Syndrome de Diogène : étude descriptive au sein d’une équipe mobile de psychiatrie du sujet âgé

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 618-618
Author(s):  
B. Houbin ◽  
V. Fouilleron ◽  
M. Pichard ◽  
A. Rauzy

IntroductionL’équipe mobile de psychiatrie de la personne âgée (EMPPA Ouest 94), du groupe hospitalier Paul-Guiraud de Villejuif, intervient auprès des personnes de 60 ans et plus, résidant une des 15 communes de l’ouest du Val-de-Marne. Elle fonctionne de manière intersectorielle, mobilisant conjointement le psychiatre, l’infirmière de l’équipe et un infirmier du CMP du lieu de domiciliation, préalablement déterminé au sein de chacun des huit CMP du territoire.Matériel et méthodeCette étude descriptive s’étendant du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2013, inclut 23 patients présentant un syndrome de Diogène selon les critères de Clark (comportement caractérisé par une négligence de l’hygiène corporelle et de l’habitat, associé à une accumulation d’objets divers et un isolement).RésultatsParmi les patients, 73,9 % sont des femmes. L’âge moyen est de 75,1 ans; 82,6 % vivent seuls à domicile; 73,9 % présentent une comorbidité somatique, seuls 21,7 % ont un médecin traitant; 82,6 % n’ont pas d’antécédents psychiatriques connus. Les signalements proviennent majoritairement des services sociaux et des centres locaux d’information et de coordination (CLIC) du territoire. Aucune pathologie n’est retrouvée dans 34,8 % des cas. Les diagnostics cliniques les plus fréquemment posés sont les troubles de l’humeur (26,1 %), les troubles démentiels (17,4 %) et les troubles psychotiques (13 %). Concernant les prises en charge proposées, 39,1 % des patients sont orientés vers un suivi psychiatrique ambulatoire, 13 % vers une consultation gériatrique. Une veille sanitaire a été instaurée dans 17,4 % des cas. Trois patients ont été hospitalisés (2 en psychiatrie, 1 en gériatrie). Une protection juridique a été indiquée dans 30,4 % des cas.ConclusionsLes résultats sont comparables aux données de la littérature. L’équipe mobile, au travers d’interventions à domicile, facilite l’évaluation et l’accès aux soins des patients présentant un syndrome de Diogène.

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 576-576
Author(s):  
A. Ionita

La transition vers le grand âge s’accompagne des modifications neurobiologiques, physiques, psychologiques et environnementales augmentant le risque de décompensation psychiatrique. Cette vulnérabilité psychique du sujet âgé intègre des dimensions multiples endophénotypiques (génétiques, épigénétiques), diachroniques (traumas précoces, expériences de vie passées) et synchroniques (facteurs de stress actuels liés à la transition vers le grand âge). Les troubles psychiatriques, sous diagnostiqués dans ce groupe d’âge sont représentés notamment par la dépression, suivie des troubles anxieux, abus de substance et suicide. Un des mécanismes neurobiologiques impliqué dans cette vulnérabilité psychique du sujet âgé est la perturbation de l’axe du stress (hypothalamo-hypophyso-surrénalien) [1]. Deux profiles sont retrouvés dans la dépression chez la personne âgée : une hypercortisolemie urinaire, marquer de vulnérabilité à la dépression a tout âge et l’hypocortisolemie urinaire retrouvée chez des personnes âgées déprimés avec plus de fragilités physiques [2]. L’ hypercortisolémie sérique est une cause possible d’atrophie hippocampique secondaire, la dépression du sujet âgé représentant ainsi un facteur de risque important d’une démence ultérieure [3]. La relation dépression tardive/démence est probablement bidirectionnelle, la physiopathologie de la maladie Alzheimer pouvant induire une atrophie hippocampique, les symptômes dépressifs représentent alors un prodrome du processus neurodégénératif.La dépression représente le trouble psychiatrique le plus fortement associé aux conduites suicidaires chez la personne âgée (60–90 % des cas). La vulnérabilité suicidaire chez le sujet âgé semble avoir comme mécanismes étiopathogénique spécifique le vieillissement pathologique [4]. L’atrophie cérébrale au cours du vieillissement affecte les circuits connectant le cortex frontal aux noyaux gris centraux qui jouent un rôle important dans la régulation des comportements, des émotions et des fonctions cognitives complexes.Détecter la vulnérabilité psychique chez le sujet âgé est particulièrement pertinent dans une démarche de screening des patients à risque pour lesquels des mesures thérapeutiques spécifiques doivent être proposées.


