scholarly journals Mesurer les changements autodéclarés relatifs à la consommation d’alcool et de cannabis au cours de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 au Canada

Author(s):  
Mélanie Varin ◽  
Kate Hill MacEachern ◽  
Nousin Hussain ◽  
Melissa M. Baker

Introduction Cette étude présente des estimations représentatives à l’échelle nationale portant sur les changements autodéclarés relatifs à la consommation d’alcool et de cannabis depuis le début de la pandémie de COVID 19 au Canada. Nous nous sommes servi de données de l’Enquête sur la COVID 19 et la santé mentale (qui a eu lieu de septembre à décembre 2020) pour calculer la prévalence de ces changements. Les résultats révèlent que 15,7 % des répondants ont déclaré avoir augmenté leur consommation d’alcool et 5,4 % leur consommation de cannabis depuis le début de la pandémie. Des disparités sociodémographiques ont été observées, laissant supposer que l’augmentation de la consommation d’alcool et de cannabis serait plus répandue au sein de certaines populations.

Author(s):  
Kara Thompson ◽  
Daniel J. Dutton ◽  
Kathleen MacNabb ◽  
Tong Liu ◽  
Sarah Blades ◽  
...  

Introduction Les restrictions liées à la pandémie de COVID 19 ont eu des effets pervers importants sur les habitudes de consommation d’alcool des Canadiens, en particulier l’émergence d’une plus grande détresse émotionnelle et ses répercussions potentielles sur la consommation d’alcool. Cette étude examine : 1) les modifications de la consommation d’alcool des adultes pendant la pandémie de COVID 19 au Nouveau Brunswick et en Nouvelle Écosse, 2) si le fait de boire de l’alcool plus fréquemment pendant la pandémie est associé à des ressentis accrus de stress, de solitude et de désespoir et 3) si le genre a un effet modérateur sur cette relation. Méthodes Les participants ont été sélectionnés à partir d’une enquête transversale menée auprès de 2 000 adultes. Des modèles de régression multinomiale ajustés ont été utilisés pour évaluer l’association entre la fréquence de consommation d’alcool et l’augmentation des ressentis de stress, de solitude et de désespoir. Des analyses supplémentaires ont été stratifiées selon le genre. Résultats Environ 12 % des répondants ont déclaré avoir bu de l’alccol plus fréquemment après le début de la pandémie de COVID 19, et 25 à 40 % ont fait état d’une augmentation de leur détresse émotionnelle. L’augmentation des ressentis de stress (rapport de cotes [RC] = 1,99; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,35 à 2,93), de solitude (RC = 1,79; IC à 95 % : 1,22 à 2,61) et de désespoir (RC = 1,98; IC à 95 % : 1,21 à 3,23) était associée à une consommation d’alcool plus fréquente pendant la pandémie. Quoique les femmes interrogées aient signalé des taux supérieurs de détresse émotionnelle, les associations avec une augmentation de la fréquence de consommation d’alcool n’étaient significatives que chez les hommes dans les analyses stratifiées selon le genre. Conclusion Si les individus ayant fait état de ressentis accrus de stress, de solitude et de désespoir pendant la pandémie de COVID 19 étaient plus nombreux à déclarer une fréquence accrue de consommation d’alcool, ces associations n’étaient significatives que pour les hommes dans les analyses stratifiées. Comprendre comment la pandémie a eu une influence sur la santé mentale et à la consommation d’alcool peut éclairer les politiques de contrôle de l’alcool et les interventions en santé publique visant à limiter les méfaits de l’alcool.


2011 ◽  
pp. 17-41 ◽  
Author(s):  
Alain Ehrenberg

La souffrance psychique et la santé mentale semblent être l’un des principaux points de repère de l’individualisation de la condition humaine. Le recours systématique à ces deux expressions signale une récente et profonde transformation de la règle sociale; ce n’est pas parce que les choses semblent plus « personnelles » aujourd’hui qu’elles sont pour autant moins sociales, moins politiques ou moins institutionnelles. Elles le sont autrement, et c’est cet « autrement » qu’on tente de décrire ici. Car nous sommes moins dans un contexte d’affaiblissement que de transformation de la règle. Les notions de souffrance psychique et de santé mentale vont de pair avec l’exigence d’autonomie, de capacité de décision et d’action de l’individu. Je tenterai de montrer comment le fait de justifier nos manières d’être et nos manières de faire dans les termes de l’autonomie est l’élément conduisant à redécrire de multiples problèmes en termes de souffrance psychique et de santé mentale, à adopter un langage de la vulnérabilité individuelle de masse.


