scholarly journals La théologie dans le champ spéculatif

Théologiques ◽  
2009 ◽  
Vol 1 (1) ◽  
pp. 101-122
Author(s):  
Jean-François Malherbe

RÉSUMÉ Dans la culture actuelle, la théologie souffre d’un discrédit qui procède de la fascination générale à l’égard de disciplines opératoires privilégiées par un monde universitaire devenu largement scientiste. La théologie elle-même entretient, sans doute involontairement, ce discrédit à partir d’une image de soi négative. Or, cette situation est totalement injustifiée aux yeux de la raison philosophique qui, à travers la mise en oeuvre de l’analyse logique des langages spéculatifs, souligne la parenté très profonde qui existe entre théologie, philosophie et sciences opératoires. De reconnaître la validité de cette perspective, la théologie posséderait toute la vis medicatrix naturae pour se remettre en accord avec elle-même et retrouver sa dignité dans le concert des disciplines universitaires.

2011 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 115-131 ◽  
Author(s):  
David Koussens

Les débats portant sur le port de signes religieux dans les écoles ont trait à la question fondamentale de l’intégration des religions minoritaires dans l’espace public et soulèvent la question de la mise en oeuvre de la neutralité par l’État dans la sphère publique. Le port de signes religieux dans les écoles suscite des débats pour la première fois en France en 1989 et au Québec, en 1994. Sur des fondements différents, mais tout en refusant d’interpréter le signe religieux, ces deux sociétés adoptent alors des positions similaires en autorisant notamment le port du hidjab dans les écoles publiques. Cette situation n’est plus d’actualité. Refusant la visibilité de la diversité religieuse dans l’enceinte de l’institution républicaine qu’est l’école et réaffirmant le rôle de cette institution comme lieu de transmission de valeurs partagées par les citoyens, la France a explicitement interprété le signe religieux pour l’interdire dans les écoles publiques par une loi édictée le 15 mars 2004. Ce faisant, elle confirme son attachement à un modèle d’intégration républicain et s’éloigne ainsi du Canada, où la Cour suprême, en imposant désormais des accommodements raisonnables aux institutions scolaires, promeut l’idée que l’école est un espace de redéfinition des valeurs partagées par les citoyens.


2005 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 3-22 ◽  
Author(s):  
V. Hallet

La nappe aquifère de Hesbaye, logée dans les craies du Crétacé, est sollicitée à raison de trente millions de mètres cubes par an. Bien que naturellement protégée par une épaisseur de 5 à 20 mètres de limons, de nombreux indices montrent une dégradation de la qualité des eaux souterraines, notamment par les nitrates. Les concentrations en nitrates atteignent 15 à 25 mg.l-1 dans la partie semi-captive de la nappe et sont systématiquement supérieures à 35 mg.l-1 dans la partie libre. Malgré de fortes fluctuations temporelles, les teneurs augmentent en moyenne de 0,35 mg.l-1 à 0,7 mg.l-1 par an selon la situation semi-captive ou libre de la nappe. La détermination des paramètres hydrodynamiques et de transport de la craie par plus de 35 traçages répartis sur 11 sites, a permis de réaliser un modèle local (10 km2) de transport simulant la propagation des nitrates dans la nappe. Le modèle a montré que cette dernière est, malgré une certaine homogénéisation, très sensible aux apports de surface engendrant une très forte variation spatiale des concentrations. La nappe réagit de manière très différente selon que les apports de surface sont d'origine ponctuelle ou diffuse. Pour les pollutions ponctuelles, les concentrations fluctuent rapidement avec des valeurs maximales et minimales observées respectivement en périodes de basses eaux et de hautes eaux. Cette situation est liée à un phénomène de dilution de la pollution par les eaux en provenance de l'amont. En cas de suppression d'une pollution ponctuelle, la qualité de la nappe s'améliore rapidement (délai de 1 à 2 ans). Pour les pollutions diffuses, les concentrations minimales s'observent en période de rabattement de la nappe : le front de nitrates migre plus lentement (environ 1 à 2 m par an) que les vitesses de rabattement de la nappe (jusqu'à 5 m par an) et les intrants restent nuls durant des périodes pouvant aller jusqu'à 3 ans. Différentes simulations mathématiques ont montré que si la quantité d'intrants d'origine diffuse diminue de manière permanente, la nappe mettra une vingtaine d'années pour se rééquilibrer. Ces constatations sont primordiales dans le cadre de la mise en œuvre de mesures de protection puisque, si les résultats de la suppression des pollutions ponctuelles sont rapidement mais localement observés, ceux liés à la diminution des pollutions d'origine diffuse sont observés dans des délais nettement plus longs (une à deux décennies). Ces résultats montrent clairement que toute gestion qualitative des aquifères doit être basée sur des actions à long terme.


