scholarly journals L’expérience au cœur du marketing postmoderne. Regard sémiotique sur les offres marchandes

2021 ◽  
pp. 247-265
Author(s):  
Alain Perusset
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Depuis le milieu des années 1980, l’expérience s’est imposée comme objet d’étude incontournable de la recherche en marketing. De nombreux auteurs anglophones comme francophones se sont intéressés à la question et ont cherché à conceptualiser cet objet, en lui donnant le nom d’experiental marketing. Néanmoins, les acceptions de cette notion divergent encore. Aussi, l’objectif de cet article est-il d’apporter une expertise sémiotique sur la question pour, d’une part, saisir où se situent les points de désaccord entre spécialistes en marketing, et, d’autre part, dépasser la conception globalement trop réductrice de l’expérience qu’en a le marketing. En l’occurrence, un des arguments de cette contribution est de rappeler que tout produit ou toute offre, peu importe sa nature, donne à vivre une expérience. À partir de là, ce sont quatre types d’expériences qui sont proposées à l’analyse à partir de la théorie des « régimes de sens » d’Eric Landowski : la « prise », l’« emprise », la « surprise » et la « déprise ». Ces quatre types d’expériences sont enfin rattachées à des catégories d’offres générales, également introduites et décrites dans cette contribution : les « biens », les « dispositifs », les « existences » et les « oeuvres ». De manière générale, l’objectif de cet article est de montrer comment la sémiotique post-greimassienne peut clarifier des problématiques de management parfois complexes.

2005 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 133-155
Author(s):  
Sylvette Guillemard
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À l’occasion de la réforme du Code de procédure civile, le juge en chef du Québec annonçait le regain de vitalité du « contrat judiciaire », qualification attribuée autrefois, en particulier pendant la période classique à Rome, au lien d’instance. L’auteure s’est penchée sur cette notion, son fondement et son origine, ainsi que sur les critiques auxquelles elle a pu donner lieu, afin de vérifier si la nouvelle culture judiciaire québécoise autorisait à qualifier de contractuelles les obligations que les parties ont maintenant de participer au bon fonctionnement de l’instance. Elle conclut qu’il faut rendre à César ce qui est à César, autrement dit laisser la qualification contractuelle du lien d’instance dans la sphère du droit romain, tout en constatant que, dorénavant, les litigants ont des obligations légales qui reflètent les grands principes adoptés par le codificateur, notamment celui de la maîtrise de leur dossier par les parties.


2002 ◽  
pp. 87-93 ◽  
Author(s):  
Denis Saint-Martin
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RÉSUMÉ Cet article montre comment des conceptions, des notions, des vocabulaires nouveaux ou renouvelés, forts de la légitimité qu'ils acquièrent en circulant dans les milieux dirigeants des organisations transnationales ou internationales, se heurtent aux réalités nationales dans lesquelles ils sont transposés. L'étude du cas de l'importation par le gouvernement fédéral canadien de l'idée de cohésion sociale met en évidence la façon dont cette notion a dû être domestiquée et dont sa signification a dû être ajustée à la situation spécifique du Canada et à sa pluralité culturelle pour que son usage produise des effets.


2021 ◽  
Vol 46 (181) ◽  
pp. 19-29
Author(s):  
Wolfgang Asholt

Selon le Trésor de la langue française, le substantif ‚libertaire‘ apparaît pour la première fois dans l’essai philosophique de Pierre-Joseph Proudhon De la justice dans la Révolution et dans l’Eglise paru en 1858, dans lequel il revendique une société juste où les individus seraient des sujets libres. Mais l’œuvre de référence aurait pu aussi renvoyer à une revue qu’un „précurseur de l’anarchisme“ (Maricourt), Joseph Déjacque, édite à New York et qui s’appelle Le Libertaire (1858-1861), même si cette revue était certainement peu connue et lue dans la France du Second Empire (Asholt 1998: 351-363). Déjacque avait dû s’exiler en 1851 et l’étude citée a fait condamner Proudhon et l’a obligé à s’exiler. Vallès, grand lecteur de Proudhon, avait publié un an plus tôt une première œuvre avec laquelle il se fait remarquer: L’Argent (1857) qui est un hypertexte du Manuel du spéculateur de Bourse de Proudhon paru en 1856, où celui-ci revendique de remplacer „l’anarchie industrielle“ du capitalisme par la „République industrielle“, c’est-à-dire le fédéralisme et le mutuellisme (Asholt 1984: 5-15). Si deux représentants du début de l’anarchisme en France se servent de cette notion de ‚libertaire‘, elle doit faire partie de leur vocabulaire philosophique et idéologique. Mais, malgré ce contexte, cette notion ne devient véritablement une référence pour l’anarchisme que vers la fin du XIXe siècle où des auteurs comme Zola ou Anatole France s’en servent.