2018 ◽  
pp. 16-35
Author(s):  
Marie LeBel ◽  
Catherine Rheault

Des hôpitaux psychiatriques ont été fermés assez récemment – à la fin des années 1970 et même au début des années 1980 – dans toutes les régions rurales de l’Ontario. Le cas particulier du Northeastern Psychiatric Hospital de Timmins, qui offrait des services en français, a inspiré la présente étude. Ce centre a été fermé brusquement et sans préavis en 1976 et le processus de désinstitutionnalisation ne s’est pas accompagné, dans sa dernière phase, de l’établissement de nouvelles structures d’accueil et de soins adaptées pour remplacer les anciennes. Nous nous sommes demandé si une telle fermeture, faite sans préavis et sans qu’aient été mis en place des services communautaires de remplacement, était survenue ailleurs dans la province. On aura compris que la question linguistique, la situation périphérique des communautés et la triple stigmatisation des sujets de l’étude (langue minoritaire, santé mentale et situation en périphérie des centres) sont autant d’éléments qui participent à la problématique. Cet article puise à de nombreux entretiens effectués auprès de fournisseurs de soins, d’infirmières, de conseillers, de psychologues et de travailleurs sociaux qui ont travaillé dans les services de santé mentale de la région entre les années 1960 et aujourd’hui.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S140-S140
Author(s):  
M. Floquet ◽  
I. Mouric

IntroductionLe dispositif de soins psychiatriques aux détenus s’est vu complété par la création des unités hospitalières spécialement Aménagées (UHSA), qui accueillent des patients souffrant de troubles psychiatriques en hospitalisation à temps plein, avec ou sans consentement. L’UHSA de Nancy a ouvert ses portes en mars 2012 et nous proposons une analyse descriptive des patients accueillis dons ce service, une réflexion sur son fonctionnement ainsi que sur les liens avec nos partenaires.Matériel et méthodesll s’agit d’une étude rétrospective descriptive sur la période d’août 2012 à juillet 2013 inclus. Nous avons analysé plusieurs caractéristiques des patients hospitalisés. Nous nous sommes intéressés aux patients présentant un trouble psychotique afin d’en dégager d’éventuelles spécificités. Nous avons aussi envoyé un questionnaire à nos différents partenaires (UCSA et SMPR) pour savoir si la création de ce dispositif de soins avait eu des conséquences sur leurs pratiques auprès des patients.RésultatsCent quatre-vingt-six patients ont été inclus. Les patients hospitalisés sont majoritairement masculins (89,9 %), célibataires (72 %), sans activité professionnelle avant l’incarcération (78 %). 73 % des patients ont des antécédents de suivi en psychiatrie. Quarante pour cent de ces patients hospitalisés ont un diagnostic de trouble psychotique. Nous retrouvons des différences significatives entre les patients psychotiques versus les autres patients sur plusieurs facteurs. Nos partenaires ont vu leur pratique se modifier mettant en avant une meilleure communication entre les soignants et une meilleure alliance thérapeutique avec le patient.ConclusionL’UHSA offre une nouvelle modalité de soin aux détenus. Néanmoins, une réflexion plus globale doit être menée du fait de l’importance des détenus présentant des troubles mentaux et de la gravité des tableaux cliniques. Cette réflexion doit se faire avec l’ensemble des partenaires sanitaires et judiciaires et notamment avec les services de psychiatrie en milieu ouvert.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S92-S92
Author(s):  
J.-P. Kornobis