2002 ◽  
pp. 109-125 ◽  
Author(s):  
Yannick Le Quentrec ◽  
Annie Rieu

Résumé Malgré des avancées sociales et politiques incontestables, la représentation numérique des femmes continue de progresser avec lenteur, surtout dans les niveaux supérieurs de responsabilité. Cette situation minoritaire, dont on ne souligne pas assez le caractère limitatif, rend les changements observés dans les pratiques et les décisions prises relativement contrastés mais néanmoins significatifs. Cette mise à l'écart des femmes est analysée à partir du point de vue de certaines organisations. Leur discours se caractérise par une ambivalence face aux questions de genre, entre une conscience relative de la domination masculine et de la nécessaire mise en oeuvre d'une mixité et la difficulté à mettre en place des fonctionnements intégrant la différence sexuée non naturalisée. Par ailleurs, la participation des femmes est également tributaire de la multiplicité des rôles sociaux qu'elles assument. Dans ce cadre, les comportements qu'elles adoptent ont un caractère subi, mais aussi stratégique.


2021 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
Author(s):  
Kouassi Koffi Bertin ◽  
Adon Kouadio Patrick

Cet article vise à analyser les mécanismes de réussite et de rupture d’avec les pratiques non viables, de la mise en œuvre des projets de développement durable dans la ville d’Abidjan. Il s’agit de mécanismes sociaux dont le rôle dans les projets s’accroit avec la vision globale du grand Abidjan. Ensemble de stratégies et de moyens de contournement, ces mécanismes sont souvent inefficaces et inadaptés pour affronter les résistances sociales face au développement durable. En lieu et place des mécanismes institutionnels dans les actions publiques, ont été élaborés des mécanismes sociaux et d’arrangement entre les opérateurs économiques et les agents publics chargés de mettre en œuvre le développement durable. Cette situation freine les initiatives des villes durables en Côte d’Ivoire.


2018 ◽  
Vol 27 (3) ◽  
pp. 682-692
Author(s):  
Marc-Olivier Déplaude

Résumé La France n’a jamais autant compté de médecins qu’aujourd’hui. Pourtant, le système de santé français se caractérise par une répartition très inégale de l’offre de soins, si bien que l’accès aux soins médicaux devient plus difficile pour des fractions croissantes de la population. Cette situation apparaît d’autant plus surprenante qu’à partir des années 1970, quand l’État français s’est doté d’instruments supposés réguler le nombre de médecins exerçant en France, tant au niveau de leur effectif global que de leur répartition entre disciplines. En outre, à partir des années 2000, les pouvoirs publics ont multiplié les mesures visant à favoriser une meilleure répartition géographique des médecins. Pour comprendre l’échec de ces mesures, cet article étudie les logiques sociales et politiques qui ont été prédominantes dans leur adoption et leur mise en œuvre. S’appuyant principalement sur des archives administratives, il décrit comment l’État français, en relation étroite avec le corps médical, a défini le problème de la démographie médicale à partir du début des années 1960, et quelles réponses successives il lui a apportées sans parvenir à le résoudre.