2021 ◽  
Author(s):  
Adalric Felix Fidèle Jatsa
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<P>La notion africaine de « non-encore-nés » dans la communauté tridimensionnelle africaine est un exemple d’illustration du fait que dire sa foi aujourd’hui nécessite une reprise critique de l’être-au-monde de l’Africain dans sa situation actuelle, et dans ce qu’il y a d’ « authentiquement » humain. Ceci lui permet d’y voir un lieu d’expression de sa foi chrétienne, et met ainsi davantage en exergue le fait que la nouveauté, c’est le Christ qui rejoint l’homme où il est, et non la tradition humaine du plus fort (allusion au contexte colonial de l’évangélisation). À partir de cette notion, l’auteur montre comment la compréhension de la personne humaine, définie « au-delà d’elle-même », apparaît comme un écho retentissant, dans le contexte africain, de la vision biblique de la préexistence humaine : « Avant même de te modeler au ventre maternel, je t’ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré ; comme prophète des nations, je t’ai établi » (Jr 1, 5). Il montre non seulement qu’une telle approche enrichit la compréhension chrétienne de la personne humaine, mais aussi qu’elle amplifie l’écho de la voix de l’Eglise sur l’accueil de la vie à son commencement.</P> <P>Par ailleurs, même si la question écologique n’est pas centrale dans cette analyse, l’auteur montre qu’à partir d’une telle approche holistique de la vie communautaire, on peut mieux comprendre les rapports entre l’homme et son milieu naturel, donc les questions liées à l’écologie.</P> <P>Par cette démarche anthropologique et théologique, l’ouvrage essaie de creuser le sillon d’une évangélisation en profondeur pouvant aider l’Africain à accueillir le Christ chez lui.</P> <P>Par ailleurs, du fait même, il lance également une passerelle à l’endroit des « autres » qui ont des préjugés sur les réalités africaines.</P>


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 38 (3) ◽  
pp. 53-63
Author(s):  
Phillip Schube Coquereau
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Depuis quelque vingt ans, Dominique Maingueneau, linguiste et professeur à l’Université Paris XII, s’applique à théoriser l’analyse du discours littéraire tout en cherchant à la faire reconnaître comme discipline des études littéraires, en invoquant une « rectification des frontières » épistémologiques dans ce domaine. Au centre de cette théorie se trouve une notion clé, un principe invariant appelé paratopie. Malgré un succès relatif, cette notion présenterait un problème de taille : celui de placer, dans la même catégorie, l’analyse du discours littéraire et l’objet de son analyse. À partir de ce constat, que Maingueneau souligne lui-même, ce sont les implications épistémologiques et la valeur opératoire de la paratopie que cet article tente de mettre en lumière afin de comprendre la réticence des spécialistes d’autres orientations critiques à reconnaître le bien-fondé de la démarche de Maingueneau.


2006 ◽  
Vol 38 (1) ◽  
pp. 31-53 ◽  
Author(s):  
Paul Lichterman
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Résumé Les chercheurs et les critiques sociaux présument souvent que la religion influe sur la vie publique en nous fournissant des motifs que nous utilisons pour justifier nos opinions sur les enjeux sociaux. Cet article examine étroitement, d’un point de vue ethnographique, la façon dont le langage religieux circule dans deux associations volontaires locales, des sites de ce que j’appellerai la place publique locale. Dans ces deux associations de dénomination protestante, l’une ayant une théologie libérale et l’autre conservatrice, les membres présument qu’un « bon » croyant n’est pas quelqu’un qui parle abondamment de ses motifs religieux, mais quelqu’un qui agit en fonction de ces motifs. Dans les deux cas, cette notion commune d’identité religieuse impose des limites ou même le bâillon aux discussions religieuses. Contrairement à ce que croient les sceptiques et les défenseurs de la religion sur la place publique, il est fort possible que le simple citoyen américain ne soit pas intéressé à faire intervenir la religion dans les discussions publiques.


