Une prise en charge fréquente de la population adulte pour troubles psychiatriques ou traitements psychotropes, à travers les données de l’Assurance Maladie

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 86-87
Author(s):  
S. Samson ◽  
J.P. Fagot ◽  
J. Merlière ◽  
P. Gabach ◽  
A. Fagot-Campagna

Introduction.Utiliser les bases de l’Assurance Maladie (Sniiram et PMSI) pour estimer la fréquence des prises en charge liées à la psychiatrie chez l’adulte en France.Méthodes.Parmi les bénéficiaires du régime général en 2010 de plus de 18 ans (45 millions), ceux ayant une prise en charge liée à la psychiatrie ont été identifiés à partir :– des diagnostics liés aux hospitalisations (PMSI-MCO, RIM-P, SSR), aux affections de longue durée, aux arrêts de travail ou invalidité ;– du remboursement de consultation avec un psychiatre ou à des soins ambulatoires psychiatriques ;– d’au moins trois remboursements de médicaments de la dépendance ou neuroleptiques, antidépresseurs, anxiolytiques, hypnotiques [1].Résultats.Près de 8,2 millions des adultes (18 %) ont reçu des soins liés à la psychiatrie, dont 5,6 millions (69 %) ont eu uniquement des délivrances médicamenteuses sans diagnostic identifié dans les bases. Les pathologies les plus fréquemment retrouvées étaient les épisodes dépressifs/troubles de l’humeur (889 000), les troubles anxieux (464 000), les addictions (383 000), les troubles de la personnalité et du comportement (340 000). Schizophrénie, autres troubles psychotiques, troubles bipolaires et anorexie mentale étaient retrouvés chez respectivement 181 000, 224 000, 164 000 et 23 000 adultes. L’âge moyen variait de 42 (anorexie mentale) à 58 ans (patients identifiés seulement par les médicaments). Le pourcentage de femmes (65 %) s’élevait de 28 % (addictions) à 68 % (épisodes dépressifs/troubles de l’humeur, ou patients identifiés seulement par psychotropes) et 87 % (anorexie mentale). Le pourcentage de bénéficiaires de la CMU-C (11,5 %) variait de 11 % (troubles bipolaires) à 26 % (addictions).Discussion.Dix-huit pour cent de la population adulte a eu recours à des soins liés à la psychiatrie en 2010. Un diagnostic spécifique est retrouvé dans les bases chez plus d’un quart de ces patients, avec une forte proportion d’épisodes dépressifs et autres troubles de l’humeur.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 87-87
Author(s):  
J.P. Fagot ◽  
S. Samson ◽  
J. Merlière ◽  
P. Gabach ◽  
A. Fagot

Introduction.Les fréquences des pathologies somatiques chez les adultes atteints de maladies psychiatriques sont peu documentées.Méthodes.Les bénéficiaires du régime général de l’Assurance Maladie en 2010, âgés d’au moins 18 ans, pris en charge pour troubles psychiatriques ont été identifiés dans le SNIIRAM à partir des diagnostics liés aux :– affections de longue durée ;– hospitalisations (PMSI-MCO, SSR, RIM-P) ;– arrêts de travail et invalidité [1].Les maladies somatiques ont été déterminées à partir des diagnostics liés aux affections de longue durée et aux hospitalisations [1]. Les prévalences ont été standardisées sur âge et sexe pour comparaison à celles observées en population générale.Résultats.En 2010, près de 2,1 millions d’adultes (5 %) avaient un trouble psychiatrique retrouvé dans le SNIIRAM, et 44 % d’entre eux avaient également une pathologie somatique retrouvée. Les pathologies somatiques les plus fréquemment retrouvées étaient les maladies cardiovasculaires (15 %), les affections respiratoires (11 %), le diabète (10 %) et les cancers (9,3 %). Par rapport à la population générale, une maladie cardiovasculaire était moins fréquemment retrouvée en cas de schizophrénie (fréquence brute : 5 %, ratio standardisé : 0,9), mais plus souvent en cas d’autres pathologies psychiatriques (16 %, ratio : 1,8 en cas d’épisode dépressif ou troubles de l’humeur). Un cancer était également moins souvent retrouvé que dans la population générale en cas de schizophrénie (3,3 %, ratio : 0,8), mais plus souvent en cas d’addictions (10,7 %, ratio : 2,1) ou de troubles anxieux (12 %, ratio : 1,6).Discussion.Par rapport à la population générale, certaines pathologies somatiques sont plus fréquemment retrouvées en présence de troubles psychiatriques, sauf en cas de schizophrénie. La connaissance de ces associations peut permettre aux soignants d’améliorer la prise en charge des pathologies somatiques comme des pathologies psychiatriques.


