scholarly journals L’impulsivité liée à la consommation et aux pratiques sexuelles chez des jeunes de la rue

2013 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 185-229 ◽  
Author(s):  
Myriam El Khouri ◽  
Jean Gagnon

Les jeunes de la rue présentent des comportements à risque liés à la consommation et à des comportements sexuels ayant des implications majeures sur leur santé et leur sécurité. En plus des problèmes de santé mentale, les traits impulsifs de la personnalité peuvent être un facteur de risque important par rapport à plusieurs de ces comportements problématiques. La présente étude visait d’abord à dresser un portrait des jeunes de la rue, puis à vérifier la valeur de prédiction des traits impulsifs de la personnalité sur les comportements à risque au-delà des problèmes de santé mentale. 31 jeunes de la rue ont été soumis à l’UPPS-P Impulsive Behavior Scale mesurant cinq dimensions de l’impulsivité, ainsi qu’à d’autres instruments mesurant les problèmes de santé mentale (IBS), la consommation d’alcool et de drogues (DÉBA-Alcool/Drogues) et les comportements sexuels à risque (RBS). Les jeunes de la rue rapportent plusieurs problèmes significatifs de santé mentale, plusieurs problématiques liées à la consommation d’alcool et de drogues, ainsi que plusieurs comportements sexuels à risque. Concernant la valeur de prédiction des traits impulsifs de la personnalité, les analyses de régression démontrent que l’Urgence positive contribue de manière unique à prédiction de la dépendance et des conséquences négatives associées à la consommation d’alcool alors que la Recherche de sensations n’est pas associée de manière significative à aucun des comportements à risque. De plus, seul le manque de Persévérance contribue de manière unique à la prédiction des conséquences négatives associées à la consommation de drogues, alors que seul le manque de Préméditation est associé significativement à la quantité d’alcool consommée. Ces résultats démontrent l’importance d’évaluer et d’intervenir sur les traits impulsifs de la personnalité de manière à augmenter l’efficacité des interventions de prévention des comportements à risque chez les jeunes de la rue.

Author(s):  
Kara Thompson ◽  
Daniel J. Dutton ◽  
Kathleen MacNabb ◽  
Tong Liu ◽  
Sarah Blades ◽  
...  

Introduction Les restrictions liées à la pandémie de COVID 19 ont eu des effets pervers importants sur les habitudes de consommation d’alcool des Canadiens, en particulier l’émergence d’une plus grande détresse émotionnelle et ses répercussions potentielles sur la consommation d’alcool. Cette étude examine : 1) les modifications de la consommation d’alcool des adultes pendant la pandémie de COVID 19 au Nouveau Brunswick et en Nouvelle Écosse, 2) si le fait de boire de l’alcool plus fréquemment pendant la pandémie est associé à des ressentis accrus de stress, de solitude et de désespoir et 3) si le genre a un effet modérateur sur cette relation. Méthodes Les participants ont été sélectionnés à partir d’une enquête transversale menée auprès de 2 000 adultes. Des modèles de régression multinomiale ajustés ont été utilisés pour évaluer l’association entre la fréquence de consommation d’alcool et l’augmentation des ressentis de stress, de solitude et de désespoir. Des analyses supplémentaires ont été stratifiées selon le genre. Résultats Environ 12 % des répondants ont déclaré avoir bu de l’alccol plus fréquemment après le début de la pandémie de COVID 19, et 25 à 40 % ont fait état d’une augmentation de leur détresse émotionnelle. L’augmentation des ressentis de stress (rapport de cotes [RC] = 1,99; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,35 à 2,93), de solitude (RC = 1,79; IC à 95 % : 1,22 à 2,61) et de désespoir (RC = 1,98; IC à 95 % : 1,21 à 3,23) était associée à une consommation d’alcool plus fréquente pendant la pandémie. Quoique les femmes interrogées aient signalé des taux supérieurs de détresse émotionnelle, les associations avec une augmentation de la fréquence de consommation d’alcool n’étaient significatives que chez les hommes dans les analyses stratifiées selon le genre. Conclusion Si les individus ayant fait état de ressentis accrus de stress, de solitude et de désespoir pendant la pandémie de COVID 19 étaient plus nombreux à déclarer une fréquence accrue de consommation d’alcool, ces associations n’étaient significatives que pour les hommes dans les analyses stratifiées. Comprendre comment la pandémie a eu une influence sur la santé mentale et à la consommation d’alcool peut éclairer les politiques de contrôle de l’alcool et les interventions en santé publique visant à limiter les méfaits de l’alcool.