2005 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 263-296
Author(s):  
Alain Lemieux

C'est principalement vers la fin des années 1950 que les problèmes rencontrés dans le commerce international du textile et du vêtement devinrent de plus en plus aigus. Selon la plupart des pays importateurs et exportateurs engagés dans ce segment important du commerce international, l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), qui régit les relations commerciales internationales dans leur ensemble, s'avérait insuffisant pour prévenir ou corriger ces problèmes. Afin de pallier cette situation, les pays participants au commerce international des textiles de coton adoptèrent, au début des années 1960, l'Accord à court terme sur les textiles de coton. À cet accord succéderont l'Accord à long terme sur les textiles de coton, qui régira le commerce international des textiles de coton de 1961 à 1973, et l'Arrangement concernant le commerce international des textiles (AMF), celui-ci régissant le commerce international d'à peu près tous les textiles et vêtements depuis le 1er janvier 1974. Le but du présent article est d'étudier la mise en oeuvre de l'AMF au Canada au cours de la période 1974-1984. Dans un premier temps, nous examinerons la réglementation canadienne applicable au commerce du textile et du vêtement avant l'entrée en vigueur de l'AMF. Cette analyse nous permettra de constater que dès 1974 le Canada disposait déjà des instruments juridiques nécessaires à la mise en oeuvre de l'AMF. Plus particulièrement, nous démontrerons que l'adhésion du Canada à l'AMF était des plus compatible avec la politique commerciale canadienne applicable au secteur du textile et du vêtement. Dans un second temps, nous verrons comment le Canada a mis en oeuvre et exécuté ses obligations internationales. Bien qu'il ait été favorable en principe à la libéralisation des échanges, le Canada s'est largement prévalu des dispositions de l’AMF pour protéger son industrie du textile et du vêtement. Pour ce faire, et à l'instar des grands pays importateurs, le Canada a conclu des ententes de restriction volontaire à l'exportation avec ses partenaires commerciaux et a exceptionnellement recouru à l'imposition d'un contingentement global des importations dans le cadre du GATT. De façon générale, force est de reconnaître que si le Canada a accordé une protection considérable à son industrie, il l'a fait dans le respect des dispositions de l'AMF.


Author(s):  
Angéline Martel ◽  
Daniel Villeneuve

RésuméLes droits constitutionnels conférés à l'intention des francophones minoritaires au Canada par l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés s'avèrent fragiles dans leur reconnaissance et leur mise en oeuvre. Dans cet article, nous tentons de comprendre les raisons profondes de cette situation. À cet effet, nous analysons les forces idéologiques qui, historiquement, ont soustendu l'interprétation et la mise en oeuvre des droits constitutionnels relatifs à l'éducation des minorités francophones entre 1867 et 1960. Une idée de fond se dégage de cette analyse: les droits éducatifs des minorités, en dépit du caractère argumentatif et rationnel qui leur confère une apparente neutralité, ne sont pas à l'abri des rapports sociaux. Ils sont une construction sociale qui s'enracine profondément dans les oppositions idéologiques et les rapports de pouvoir traversant la société. Ainsi, l'élaboration, l'interprétation et la mise en oeuvre des droits scolaires consacrés aux minorités en vertu de l'article 93 de la Loi constitutionnelle de 1967 sont largement influencées par les tensions qui, à travers l'histoire canadienne depuis les origines de la Confédération, ont opposé les tenants de l'idéologie homogénéiste et ceux de l'idéologie dualiste. Dans sa conception même, l'article 93 porte la marque des rapports de pouvoir qui prévalaient au moment de la Confédération. Pour leur part, les tribunaux ont entériné l'idéologie homogénéiste en interprétant l'article 93 de manière statique, ce qui a eu pour effet en pratique d'avaliser la vague d'homogénéisation qui a frappé les écoles des francophones minoritaires avant les années 1960.


