Associations différentielles de différents dysfonctionnements parentaux avec un début plus précoce d’usage de substances chez des patients stabilisés sous méthadone

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S104-S105
Author(s):  
R. Icick ◽  
E. Karsinti ◽  
V. Bloch ◽  
J.P. Lépine ◽  
J.L. Laplanche ◽  
...  

ContexteDans une cohorte de patients traités par méthadone, nous avons retrouvé 35 % de tentatives de suicide (TS) sur la vie, 53 % un trouble anxieux et 61 % un trouble de l’humeur. Presque tous étaient fumeurs quotidiens de tabac, les trois quart avaient soit une dépendance au cannabis, à l’alcool ou à la cocaïne associée sur la vie. Dans ce contexte, l’identification de facteurs de variabilité interindividuelle de sévérité et de comorbidité pourrait prédire le risque d’évolution péjorative chez les sujets jeunes ou moins comorbides. Outre les traumas dans l’enfance [1], les styles parentaux [2] semblent avoir un rôle important dans ces trajectoires, tout comme un âge de début (ADD) plus précoce des consommations de substances [3].Objectif/méthodesNous avons ainsi recherché chez 85 patients stabilisés sous méthadone des associations entre les scores à la Measure of Parental Style (MOPS) [4] (séparés pour chaque parent) et l’ADD de tabac, alcool, cannabis, sédatifs et cocaïne ainsi que la présence de comorbidités addictives. Les caractéristiques sociodémographiques, les conduites suicidaires et les comorbidités addictives et psychiatriques (DSM IV) étaient évaluées par entretien semi-structuré.RésultatsNous avons retrouvé des associations significatives (p < 0,00625) après corrections de Bonferroni pour huit tests effectués) entre indifférence paternelle et ADD inférieur du tabac, et entre abus maternel et ADD inférieur des sédatifs, mais pas entre MOPS et présence d’un TA comorbide. Après ajustement sur âge, sexe, dépression majeure et troubles anxieux en régression linéaire, l’abus maternel restait prédictif d’un ADD plus précoce des sédatifs (bêta = –0,24, p = 0,039), tout comme la dépression (bêta = –0,24, p = 0,045).DiscussionMalgré des limites dues à notre évaluation rétrospective et à la faible taille de l’échantillon, ces résultats soulignent l’importance de l’environnement précoce dans la variabilité des trajectoires addictives. Cela suggère l’intérêt d’une prévention primaire chez des patients jeunes présentant ces dysfonctionnements parentaux.

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S104-S104
Author(s):  
E. Karsinti ◽  
K. Piani ◽  
R. Icick ◽  
V. Bloch ◽  
F. Bellivier ◽  
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La littérature suggère qu’une enfance instable engendrerait une résilience plus faible, et qu’une résilience faible serait prédictrice d’un plus haut risque de dépendance et de complications psychiatriques [1,2]. Dans ce contexte, notre objectif a été d’étudier l’ensemble de ces facteurs en une même étude afin d’affiner les trajectoires des patients consommateurs de cocaïne. Nous avons réalisé une étude préliminaire sur 200 patients régulièrement suivis dans 6 centres de soin parisiens. Nous avons évalué la résilience à l’aide de la CD-RISC [3] qui est un auto-questionnaire en 25 questions évaluant 5 dimensions et donnant lieu à un score total. De plus, nous avons procédé à des hétéro-évaluations concernant les variables psychiatriques et les antécédents familiaux (évalués rétrospectivement) et mesuré les dépendances aux différentes substances à l’aide des critères du DSM-IV. Les facteurs de vulnérabilité nous montrent que l’abus (ou dépendance) d’alcool du père, ainsi que le nombre de ruptures parentales sont associés à une plus faible résilience. L’étude des variables psychiatriques révèle qu’une faible résilience serait associée à un plus haut risque de commettre au moins une tentative de suicide dans sa vie, à un plus haut risque d’hospitalisation en service de psychiatrie et de diagnostic de schizophrénie. S’agissant des comorbidités addictives, une faible résilience est prédictrice d’un plus haut risque de dépendance aux opiacés, ainsi qu’aux benzodiazépines, et d’injection de cocaïne. Enfin, les facteurs du CD RISC sont associés à plus de sevrages hospitaliers. En reprenant la théorie de Didier, les adolescents s’intègrerait dans un groupe de pairs dépendants pour palier à une cellule familiale insecure [2]. Une faible résilience de ces patients pourrait conduire à plus de dépendance aux produits anesthésiants comme stratégie de coping. Pour aller plus loin, il pourrait être pertinent d’étudier conjointement résilience, traumatismes et style parentaux.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S5-S5
Author(s):  
M. Willard

Les problèmes psychosociaux dans le monde de l’entreprise sont de plus en plus fréquents et de plus en plus graves. L’augmentation continue du nombre de suicides au travail, dont les médias se font régulièrement l’écho, en témoigne. La France est l’un des pays les plus touchés. Pourtant, les réponses proposées dans le monde de l’entreprise restent limitées à la gestion du stress, semblant ignorer l’existence de réels troubles de l’humeur d’origine professionnelle. Il est vrai que la plupart des intervenants au sein des entreprises n’ont pas de formation psychiatrique. Il existe d’authentiques dépressions professionnelles qui surviennent suite à des difficultés dans le monde du travail et s’expriment principalement au travail. Ces dépressions représentent la majeure partie des dépenses médicales occasionnées par les problèmes de santé mentale. La dépression des dirigeants d’entreprise, souvent méconnue, est un facteur causal de certaines faillites. La sémiologie est spécifique, les éléments de prise en charge et de prévention primaire, sont très différents de ceux du stress professionnel. De la même façon, le cadre législatif est surprenant. La dépression n’existe pas dans le tableau des maladies professionnelles, et sa reconnaissance hors tableau est difficile, avec en particulier, une absence de présomption d’origine. Au contraire, le suicide est désormais fréquemment reconnu comme accident du travail. Notre intervention, après avoir rappelé la sémiologie spécifique des troubles de l’humeur d’origine professionnelle, fera le point sur les aspects de prévention spécifique et sur les éléments de prise en charge. Nous présenterons, pour conclure, la prise en charge que nous avons mise en place dans un établissement bancaire français.