2008 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 73-95 ◽  
Author(s):  
Donna L. Lamping ◽  
Lawrence Joseph ◽  
Bill Ryan ◽  
Norbert Gilmore

RÉSUMÉ Le présent article décrit les préoccupations psychologiques reliées au VIH dans un échantillon montréalais de 128 personnes atteintes du virus, qui ont participé à une enquête nationale plus large sur les besoins et les services en santé mentale en rapport avec cette infection au Canada. Nous avons examiné les problèmes psychologiques causés par le VIH à Montréal, en comparaison d'autres villes du Canada, et dans divers sous-groupes définis selon le sexe, l'âge, le diagnostic et le facteur de risque. Les résultats montrent que même si l'infection au VIH a de fortes et profondes incidences sur la santé mentale, il existe des différences dans les genres de préoccupations et de problèmes qui affligent des groupes particuliers de répondants montréalais. L'incertitude de l'avenir et l'incapacité de réaliser ses buts dans la vie, ainsi que des sentiments d'impuissance et de peur face aux conséquences neurologiques virtuelles du VIH, étaient des sources majeures de détresse psychologique. Les sentiments de dépression, d'anxiété et de colère, de même que les inquiétudes soulevées par une détérioration physique croissante, la douleur, le danger d'infecter autrui, la confidentialité et la situation financière, étaient des sujets d'angoisse prédominants parmi les sous-groupes étudiés. Les différences entre les répondants en termes de sources de revenu, d'âge et de sexe et, dans une moindre mesure, de diagnostic et de facteur de risque, étaient associées à des niveaux variables de détresse psychologique. Bien que les répondants de Montréal (et de Vancouver) étaient moins angoissés que ceux de Toronto et de Halifax, cette divergence semblait tenir principalement à des différences d'âge et de revenu. Les données de l'enquête pourront servir aux décideurs et aux planificateurs du domaine de la santé à mettre au point les services nécessaires pour répondre aux besoins psychologiques des adultes atteints du VIH.


Author(s):  
Margot Shields ◽  
Lil Tonmyr ◽  
Andrea Gonzalez ◽  
Murray Weeks ◽  
Su-Bin Park ◽  
...  

