scholarly journals Le mouvement syndical au Japon. Quel avenir ?

2002 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 95-112
Author(s):  
Hirosuke Kawanishi ◽  
Ross Mouer

Résumé Cet article part du constat à l’effet que le taux de syndicalisation a chuté entre 1975 et 1996, au Japon. Les auteurs soulignentle fait que l’impact de la technologie et la pression en faveur de l’efficacité sont deux facteurs importants de la segmentationdu marché du travail en trois groupes, soit la main-d’oeuvre centrale, la main-d’oeuvre semi-centrale et la main-d’oeuvre périphérique.Ils indiquent aussi que suite à la fusion des deux organisations syndicales centrales à la fin des années 1980, ladynamique de compétition idéologique qui prévalait dans les années 1960 et 1970, a disparu. D’après les auteurs, le syndicalismed’entreprise est devenu de plus en plus « aristocratique » et a négligé les intérêts d’un grand nombre de simples salariésappartenant à la main-d’oeuvre périphérique. Ils prévoient que le taux de syndicalisation va continuer à baisser à moins que desmesures ne soient prises pour s’occuper de ces salariés et du groupe en émergence des salariés appartenant à la main-d’oeuvresemi-centrale (les techniciens et les professionnels).

2014 ◽  
pp. 216-236 ◽  
Author(s):  
Annabelle Seery

Cet article vise à mettre en lumière le discours émergent de jeunes féministes québécoises sur le travail de reproduction et son articulation avec le travail rémunéré. À partir d’entretiens semi-directifs, nous exposons les constats que ces jeunes féministes font de ces deux pans de la division sexuelle du travail de même que les propositions qu’elles mettent de l’avant. Ainsi, elles dénoncent le partage toujours inégal du travail dit invisible et la course à la performance vécue par les mères. Elles doutent de la réussite de la conciliation famille-travail et remettent en question le travail rémunéré comme panacée pour l’émancipation des femmes. Suivant ces constats, les jeunes féministes rencontrées réfléchissent à des solutions : elles se questionnent sur de possibles compensations pour le travail de reproduction et sur le travail à temps partiel. Teintées par leur expérience du marché du travail actuel, de leur vision de la maternité et de la grande valeur qu’elles accordent à la famille, leurs idées visent une plus grande valorisation du travail accompli au sein des familles et une réorganisation du travail qui répondrait aux besoins et aspirations du plus grand nombre de femmes possible. Les idées des jeunes féministes rencontrées s’inscrivent à la fois dans un discours dominant du mouvement des femmes québécois et en rupture avec celui-ci.


2002 ◽  
pp. 41-48 ◽  
Author(s):  
Birgit Arve-Parès

RÉSUMÉ En Suède, la politique familiale se présente comme une politique de prévention et d'intégration sociale basée sur des principes d'égalité et de justice sociale. Elle place au premier rang la protection de l'enfant, l'objectif étant non pas de faire naître des enfants en plus grand nombre (même si la baisse du taux de fécondité a été enrayée à partir de 1990), mais de mettre à leur disposition des conditions favorables à leur épanouissement et à leur insertion. Le développement des équipements d'accueil de la petite enfance et les mesures permettant de concilier travail et vie familiale s'inscrivent dans cette perspective. Le congé parental, que les pères utilisent de plus en plus, renforce, dans les comportements et les mentalités, la prise en charge plus égalitaire de la responsabilité familiale par les hommes et les femmes, dans la société et dans la famille. La récession économique n'a pas infléchi la tendance, tout en faisant apparaître plus fortement la dépendance des politiques familiales par rapport aux politiques d'emploi et de régulation du marché du travail.


2019 ◽  
Vol 21 (2) ◽  
pp. 66-71
Author(s):  
Daniel Reicher

Les bibliotechniciens sont formés en trop grand nombre pour pouvoir être absorbés par le marché du travail québécois. La responsabilité de cet état de choses incombe au ministère de l’Éducation qui est prisonnier de sa propre réglementation. Il importe que tous ceux qui oeuvrent dans le monde des bibliothèques en appellent à l’opinion publique afin de faire pression sur le gouvernement du Québec pour qu’il sorte de son indifférence coupable.


Author(s):  
Gautier Attanasi ◽  
Vincent Bodart ◽  
François Courtoy ◽  
Sébastien Fontenay ◽  
Nathan Lachapelle ◽  
...  

