réacteurs d'ozonation s'écrit: -(d[P]/dt)=(KD[O3]L+KID[OH∘])[P] Kd et Kid: constantes de vitesse de l'ozone et des radicaux hydroxyles sur le micropolluant P. Dans la première partie, l'approche théorique de la concentration en radicaux hydroxyles a montré que [OH·] est proportionnel à la concentration en ozone ([OH·] = k'[03]). On a donc: (d[P]/dt)=KG[O3]L[P] with KG=KD+KIDK' Dans un réacteur parfaitement agité, les concentrations en ozone et en micropolluant sont constantes et l'élimination s'écrit: ([P]/[Po])=(1/1+KG[O3]L τ) with τ=(V/Q) Dans un réacteur piston, les concentrations varient tout au long de la colonne et il est habituel de modéliser un tel réacteur comme un grand nombre de R.P.A. en série de volume DeltaV et de hauteur DeltaH (Dans notre approche DeltaH = 0,01 m). Dans les deux cas, la simulation de l'élimination du micropolluant est basée sur la connaissance de la valeur de kG et de la concentration en ozone dans l'eau [03]L [03]L est obtenue de la résolution des bilans massiques dans un volume V ou ~V. ozone à l'entrée + ozone transféré = ozone à la sortie + ozone consommé L'ozone transféré utilise pour son calcul des relations semi-empiriques donnant la constante de Henry et la valeur du kLa. L'ozone consommé est déduit de la relation établie dans la partie 1: (d[O3]L/dt)=w[O3]L Les résultats de la simulation sont comparés aux résultats expérimentaux obtenus avec un pesticide organo-phosphoré, le parathion. Les paramètres variables sont le temps de contact (300 - 600 s), le pH (6,7 - 8,2) et le taux de traitement (1 à 5 g/m3). Une valeur de kG comprise entre 500 et 600 M-¹s-¹ donne une bonne corrélation entre les valeurs expérimentales et calculées. Cependant, on peut noter quelques différences, en particulier dans la partie basse de la colonne, ce qui montre la nécessité de prendre en compte pour des calculs plus précis l'hydrodynamique du réacteur. L'emploi du programme de simulation permet de tracer deux abaques qui montrent l'influence pour n'importe quel micropolluant des facteurs kGteta et w.


Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.


2002 ◽  
pp. 41-48 ◽  
Author(s):  
Birgit Arve-Parès

RÉSUMÉ En Suède, la politique familiale se présente comme une politique de prévention et d'intégration sociale basée sur des principes d'égalité et de justice sociale. Elle place au premier rang la protection de l'enfant, l'objectif étant non pas de faire naître des enfants en plus grand nombre (même si la baisse du taux de fécondité a été enrayée à partir de 1990), mais de mettre à leur disposition des conditions favorables à leur épanouissement et à leur insertion. Le développement des équipements d'accueil de la petite enfance et les mesures permettant de concilier travail et vie familiale s'inscrivent dans cette perspective. Le congé parental, que les pères utilisent de plus en plus, renforce, dans les comportements et les mentalités, la prise en charge plus égalitaire de la responsabilité familiale par les hommes et les femmes, dans la société et dans la famille. La récession économique n'a pas infléchi la tendance, tout en faisant apparaître plus fortement la dépendance des politiques familiales par rapport aux politiques d'emploi et de régulation du marché du travail.


Criminologie ◽  
2003 ◽  
Vol 36 (1) ◽  
pp. 9-30 ◽  
Author(s):  
Jean-Paul Brodeur
Keyword(s):  

Résumé Cet article développe l’argumentaire suivant : dans un grand nombre de contextes d’évaluation, les conditions ne permettent pas qu’on procède à des évaluations des modalités et des effets de l’intervention policière qui respectent toutes les règles d’une méthodologie forte. Il faut en conséquence recourir à des évaluations méthodologiquement moins orthodoxes, qui n’en conservent pas moins leur utilité et leur valeur heuristique. La première partie de l’article est consacrée à l’objet et aux méthodes de l’évaluation. En se fondant sur les notions développées dans cette première partie, la seconde indique quelles sont les difficultés que soulève, dans un contexte pratique d’intervention, la mise en place d’un cadre d’évaluation qui respecte pleinement les caractères de l’objet d’une évaluation et les exigences d’une méthode rigoureuse, l’une de ces difficultés étant les coûts prohibitifs engendrés par la réalisation d’une évaluation riche. Dans une troisième partie, nous présentons une série de procédés qui peuvent conduire à des évaluations qui satisfassent autant aux exigences de la théorie qu’à celles de la pratique de l’intervention policière. En conclusion, nous discutons brièvement des résultats des évaluations jusqu’ici effectuées de la police de communauté et de la police de résolution de problème.


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