Le psychiatre et la chirurgie bariatrique

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 587-587
Author(s):  
B. Gohier

L’augmentation de l’obésité en France et dans le monde a entraîné une prise de conscience de l’importance du phénomène et a conduit à réfléchir à de nouvelles propositions thérapeutiques, en particulier dans le cas de l’obésité morbide. Définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40 kg/m2, l’obésité morbide est estimée entre 0,2 à 0,3 %, ce qui représente 100 à 150 000 personnes. Après échec d’un traitement médical bien conduit, les patients présentant une obésité morbide peuvent bénéficier d’un traitement chirurgical, dont le but principal est de diminuer les risques relatifs à leur surcharge pondérale. Ce traitement nécessite une prise en charge multidisciplinaire, associant principalement médecins nutritionnistes, chirurgiens, psychiatres et/ou psychologues et diététiciens et oblige le patient à accepter un suivi médical « à vie ».Dans les quinze dernières années, le nombre de patients souffrant d’obésité morbide ayant bénéficié d’un traitement chirurgical a été multiplié par sept.En pré-opératoire, le psychiatre évalue l’existence de maladies psychiatriques pouvant contre-indiquer ou reporter l’intervention chirurgicale, mais aussi les capacités de compréhension, la motivation et le degré de compliance du patient. Le suivi post-opératoire est le plus souvent proposé aux patients présentant des comorbidités psychiatriques avant l’intervention.Les études montrent que cette technique d’intervention chirurgicale sur un organe sain permet de réduire significativement la morbi-mortalité, avec une réduction des coûts médico-économiques de l’obésité à long terme.Si le traitement chirurgical et la perte de poids qui en découle permettent une amélioration de la qualité de vie et d’une forme de « dépressivité », il est souvent nécessaire, en plus du suivi nutritionnel et chirurgical d’accompagner ces patients au plan psychologique et/ou psychiatrique afin de leur permettre de travailler la question d’une restauration narcissique et d’une estime de soi affaiblie. La multidisciplinarité requise pour ce type d’intervention est un exemple du positionnement du psychiatre de liaison.

2021 ◽  
Vol 9 (5) ◽  
pp. 512-516
Author(s):  
M. Rhemimet ◽  
◽  
A. Kallali ◽  
S. Boujida ◽  
N. Zeraidi ◽  
...  

Les fibromes uterins sont des tumeurs des cellules musculaires lisses il sagit des tumeurs gynecologiques benignes les plus courantes chez les femmes en age de procreer. Leur presence est souvent constatee dans le cadre de lexploration qui est menee chez un couple aux prises avec linfertilite par ailleurs, ces fibromes sont dorigine monoclonale. Il est rare de constater des fibromes avant lapparition des premières règles de plus, les fibromes connaissent habituellement une regression après la menopause. Ils reagissent aux hormones et les oestrogènes semblent en promouvoir la croissance. Il a ete demontre que les concentrations locales en oestrogènes sont plus elevees dans les myomes que dans le myomètre environnant, ce qui sexplique peut-etre par une concentration accrue en aromatase. La reactivite hormonale semble etre accrue dans le cas des myomes sous-muqueux, par comparaison avec celle que presentent les myomes sous-sereux.Lechographie constitue un moyen adequat, rapide, sur et rentable de determiner la taille, le nombre et lemplacement des fibromes .La prise en charge de ces myomes peut etre une abstention ou un traitement medical ou un traitement chirurgical conservateur polymyomectomie ou radicale une hysterectomie.


2018 ◽  
Vol 5 (1) ◽  
pp. 93-95
Author(s):  
Farid Aimar ◽  
◽  
Radha Lakehal ◽  
Rabeh Bouharagua ◽  
Rafik Nezel ◽  
...  

