Attachement insécure et addictions : influence sur la prise en charge

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 609-609
Author(s):  
A. Dervaux

De nombreux patients consultant pour des conduites addictives présentent des troubles de l’attachement (67 % dans l’étude de Wedekind et al. chez des patients alcoolodépendants) [1], notamment des troubles de l’attachement insécure-évitant, insécure-désorganisé et insécure-ambivalent. Ces troubles peuvent être isolés ou s’inscrire dans le cadre de troubles de la personnalité (40 % des sujets alcoolodépendants et 70 % des sujets dépendants aux drogues selon les critères DSM-IV dans l’étude National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions, NESARC) [2]. Les travaux sur les troubles de l’attachement font écho aux études sur les traumatismes, les états de stress post-traumatiques et l’alexithymie chez les patients présentant des addictions [3].La consommation de substances peut être considérée comme une stratégie adaptative à la réalité externe en soulageant les sentiments de détresse émotionnelle, de souffrance psychique, angoisse, tristesse, colère… En l’absence de sentiments de sécurité interne suffisants, ou en raison de liens d’attachement vécus comme menaçants ou entravant leur autonomie, les patients vont tenter de gérer leurs émotions à l’aide de substances psychoactives, plus faciles à maîtriser, du moins à court terme.Les troubles de l’attachement influencent la relation médecin-malade, en particulier chez les sujets présentant des troubles de personnalité état-limites (16 % des sujets alcoolodépendants et 31 % des sujets dépendants aux drogues dans l’étude NESARC), chez qui les troubles de l’attachement insécure-désorganisé sont particulièrement fréquents [4].Ces patients nécessitent de trouver une bonne distance relationnelle lors de la prise en charge. Les techniques d’entretiens motivationnels sont particulièrement adaptées, notamment du fait de l’approche dialectique ou le thérapeute intervient de façon active, mais ou les patients sont incités à garder leur autonomie et liberté de décision. Ils sont également encouragés à participer aux processus de changement, par exemple à l’aide de grilles décisionnelles (le pour et le contre de la poursuite de la consommation).

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 68-68
Author(s):  
S. Bendiouis ◽  
R. Pry ◽  
A. Mechebet

L’imitation est un phénomène qui assure deux fonctions développementales distinctes et complémentaires : une fonction cognitive qui améliore l’apprentissage de nouvelles actions, et une fonction sociale qui encourage les enfants à communiquer et à partager leurs expériences avec les personnes qui les entourent. Mais lorsqu’on n’accède pas à la communication expressive, est-ce que l’imitation ne serait pas un moyen efficace pour communiquer, en particulier dans le cas de l’autisme ? Afin de mieux comprendre le rôle de l’imitation dans le développement des enfants avec autisme, une étude pilote a été menée dans un centre de prise en charge pour enfants atteints d’autisme (Centre Autisme Tlemcen). L’objectif principal est de vérifier si une progression des capacités imitatives peut induire une facilitation de la communication non verbale chez les enfants porteurs d’autisme. Pour ce faire, un groupe de 15 enfants avec autisme, âgés entre 5 et 10 ans a été sélectionné. Le diagnostic a été posé selon les critères du DSM-IV, l’ADOS, l’ADI-R et le CARS. Le niveau de développement dans le domaine de la communication a été évalué au moyen du PEP-3 ; Brunet et Lézine et de la Vineland. Trois procédures se succèdent dans cette étude. La première consistait à explorer le niveau d’imitation des enfants à l’aide d’une échelle élaborée par J. Nadel (2011). La seconde procédure était de mettre en place un protocole d’entraînement basé sur le développement typique de l’imitation. Chaque enfant a donc bénéficié de 20 séances d’entraînement étalées sur une période de trois mois. Une réévaluation a été effectuée lors de la troisième procédure en repassant les outils d’évaluation de l’intensité de l’autisme (CARS) et du niveau de développement dans le domaine de la communication (PEP-3 et Vineland). Les résultats des outils d’évaluation indiquent une nette amélioration des performances communicatives après l’entraînement à l’imitation.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 36-36
Author(s):  
J.-D. Guelfi