On aurait tort de penser que rien n’est plus facile que de faire figurer ensemble dans un même triangle Freud, Lacan et Girard sous le prétexte que leur approche de la question du désir serait proche. Pourtant, nous tenterons de montrer qu’il n’en est rien car leurs théories s’opposent sur bien des points et rendent ce triangle impossible. À un moment où les neurosciences nous donnent les moyens d’échapper aux mythes, un savoir sur l’énigme du désir est-il encore « utile » ? Nous pensons que oui, ce savoir reste un enjeu important surtout pour celles et ceux qui s’intéressent à la santé mentale car il nourrit les compétences nécessaires à la pratique du soin. Le désir ne devrait-il pas être orienté vers le bonheur ? C’est en particulier ce qu’avaient compris les philosophes grecs qui en faisaient leur éthique, pourquoi conduit-il si facilement au malheur ? C’est à cause de la pulsion de mort nous répondent les psychanalystes ! Nous tenterons de montrer qu’en ajoutant à la question du désir celle bien réelle de l’appropriation mimétique conflictuelle, René Girard propose une alternative à la mythique pulsion de mort freudienne et invalide du même coup la conception lacanienne de l’inconscient freudien. Au terme de cette courte exposition de concepts théoriques qui semblent se montrer parfois trop proches et donc possiblement rivaux, nous verrons que le regard porté par Girard sur le monde permet d’actualiser les questions posées par Kant. Ces questions « éthiques » constituent pour les praticiens que nous sommes le fondement de notre savoir-être : 1. Que puis-je savoir ? 2. Que dois-je faire ? 3. Que m’est-il permis d’espérer ?


2018 ◽  
Vol 57 (1) ◽  
pp. 10-22
Author(s):  
Jean-Michel Thurin

Le 16 janvier 1992, à l’issue d’une année de travail de part et d’autre, les représentants de 21 associations et sociétés scientifiques signent les statuts de la Fédération Française de Psychiatrie (FFP) dans les locaux de l’Inserm. Les objectifs de la toute nouvelle Fédération sont que les recherches dans tous les domaines de la psychiatrie et de la santé mentale soient le point d’ancrage d’une ouverture et d’échanges tout azimut de la psychiatrie, aux niveaux professionnel et institutionnel sur les scènes nationales et internationales. Des actions d’envergure sont immédiatement engagées. Leur recensement et leur correspondance par rapport aux besoins recensés et aux objectifs traduisent la cohérence de l’ensemble. Le contraste qui s’établit entre les 15 premières années de fonctionnement de la FFP et les suivantes est considérable. Un début de réflexion à ce sujet a été mené par Comité de rédaction de ce numéro de Perspectives psychiatriques pour le comprendre. Le rôle des antinomies individuelles ou institutionnelles n’a pas été retenu comme facteur principal. Les antagonismes ont toujours existé en psychiatrie. Ils n’avaient pas réussi à interrompre le processus initial. Nous nous sommes alors orientés, à partir des publications et documents dont nous disposons, sur ce qui a pu se modifier dans les relations avec les grandes institutions qui ont apporté leur dynamisme, leur accompagnement et leur soutien à la Fédération, à savoir l’Inserm, l’Andem-Anaes-Has et la DGS. L’histoire de la Fédération Française de Psychiatrie s’est trouvée largement concernée par le développement de l’EBM et les questions particulières qui se sont trouvées posées par la spécificité de la psychiatrie dans le champ scientifique. La crise qui s’est produite à l’occasion des premières expertises collectives Inserm et le travail intense du comité d’interface qui a permis sa résolution au moins partielle apportent un éclairage important sur les conséquences que peuvent produire la différence dans la construction des savoirs qui existe entre l’abord biomédical général et l’abord individualisé de la psychiatrie et disciplines connexes. Le problème s’est retrouvé dans la génération des recommandations pour la pratique clinique alors que les conférences de consensus, qui ont toujours inclus la participation des familles, n’ont jamais posé aucun problème, bien au contraire. La méthodologie de la recherche et des recommandations pour la pratique qui en découlent doivent prendre en compte l’apport de la clinique en psychiatrie et santé mentale, et notamment la dimension multifactorielle individualisée qui sous-tend les dysfonctionnements et leurs manifestations symptomatiques et comportementales. Les cliniciens ont appris à travailler avec la complexité dynamique et à ajuster leur pratique à l’individualité de chaque cas. La formalisation de cette activité représente une base potentielle de connaissances considérables. Mise en relation avec d’autres niveaux d’approche, notamment physiologiques et biologiques dans différentes conditions comme celles du stress, elle peut conduire à une recherche pragmatique ouverte dont chacun bénéficiera.