Dialogue ◽  
1999 ◽  
Vol 38 (1) ◽  
pp. 99-108 ◽  
Author(s):  
Miri Albahari
Keyword(s):  

RésuméDans «Objectivism and the Evolutionary Value of Colour Vision», Don Dedrick suggère qu'une conception raffinée de la valeur adaptative en matière de vision des couleurs conduit à une explication non objectiviste de la couleur. Le raffinement, en l'occurrence, consiste à prendre en considération le rôle que jouent les processus perceptuels internes, contraints par les exigences de l'adaptation, dans la répartition des couleurs selon les catégories familières de rouge, violet, bleu, etc. L'objectivisme, par contraste, est présenté par Dedrick comme la position selon laquelle les catégories de couleur sont proprement déterminees par des facteurs externes à l'esprit — une thèse qu'il attribue à Mohan Matthen. Mon objectif dans cet article est de souligner que les éléments internalistes de l'explication de Dedrick, qui sont rappelés à la section 1, sont parfaitement compatibles avec l'objectivisme chromatique. Cet objectivisme, cependant, n'est pas la thèse que Dedrick entend mettre en cause. Je distingue, dans la section 2, la version critiquée par Dedrick, que j'appelle «l'objectivisme fort», de «l'objectivisme modéré», qui est la thèse selon laquelle la couleur elle-même est indépendante de l'esprit bien que les catégories de couleur soient déterminées par des facteurs internes. La doctrine principale de l'objectivisme même, selon ce que je soutiens, demeure neutre eu égard aux versions fortes ou modérées. Dans la section 3, cette notion centrale d'objectivisme est réconciliée avec une explication de la vision des couleurs qui fait référence a la valeur adaptative en contexte évolutionnaire.


2016 ◽  
Vol 57 (2-3) ◽  
pp. 455-474 ◽  
Author(s):  
Samuel Dalpé ◽  
David Koussens
Keyword(s):  

Alors que la crise des accommodements raisonnables (2006-2008) s’était nourrie d’ « incidents » pour construire la visibilité du religieux dans l’espace public comme problématique, la polémique suscitée par le projet de « Charte des valeurs de la laïcité » (2012-2014) a été directement initiée, puis mise en scène par le pouvoir politique alors en place, en dehors même d’« incidents » caractérisés. À partir d’une analyse lexicométrique d’articles de nouvelles et d’éditoriaux publiés dans la presse francophone québécoise au cours de ce débat, cet article propose de retracer les territoires et profils lexicaux autour desquels s’est articulée la production journalistique ayant mobilisé la notion de laïcité. Le texte souligne, à partir d’une analyse des postures éditoriales de trois grands quotidiens québécois, comment cette notion s’est essentiellement trouvée réduite, dans son traitement médiatique, aux modalités de la régulation de l’expression individuelle des convictions religieuses.


Author(s):  
Jean-Marie Pradier

L’ethnoscénologie est une nouvelle ethnoscience (1995) fondée sur la nécessité de maîtriser toute forme d’ethnocentrisme dans l’étude des arts du spectacle vivant placés dans leur contexte historique, culturel et social. La spécificité de l’ethnoscénologie est définie par rapport à l’ethnomusicologie, les performance studies, la théorie de l’ethnodrame (Mars) et l’anthropologie théâtrale (Barba). La définition exploratoire est suivie de l’examen de la notion de pratique performative — dérivée du néologisme introduit par Jerzy Grotowski (1997). Cette notion constitue un outil épistémologique utile pour la constitution d’une scénologie générale. L’auteur soutient qu’il est nécessaire d’abandonner la monodisciplinarité propre aux études théâtrales, d’adopter une perspective transdisciplinaire, en incluant notamment les neurosciences et les sciences cognitives, tout en développant un dialogue entre expertises scientifiques et la connaissance des performers eux-mêmes.


Dialogue ◽  
1974 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 543-559
Author(s):  
Paul-André Quintin
Keyword(s):  

Cet article s'intitule « Le monde du vécu chez Edmund Husserl » mais ce qui a été traduit peut-être maladroitement par « monde du vécu » dans ce titre, c'est l'expression allemande Lebenswelt qui pourrait tout aussi bien être traduite en français par les termes « monde vécu », « monde de la vie » ou « monde concret ».Cette notion est au cœur des problématiques du dernier Husserl, c'est-à-dire de l'auteur de « La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale » et des écrits connexes à cette œuvre magistrale qui date de 1935–1936, entre autres « L'origine de la géométrie » et « Expérience et jugement ».


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