Introduction : La rupture traumatique de l’isthme aortique représente un problème majeur dans la prise en charge du patient polytraumatisé. Dans 90 % des cas, la décélération est le mécanisme principal des lésions de l’isthme. Elle est fatale sur les lieux de l’accident dans 50 à 80 % des cas et 8 à 10 % décèdent dans les six heures suivant l’accident. Dans 80 % des cas, elle est associée à d’autres lésions ; souvent il s’agit d’une rupture complète mettant en jeu le pronostic vital ; Il arrive que la rupture soit d’évolution insidieuse (rupture contenue), elle est découverte au stade d’anévrysme, la tendance naturelle de ces faux anévrismes étant de s’étendre progressivement jusqu’à la rupture. Le traitement chirurgical précoce est longtemps resté la règle malgré des complications péri-opératoires redoutables. L’émergence et le développement du traitement endovasculaire de ces lésions a bouleversé la prise en charge. Nous rapportons 3 cas cliniques. Méthodes : Entre 2001 et 2016, trois patients, âgés de 34, 29 et 43 ans, ont été opérés au sein de notre établissement. Un patient a eu une rupture aortique traumatique aiguë, deux avaient un anévrisme traumatique chronique de l'isthme aortique. Le diagnostic a été évoqué chez un patient devant l’apparition d’une voix rauque, à l’examen radiologique chez un patient et dans les suites du traumatisme pour le dernier devant la constatation d’un épanchement pleural et élargissement du médiastin. Le diagnostic a été confirmé par la pratique d’une tomodensitométrie thoracique. La réparation a été pratiquée sous circulation fémoro-fémorale d’assistance, l’anévrysme a été abordé par thoracotomie postérolatérale gauche. La réparation a consisté en une mise à plat puis en une résection de l’anévrysme et implantation d’un tube prothétique. Résultat : Aucun décès hospitalier ni de complications neurologiques et aucun patient n’a été repris pour hémorragie. Un patient a développé une insuffisance rénale aigue secondaire à une rhabdomyolyse du membre inférieur et qui a bénéficié d’une hémodialyse avec récupération à la fin de la troisième semaine. Conclusion : La rupture traumatique de l’isthme aortique est une complication grave mettant en jeu le pronostic vital souvent sur les lieux de l’accident, avec le recul des différents auteurs, pour une certaine catégorie de patients le traitement chirurgical peut être retardé sous couvert d’un traitement médical (vasodilatateur et bétabloquant) ; ceci sous surveillance médical stricte. L’avènement des techniques endovasculaires a changé le pronostic de ces patients (mortalité opératoire et complications neurologiques essentiellement).


2020 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 44-48
Author(s):  
G. Bessi ◽  
T. Higuero

La maladie hémorroïdaire a une prise en charge spécifique lorsqu’elle survient au cours de la grossesse, au cours d’une maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI), si un traitement antiagrégant ou anticoagulant est en cours ou en cas d’antécédent d’irradiation pelvienne. Le traitement médical reste globalement inchangé (laxatifs, fibres…). Une attention particulière doit être portée sur la prescription des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des antalgiques. Le traitement instrumental est contre-indiqué en cas de grossesse, MICI active, notamment avec une suppuration anopérinéale ainsi que chez un patient sous anticoagulant ou antiagrégant autre que l’aspirine. Le traitement chirurgical est envisageable sous aspirine, en cas de complication sévère résistante au traitement médical en cas de grossesse et en cas de MICI quiescente sans atteinte anorectale ni de suppuration. L’anticoagulation augmente le risque hémorragique postopératoire. Une radiothérapie pelvienne limite fortement la prise en charge thérapeutique.


2019 ◽  
Vol 90 (3-4) ◽  
pp. 371-377
Author(s):  
Julien Briffod

Introduction : L’adénoïdo-amygdalectomie est le traitement chirurgical de référence des troubles respiratoires obstructifs du sommeil (TROS) modérés et sévères de l’enfant, liés le plus souvent à une hypertrophie des amygdales et des végétations entre deux et six ans. Récemment s’est développée la chirurgie partielle subotale intracapsulaire afin de diminuer les risques liés à l’intervention, notamment hémorragique, qui peut être exceptionnellement létale. Matériels et méthodes : En cas d’apnées, de faible qualité de vie (troubles du sommeil, fatigue diurne), de troubles de l’apprentissage ou d’un retentissement sur la croissance, l’adénoïdo-amygdalectomie est recommandée. La prise en charge des TROS légers continue d’être discutée. Le ronflement isolé n’est pas une indication de l’amygdalectomie. Les options thérapeutiques des TROS légers incluent une surveillance, des anti-inflammatoires locaux et parfois l’adénoïdo- amygdalectomie. La décision opératoire doit être discutée entre le patient, le pédiatre et le chirurgien, en fonction des risques et bénéfices des différents traitements. Résultats : L’efficacité de cette chirurgie est de plus de 75 %. Surtout en cas d’obésité, une surveillance rapprochée post-chirurgicale est nécessaire. L’hémorragie primaire et secondaire, ainsi que la douleur postopératoire sont nettement diminuées en cas de chirurgie partielle des amygdales. Discussion : La chirurgie partielle, subtotale permet de diminuer la fréquence de l’hémorragie et d’éviter le risque de décès lié à un saignement. L’efficacité de la chirurgie subtotale semble identique à celle de la chirurgie totale et suggère d’étendre son indication dans les troubles respiratoires obstructifs du sommeil de l’enfant. Dans les cas d’échecs, une chirurgie nasale, vélaire, linguale ou maxillo-mandibulaire peut-être proposée.


