scholarly journals Ethnicity and Class, Transitions Over a Decade: Ontario, 1861‑1871

2006 ◽  
Vol 19 (1) ◽  
pp. 111-137 ◽  
Author(s):  
A. Gordon Darroch ◽  
Michael Ornstein

Résumé Suite aux travaux pionniers de Pentland, un grand nombre d'historiens canadiens du 19e siècle ont postulé l'existence d'un marché du travail partagé pendant la période cruciale s'étendant de 1850 à 1870. D'après cette hypothèse, on assiste à cette époque à la création d'un prolétariat sans terres, élément essentiel à la transformation du pays, d'une économie agricole et commerciale à une économie industrielle et capitaliste. Ce groupe naissant était partagé suivant l'ethnie, les travailleurs Anglais et Ecossais occupant les emplois spécialisés, les Irlandais étant relégués aux emplois non spé- cialisés. On soutient que ce partage interne, s ajoutant aux salaires élevés versés aux travailleurs les plus prévilégiés, permit au Canada d'éviter en grande partie le radi- calisme ouvrier, alors que la réserve de personnel compétent épargna aux industries canadiennes les coûts élevés de la formation. Cependant une étude des recensements de 1861 et 1871 dans le centre-sud de l'Ontario indique que, en majorité, les immigrants irlandais catholiques et protestants travaillaient non pas à des emplois industriels peu rémunérés, mais bien à Vagriculture. Une enquête informatisée sur 10,000 hommes cou verts par les deux recensements et dont l'emploi est connu, fournit des renseignements sur un certain nombre de questions. L'analyse des données révèle les différences suivantes dans la composition de la population active masculine entre 1861 et 1871: a) la proportion de personnes nées en Ontario passer de 27 à 40 pour cent, alors que le nombre de personnes nées en Irlande baisse de 24 à 15 pour cent; la proportion de personnes nées en Ecosse et en Angleterre demeure essentiellement inchangée: b) pour ce qui est des emplois, il y aun mouvement du travail d'ouvriers vers iagriculture et, dans une moindre mesure, vers les occupa- tions artisanales et non-manuelles; la grande majorité des fermiers (84 pour cent en 1871) est propriétaire et non locataire; c) ni l'ethnicité ni la religion ne déterminaient l'occupation; à l'exception d'une concentration d'Irlandais d'origine dans les milieux ouvriers, la population active ne semble pas avoir été départagée suivant l'ethnicité ou Vappartenance religieuse. Une proportion relativement élevée de travailleurs nés en Ontario (30 pour cent en 1861 et 25 pour cent en 1871) était constituée de fermiers et de leurs fits; d) pendant cette période les différences entre nationalités au sein des groupes occupationnels s'aténuent, quoique les Irlandais catholiques continuent d'être sur- représentés chez les ouvriers, tout comme les Anglais d'origine dans les occupations bourgeoises et artisanales. S'il y a une certaine spécialisation occupationnelle par groupe ethnique, la concertration n'est pas assez prononcée pour appuyer l hypothèse selon laquelle la population était profondément partagée suivant l'ethnicité; e) une analyse des emplois par groupes d'âge laisse croire qu'il n'y a pas de mouvement d'abandon de l'agriculture et, conséquemment, pas de prolétarisation de la population au cours des années 1860. Au contraire, il y eu un accroissement de la proportion de fermiers et une diminution de la proportion d'ouvriers. Chaque groupe occupationnei suit un modèle de croissance particulier, avec des variations dans le temps; f) i établisse- ment de liens entre les données des deux recensements permet certaines conclusions sur la question de la permanence dans l'emploi. Près de 90 pour cent de ceux qui étaient fermiers en 1861 se réclamaient du même groupe occupationnei une décennie plus tard, alors que seulement un tiers des ouvriers faisaient de même. Dans l'ordre, les artisants, les professionnels et les marchands/fabricants se situent au centre de l'échelle pour ce qui est de la permanence. Un nombre relativement peu élevé de fils de fermiers (7 pour cent) sont devenus ouvriers ou artisans. Le groupe occupationnei le moins stable est celui des travailleurs non-manuels, où seulement 30 pour cent ont gardé le même genre d'emploi. Les données indiquent une mobilité occupationnelle assez élevée dans le temps, et l'absence de dépeuplement rural ou d'une crise de l'agriculture; g) sauf pour les travailleurs non-spécialisés, la mobilité semble dépendre plus de l'occupation que de l'âge. Le taux de mobilité est le plus élevé pour les travailleurs âgés de moins de 25 ans, particulièrement chez les ouvriers, alors qu'il est moins prononcé entre 25 et 54 ans. Au delà de cet âge, seuls les artisans ont une certaine mobilité. En tenant compte de l'ethnicité dans les calculs, un seul phénomène important peut être identifié: les ouvriers Irlandais catholiques avaient plus fortement tendance à demeurer dans cette catégorie pendant assez longtemps. A une époque où Vindustrialisation urbaine prenait de l'ampleur, la production indé- pendante de produits de base pas des familles d'agriculteurs devint également plus courante. La mobilité occupationnelle était généralisée, ce manifestant particulière- ment du groupe des ouvriers, vers celui des agriculteurs.

