scholarly journals Alcoolisme, anxiété et dépression

2007 ◽  
Vol 26 (2) ◽  
pp. 47-61
Author(s):  
Michel Lejoyeux ◽  
Hélène Cardot

Résumé Dans cet article, les auteurs examinent les liens entre l'alcoolisme et les troubles psychiatriques. Ils estiment que la dépendance à l'alcool est rarement une pathologie qui survient de manière isolée. Les recherches nord-américaines menées en population générale (Epidemiological Catchment Area (ECA), National Comorbidity Study) ont confirmé l'association fréquente des troubles psychiatriques et des conduites alcooliques (Regier et al., 1990). Les auteurs concluent que la dépression et l'anxiété sont les deux principales comorbidités psychiatriques de l'alcoolisme. Ils suggèrent que le traitement de l'anxiété et de la dépression soit intégré à celui de l'alcoolisme.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 87-87
Author(s):  
J.P. Fagot ◽  
S. Samson ◽  
J. Merlière ◽  
P. Gabach ◽  
A. Fagot

Introduction.Les fréquences des pathologies somatiques chez les adultes atteints de maladies psychiatriques sont peu documentées.Méthodes.Les bénéficiaires du régime général de l’Assurance Maladie en 2010, âgés d’au moins 18 ans, pris en charge pour troubles psychiatriques ont été identifiés dans le SNIIRAM à partir des diagnostics liés aux :– affections de longue durée ;– hospitalisations (PMSI-MCO, SSR, RIM-P) ;– arrêts de travail et invalidité [1].Les maladies somatiques ont été déterminées à partir des diagnostics liés aux affections de longue durée et aux hospitalisations [1]. Les prévalences ont été standardisées sur âge et sexe pour comparaison à celles observées en population générale.Résultats.En 2010, près de 2,1 millions d’adultes (5 %) avaient un trouble psychiatrique retrouvé dans le SNIIRAM, et 44 % d’entre eux avaient également une pathologie somatique retrouvée. Les pathologies somatiques les plus fréquemment retrouvées étaient les maladies cardiovasculaires (15 %), les affections respiratoires (11 %), le diabète (10 %) et les cancers (9,3 %). Par rapport à la population générale, une maladie cardiovasculaire était moins fréquemment retrouvée en cas de schizophrénie (fréquence brute : 5 %, ratio standardisé : 0,9), mais plus souvent en cas d’autres pathologies psychiatriques (16 %, ratio : 1,8 en cas d’épisode dépressif ou troubles de l’humeur). Un cancer était également moins souvent retrouvé que dans la population générale en cas de schizophrénie (3,3 %, ratio : 0,8), mais plus souvent en cas d’addictions (10,7 %, ratio : 2,1) ou de troubles anxieux (12 %, ratio : 1,6).Discussion.Par rapport à la population générale, certaines pathologies somatiques sont plus fréquemment retrouvées en présence de troubles psychiatriques, sauf en cas de schizophrénie. La connaissance de ces associations peut permettre aux soignants d’améliorer la prise en charge des pathologies somatiques comme des pathologies psychiatriques.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S76-S76 ◽  
Author(s):  
C. Hingray ◽  
A. Biraben