Author(s):  
Ronald J. Manheimer

RÉSUMÉNotre vie est remplie d'histoires, celles que nous entendons, celles que nous nous racontons à nous-mêmes et celles que nous racontons aux autres. Puisque les événements et les expériences ne prédéterminent pas les histoires que nous inventons à leur sujet, nous sommes libres de découvrir ou de créer nos propres significations. Les auteurs Gary M. Kenyon et William L. Randall appellent cette interprétation narrative du restorying (raconter à nouveau) et ih estiment qu'elle a le potentiel de produire plus d'intégralité dans la vie quand nous apprenons à être des écoutants attentifs ainsi que des raconteurs et des raconteurs répétitifs enthousiastes de l'expérience de la vie. Leur livre résume la théorie et la recherche menées en psychologie narrative, en littérature, en philosophie et en gérontologie dans le but de décrire les tendances récentes dans les utilisations de la réflexion autobiographique pour rehausser la santé mentale et la quête spirituelle — ce que les auteurs appellent la «thérapie pour personnes saines d'esprit». Bien que ne constituant pas un guide, ce livre fournit des lignes directrices pour l'utilisation efficace de la narration personnelle pour le travail en groupe, pour le counseling et pour le développement de programmes, en accordant une attention particulière aux histoires racontées et à l'écoute en âge avancé. Y a-t-il des critères pour réussir le restorying, ou est-ce que n'importe quelle façon de se raconter est également valables? Les auteurs se tiennent sur la réserve et laissent la porte ouverte à plusieurs écueils.


Author(s):  
Renate Ysseldyk ◽  
Natasha Kuran ◽  
Simone Powell ◽  
Paul J. Villeneuve

Introduction L’augmentation de l’espérance de vie et la structure par âge sous-jacente de la population canadienne ont contribué à une augmentation spectaculaire du nombre d’aînés aidants naturels. Sachant que la prestation de soins est associée à divers effets néfastes sur la santé, il est nécessaire de mieux comprendre en quoi ces effets peuvent être différents chez les aidants plus âgés et si ces effets sont modifiés par le statut socioéconomique. Méthodologie Nous avons cherché à combler ces lacunes en matière de recherche en utilisant des données transversales fournies par les participants à l’Enquête sociale générale (ESG) canadienne de 2012. Des analyses descriptives ont été effectuées pour comparer les répercussions sur la santé que les participants ont attribuées à la prestation de soins et étudier la façon dont elles varient selon l’âge et le revenu. Des analyses de régression logistique ont été réalisées afin de déterminer les facteurs associés aux effets sur la santé globale déclarés par les aidants de 65 ans et plus. Résultats Les caractéristiques individuelles des fournisseurs de soins variaient consi¬dérablement en fonction de l’âge, les aidants plus âgés ayant des revenus plus faibles et consacrant plus de temps à la prestation de soins que les aidants plus jeunes. Les réper-cussions autodéclarées de la prestation de soins sur l’état de santé global étaient plus importantes chez les répondants de 35 à 64 ans, et ce, dans toutes les catégories de revenu. Les sentiments de solitude et d'isolement social découlant des responsabilités d'aidant semblaient être atténués dans les groupes d’âge et de revenu plus élevés. Dans tous les groupes d’âge, la prestation de soins était plus susceptible d'avoir des effets néfastes sur les habitudes en matière d’exercice, d’alimentation saine et de consommation d’alcool que de promouvoir des comportements plus positifs. Conclusion La prestation de soins a des répercussions sur les comportements liés à la santé et sur la santé mentale, quels que soient l’âge et le revenu. D’après nos résultats, les aidants plus âgés (le plus souvent des femmes), qui fournissent le plus grand nombre d’heures de soins et dont le revenu est inférieur à celui des aidants plus jeunes, semblent cependant moins touchés sur le plan des comportements liés à la santé. Cela s’explique peut-être par l’existence d’un moins grand nombre de besoins concomitants chez eux que chez les aidants plus jeunes. Ces résultats laissent entendre que les systèmes de soutien aux aidants doivent tenir compte de répercussions variables de façon complexe en fonc¬tion de l’âge, du sexe et du revenu.