2002 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 95-112
Author(s):  
Hirosuke Kawanishi ◽  
Ross Mouer

Résumé Cet article part du constat à l’effet que le taux de syndicalisation a chuté entre 1975 et 1996, au Japon. Les auteurs soulignentle fait que l’impact de la technologie et la pression en faveur de l’efficacité sont deux facteurs importants de la segmentationdu marché du travail en trois groupes, soit la main-d’oeuvre centrale, la main-d’oeuvre semi-centrale et la main-d’oeuvre périphérique.Ils indiquent aussi que suite à la fusion des deux organisations syndicales centrales à la fin des années 1980, ladynamique de compétition idéologique qui prévalait dans les années 1960 et 1970, a disparu. D’après les auteurs, le syndicalismed’entreprise est devenu de plus en plus « aristocratique » et a négligé les intérêts d’un grand nombre de simples salariésappartenant à la main-d’oeuvre périphérique. Ils prévoient que le taux de syndicalisation va continuer à baisser à moins que desmesures ne soient prises pour s’occuper de ces salariés et du groupe en émergence des salariés appartenant à la main-d’oeuvresemi-centrale (les techniciens et les professionnels).


2005 ◽  
Vol 40 (2) ◽  
pp. 243-256 ◽  
Author(s):  
P.B. Beaumont

Les chercheurs intéressés aux innovations en matière de gestion des ressources humaines dans les entreprises n'ont accorde que peu d'attention à la question de leur vulgarisation. Cette déficience dans la littérature devient d'un intérêt accru étant donné que les organismes gouvernementaux dans de nombreux pays ont, au cours des dernières années, cherche à encourager la diffusion de ces innovations dans un grand nombre d'usines et d'industries. À ce sujet, on peut citer la tentative norvégienne de favoriser des projets de remaniement des méthodes de travail, la tentative britannique d'établir des comités conjoints de santé et de sécurité et diverses initiatives américaines visant à encourager certaines mesures destinées à accroitre la productivité et la qualité du travail. Cet article se fonde sur un échantillon de quelque 300 établissements en Grande-Bretagne en vue d'examiner la portée et la nature de la vulgarisation d'innovations d'une organisation à l'autre. L'innovation considérée a trait à un programme conjoint syndicat-employeur de traitement de l'alcoolisme sur les lieux du travail. L'intérêt de considérer cette innovation en particulier repose sur les couts considérables de l'abus des boissons alcooliques au travail, sur le fait que de tels couts ne sont pas confines à des établissements et à des industries spécifiques et sur le fait que la participation des syndicats est fort importante si l'on veut implanter et maintenir un tel programme. Une constatation fondamentale a permis de se rendre compte qu'une entreprise sur cinq seulement avait appliqué une telle mesure. Dans cet article, on se demande si les entreprises qui ont instaure pareille mesure de leur propre initiative n'avaient agi que par coïncidence ou si elles présentaient certaines caractéristiques communes. Les résultats de l'enquête ont démontre que celles-ci constituaient un groupe distinct relativement homogène. Ce qui les caractérisait, c'était qu'elles s'intéressaient jusqu'à un certain point à des innovations en matière de gestion des ressources humaines (il s'agissait d'entreprises assez considérables ou regroupant plusieurs établissements) et elles accordaient une grande priorité aux questions de santé et de sécurité au travail (c'est-à-dire qu'elles faisaient appel à un personnel médical spécialisé et qu'elles avaient établi volontairement un comité conjoint de santé et de sécurité). Le deuxième objet de cet article était de vérifier si l'initiative d'une tierce partie avait réussi à propager la connaissance de semblables mesures au-delà des frontières du groupe d'entreprises qui les avaient appliquées sur une base volontaire. Cela consistait à analyser le nombre et la nature des firmes qui s'étaient procuré une copie du Code de pratique publie par le gouvernement recommandant la mise en vigueur de telles politiques. En fait, un petit nombre d'entreprises seulement avaient en main une copie de ce Code (environ quinze pour cent) et, de même, celles-ci ne se trouvaient pas au nombre de firmes distribuées comme au hasard. Leurs caractéristiques essentielles étaient fort semblables à celles qui avaient implanté volontairement une politique de lutte contre l'alcoolisme. En réalité, l'existence d'une telle politique était l'une des principales indications pour se rendre compte que l'entreprise s'était procuré une copie de ce Code de pratique. Ces résultats indiquaient clairement que l'initiative d'un tiers, présenté à titre informatif, avait peu d'influence quant à l'implantation et au fonctionnement de mesures relatives à la lutte contre l'alcoolisme. Une des conséquences importantes de ces constatations, c'est que tant les chercheurs que les décideurs doivent en savoir davantage à propos des sources d'information qui exercent une influence sur les innovations en matière de gestion des ressources humaines. On a cité une ou deux initiatives à ce sujet, mais il faut souligner que la diffusion des informations peut être une condition nécessaire bien qu'insuffisante pour la vulgarisation des innovations en matière de gestion des ressources humaines.