Les comorbidités psychiatriques des épilepsies sont nombreuses et fréquentes. Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique (contre une personne sur cinq en population générale). Les études retrouvent des prévalences augmentées chez les patients épileptiques, en particulier pour les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Les troubles psychiatriques précèdent, accompagnent ou compliquent les différentes formes d’épilepsie. On sait, de plus, aujourd’hui que l’existence d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble psychotique chez un sujet non épileptique augmente significativement le risque ultérieur de développer une épilepsie. Ces comorbidités ont un impact considérable, non seulement en termes de souffrance psychique et de qualité de vie, mais également sur le contrôle des crises épileptiques et sur l’efficacité et la tolérance des traitements antiépileptiques. De toute évidence, le lien qui unit épilepsie et troubles mentaux n’est pas celui d’une causalité unidirectionnelle où les troubles mentaux se réduiraient aux conséquences de l’épilepsie sur la santé mentale. En réalité, il s’agit moins d’une causalité que d’une association ; la relation entre pathologies épileptiques et psychiatriques est bidirectionnelle, voire triangulaire – certains facteurs physiopathologiques exposant les sujets à la fois à la survenue de troubles épileptiques et psychiatriques. L’usage des critères diagnostiques issus du DSM s’avère souvent problématique dans le cas des comorbidités psychiatriques de l’épilepsie. En effet, bon nombre de patients épileptiques présentent des symptômes psychiatriques sévères et invalidants mais atypiques, spécifiques qui ne réunissent pas l’ensemble des critères nécessaires au diagnostic d’un trouble particulier. Une attention particulière doit être notamment portée aux rapports temporels entre les crises d’épilepsie et l’apparition des symptômes psychiatriques. On distingue ainsi les troubles psychiatriques péri-ictaux (pré-ictaux, ictaux, postictaux) des troubles psychiatriques interictaux. Nous détaillerons, en outre, le syndrome dysphorique interictal, la psychose postictale et les crises non épileptiques psychogènes.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 672-672
Author(s):  
D. Sebbane

Les patients atteints de troubles psychiques sévères sont en moins bonne santé physique et ont une espérance de vie réduite par rapport à la population générale. Les données de la littérature montrent que leur taux de mortalité est deux à trois fois plus élevé et qu’ils présentent un risque de mortalité majoré par la survenue de maladies cardiovasculaires.L’étiologie de cette surmortalité cardiovasculaire associée à la schizophrénie, au trouble unipolaire et au trouble bipolaire est multifactorielle.Elle inclut des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux liés aux styles de vie des patients ainsi que des effets spécifiques liés à la maladie : on observe un risque relatif 1,5 fois plus élevé de la présence de facteurs de risque cardiovasculaires modifiables tels que l’obésité, le tabagisme, l’hypertension et la dyslipidémie. Le risque de développer un diabète sucré de type II est également fortement augmenté. L’autre facteur étiologique à considérer est celui des effets secondaires liés au traitement.En effet, le traitement médicamenteux de la majorité de ces troubles psychiatriques repose sur l’utilisation des antipsychotiques. Bien que ces médicaments aient une efficacité démontrée, ils sont malheureusement associés à des effets secondaires majeurs comme la somnolence et la sédation, mais aussi une prise de poids importante et la majoration des facteurs de risque cardiovasculaires.Actuellement, aucune stratégie efficace n’existe pour prévenir ces effets. Pourtant, l’accès au dépistage, aux mesures de prévention du risque cardiovasculaire et aux soins somatiques restent restreints pour ces patients. L’European Psychiatric Association (EPA) a ainsi émis des recommandations européennes afin d’améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiatriques sévères. Elles orientent vers la prise en charge transdisciplinaire de ces effets, ainsi que vers la sensibilisation des psychiatres et des médecins généralistes au dépistage et au traitement des facteurs de risque cardiovasculaires et du diabète chez ces patients.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S26-S27
Author(s):  
O. Mandhouj

La spiritualité et la religion jouent un rôle important pour certains patients souffrant de troubles psychotiques ou dépressifs. Toutefois, les psychiatres se sont souvent arrêtés aux aspects négatifs de ces aspects. Nous avons étudié récemment cette dimension chez des patients souffrant de psychose chronique. Nos résultats démontrent une plus grande religiosité des patients en comparaison aux soignants, ainsi qu’à la population générale. Seule une minorité de patients présente une croyance spirituelle que l’on peut qualifier de pathologique (14 %). La religion joue un rôle majoritairement positif pour l’image de soi (espoir, estime de soi), pour les symptômes de la maladie et pour les relations sociales. La religion a un effet protecteur par rapport à la prise de drogues. Différents exemples de la manière dont la religion peut être utilisée par les patients pour faire face à leurs difficultés seront énumérés durant l’exposé. Des études épidémiologiques et cliniques montrent que les pratiques religieuses et spirituelles diminuent le risque de passage à l’acte suicidaire. Nous détaillerons une étude que nous avons réalisé chez des personnes hospitalisées suite à des tentatives de suicide. Il apparaît dans cette population une spiritualité plus basse que celle rencontrée dans la population générale. Une spiritualité élevée, particulièrement par rapport à sa dimension « Sens de la vie », semble protéger de la récidive que nous avons évaluée sur une période de 18 mois. Dans un contexte de trouble mental chronique et grave, la religion et la spiritualité semblent être des éléments susceptibles d’aider considérablement certains patients. Il semble qu’il s’agisse d’un domaine relativement peu exploré par les soignants. Les manières dont cette thématique devrait être abordée dans la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiatriques sera discutée.