Introduction Depuis le début de la pandémie de COVID 19, de nombreuses études à l’échelle mondiale ont fait état d’une détérioration de la santé mentale. Toutefois, la plupart de ces études sont de qualité faible ou moyenne, et bon nombre d’entre elles s’appuient sur des échantillons de commodité ou utilisent des mesures de la santé mentale à faible validité, voire les deux. Par conséquent, il est difficile d’en tirer des conclusions. Méthodologie L’Enquête sur la COVID 19 et la santé mentale (ECSM) de 2020 et l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) (2015-2019) ont toutes les deux utilisé le Questionnaire en 9 points sur la santé du patient pour dépister le trouble dépressif majeur (TDM) chez les adultes de 18 ans et plus. On a comparé la prévalence du TDM dans l’ECSM et dans l’ESCC. Dans l’ECSM, on a étudié les facteurs de risque de TDM et les facteurs de protection par analyses bivariées à l’aide de régressions logistiques. Résultats Selon les données de l’ECSM, 15,2 % (IC à 95 % : 14,2 à 16,2 %) des Canadiens ont obtenu un résultat positif au dépistage du TDM. La prévalence du TDM était plus de deux fois plus élevée dans l’ECSM (durant la COVID 19) que dans l’ESCC (avant la COVID 19). Dans l’analyse bivariée, les Canadiens ayant déclaré avoir au moins cinq facteurs de risque liés à la COVID 19 étaient environ 30 fois plus susceptibles d’avoir un TDM que ceux ayant déclaré n’avoir aucun facteur de risque. Le sentiment de maîtrise et le sentiment d’appartenance à la communauté se sont révélés des facteurs de protection contre le TDM. Conclusion Après être demeurée stable pendant 20 ans, la prévalence de la dépression chez les Canadiens a considérablement augmenté depuis le début de la pandémie de COVID 19. Il est essentiel de surveiller de façon continue ce trouble courant qui est associé à une morbidité importante, afin de déterminer si les taux élevés de TDM vont persister pendant et après les différentes vagues de COVID 19.


Author(s):  
Renate Ysseldyk ◽  
Natasha Kuran ◽  
Simone Powell ◽  
Paul J. Villeneuve

Introduction L’augmentation de l’espérance de vie et la structure par âge sous-jacente de la population canadienne ont contribué à une augmentation spectaculaire du nombre d’aînés aidants naturels. Sachant que la prestation de soins est associée à divers effets néfastes sur la santé, il est nécessaire de mieux comprendre en quoi ces effets peuvent être différents chez les aidants plus âgés et si ces effets sont modifiés par le statut socioéconomique. Méthodologie Nous avons cherché à combler ces lacunes en matière de recherche en utilisant des données transversales fournies par les participants à l’Enquête sociale générale (ESG) canadienne de 2012. Des analyses descriptives ont été effectuées pour comparer les répercussions sur la santé que les participants ont attribuées à la prestation de soins et étudier la façon dont elles varient selon l’âge et le revenu. Des analyses de régression logistique ont été réalisées afin de déterminer les facteurs associés aux effets sur la santé globale déclarés par les aidants de 65 ans et plus. Résultats Les caractéristiques individuelles des fournisseurs de soins variaient consi¬dérablement en fonction de l’âge, les aidants plus âgés ayant des revenus plus faibles et consacrant plus de temps à la prestation de soins que les aidants plus jeunes. Les réper-cussions autodéclarées de la prestation de soins sur l’état de santé global étaient plus importantes chez les répondants de 35 à 64 ans, et ce, dans toutes les catégories de revenu. Les sentiments de solitude et d'isolement social découlant des responsabilités d'aidant semblaient être atténués dans les groupes d’âge et de revenu plus élevés. Dans tous les groupes d’âge, la prestation de soins était plus susceptible d'avoir des effets néfastes sur les habitudes en matière d’exercice, d’alimentation saine et de consommation d’alcool que de promouvoir des comportements plus positifs. Conclusion La prestation de soins a des répercussions sur les comportements liés à la santé et sur la santé mentale, quels que soient l’âge et le revenu. D’après nos résultats, les aidants plus âgés (le plus souvent des femmes), qui fournissent le plus grand nombre d’heures de soins et dont le revenu est inférieur à celui des aidants plus jeunes, semblent cependant moins touchés sur le plan des comportements liés à la santé. Cela s’explique peut-être par l’existence d’un moins grand nombre de besoins concomitants chez eux que chez les aidants plus jeunes. Ces résultats laissent entendre que les systèmes de soutien aux aidants doivent tenir compte de répercussions variables de façon complexe en fonc¬tion de l’âge, du sexe et du revenu.