2014 ◽  
pp. 216-236 ◽  
Author(s):  
Annabelle Seery

Cet article vise à mettre en lumière le discours émergent de jeunes féministes québécoises sur le travail de reproduction et son articulation avec le travail rémunéré. À partir d’entretiens semi-directifs, nous exposons les constats que ces jeunes féministes font de ces deux pans de la division sexuelle du travail de même que les propositions qu’elles mettent de l’avant. Ainsi, elles dénoncent le partage toujours inégal du travail dit invisible et la course à la performance vécue par les mères. Elles doutent de la réussite de la conciliation famille-travail et remettent en question le travail rémunéré comme panacée pour l’émancipation des femmes. Suivant ces constats, les jeunes féministes rencontrées réfléchissent à des solutions : elles se questionnent sur de possibles compensations pour le travail de reproduction et sur le travail à temps partiel. Teintées par leur expérience du marché du travail actuel, de leur vision de la maternité et de la grande valeur qu’elles accordent à la famille, leurs idées visent une plus grande valorisation du travail accompli au sein des familles et une réorganisation du travail qui répondrait aux besoins et aspirations du plus grand nombre de femmes possible. Les idées des jeunes féministes rencontrées s’inscrivent à la fois dans un discours dominant du mouvement des femmes québécois et en rupture avec celui-ci.


Author(s):  
Lynn McDonald

RÉSUMÉCette recherche examine les facteurs qui influent sur les conditions économiques des veuves qui ont été sur le marché du travail au cours de leur vie. Dans le cadre de l'Enquête sur le vieillissement et l'autonomie, on compare les veuves aux femmes mariées, séparées/divorcées et même aux célibataires retraitées. On compare aussi les veuves qui sont au-dessus et au-dessous du seuil de faible revenu (SFR) selon Statistique Canada. On établit des modèles permettant de prévoir qui, des femmes et des veuves, se situera éventuellement sous le SFR. Les résultats indiquent que 49 pour cent des veuves vivent sous le SFR. Parmi les facteurs associés au fait de vivre sous le seuil de la pauvreté, on compte le veuvage, un plus petit ménage, un faible niveau d'éducation et une occupation au bas de la hiérarchie professionnelle. Les sources de revenus qui accroîtraient la possibilité d'être au-delà du seuil de la pauvreté, comme les R.E.É.R., les placements et une rente liée à un emploi, ne sont pas habituelles pour ces femmes, en dépit de leur appartenance antérieure au marché du travail.


