scholarly journals L’autochtonisation comme pratique émancipatrice. Les communautés francophones devant l’urgence de la réconciliation

2019 ◽  
Vol 31 (1) ◽  
pp. 43-68
Author(s):  
Jérôme Melançon

Les philosophies politiques autochtones comme allochtones offrent plusieurs concepts et ressources pour penser l’ouverture des espaces et institutions francophones aux manières autochtones d’être, de connaître et d’agir ainsi que les relations entre communautés francophones en milieu minoritaire et autochtones. Cet article offre un portrait de la situation qui crée l’urgence de la réconciliation à partir d’événements ayant eu lieu dans l’Ouest canadien pendant l’année précédant sa rédaction. Il lie ensuite l’expérience du racisme aux concepts d’oppression et de domination, afin de penser ce que seraient des communautés et des relations intercommunautaires libres, e tourne vers une exploration des cadres de réflexion au sein des communautés francophones pouvant rendre possible l’établissement de relations de respect mutuel envers les peuples autochtones. L’article revient sur les idées de résurgence et d’interculturalité telles que développées par T. Alfred, L. Simpson et G. Sioui afin de suggérer une attitude qui pourra guider les pratiques de l’autochtonisation et de la réconciliation. Le but sous-jacent de cet article consiste à présenter une définition de l’autochtonisation dans ses rapports avec l’idéal d’émancipation présent dans des traditions philosophiques française, américaine, canadienne et autochtones.

2012 ◽  
pp. 66-89 ◽  
Author(s):  
Johanne Poirier

La typologie dominante relative aux minorités – qui distingue « minorités nationales », « peuples autochtones » et « minorités ethniques » issues de l’immigration – ne permet pas de saisir la spécificité et la complexité des situations des communautés francophones en milieu minoritaire (CFMM) du Canada. L’auteure propose trois pistes de réflexions visant à rendre plus visible le sort des CFMM dans la classification du droit des minorités : remplacer les catégories rigides par un « continuum », introduire de tels « continuum » au sein de chacune des catégories, et, enfin, l’ajout d’une catégorie à ce que l’on pourrait qualifier de « triptyque de Kymlicka ». Mieux situer les CFMM dans les schémas conceptuels relatifs à l’aménagement de la diversité nécessite notamment une clarification des aspirations autonomistes des CFMM, et plus particulièrement de leur positionnement par rapport à l’autonomie politique (dans le sens « d’étatique » ou de « gouvernementale »).


2005 ◽  
Vol 37 (101) ◽  
pp. 263-290 ◽  
Author(s):  
Jules Dufour

Les peuples autochtones qui vivent au Québec, Canada, cherchent à faire reconnaître leurs droits les plus fondamentaux, ancestraux existants, territoriaux, économiques et sociaux et ce, en conformité avec le mouvement international en faveur de ces peuples, tel qu'il s'est manifesté au cours des 20 dernières années dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies. Le présent article analyse cette question fondamentale en dressant le bilan des efforts des peuples autochtones vivant au Québec déployés sur ce plan et en esquissant les conditions qui leur permettront de survivre, telles qu'elles ont été définies dans le cadre du Sommet de la Terre qui s'est tenu à Rio de Janeiro, Brésil, en juin 1992.


Author(s):  
Kathi Wilson ◽  
Mark W. Rosenberg ◽  
Sylvia Abonyi ◽  
Robert Lovelace

RÉSUMÉLa population autochtone au Canada, beaucoup plus jeune que la population générale, a connu une tendance au vieillissement depuis les dix dernières années. Utilisant les données de l’Enquete auprès des peuples autochtones de 2001 (EAPA) et l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2000/2001, cet article examine les différences dans l’état de santé et les déterminants de la santé et l’utilisation de soins de santé entre la population autochtone de 55 ans et plus et la population non-autochtone. Les résultats montrent que la population plus âgée autochtone est plus malsaine que la population non-autochtone parmi tous les groupes d’âge; cependant, les différences dans l’état de santé entre les groupes d’âge semblent converger avec l’augmentation de l’âge. Parmi personnes âgées de 55 à 64 ans, 7 pour cent de la population autochtone rapport trois ou plusieurs conditions chroniques par rapport à 2 pour cent de la population non-autochtone. Pourtant, parmi personnes âgées de 75 et plus, 51 pour cent de la population autochtone rapport trois ou plusieurs conditions chroniques par rapport à 23 pour cent de la population non-autochtone.


2013 ◽  
Vol 24 (2) ◽  
pp. 67-83 ◽  
Author(s):  
Christiane Guay ◽  
Sébastien Grammond

Le régime provincial de protection de la jeunesse tend à marginaliser les conceptions autochtones de la famille, qui sont souvent fondées sur le rôle de la famille élargie et des formes d’adoption coutumières propres à chaque communauté. En effet, les intervenants sociaux et les tribunaux prennent généralement des décisions en se fondant sur leurs propres références culturelles, ce qui les conduit à méconnaître les conceptions autochtones de la famille. Les directives données par le législateur de tenir compte de la culture autochtone ont eu peu d’effet pratique. Seule l’autonomie gouvernementale des peuples autochtones en matière de protection de la jeunesse paraît pouvoir changer la donne.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document