2019 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 137-146
Author(s):  
S. Abdalla ◽  
A. Brouquet

La radiochimiothérapie (RCT) préopératoire avant la réalisation d’une chirurgie carcinologique du rectum (exérèse totale du mésorectum) permet d’améliorer le contrôle tumoral local chez les malades opérés d’un cancer du rectum localement avancé (CRLA). Les taux de récidive locale sont actuellement inférieurs à 10 %. En revanche, cette stratégie n’a pas d’effet démontré sur le risque métastatique et la survie à long terme, et elle est associée à un risque de séquelles à long terme susceptible d’altérer la qualité de vie de malades pourtant guéris de leur cancer. L’administration d’une chimiothérapie (CT) à pleine dose dans la période préopératoire peut avoir des effets positifs sur la prise en charge des malades opérés d’un CRLA : augmenter la réponse tumorale et optimiser le contrôle local utilisé en intensification ou induction de la RCT, limiter le risque métastatique et éviter les séquelles tardives liées si elle est utilisée comme une alternative à la RCT. Dans cet article sont abordés les différents aspects à la fois démontrés et en cours d’évaluation de la CT préopératoire dans la prise en charge des CRLA.


Obésité ◽  
2019 ◽  
Vol 14 (3) ◽  
pp. 124-130
Author(s):  
S. Vignes

Le lipœdème est une entité clinique mal connue, dont la prévalence est inconnue et qui est souvent confondue avec un lymphœdème. Il s’agit d’une répartition anormale du tissu adipeux, également pathologique, allant des hanches jusqu’aux chevilles en respectant les pieds. Il touche presque exclusivement les femmes obèses et débute généralement vers la puberté. Il s’accompagne de douleurs spontanées cutanées ou lors d’une stimulation modérée (pression, pincement), d’ecchymoses spontanées et d’œdèmes après orthostatisme prolongé. Le retentissement sur l’image corporelle et sur la qualité de vie est très important. Les examens complémentaires (scanner, IRM, lymphoscintigraphie) peuvent être utiles en cas de doute diagnostique ou pour confirmer le lipœdème. Après une longue évolution, le système lymphatique est atteint avec l’apparition d’un lipolymphœdème touchant alors le dos du pied et pouvant se compliquer d’érysipèle. La prise en charge n’est pas codifiée et comprend une perte de poids (qui améliore peu la morphologie des membres inférieurs), un soutien psychologique, la compression élastique, souvent mal tolérée et les activités physiques, en particulier en milieu aquatique. La liposuccion par tumescence réduit le volume, les douleurs spontanées et provoquées, les ecchymoses spontanées, et améliore l’apparence mais aussi la qualité de vie. La poursuite de la recherche clinique et physiopathologique du lipœdème est nécessaire pour pouvoir prendre en charge les femmes qui en sont atteintes.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 2-3
Author(s):  
E. Peyron

La prise en charge du sujet alcoolodépendant, utilisant les techniques de thérapie cognitivo-comportementales (TCC) a suivi l’évolution de ces techniques. Historiquement, les TCC ont évolué selon trois vagues. La première vague est comportementale et s’inspire directement des théories de l’apprentissage. On cherche dans ce cas à aider le patient à modifier son comportement. La deuxième vague des TCC a été centrée sur les cognitions. Le but du travail psychothérapique était d’aider le patient à favoriser des pensées alternatives lors d’une situation à risque. Depuis les années 2000, est née une troisième vague. Celle-ci se centre sur les relations entre la cognition et l’émotion [4]. L’hypothèse est que les troubles psychiques résulteraient d’une suppression erronée d’information émotionnelle. Par conséquent, la thérapie de la mindfulness – de la pleine conscience –, c’est à dire de l’expérience vécue pleinement de l’ici et maintenant, s’intéresse au contexte des expériences psychologiques. Les premiers programmes de thérapie de la pleine conscience ont été développés pour le sujet souffrant de maladies ou de douleurs chroniques pour améliorer leur qualité de vie [5]. Pour le sujet alcoolodépendant, un programme intégrant la pratique de la mindfulness à la prévention de la rechute (Mindfulness-Based Relapse Therapy: MBRT) [3,6,7]. Ce programme thérapeutique, que nous décrirons, s’appuie sur huit séances hebdomadaires. Nous avons aussi utilisé le programme classique de la mindfulness chez le sujet alcoolodépendant. La thérapie de la pleine conscience nous paraît intéressante à la fois dans la gestion du craving, mais aussi dans la gestion des émotions. Enfin, nous chercherons aussi, à partir des lectures des Stoïciens, d’Augustin (De Trinitate) [2], et d’Arendt (La vie de l’esprit) [1] à expliquer comment la pleine conscience est acceptation, acceptation d’un ordre qui ne dépend pas de nous, mais acceptation constitutive de notre liberté. L’acceptation est donc éthique.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document