Author(s):  
W. Hovdestad ◽  
M. Shields ◽  
G. Williams ◽  
L. Tonmyr

Introduction Les familles avec une jeune mère sont associées à un risque accru de mauvais traitements envers les enfants et de problèmes sociaux et de santé. Méthodologie Une analyse du chi carré effectuée sur des données combinées des services de protection de l’enfance issues de l’étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (ECI-2003 et ECI-2008) a permis de comparer 284 mères adolescentes (18 ans et moins) et 800 jeunes mères (19 à 21 ans) et leurs familles à 5 752 familles avec une mère de 22 ans ou plus. Résultats Vingt-six pour cent des jeunes mères avaient 18 ans ou moins. La plupart recevaient de l’aide sociale comme principale source de revenu (68 % des familles avec une mère adolescente et 57 % des familles avec une mère jeune adulte contre 36 % des familles avec une mère de 22 ans ou plus). Les mères adolescentes et les mères jeunes adultes étaient plus susceptibles d’avoir été placées dans leur enfance que les mères de 22 ans ou plus (31 % et 23 % contre 10 %) et présentaient plus fréquemment des facteurs de risque tels que l’alcoolisme (25 % et 23 % contre 18 %) ou un manque de soutien social (46 % et 41 % contre 37 %). Les pourvoyeurs secondaires de soins dans les familles avec de jeunes mères étaient aussi associés à un plus grand nombre de facteurs de risque. Les familles de mères adolescentes ou jeunes adultes couraient un risque plus élevé de décision de placement de l’enfant pendant l’enquête (29 % et 27 % contre 17 %). Les mères couraient toutes le même risque d’être victimes de violence familiale et de présenter des problèmes de santé mentale. Conclusion Dans cet échantillon de familles à risque élevé, les risques étaient plus importants pour les familles avec de jeunes mères que pour les familles auxquelles on les avait comparées. Le jeune âge de la mère pourrait être un bon critère pour repérer les familles nécessitant des interventions ciblées.


2009 ◽  
Vol 65 (3) ◽  
pp. 364-395
Author(s):  
Pierre Fortin

RÉSUMÉ Toutes les sociétés industrielles évoluent maintenant dans un régime de sous-fécondité qui relève de causes profondes et durables (notamment technologiques) et qui s’accompagne d’un changement radical et définitif du rôle des femmes. Sur le plan de l’emploi comme sur le plan des salaires, le ralentissement démographique qui en découle aura sans doute des conséquences favorables sur les enfants du baby-bust qui ont aujourd’hui moins de 25 ans et des conséquences défavorables pour les enfants du baby-boom qui entrent aujourd’hui dans le groupe des 45 ans ou plus. Un calcul économique de première approximation fondé sur le modèle de croissance de Solow prévoit une baisse du profil de la consommation globale par adulte qui pourrait atteindre 5 ou 6 pour cent au Canada d’ici 2011-2016, mais qui s’atténuerait par la suite. Le choc démographique n’entraînerait donc pas de tragédie économique. Ce résultat dépend surtout des effets opposés qu’auront sur la consommation la chute du taux de croissance démographique (favorable) et l’augmentation du rapport de dépendance (défavorable).


2002 ◽  
pp. 41-48 ◽  
Author(s):  
Birgit Arve-Parès

RÉSUMÉ En Suède, la politique familiale se présente comme une politique de prévention et d'intégration sociale basée sur des principes d'égalité et de justice sociale. Elle place au premier rang la protection de l'enfant, l'objectif étant non pas de faire naître des enfants en plus grand nombre (même si la baisse du taux de fécondité a été enrayée à partir de 1990), mais de mettre à leur disposition des conditions favorables à leur épanouissement et à leur insertion. Le développement des équipements d'accueil de la petite enfance et les mesures permettant de concilier travail et vie familiale s'inscrivent dans cette perspective. Le congé parental, que les pères utilisent de plus en plus, renforce, dans les comportements et les mentalités, la prise en charge plus égalitaire de la responsabilité familiale par les hommes et les femmes, dans la société et dans la famille. La récession économique n'a pas infléchi la tendance, tout en faisant apparaître plus fortement la dépendance des politiques familiales par rapport aux politiques d'emploi et de régulation du marché du travail.