2018 ◽  
Vol 31 (4) ◽  
pp. 194-204
Author(s):  
B. Veys ◽  
C. Dequidt ◽  
C. Boisselier ◽  
C Desenclos ◽  
C. Delecourt ◽  
...  

Introduction : L’objectif principal était d’évaluer l’efficacité des traitements des douleurs neuropathiques persistantes après mise en place d’une prothèse du genou (DNPG) par patch de capsaïcine et les techniques de neurostimulation électrique, afin de proposer une prise en charge optimale. Méthodes : Une étude observationnelle, rétrospective, a été réalisée de janvier 2014 à décembre 2015 auprès des patients présentant des gonalgies persistantes après prothèse du genou, hospitalisés au sein du CETD de Berck-sur-Mer. Les patients ont été soumis à une enquête diagnostique pluridisciplinaire et une évaluation multidimensionnelle pluriprofessionnelle. L’efficacité des techniques de neurostimulation électrique et du traitement topique par capsaïcine a été étudiée à partir des données des dossiers médicaux. Résultats : Cent patients ont été inclus. Douze patients souffraient de douleurs nociceptives, 20 de douleurs neuropathiques pures (DNP) et 68 patients d’un syndrome douloureux régional complexe (SDRC). La moyenne d’âge était de 63,5 ans, le ratio homme/femme de 35/65. Vingt-cinq pour cent des gonalgies rattachées à un SDRC apparaissent durant le deuxième mois postopératoire. La neurostimulation transcutanée (85 patients) semble plus efficace en cas de DNP (78 % de répondeurs à 30 %) qu’en cas de SDRC (52 % de répondeurs à 30 %) [p = 0,127], reste efficace quel que soit le délai de prise en charge. L’application du patch de capsaïcine ne soulage qu’environ un patient sur deux que ce soit en cas de DNP (55 % de répondeurs à 30 %) qu’en cas de SDRC (58 % de répondeurs à 30 %), avec une efficacité plus spectaculaire en cas de SDRC. Plus l’application du patch est précoce, plus le soulagement est important (p = 0,036). Par ailleurs, cette étude permet de confirmer que ce traitement topique agit sur toutes les composantes des douleurs neuropathiques, à la fois les symptômes d’allodynie et les douleurs spontanées. La stimulation médullaire chronique reste une alternative efficace vis-à-vis des douleurs neuropathiques réfractaires (quatre patients). L’efficacité de notre prise en charge globale, mesurée à l’aide du questionnaire d’impression globale de changement à trois mois, constate une amélioration significative chez 70 % des patients présentant une DNP et 80 % des patients présentant un SDRC. Conclusion : Notre étude rétrospective confirme l’efficacité des techniques de neurostimulation électrique et du traitement topique à longue durée d’action par patch de capsaïcine dans le traitement des douleurs neuropathiques persistantes après mise en place d’une prothèse du genou. Un dépistage précoce des DNPG (par une surveillance systématique) peut permettre une prise en charge plus rapide et donc plus efficiente.


Author(s):  
Martine Bungener

L’hospitalisation à domicile des malades souffrant du sida avéré révèle les capacités extrêmes des soins profanes (par opposition aux soins professionnels) que peuvent produire les malades et leurs proches. Ils tentent ainsi de repousser les limites économiques et médicales de ce mode de prise en charge afin de réduire leur recours à l’hospitalisation traditionnelle. Alors que la prise en charge profane, familiale et extra-familiale de la maladie préexistait il y a encore un demi-siècle à l’offre de services collectifs financés par l’assurance-maladie, elle est aujourd’hui réhabilitée. La structure hospitalière dans sa forme actuelle n’est en effet plus adaptée aux prises en charge de longue durée.


