Prescription d’un arrêt de travail en médecine d’urgence

Author(s):  
L.-M. Joly ◽  
M. Roussel ◽  
N. Verin ◽  
V. Buvat ◽  
J.-F. Gehanno ◽  
...  

La prescription d’un arrêt de travail (AT) est un acte médical qui concerne les salariés atteints d’une maladie (on parle alors d’arrêt-maladie) ou à la suite d’un accident (d’origine professionnelle ou non). Il s’agit de permettre au salarié de cesser son travail quand celui-ci est incompatible avec son état de santé, tout en lui maintenant des revenus financiers. Les urgentistes ne sont normalement amenés à effectuer que des AT initiaux ; ils ne sont pas concernés si le patient est hospitalisé ou opéré. L’AT doit être prescrit à sa juste durée en fonction de la maladie ou des lésions, et des caractéristiques du travail : suffisamment long pour que l’état de santé du salarié soit compatible avec la reprise du travail ; mais sans excès puisque l’argent qui est versé au salarié fait appel à la solidarité nationale par le biais de l’assurance maladie. En l’absence de complication, la durée prescrite doit permettre au salarié de revenir au travail sans visite supplémentaire chez son médecin traitant. L’estimation de la durée optimale d’un AT doit reposer sur la pathologie en cause, sur son expression symptomatique plus ou moins sévère, sur le terrain du patient, et sur les contraintes physiques liées à sa pratique professionnelle. Deux fiches élaborées avec l’assurance maladie sont présentées pour guider l’urgentiste dans le choix de la durée, l’une pour des urgences médicales fréquentes, l’autre pour des urgences traumatologiques non chirurgicales.

Author(s):  
A.-L. Féral-Pierssens

En France, le système de santé est basé sur un principe d’universalité et les indicateurs macroscopiques y sont satisfaisants. Toutefois, des inégalités de santé persistent touchant particulièrement les populations vulnérables. Celles-ci peuvent voir s’ériger des barrières financières, institutionnelles ou cognitives qui entravent leur accès aux soins et participent à l’altération de leur état de santé. L’exercice de la médecine d’urgence n’est pas exempté des problématiques soulevées par ces inégalités sociales de santé qu’il s’agisse : du rôle des services d’urgence dans la sanctuarisation de l’accès aux soins ; des pathologies urgentes plus fréquentes ou plus graves observées parmi les populations les plus vulnérables ; de la qualité des soins administrés qui est parfois suboptimale. La première partie de cet article indique ce qui définit la vulnérabilité d’une population puis il présente les spécificités des prises en charge aux urgences. Il détaille ensuite les barrières à l’accès aux soins qui persistent ainsi que les répercussions du renoncement sur le recours aux services d’urgence. Enfin, l’exemple du contexte actuel de la pandémie du Sars-Cov2 permet de mettre en lumière les nombreuses interactions qui existent entre vulnérabilité et état de santé. Les questions de l’organisation de l’offre de soins en amont des urgences et des conditions réelles de son accessibilité pour tous sont des éléments fondamentaux qui impactent la pratique de la médecine d’urgence. Il appartient aussi aux professionnels de s’en saisir et de mobiliser avec force les décideurs publics sur ces sujets.


Author(s):  
I. Arnaudet ◽  
E. Montassier ◽  
F. Javaudin ◽  
E. Naux ◽  
Q. Le Bastard