L Encéphale ◽  
2006 ◽  
Vol 32 (4) ◽  
pp. 615-621 ◽  
Author(s):  
M.-L. Ancelin ◽  
S. Artero ◽  
I. Beluche ◽  
A. Besset ◽  
J.-P. Boulenger ◽  
...  

L Encéphale ◽  
2005 ◽  
Vol 31 (2) ◽  
pp. 182-194 ◽  
Author(s):  
J.-P. Lépine ◽  
I. Gasquet ◽  
V. Kovess ◽  
S. Arbabzadeh-Bouchez ◽  
L. Nègre-Pagès ◽  
...  

2013 ◽  
Vol 38 (1) ◽  
pp. 103-118 ◽  
Author(s):  
Marie-Ève Bélanger ◽  
Martin D. Provencher ◽  
Christian Shriqui

Un gain de poids significatif est associé à l’utilisation des antipsychotiques atypiques, des stabilisateurs de l’humeur et des antidépresseurs employés seuls ou en combinaison. Les personnes avec des troubles psychiatriques sont plus à risque de souffrir d’obésité et du syndrome métabolique que la population générale. Une approche prometteuse pour limiter les conséquences physiques et psychologiques du gain de poids est la modification des habitudes de vie. Nous avons révisé la littérature afin de détailler l’impact de ces programmes sur différentes mesures d’effet. Douze des dix-sept études recensées rapportent un impact significatif de leur programme sur le poids en comparaison des soins usuels généralement offerts aux personnes avec des troubles psychiatriques. L’importance de la mise en place de ces programmes pour les patients psychiatriques en externe est soulignée.


L Encéphale ◽  
2005 ◽  
Vol 31 (2) ◽  
pp. 195-206 ◽  
Author(s):  
I. Gasquet ◽  
L. Nègre-Pagès ◽  
A. Fourrier ◽  
G. Nachbaur ◽  
A. El-Hasnaoui ◽  
...  

2019 ◽  
Vol 58 (2) ◽  
pp. 118-126
Author(s):  
Leslie Sulimovic ◽  
Pablo Votadoro

Les débats de société envahissants dans les suites de «l’affaire Weinstein» ont permis de réinterroger les places et positions des hommes et femmes dans la société. Si certains en ont pointé un changement radical pouvant faire basculer les rapports entre les sexes, il pourrait s’agir de réactualisations de la capacité à pouvoir naviguer de façon fluide entre le masculin et le féminin psychique, c’est-à-dire composer avec la bisexualité psychique pour pouvoir assumer son propre sexe. L’émergence de troubles psychiatriques, tout particulièrement à l’adolescence, connaît des déterminants sociaux, qui dans le cas de l’anorexie mentale masculine se particularisent par l’entrave à cette navigation interne, ayant pour résultats des conflits psychiques touchant aux identifications sexuelles. Chez le garçon souffrant d’anorexie mentale, l’homosexualité est plus fréquente que dans la population générale. Nous avons souhaité dans cet article mettre en lumière les rapports entre l’anorexie mentale masculine et l’homosexualité, à partir des dialogues internes qui président à l’aménagement de la bisexualité psychique. Pour cela, nous avons pris pour étude le film Blood Brothers, de Robert Mulligan sorti en 1987, qui sur fond d’anorexie cherche à montrer les difficultés adolescentes à intégrer ces différentes composantes.


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