L’éclatement de l’épidémie de coronavirus en début d’année a mis brutalement à l’arrêt l’activité économique d’un grand nombre de pays. Le choc économique est particulièrement sévère pour la Belgique, dont l’activité économique devrait enregistrer en première partie de cette année son recul le plus important depuis la seconde guerre mondiale. A la faveur de la levée des mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du virus, l’activité économique a commencé progressivement à reprendre dans de nombreux pays, en ce compris la Belgique et les autres pays européens. Les résultats des dernières enquêtes de conjoncture témoignent de cette reprise. Ainsi, après avoir très lourdement chuté en avril, la confiance des entreprises et des ménages belges a commencé à se redresser en mai, et elle a continué à se raffermir en juin.  La poursuite de la reprise économique en cours durant la seconde partie de l’année et en 2021 dépendra étroitement de l’évolution de la situation sanitaire. Il est ici fait l’hypothèse que, à l’avenir, la propagation du virus pourra être contrôlée sans que cela nécessite l’instauration d’une nouvelle période de confinement généralisé. Sous cette hypothèse, l’activité économique devrait rebondir fortement en seconde partie de cette année, avant de retrouver des rythmes trimestriels de croissance plus conventionnels en 2021. Malgré la reprise attendue, l’activité économique en Belgique se situerait fin 2021 en dessous du niveau auquel elle se serait située sans la crise. Bien que courte, la récession actuelle devrait laisser des cicatrices profondes, notamment en termes d’emploi et de chômage, qui limiteront les capacités de redémarrage de l’économie. Selon ce scénario, l’économie belge devrait se contracter de près de 10 % en 2020. Elle afficherait à nouveau une croissance positive en 2021, de 7,5 % en base annuelle. Malgré la mise en place de dispositifs de chômage temporaire, le choc économique provoqué par la crise épidémique devrait avoir un lourd impact sur la situation du marché du travail.   Résumé des prévisions pour la Belgique • L’économie belge devrait se contracter de 9,9 % en 2020. Elle retrouverait une croissance positive, de 7,5 %, en 2021.• L’emploi diminuerait, en termes nets, de 106.000 unités en 2020. En 2021, il augmenterait de 32.000 unités.• Le nombre de demandeurs d’emploi augmenterait de 132.800 unités en 2020. En 2021, il diminuerait de 4.700 unités.• L’inflation générale des prix à la consommation s’élèverait à 0,9 % en 2020 et 1,7 % en 2021.• Le déficit budgétaire des administrations publiques atteindrait 11,5 % du PIB en 2020 et 6,6 % en 2021.


2006 ◽  
Vol 19 (1) ◽  
pp. 111-137 ◽  
Author(s):  
A. Gordon Darroch ◽  
Michael Ornstein

Résumé Suite aux travaux pionniers de Pentland, un grand nombre d'historiens canadiens du 19e siècle ont postulé l'existence d'un marché du travail partagé pendant la période cruciale s'étendant de 1850 à 1870. D'après cette hypothèse, on assiste à cette époque à la création d'un prolétariat sans terres, élément essentiel à la transformation du pays, d'une économie agricole et commerciale à une économie industrielle et capitaliste. Ce groupe naissant était partagé suivant l'ethnie, les travailleurs Anglais et Ecossais occupant les emplois spécialisés, les Irlandais étant relégués aux emplois non spé- cialisés. On soutient que ce partage interne, s ajoutant aux salaires élevés versés aux travailleurs les plus prévilégiés, permit au Canada d'éviter en grande partie le radi- calisme ouvrier, alors que la réserve de personnel compétent épargna aux industries canadiennes les coûts élevés de la formation. Cependant une étude des recensements de 1861 et 1871 dans le centre-sud de l'Ontario indique que, en majorité, les immigrants irlandais catholiques et protestants travaillaient non pas à des emplois industriels peu rémunérés, mais bien à Vagriculture. Une enquête informatisée sur 10,000 hommes cou verts par les deux recensements et dont l'emploi est connu, fournit des renseignements sur un certain nombre de questions. L'analyse des données révèle les différences suivantes dans la composition de la population active masculine entre 1861 et 1871: a) la proportion de personnes nées en Ontario passer de 27 à 40 pour cent, alors que le nombre de personnes nées en Irlande baisse de 24 à 15 pour cent; la proportion de personnes nées en Ecosse et en Angleterre demeure essentiellement inchangée: b) pour ce qui est des emplois, il y aun mouvement du travail d'ouvriers vers iagriculture et, dans une moindre mesure, vers les occupa- tions artisanales et non-manuelles; la grande majorité des fermiers (84 pour cent en 1871) est propriétaire et non locataire; c) ni l'ethnicité ni la religion ne déterminaient l'occupation; à l'exception d'une concentration d'Irlandais d'origine dans les milieux ouvriers, la population active ne semble pas avoir été départagée suivant l'ethnicité ou Vappartenance religieuse. Une proportion relativement élevée de travailleurs nés en Ontario (30 pour cent en 1861 et 25 pour cent en 1871) était constituée de fermiers et de leurs fits; d) pendant cette période les différences entre nationalités au sein des groupes occupationnels s'aténuent, quoique les Irlandais catholiques continuent d'être sur- représentés chez les ouvriers, tout comme les Anglais d'origine dans les occupations bourgeoises et artisanales. S'il y a une certaine spécialisation occupationnelle par groupe ethnique, la concertration n'est pas assez prononcée pour appuyer l hypothèse selon laquelle la population était profondément partagée suivant l'ethnicité; e) une analyse des emplois par groupes d'âge laisse croire qu'il n'y a pas de mouvement d'abandon de l'agriculture et, conséquemment, pas de prolétarisation de la population au cours des années 1860. Au contraire, il y eu un accroissement de la proportion de fermiers et une diminution de la proportion d'ouvriers. Chaque groupe occupationnei suit un modèle de croissance particulier, avec des variations dans le temps; f) i établisse- ment de liens entre les données des deux recensements permet certaines conclusions sur la question de la permanence dans l'emploi. Près de 90 pour cent de ceux qui étaient fermiers en 1861 se réclamaient du même groupe occupationnei une décennie plus tard, alors que seulement un tiers des ouvriers faisaient de même. Dans l'ordre, les artisants, les professionnels et les marchands/fabricants se situent au centre de l'échelle pour ce qui est de la permanence. Un nombre relativement peu élevé de fils de fermiers (7 pour cent) sont devenus ouvriers ou artisans. Le groupe occupationnei le moins stable est celui des travailleurs non-manuels, où seulement 30 pour cent ont gardé le même genre d'emploi. Les données indiquent une mobilité occupationnelle assez élevée dans le temps, et l'absence de dépeuplement rural ou d'une crise de l'agriculture; g) sauf pour les travailleurs non-spécialisés, la mobilité semble dépendre plus de l'occupation que de l'âge. Le taux de mobilité est le plus élevé pour les travailleurs âgés de moins de 25 ans, particulièrement chez les ouvriers, alors qu'il est moins prononcé entre 25 et 54 ans. Au delà de cet âge, seuls les artisans ont une certaine mobilité. En tenant compte de l'ethnicité dans les calculs, un seul phénomène important peut être identifié: les ouvriers Irlandais catholiques avaient plus fortement tendance à demeurer dans cette catégorie pendant assez longtemps. A une époque où Vindustrialisation urbaine prenait de l'ampleur, la production indé- pendante de produits de base pas des familles d'agriculteurs devint également plus courante. La mobilité occupationnelle était généralisée, ce manifestant particulière- ment du groupe des ouvriers, vers celui des agriculteurs.