Une brûlure est une lésion de la peau ou d’un autre tissu organique principalement causée par la chaleur ou les rayonnements, la radioactivité, l’électricité, la friction ou le contact avec des produits chimiques. Les plus fréquentes, les brûlures thermiques (dues à la chaleur), surviennent lorsque certaines cellules ou toutes les cellules de la peau ou d’autres tissus sont détruites par des liquides bouillants, des solides chauds (brûlures de contact), ou des flammes. En France, l’incidence des brûlures prises en charge à l’hôpital est environ de 13 pour 100 000 habitants. La prise en charge en urgence du brûlé grave par lésion thermique est bien décrite, une recommandation de pratique professionnelle a été publiée en 2019 par la Société française d’anesthésie et de réanimation, en association avec la Société francophone de brûlologie, la Société française de médecine d’urgence et l’Association des anesthésistes-réanimateurs pédiatriques d’expression française. Pourtant, l’urgentiste va être confronté à de nombreuses brûlures de gravité et de nature différentes. Nous faisons ici une mise au point sur les données connues en termes d’épidémiologie, de manifestations cliniques et des différentes thérapeutiques qui peuvent être proposées dans la prise en charge des brûlures. Nous faisons aussi le point sur les localisations à risque particulier que l’urgentiste doit connaître, ainsi que sur les intoxications qui peuvent être associées aux brûlures. Nous détaillons aussi certains contaminants qui sont à connaître.


Praxis ◽  
2002 ◽  
Vol 91 (16) ◽  
pp. 685-690
Author(s):  
Osterwalder

On ne pourrait même plus songer à retirer la sonographie de la panoplie de la médecine d'urgence. Elle fait partie de l'examen clinique, et ceci autant que possible entre les mains du médecin traitant. En cas d'urgence extrême, la sonographie permet souvent de diagnostiquer le problème principal comme par exemple un saignement occulte, un épanchement péricardique, un pneumothorax ou un anévrisme de l'aorte. En cas d'urgence moins aiguë, l'ultrasonographie est une méthode simple et rapidement disponible qui peut être utilisée au lit du malade et permet de simplifier, de diriger et même de terminer l'approche diagnostique. Cette étape dépend cependant de la formation et de l'expérience de l'examinateur et de la qualité de l'appareil. Ce travail présente des conseils quant à l'emploi de l'ultrasonographie dans des situations d'urgence aiguë ou subaiguë.


2010 ◽  
Vol 194 (6) ◽  
pp. 1045-1069 ◽  
Author(s):  
Jacques Bazex ◽  
Emmanuel Alain Cabanis ◽  
Mmes Brugère-Picoux ◽  
Moneret-Vautrin ◽  
M.M. Ardaillou ◽  
...  

Praxis ◽  
2003 ◽  
Vol 92 (5) ◽  
pp. 179-186
Author(s):  
Müntener ◽  
Suter ◽  
Praz ◽  
Hauri

Depuis l'introduction de médicaments efficaces par voie orale, l'approche diagnostique et thérapeutique de la dysfonction érectile a changé fondamentalement. Les examens complexes ainsi que les options thérapeutiques invasives ont été largement relégués au second plan, au profit d'une prise en charge pragmatique et centrée sur le symptôme. En conséquence, seule une minorité de patients impotents doit être référée à l'urologue, ce qui rend plus attractif la prise en charge de tels patients pour le médecin traitant. Cependant, le succès du traitement de la dysfonction érectile requiert du temps et de l'intérêt pour ce domaine. Cet article décrit une évaluation diagnostique raisonnable des patients impotents dans la pratique courante d'un médecin traitant. De plus, sont discutées l'indication et l'utilisation de différentes formes de traitements non ou mini-invasifs.


2020 ◽  
Author(s):  
K. Benistan ◽  
S. Dugué

L’hypermobilité articulaire généralisée est fréquente en population pédiatrique et diminue avec l’âge. Les étiologies peuvent être variables. L’hypermobilité favorise des traumatismes orthopédiques répétés, responsables de douleurs intenses, dont la répétition fait le lit du syndrome douloureux chronique. La douleur est un symptôme cardinal du syndrome d’Ehlers-Danlos hypermobile (SEDh). De nouveaux critères internationaux élaborés par un consortium d’experts en 2017 permettent de mieux distinguer les patients ayant un SEDh des patients présentant un désordre du spectre de l’hypermobilité. La prise en charge de ces patients doit être multidisciplinaire et globale, selon le modèle biopsychosocial, associant au médecin traitant une structure de prise en charge de la douleur chronique pédiatrique et un centre de référence ou de compétence des SED non vasculaires. Dans ce sens, un protocole national de diagnostic et de soins a été récemment publié.