Les troubles de la personnalité figurent dans deux sections distinctes de la classification. Dans la section II, on retrouve la définition générale des 10 troubles de la personnalité selon le DSM-IV TR, avec les critères diagnostiques inchangés et, pour chaque trouble, des considérations actualisées sur : les caractéristiques cliniques principales, les caractéristiques associées, les chiffres de prévalence, l’évolution, les facteurs de risque connus, les considérations culturelles et selon le genre, le diagnostic différentiel enfin. Dans la section III, un chapitre consacré à un modèle alternatif pour les troubles de la personnalité inclut de nouveaux critères diagnostiques généraux. Les principaux changements concernent les critères obligatoires A et B. Le critère A concerne le fonctionnement de la personnalité. Le critère B concerne les traits de personnalité pathologique dans cinq dimensions : l’affectivité négative, le détachement, l’antagonisme, la désinhibition et le psychoticisme. Au sein de ces dimensions, figurent 25 facettes cliniques distinctes. Sont ensuite envisagés six troubles spécifiques de la personnalité, définis par des altérations typiques du fonctionnement psychique (critère A) et par des traits de personnalité pathologique (critère B). De nouveaux critères sont proposés pour les personnalités antisociales, évitantes, borderline, narcissiques, obsessionnelles compulsives et schizotypiques. Pour les sujets répondant aux critères généraux mais pas à ceux des troubles spécifiques, le diagnostic de trouble de personnalité spécifié par les traits est retenu pour autant que le critère B soit rempli. Le chapitre suivant est consacré aux différents traits de personnalité. Il est inspiré principalement par le modèle des cinq facteurs. Le questionnaire recommandé pour évaluer les cinq dimensions et les 25 facettes cliniques est le PID-5 de R Krueger (en accès libre pour l’instant sur Internet). Suivent des considérations sur l’utilité clinique de l’évaluation du fonctionnement en 5 niveaux et une définition précise des 25 facettes. La section III a repris les principales recommandations du groupe de travail publiées (et largement critiquées !). Celles-ci seront commentées.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S136-S136
Author(s):  
I. Jalenques ◽  
F. Rondepierre ◽  
C. Auclair

ObjectifsÉvaluer la qualité de vie liée à la santé (QVS) et la charge en soins des conjoints vivant en couple avec un patient de 65 ans et plus souffrant de dépression, en début de prise en charge, en comparaison à des témoins appariés.MéthodePatients de 65 ans et plus souffrant d’un épisode dépressif caractérisé suivant les critères du DSM-IV-TR et leurs conjoints étaient inclus dans l’étude. L’évaluation des patients comportait : une échelle de dépression gériatrique (GDS-15) et une échelle de QVS spécifique sujets âgés validée en français (LEIPAD) [1,2]. L’évaluation des conjoints des patients comportait : la GDS-15, une échelle d’évaluation du fardeau subjectif de l’aidant (Zarit) et l’échelle LEIPAD. Les scores à la LEIPAD des patients et de leurs conjoints étaient comparés à ceux de contrôles appariés sur l’âge et le sexe. Tous les participants avaient donné leur consentement éclairé.RésultatsDix-neuf patients (76,6 ± 8,1 ans ; score GDS-15 : 9,7 ± 2,9) et leurs conjoints (75,3 ± 8,2 ans ; score GDS-15 : 4,0 ± 2,8) ont été inclus. Pour les conjoints, le score total à la Zarit était de 31,9 ± 14,4. Comparés à des témoins appariés, la QVS des conjoints est dégradée pour la dimension « Fonctionnement sexuel ». Chez les conjoints, on retrouve des corrélations statistiquement significatives entre : les scores à la Zarit et les scores à la LEIPAD pour les dimensions « Prendre soin de soi », « Fonctionnement sexuel » et « Satisfaction de vie » ; les scores à la GDS-15 des patients et les scores à la LEIPAD des conjoints pour la dimension « Fonctionnement sexuel ».ConclusionLa QVS des conjoints est dégradée pour la dimension « Fonctionnement sexuel ». Lorsque le fardeau des conjoints augmente, certaines dimensions de leur QVS se dégradent ; de même, lorsque la sévérité de la dépression des patients augmente.


2010 ◽  
Vol 41 (3) ◽  
pp. 629-640 ◽  
Author(s):  
K. M. Keyes ◽  
R. F. Krueger ◽  
B. F. Grant ◽  
D. S. Hasin

BackgroundICD-10 includes a craving criterion for alcohol dependence while DSM-IV does not. Little is known about whether craving fits with or improves the DSM-IV criteria set for alcohol-use disorders.MethodData were derived from current drinkers (n=18 352) in the 1991–1992 National Longitudinal Alcohol Epidemiologic Survey (NLAES), a nationally representative survey of US adults >17 years of age. The Alcohol Use Disorder and Associated Disabilities Interview Schedule was used to assess the eleven DSM-IV dependence and abuse criteria, and alcohol craving. Exploratory factor, item response theory, and regression analyses were used to evaluate the psychometric properties and concurrent validity of DSM-based alcohol disorder criteria with the addition of alcohol craving.ResultsThe past 12-month prevalence of craving was 1.3%. Craving formed part of a unidimensional latent variable that included existing DSM-IV criteria. Craving demonstrated high severity on the alcohol-use disorder continuum, resulting in an improved dimensional model with greater discriminatory ability compared with current DSM-IV criteria. Correlates of the diagnosis did not change with the addition of craving, and past 12-month craving was associated with prior alcohol dependence, depression, and earlier age of alcohol disorder onset among those with current DSM-IV alcohol dependence.ConclusionsThe addition of craving to the existing DSM-IV criteria yields a continuous measure that better differentiates individuals with and without alcohol problems along the alcohol-use disorder continuum. Few individuals are newly diagnosed with alcohol dependence given the addition of craving, indicating construct validity but redundancy with existing criteria.


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