2009 ◽  
Vol 30 (1) ◽  
pp. 31-40
Author(s):  
T.M. Gadalla

Résumé L’obésité est un problème de santé important et un facteur de risque lié à plusieurs problèmes physiques et limitations fonctionnelles et à une diminution de la qualité de vie. Cependant, même si les conséquences physiques de l’obésité sont bien établies, la relation entre l’obésité et la santé mentale demeure mal définie. La présente étude se fonde sur les données recueillies pour l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, Cycle 3.1 (2005), et a pour objet d’examiner cette relation chez les adultes âgés de 20 à 64 ans. Un lien significatif a ainsi été établi entre l’obésité et les troubles de l’humeur, mais pas entre l’obésité et les troubles anxieux. Même en tenant compte du sexe, du lieu de naissance, des habitudes en matière de tabagisme et des limitations fonctionnelles, tous des facteurs liés significativement à l’obésité, le risque d’obésité demeurait plus élevé chez les personnes atteintes de troubles de l’humeur (qu’elles soient atteintes ou non de troubles anxieux). Il n’a pu être déterminé si cette relation entre l’obésité et la dépression est causale et si, le cas échéant, c’est l’obésité qui cause la dépression ou l’inverse. La portée des résultats pour les fournisseurs de soins de santé fait l’objet d’une discussion, et des suggestions sont formulées pour orienter les prochaines recherches sur le sujet.


Author(s):  
Mélanie Varin ◽  
Kate Hill MacEachern ◽  
Nousin Hussain ◽  
Melissa M. Baker

Introduction Cette étude présente des estimations représentatives à l’échelle nationale portant sur les changements autodéclarés relatifs à la consommation d’alcool et de cannabis depuis le début de la pandémie de COVID 19 au Canada. Nous nous sommes servi de données de l’Enquête sur la COVID 19 et la santé mentale (qui a eu lieu de septembre à décembre 2020) pour calculer la prévalence de ces changements. Les résultats révèlent que 15,7 % des répondants ont déclaré avoir augmenté leur consommation d’alcool et 5,4 % leur consommation de cannabis depuis le début de la pandémie. Des disparités sociodémographiques ont été observées, laissant supposer que l’augmentation de la consommation d’alcool et de cannabis serait plus répandue au sein de certaines populations.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 65-83
Author(s):  
Véronique Dansereau ◽  
Nancy Beauregard ◽  
Alain Marchand ◽  
Pierre Durand

But Cette étude s’intéresse à la comorbidité en santé mentale au travail. Précisément, des liens concomitants entre l’épuisement professionnel (cynisme, épuisement émotionnel, inefficacité professionnelle) et la consommation de substances psychoactives (consommation d’alcool épisodique excessive, consommation hebdomadaire à risque d’alcool, consommation de médicaments psychotropes) sont examinés. Méthodes L’étude s’appuie sur des données transversales provenant de l’enquête SALVEO composée de 1966 travailleurs de la province du Québec, Canada. Des analyses en classes latentes ont été utilisées afin de dégager des profils types correspondant à des formes distinctes de comorbidité de santé mentale au travail. Des régressions multinomiales logistiques ont été effectuées sur les profils types en considérant des covariables issues de l’environnement de travail et hors travail, ainsi que des caractéristiques individuelles des travailleurs. Résultats Quatre profils types ont été identifiés : 1– « Épuisement professionnel sévère et consommation de médicaments psychotropes » ; 2– « Consommation d’alcool à risque et cynisme » ; 3– « Épuisement émotionnel et inefficacité professionnelle » ; et 4– « État relativement sain ». Comparativement à tous les profils types observés, celui associé au profil type « Épuisement professionnel sévère et consommation de médicaments psychotropes » présente le plus grand nombre de facteurs de risque cumulés (environnementaux, individuels). Conclusion La comorbidité en santé mentale au travail existe dans les milieux de travail québécois. La sévérité des différentes formes de comorbidité identifiées tend à refléter un effet cumulé de caractéristiques néfastes de l’environnement de travail et hors travail ainsi que des caractéristiques individuelles des travailleurs.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


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