2006 ◽  
Vol 9 (2) ◽  
pp. 37-48
Author(s):  
Francine Boucher
Keyword(s):  

Résumé Chaque année, 5 000 étudiants consultent le Service d'orientation et de consultation psychologique de l'Université de Montréal. Quel portrait peut-on brosser de ces jeunes? Leurs demandes décrivent leurs préoccupations : 80 % d'entre eux consultent sur des questions scolaires et professionnelles. Les étudiants d'aujourd'hui, comme ceux d'autrefois, veulent d'abord et avant tout réussir leurs études. Cependant, la conjoncture économique actuelle, l'absence de débouchés sur le marché du travail, le choix précoce d'une carrière et les problèmes de contingentement accentuent leurs difficultés d'orientation scolaire et professionnelle. Vingt pour cent de la clientèle consulte sur des problèmes psychologiques. Les motifs de consultation ont peu changé depuis 10 ans, mais les difficultés éprouvées sont souvent plus sérieuses. Les psychologues notent de nouveaux comportements ou attitudes chez les consultants. Alors que certains sont très compétitifs dans leurs études, d'autres prennent moins leurs tâches à coeur. La plupart ne sont ni activistes, ni révolutionnaires mais plutôt solitaires. Ils recherchent des relations intimes stables et durables mais la confusion des rôles masculins et féminins et leurs difficultés de communication les empêchent souvent de réaliser cet idéal. En dépit de leur angoisse face à l'avenir, les étudiants sont déterminés à survivre coûte que coûte. Pour y parvenir, ils ont développé une nouvelle morale : celle du respect de leur être.


2019 ◽  
Vol 21 (2) ◽  
pp. 66-71
Author(s):  
Daniel Reicher

Les bibliotechniciens sont formés en trop grand nombre pour pouvoir être absorbés par le marché du travail québécois. La responsabilité de cet état de choses incombe au ministère de l’Éducation qui est prisonnier de sa propre réglementation. Il importe que tous ceux qui oeuvrent dans le monde des bibliothèques en appellent à l’opinion publique afin de faire pression sur le gouvernement du Québec pour qu’il sorte de son indifférence coupable.


Author(s):  
Gautier Attanasi ◽  
Vincent Bodart ◽  
François Courtoy ◽  
Sébastien Fontenay ◽  
Nathan Lachapelle ◽  
...  

L’éclatement de l’épidémie de coronavirus en début d’année a mis brutalement à l’arrêt l’activité économique d’un grand nombre de pays. Le choc économique est particulièrement sévère pour la Belgique, dont l’activité économique devrait enregistrer en première partie de cette année son recul le plus important depuis la seconde guerre mondiale. A la faveur de la levée des mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du virus, l’activité économique a commencé progressivement à reprendre dans de nombreux pays, en ce compris la Belgique et les autres pays européens. Les résultats des dernières enquêtes de conjoncture témoignent de cette reprise. Ainsi, après avoir très lourdement chuté en avril, la confiance des entreprises et des ménages belges a commencé à se redresser en mai, et elle a continué à se raffermir en juin.  La poursuite de la reprise économique en cours durant la seconde partie de l’année et en 2021 dépendra étroitement de l’évolution de la situation sanitaire. Il est ici fait l’hypothèse que, à l’avenir, la propagation du virus pourra être contrôlée sans que cela nécessite l’instauration d’une nouvelle période de confinement généralisé. Sous cette hypothèse, l’activité économique devrait rebondir fortement en seconde partie de cette année, avant de retrouver des rythmes trimestriels de croissance plus conventionnels en 2021. Malgré la reprise attendue, l’activité économique en Belgique se situerait fin 2021 en dessous du niveau auquel elle se serait située sans la crise. Bien que courte, la récession actuelle devrait laisser des cicatrices profondes, notamment en termes d’emploi et de chômage, qui limiteront les capacités de redémarrage de l’économie. Selon ce scénario, l’économie belge devrait se contracter de près de 10 % en 2020. Elle afficherait à nouveau une croissance positive en 2021, de 7,5 % en base annuelle. Malgré la mise en place de dispositifs de chômage temporaire, le choc économique provoqué par la crise épidémique devrait avoir un lourd impact sur la situation du marché du travail.   Résumé des prévisions pour la Belgique • L’économie belge devrait se contracter de 9,9 % en 2020. Elle retrouverait une croissance positive, de 7,5 %, en 2021.• L’emploi diminuerait, en termes nets, de 106.000 unités en 2020. En 2021, il augmenterait de 32.000 unités.• Le nombre de demandeurs d’emploi augmenterait de 132.800 unités en 2020. En 2021, il diminuerait de 4.700 unités.• L’inflation générale des prix à la consommation s’élèverait à 0,9 % en 2020 et 1,7 % en 2021.• Le déficit budgétaire des administrations publiques atteindrait 11,5 % du PIB en 2020 et 6,6 % en 2021.


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