2007 ◽  
Vol 18 (2) ◽  
pp. 109-133 ◽  
Author(s):  
Ursula Streit ◽  
Yolande Tanguay

RÉSUMÉ Malgré le grand nombre de recherches portant sur le lien entre le cumul des rôles et la santé mentale des mères actives sur le marché du travail, il demeure malaisé de cerner les facettes de leur vécu qui sont déterminantes pour la santé mentale. À l'aide d'un échantillon composé de 250 femmes oeuvrant dans le secteur du secrétariat et âgées entre 25 et 45 ans, la présente recherche avait pour objectif d'identifier les caractéristiques du vécu féminin associées à la symptomatologie dépressive lorsque l'on considère de façon simultanée les expériences dans les rôles de travailleuse, de conjointe et de mère de même que le soutien aux rôles et le conflit travail-famille. Les données suggèrent l'apport marquant de trois aspects du vécu féminin à la détresse psychologique: une mauvaise qualité de la relation conjugale; des attitudes critiques du conjoint envers l'activité de travail de sa compagne; et un niveau élevé de conflit travail-famille. D'autre part, il semble qu'avoir vécu l'expérience d'avoir une mère qui combinait travail et maternité exerce une influence positive.


2016 ◽  
Vol 35 (2-3) ◽  
pp. 15-38
Author(s):  
Mélanie Bourque ◽  
Nathalie St-Amour

La conciliation travail-famille (CTF) fait partie du discours politique depuis plus de 20 ans. Les chercheurs se sont d’ailleurs penchés en grand nombre sur ce concept qui vise à saisir les difficultés que rencontrent quotidiennement les parents en emploi. Cependant, l’action publique, tout comme les chercheurs ont tendance à examiner un seul côté de la médaille du conflit que vivent les parents lorsqu’ils doivent conjuguer responsabilités professionnelles et responsabilités familiales. Soit ils se penchent sur la mise en oeuvre ou l’analyse de la politique familiale, soit ils s’intéressent au marché du travail ou le légifère. En conséquence, si l’on considère que la CTF représente un enjeu social d’importance, il est nécessaire de procéder à une analyse intersectorielle qui permet de prendre en compte les deux dimensions que sont la politique familiale et la régulation du marché du travail pour la recherche comme pour la législation.


Author(s):  
Diane Tremblay ◽  
Vincent Van Schendel

Le chômage qui se développe depuis plus de 10 ans et qui atteint des sommets effarants touche particulièrement les jeunes. Premiers mis à pied et premiers à attendre que des emplois soient créés (avec les femmes...), les jeunes occupent en outre la plupart du temps des emplois précaires et mal payés. Ce n’est ni la « paresse » des jeunes ni leur trop grand nombre sur le marché du travail qui est responsable de cette situation mais bien l’incapacité de l’économie de créer et maintenir les emplois. Les conséquences sociales de ce phénomène sont très graves. Or, les gouvernements n’adoptent que des mesures partielles et temporaires. La lutte au chômage des jeunes et au chômage tout court devra passer par des mesures telles que la réduction du temps de travail, le maintien des services publics, des programmes de création d’emploi, etc., mais nécessitera aussi — et surtout — la volonté politique d’éliminer le chômage.


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