2019 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 122-124
Author(s):  
S. Masmoudi ◽  
F. Ellouze ◽  
S. Abidi ◽  
H. Boussen ◽  
F. M’rad

L’influence du cancer du sein et de ses traitements sur la sexualité reste encore très peu explorée en Tunisie. Dans ce travail, on se propose de rapporter les difficultés et le vécu sexuels de deux femmes tunisiennes présentant un cancer du sein. À travers ces deux vignettes, il s’avère que les causes sont multiples et intriquées, on pourrait schématiquement les classer en cinq catégories : difficultés dans la communication avec le médecin traitant, croyances erronées, réaction dépressive, iatrogénie et modification de l’image du corps, troubles de la communication au sein du couple. Maintenir une image de soi positive, se sentir encore féminine et rester sexuellement attirante contribuent au bien-être des femmes confrontées au cancer du sein.


2020 ◽  
Vol 69 (3) ◽  
pp. 120-124
Author(s):  
F. Bruna ◽  
A. Lecherbonnier ◽  
L. Belle ◽  
C. Vallenet ◽  
O. Chavanon ◽  
...  

1990 ◽  
Vol 5 (6) ◽  
pp. 363-373
Author(s):  
D Bailly ◽  
JY Alexandre ◽  
C Collinet ◽  
R Beuscart ◽  
Ph J Parquet

RésuméAfin d'évaluer la fréquence et les manifestations de la dépression à l'adolescence, une enquête a été réalisée auprès de 744 lycéens (439 garçons et 305 filles), âgés de 14 à 23 ans, et appartenant à 15 établissements d'enseignement du second degré du département du Nord. La première partie de l'enquête a consisté en la passation de deux autoquestionnaires: la version française de l'échelle CES-D (Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale); et un questionnaire destiné à recueillir un certain nombre de renseignements concernant la situation sociodémographique du sujet, son état de santé et celui de ses parents, son mode de vie, ses relations familiales, son degré d'insertion scolaire et sociale. La deuxième partie a consisté en un examen clinique semi-standardisé visant à repérer les adolescents présentant un épisode dépressif majeur selon les critères diagnostiques du DSMIII-R. Sur les 728 lycéens examinés, 32 (18 garçons et 14 filles) présentaient un épisode dépressif majeur (soit une prévalence de 4,4%). Les critères diagnostiques du DSMIII-R les plus discriminants pour l'identification des adolescents déprimés ont été, par ordre d'importance décroissante: l'humeur dépressive, la diminution de l'intérêt ou du plaisir, l'agitation ou le ralentissement psychomoteur, la diminution de la capacité à réfléchir ou à se concentrer, et les idées récurrentes de mort. Le score moyen obtenu à la CES-D chez les adolescents déprimés apparaît très significativement supérieur à celui obtenu chez les adolescents non déprimés (28,9 ±8 vs 13,5 ± 8,2). Enfin, parmi les variables étudiées, certaines apparaissent significativement associées à la dépression; difficultés scolaires, problèmes de santé multiples et variés, attitudes particulières vis-à-vis du poids et de l'alimentation, problèmes de sommeil, conduites antisociales. Des problèmes de santé, en particulier d'ordre psychiatrique, sont aussi plus fréquemment retrouvés chez les parents des adolescents déprimés. En conclusion, cette étude montre que la dépression, dans sa forme typique, n'est pas rare à l'adolescence mais qu'elle est aussi souvent méconnue. C'est dire la nécessité de là rechercher devant tout problème psychopathologique survenant à l'adolescence. C'est dire aussi l'intérêt des études épidémiologiques visant à préciser la phénoménologie de la dépression à cet âge de la vie.


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