2005 ◽  
Vol 39 (4) ◽  
pp. 823-848 ◽  
Author(s):  
Maurice Drapeau

L'auteur s'attache, dans la première partie de son article, aux conséquences de la dichotomie mise en avant par la Cour suprême du Canada selon que l'atteinte discriminatoire est qualifiée de directe ou d'indirecte quant aux droits des travailleuses enceintes. Selon l'auteur, si l'on restreint l'obligation d'accommodement aux seuls cas de discrimination indirecte, les victimes de discrimination directe sont privées d'une mesure de redressement appropriée. Afin de remédier à cette situation, l'auteur expose, dans la seconde partie, le caractère universel de l'obligation de prendre les mesures voulues pour protéger le droit à l'égalité et le caractère unitaire de la prohibition de la discrimination prévue dans l'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne. Il fait ainsi valoir que les concepts de solution de rechange (discrimination directe) et d'obligation d'accommodement (discrimination indirecte) jouent le même rôle, soit la mise en oeuvre de l'obligation générale de prendre les mesures nécessaires afin de protéger le droit à l'égalité. Pour l'auteur, l'obligation de respecter le droit à l'égalité prescrite par l'article 10, la défense fondée sur les aptitudes et qualités requises par l'emploi dans l'article 20 et le régime de sanction prévu dans l'article 49 de la Charte québécoise militent pour la reconnaissance de l'obligation d'accommodement à titre de mesure de redressement à toute forme de discrimination. De façon plus particulière, il considère que l'obligation d'accommodement constitue un moyen indispensable afin de protéger le droit à l'égalité en emploi des femmes enceintes. De façon plus générale, l'auteur souhaite une unification du régime de défense et de sanction en cas d'atteinte discriminatoire à un droit et propose la reconnaissance de l'obligation d'accommodement quelle que soit la nature de la discrimination.


2018 ◽  
Vol 45 (3) ◽  
pp. 13-34
Author(s):  
Geneviève Sirois ◽  
Martial Dembélé ◽  
Olivier Labé

Un demi-siècle après les indépendances, les pénuries de personnel enseignant représentent toujours un obstacle majeur à la scolarisation primaire universelle dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, et plus particulièrement dans les anciennes colonies françaises, où la situation est jugée critique. Pour comprendre ce qui explique cette situation, nous proposons de remonter dans le temps et d’adopter une perspective comparative. Nous avons cherché à comprendre pourquoi les pénuries de personnel enseignant sont un phénomène persistant dans un échantillon de huit pays anciennement colonisés par la France. Il ressort de nos analyses que la décennie 1980-1990, marquée par la mise en oeuvre des programmes d’ajustement structurel, a connu un important ralentissement des progrès des pays pour assurer une offre suffisante d’enseignantes et enseignants pour scolariser un maximum d’enfants. Quant à la période 2000-2015, associée aux objectifs de l’Éducation pour tous, elle a été marquée par une diminution des pénuries d’enseignants. Il apparaît toutefois que les pénuries persisteront dans l’ensemble des pays à l’étude d’ici 2030, notamment en raison des taux de croissance élevés de la population d’âge scolaire et des besoins créés par l’attrition du personnel enseignant.


2022 ◽  
Vol 4 (1) ◽  
pp. 71-88
Author(s):  
Judicaël Alladatin ◽  
◽  
Bekono Nkoudou Hugues

Les études sur la satisfaction envers la démocratie ont généralement pour objectif de mesurer/scruter ou juger l’action/les réalisations des décideurs en vue d’améliorer la gouvernance. De notre étude, il ressort que 62 % des citoyens camerounais sont insatisfaits de la mise en œuvre de la démocratie. Cette situation résulte de trois facteurs : la perception de la situation économique du pays, les conditions de vie actuelle des citoyens et leur milieu de résidence (urbain et rural). Mettre un accent sur ces déterminants dans l’élaboration des politiques publiques permettrait sans doute à terme de relever la satisfaction des citoyens et d’assurer le développement du pays.


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