Author(s):  
Sylvie Jutras ◽  
France Veilleux

RÉSUMÉDe nombreuses recherches concluent que les aidants naturels de personnes âgées en perte d'autonomie éprouvent un fardeau associé à leur situation. Les principaux facteurs influençant ce fardeau sont ici passés en revue et regroupés en quatre catégories: variables liées aux tâches effectuées par l'aidant, caractéristiques de la personne âgée, caractéristiques de l'aidant et variables interactionnelles caractérisant la relation entre l'aidant et l'aidé. L'article présente les résultats d'une recherche conduite auprès d'un échantillon représentatif des aidants québécois de personnes âgées en perte d'autonomie (n = 294). Selon cette analyse, le degré d'assistance fournie, l'aide pour les activités de la vie quotidienne et l'interaction avec les professionnels du réseau de soins formel sont associés au fardeau ressenti. De plus, le degré d'autonomie et l'état de santé de la personne aidée, de même que l'âge de l'aidant influencent le fardeau. Les variables interactionnelles influençant le fardeau sont: la proximité du lien de parenté entre l'aidant et l'aidé, le degré de responsabilité assumée par l'aidant, la cohabitation, ainsi que l'assistance fournie par les autres membres du réseau personnel. Ces résultats appuient plusieurs conclusions des travaux antérieurs, suggérant ainsi que les principaux facteurs associés au fardeau pourraient être similaires, peu importe le pattern ou le contexte de la situation aidant/aidé au plan de la culture (l'échantillon est québécois), du statut de l'aidant (principal ou secondaire) et du degré ou du type d'incapacité de l'aidé. Les résultats de cette recherche sont finalement discutés dans la perspective des tendances sociales à venir et des implications concrètes qu'ils soulèvent pour la planification des services sociaux et de santé.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S76-S76 ◽  
Author(s):  
C. Hingray ◽  
A. Biraben

Les comorbidités psychiatriques des épilepsies sont nombreuses et fréquentes. Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique (contre une personne sur cinq en population générale). Les études retrouvent des prévalences augmentées chez les patients épileptiques, en particulier pour les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Les troubles psychiatriques précèdent, accompagnent ou compliquent les différentes formes d’épilepsie. On sait, de plus, aujourd’hui que l’existence d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble psychotique chez un sujet non épileptique augmente significativement le risque ultérieur de développer une épilepsie. Ces comorbidités ont un impact considérable, non seulement en termes de souffrance psychique et de qualité de vie, mais également sur le contrôle des crises épileptiques et sur l’efficacité et la tolérance des traitements antiépileptiques. De toute évidence, le lien qui unit épilepsie et troubles mentaux n’est pas celui d’une causalité unidirectionnelle où les troubles mentaux se réduiraient aux conséquences de l’épilepsie sur la santé mentale. En réalité, il s’agit moins d’une causalité que d’une association ; la relation entre pathologies épileptiques et psychiatriques est bidirectionnelle, voire triangulaire – certains facteurs physiopathologiques exposant les sujets à la fois à la survenue de troubles épileptiques et psychiatriques. L’usage des critères diagnostiques issus du DSM s’avère souvent problématique dans le cas des comorbidités psychiatriques de l’épilepsie. En effet, bon nombre de patients épileptiques présentent des symptômes psychiatriques sévères et invalidants mais atypiques, spécifiques qui ne réunissent pas l’ensemble des critères nécessaires au diagnostic d’un trouble particulier. Une attention particulière doit être notamment portée aux rapports temporels entre les crises d’épilepsie et l’apparition des symptômes psychiatriques. On distingue ainsi les troubles psychiatriques péri-ictaux (pré-ictaux, ictaux, postictaux) des troubles psychiatriques interictaux. Nous détaillerons, en outre, le syndrome dysphorique interictal, la psychose postictale et les crises non épileptiques psychogènes.


2006 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 191-198 ◽  
Author(s):  
Guillème Pérodeau

Résumé Au cours du prochain siècle, le troisième âge sera différent de ce qu'il est aujourd'hui sur plusieurs points. II comprendra une tranche de la population proportionnellement plus importante, un plus grand nombre de femmes assez autonomes, des personnes plus scolarisées et plus sensibilisées aux problèmes associés à la vieillesse. Ce constat, doublé du fait que l'Etat ne sera pas à même de gérer autant la vieillesse de demain (services sociaux et médicaux) que celle d'aujourd'hui, nous conduit à préconiser une nouvelle problématique de la vieillesse. Celle-ci ne viserait pas à l'ajustement de l'individu à la vieillesse, mais plutôt à la prise en main de son devenir en tant que personne âgée. Nous recommandons une approche théorique basée sur une perspective dynamique de la vieillesse qui saisirait le vécu de l'individu, non pas à un point donné de sa vie (passage à la vieillesse), mais à partir de son cheminement antérieur.


2020 ◽  
Vol 87 ◽  
pp. A248-A249
Author(s):  
M. Brahem ◽  
A. Ben Salem ◽  
H. Hachfi ◽  
R. Sarraj ◽  
M. Ardhaoui ◽  
...  

