S’habiller au goût du jour
Ce texte porte sur la pratique d’une couturière qui a tenu son journal de la période de la Première Guerre mondiale jusqu’à la fin des années 1940. Ce document couvre trente-cinq années relatées presque sans interruptions, pondérées par le cycle saisonnier d’activités quotidiennes et périodiques, de rencontres familiales, d’événements de la vie privée et d’expressions de la sociabilité dans un large réseau. Tout en apprenant beaucoup sur la vie quotidienne et l’activité de couturière à cette époque, ce journal personnel permet d’aborder la confection domestique du point de vue de la pratique féminine privée et semi- professionnelle et de poursuivre nos études sur la mode en région. La production évoquée s’inscrit dans un contexte de modifications nombreuses des pièces de costume existantes, réparation, transformation, enrichissement, remodelage. On a recours à la couturière pour tous types de vêtements et l’on fait appel à elle pour les occasions spéciales telles que les noces et les funérailles. Malgré les pratiques d’une économie de récupération, le journal de cette couturière révèle une cohabitation des lieux d’approvisionnements et par eux la multiplication des possibilités et la diversité des sources d’influences.