2014 ◽  
Vol 49 (2) ◽  
pp. e125-e126
Author(s):  
M. Viprey ◽  
G. Diebold ◽  
H. Ottomani ◽  
C. Loue ◽  
C. Mouchoux

2005 ◽  
Vol 24 (2) ◽  
pp. 200-202
Author(s):  
Margaret C. Gibson

RÉSUMÉL'objectif, tel qu'il est énoncé dans le Handbook of Pain Relief in Older Adults: An Evidence-Based Approach, est d'aller au-delà des simples preuves scientifiques et de tenir compte du contexte sociopolitique dans lequel la science médicale est (ou n'est pas) mise au service des patients ayant des douleurs. Ce the`me revient sans cesse dans la majeure partie du texte. Un deuxième thème omniprésent est qu'il est possible de soulager la douleur chez la majorité des patients, si on laisse de côté les considérations sociopolitiques qui dictent les services associés à la douleur. Dans le livre, on passe en revue les preuves étayant les stratégies de traitements pharmacologiques, d'intervention, de réadaptation et de prise en charge de la douleur, puis on parle de leur mise en oeuvre dans les soins de santé offerts aux personnes âgées. Les soins de longue durée, qui représentent un contexte particulier en raison de la forte prépondérance des personnes âgées, sont examinés en détail. Ce livre porte sur l'aspect sensibilisation et sur les aspirations, et contient des idées provocatrices, ce qui le rend intéressant et formateur. Il faut noter que le texte est accessible en version électronique (eBook)/assistant numérique personnel (PDA), pour ceux qui préfèrent ce moyen de transmission de l'information.


Author(s):  
Marcia Finlayson ◽  
Betty Havens

RÉSUMÉVers 2031, les personnes les plus âgées (85 ans et plus) pourraient composer 4 pourcent de la population totale du Canada. Ce document relève les changements constates dans le domaine de l'utilisation des soins de longue durée, des activités de la vie quotidienne (AVQ) et des activités instrumentales de la vie quotidienne (ATVQ) chez les participants les plus âgés du Aging in Manitoba Longitudinal Study, d'après trois éléments répartis sur 13 ans. Parmi les participants, 38,4 pour cent n'avaient pas eu recours aux soins de longue durée pendant la période examinée; entre 75 et 88 pour cent des participants pouvaient continuer à manger, à se déplacer dans leur maison et à se mettre au lit et à en sortir sans aide. En ce qui a trait aux activités instrumentales de la vie quotidienne, la proportion des gens qui n'avait pas besoin d'aide allait de 3 pour cent (réparations dans la maison) à 58 pour cent (se préparer une tasse de thé ou de café). Les résultats de ces analyses signalent l'hétérogénéité des aptitudes fonctionnelles des personnes très âgées et viennent enrichir la documentation portant sur cette tranche de la population.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S76-S76 ◽  
Author(s):  
C. Hingray ◽  
A. Biraben

Les comorbidités psychiatriques des épilepsies sont nombreuses et fréquentes. Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique (contre une personne sur cinq en population générale). Les études retrouvent des prévalences augmentées chez les patients épileptiques, en particulier pour les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Les troubles psychiatriques précèdent, accompagnent ou compliquent les différentes formes d’épilepsie. On sait, de plus, aujourd’hui que l’existence d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble psychotique chez un sujet non épileptique augmente significativement le risque ultérieur de développer une épilepsie. Ces comorbidités ont un impact considérable, non seulement en termes de souffrance psychique et de qualité de vie, mais également sur le contrôle des crises épileptiques et sur l’efficacité et la tolérance des traitements antiépileptiques. De toute évidence, le lien qui unit épilepsie et troubles mentaux n’est pas celui d’une causalité unidirectionnelle où les troubles mentaux se réduiraient aux conséquences de l’épilepsie sur la santé mentale. En réalité, il s’agit moins d’une causalité que d’une association ; la relation entre pathologies épileptiques et psychiatriques est bidirectionnelle, voire triangulaire – certains facteurs physiopathologiques exposant les sujets à la fois à la survenue de troubles épileptiques et psychiatriques. L’usage des critères diagnostiques issus du DSM s’avère souvent problématique dans le cas des comorbidités psychiatriques de l’épilepsie. En effet, bon nombre de patients épileptiques présentent des symptômes psychiatriques sévères et invalidants mais atypiques, spécifiques qui ne réunissent pas l’ensemble des critères nécessaires au diagnostic d’un trouble particulier. Une attention particulière doit être notamment portée aux rapports temporels entre les crises d’épilepsie et l’apparition des symptômes psychiatriques. On distingue ainsi les troubles psychiatriques péri-ictaux (pré-ictaux, ictaux, postictaux) des troubles psychiatriques interictaux. Nous détaillerons, en outre, le syndrome dysphorique interictal, la psychose postictale et les crises non épileptiques psychogènes.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document