2020 ◽  
Vol 59 (1) ◽  
pp. 47-52 ◽  
Author(s):  
Audrey Fontaine ◽  
Cécile Hanon ◽  
Frédéric Limosin

Les pathologies psychiques du sujet âgé sont fréquentes. Leur clinique et leur prise en charge ont certaines particularités qui justifient de l’existence de projets d’organisation et de délivrance de soins adaptés, ainsi que de formation spécifique des cliniciens. Jusqu’en 2017, il n’existait pas en France de formation diplômante pour devenir psychiatre de la personne âgée, ni de définition précise de son champ d’action. La réforme du troisième cycle des études médicales a permis une telle avancée. Dans cet article nous reviendrons sur le rationnel de la création d’une sur-spécialité en psychiatrie de la personne âgée, sa mise en place sur le plan théorique et pratique, et les nouveaux enjeux auxquels nous faisons face. La psychiatrie de la personne âgée est désormais officiellement reconnue mais de nombreux obstacles restent encore à franchir pour assurer son rayonnement.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 576-576
Author(s):  
A. Braitman

Les schémas cognitifs précoces inadaptés et les schémas de détresse subjective plus spécifiques de la personne âgée sont de possibles marqueurs de vulnérabilité psychologique à la dépression [1]. Plus particulièrement, la réactivité cognitive a été identifiée comme facteur prédictif de rechute parmi des sujets atteints de trouble dépressif récurrent en rémission [2]. Elle est la propension à l’activation des schémas dépressiogènes dans des contextes de stress de moins en moins importants au fur et à mesure des épisodes dépressifs successifs. Elle témoigne d’un style ruminatif de réponse au stress, d’un déficit de contrôle de l’attention et de l’activation excessive d’un processus de contrôle des divergences qui pourraient être l’expression au niveau neuropsychologique des dysrégulations neurobiologiques sous-tendant la vulnérabilité psychique. En effet, cette conception de la vulnérabilité à la dépression soutient l’existence d’un défaut de régulation corticale sur l’activité hippocampique et amygdalienne [3]. Mieux comprendre ses facteurs de risque cognitifs est primordial pour le développement de stratégies de prévention efficaces de la rechute dépressive chez le sujet âgé. La thérapie des schémas et la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (MBCT) sont particulièrement pertinentes concernant ce trait. Les premières études du protocole de thérapie de groupe MBCT pour les personnes âgées montrent que cette intervention non pharmacologique est acceptable et associée à des changements positifs [4]. Ce programme de thérapie cognitive consiste moins en une restructuration cognitive visant un contrôle émotionnel qu’à un changement dans le mode de relation avec l’émotion perturbatrice et les ruminations.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 86-87
Author(s):  
S. Samson ◽  
J.P. Fagot ◽  
J. Merlière ◽  
P. Gabach ◽  
A. Fagot-Campagna

Introduction.Utiliser les bases de l’Assurance Maladie (Sniiram et PMSI) pour estimer la fréquence des prises en charge liées à la psychiatrie chez l’adulte en France.Méthodes.Parmi les bénéficiaires du régime général en 2010 de plus de 18 ans (45 millions), ceux ayant une prise en charge liée à la psychiatrie ont été identifiés à partir :– des diagnostics liés aux hospitalisations (PMSI-MCO, RIM-P, SSR), aux affections de longue durée, aux arrêts de travail ou invalidité ;– du remboursement de consultation avec un psychiatre ou à des soins ambulatoires psychiatriques ;– d’au moins trois remboursements de médicaments de la dépendance ou neuroleptiques, antidépresseurs, anxiolytiques, hypnotiques [1].Résultats.Près de 8,2 millions des adultes (18 %) ont reçu des soins liés à la psychiatrie, dont 5,6 millions (69 %) ont eu uniquement des délivrances médicamenteuses sans diagnostic identifié dans les bases. Les pathologies les plus fréquemment retrouvées étaient les épisodes dépressifs/troubles de l’humeur (889 000), les troubles anxieux (464 000), les addictions (383 000), les troubles de la personnalité et du comportement (340 000). Schizophrénie, autres troubles psychotiques, troubles bipolaires et anorexie mentale étaient retrouvés chez respectivement 181 000, 224 000, 164 000 et 23 000 adultes. L’âge moyen variait de 42 (anorexie mentale) à 58 ans (patients identifiés seulement par les médicaments). Le pourcentage de femmes (65 %) s’élevait de 28 % (addictions) à 68 % (épisodes dépressifs/troubles de l’humeur, ou patients identifiés seulement par psychotropes) et 87 % (anorexie mentale). Le pourcentage de bénéficiaires de la CMU-C (11,5 %) variait de 11 % (troubles bipolaires) à 26 % (addictions).Discussion.Dix-huit pour cent de la population adulte a eu recours à des soins liés à la psychiatrie en 2010. Un diagnostic spécifique est retrouvé dans les bases chez plus d’un quart de ces patients, avec une forte proportion d’épisodes dépressifs et autres troubles de l’humeur.


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