2013 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 185-229 ◽  
Author(s):  
Myriam El Khouri ◽  
Jean Gagnon

Les jeunes de la rue présentent des comportements à risque liés à la consommation et à des comportements sexuels ayant des implications majeures sur leur santé et leur sécurité. En plus des problèmes de santé mentale, les traits impulsifs de la personnalité peuvent être un facteur de risque important par rapport à plusieurs de ces comportements problématiques. La présente étude visait d’abord à dresser un portrait des jeunes de la rue, puis à vérifier la valeur de prédiction des traits impulsifs de la personnalité sur les comportements à risque au-delà des problèmes de santé mentale. 31 jeunes de la rue ont été soumis à l’UPPS-P Impulsive Behavior Scale mesurant cinq dimensions de l’impulsivité, ainsi qu’à d’autres instruments mesurant les problèmes de santé mentale (IBS), la consommation d’alcool et de drogues (DÉBA-Alcool/Drogues) et les comportements sexuels à risque (RBS). Les jeunes de la rue rapportent plusieurs problèmes significatifs de santé mentale, plusieurs problématiques liées à la consommation d’alcool et de drogues, ainsi que plusieurs comportements sexuels à risque. Concernant la valeur de prédiction des traits impulsifs de la personnalité, les analyses de régression démontrent que l’Urgence positive contribue de manière unique à prédiction de la dépendance et des conséquences négatives associées à la consommation d’alcool alors que la Recherche de sensations n’est pas associée de manière significative à aucun des comportements à risque. De plus, seul le manque de Persévérance contribue de manière unique à la prédiction des conséquences négatives associées à la consommation de drogues, alors que seul le manque de Préméditation est associé significativement à la quantité d’alcool consommée. Ces résultats démontrent l’importance d’évaluer et d’intervenir sur les traits impulsifs de la personnalité de manière à augmenter l’efficacité des interventions de prévention des comportements à risque chez les jeunes de la rue.


Author(s):  
Bukola Salami ◽  
Benjamin Denga ◽  
Robyn Taylor ◽  
Nife Ajayi ◽  
Margot Jackson ◽  
...  

Introduction Cette étude vise à examiner les obstacles qui limite l’accès et le recours des jeunes Noirs aux services en santé mentale en Alberta. Méthodologie Pour comprendre l’accès aux soins de santé des jeunes Noirs en Alberta, tant ceux qui sont nés au Canada que ceux qui y ont immigré, nous avons utilisé une méthodologie de recherche action dirigée par les jeunes dans le cadre d’un modèle d’autonomisation des jeunes qui s’inscrit dans la théorie de l’intersectionnalité. Le projet de recherche a été dirigé conjointement par un comité consultatif composé de dix jeunes, qui ont donné des conseils et contribué concrètement à la recherche. Sept membres du comité consultatif ont également recueilli des données, animé conjointement des cafés-causeries, analysé les données et contribué aux activités de diffusion. Nous avons réalisé des entretiens individuels approfondis et organisé quatre groupes de discussion de type café-causerie avec 129 jeunes au total. Au cours des cafés-causeries, les jeunes ont pris l’initiative de cibler leurs sujets de préoccupation et d’expliquer les répercussions de ceux-ci sur leur vie. Grâce à un codage rigoureux et à une analyse thématique des données, à la réflexivité et à la vérification par les membres, nous nous sommes assurés de la fiabilité de nos résultats empiriques. Résultats Nos résultats mettent en lumière les principaux obstacles susceptibles de limiter l’accès et le recours des jeunes Noirs aux services en santé mentale, notamment le manque d’inclusion et de sécurité culturelles, le manque de connaissances et d’information sur les services en santé mentale, le coût des services en santé mentale, les obstacles géographiques, la stigmatisation et le jugement, de même que les limites de la résilience. Conclusion Les résultats confirment l’existence d’obstacles divers et cumulatifs qui, ensemble, perpétuent un accès et un recours négativement disproportionnés des jeunes Noirs aux services en santé mentale. D’après notre étude, les intervenants responsables des politiques et des pratiques en matière de santé devraient prendre en compte les recommandations suivantes pour éliminer les obstacles : diversifier le personnel des services en santé mentale, augmenter la disponibilité et la qualité des services en santé mentale dans les quartiers où la population noire est prédominante et intégrer des pratiques antiracistes et des compétences interculturelles dans la prestation des services en santé mentale.


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