2002 ◽  
Vol 47 (4) ◽  
pp. 361-367 ◽  
Author(s):  
Anthony J Levitt ◽  
Michael H Boyle

Background: This study sought to determine whether the prevalence of the seasonal subtype of major depression (SAD) in the community varied as a function of latitude. Methods: Random telephone numbers were generated across 8 degrees of latitude (41.5 °N to 49.5°N) for the province of Ontario. Eight strata of 1 degree each were sampled equally throughout a 12-month period. Using a validated and structured diagnostic interview, we interviewed by telephone respondents over 20 years of age who had lived in the region for 3 years or more. We evaluated patterns of symptom change across seasons to establish a diagnosis of SAD according to DSM-IV criteria. Results: Of the 2078 households that were assessed for eligibility, 1605 (77%) completed the interview. The crude prevalence of lifetime SAD was 2.6% (95% CI, 1.9 to 3.5). There was no impact of latitude on prevalence of either major depression or the seasonal subtype across the 8 strata, although the global measure of the severity of seasonal change in mood was significantly negatively correlated with latitude. Conclusions: SAD is a common subtype of major depression in Ontario, but there is no evidence to support an increase in prevalence with increasing latitude. Contexte: Cette étude visait à déterminer si la prévalence du caractère saisonnier de la dépression majeure (DMS) dans la communauté variait selon la latitude. Méthodes: Des numéros de téléphone aléatoires ont été fournis sur 8 degrés de latitude (de 41,5°N. à 49,5°N.) dans la province de l'Ontario. Huit bandes de 1 degré chacune ont été échantillonnées également sur une période de 12 mois. À l'aide d'une entrevue diagnostique validée et structurée, nous avons interviewé par téléphone des répondants âgés de plus de 20 ans qui habitaient la région depuis 3 ans ou plus. Nous avons évalué les changements des modèles de symptômes selon les saisons pour établir un diagnostic de DMS selon les critères du DSM-IV. Résultats: Sur les 2 078 ménages admissibles, 1 605 (77 %) ont terminé l'entrevue. La prévalence brute de la DMS à vie était de 2,6 % (95 % IC, 1,9 à 3,5). La latitude n'influait pas sur la prévalence de la dépression majeure ou du caractère saisonnier dans les 8 bandes, bien que la mesure globale de la sévérité du changement saisonnier de l'humeur ait indiqué une corrélation négative significative à la latitude. Conclusions: La dépression majeure saisonnière est un sous-type répandu de la dépression majeure en Ontario, mais aucune preuve ne soutient une augmentation de la prévalence parallèle à l'accroissement de la latitude.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 51-51
Author(s):  
A. Larue ◽  
H. Yazbek ◽  
S. Raffard ◽  
J. Norton ◽  
J.-P. Boulenger ◽  
...  
Keyword(s):  

Les symptômes négatifs dans la schizophrénie, le plus souvent chroniques et prédictifs du fonctionnement actuel et futur des patients, restent actuellement difficiles à traiter tant sur le plan médicamenteux que psychothérapique. Or, il s’agit d’un groupe de symptômes vaste et hétérogène qu’il est difficile d’étudier dans son ensemble. C’est pourquoi, nous avons choisi de nous intéresser à l’un d’entre eux : l’apathie à la fois symptôme cardinal dans les descriptions précoces de la schizophrénie et symptôme transnosographique. Dans la schizophrénie, il est également admis qu’il existe des troubles de la motivation qui entrent dans la description des symptômes négatifs. Les données de la littérature suggèrent qu’il existerait uniquement sur un plan conceptuel un lien entre motivation et apathie. L’objectif principal de cette étude transversale est de rechercher s’il existe une association entre motivation et apathie chez des patients souffrant de schizophrénie. Soixante-quinze patients hospitalisés ayant un diagnostic de schizophrénie selon les critères du DSM IV, âgés de 18 à 60 ans ont été inclus. Les critères de jugement principaux sont :– l’Apathie évaluée par deux échelles dont la « Lille Apathy Rating Scale » (LARS) ;– la Motivation explorée par la BIRT Motivation Questionnaire (BMQ), par une échelle de sensibilité à la punition et à la récompense et par une tâche d’apprentissage par renforcement.Les résultats montrent que les patients apathiques sont significativement moins motivés et plus sensibles à la punition que les patients non apathiques, et présentent une corrélation positive significative entre les scores obtenus à la LARS et à la BIRT (p < 0,001). Il existe donc une association entre motivation et apathie chez des patients souffrant de schizophrénie montrant que plus les patients sont apathiques, moins ils sont motivés. Une meilleure compréhension de cette symptomatologie négative doit permettre le développement de stratégies thérapeutiques spécifiques.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S63-S63
Author(s):  
D. Servant

L’exposition à un stress professionnel augmente d’un facteur d’environ 2 le risque de survenue d’une dépression ou d’un trouble anxieux . Les tableaux cliniques rencontrés sont variés et décrits selon différentes dénominations : burn-out ou épuisement professionnel, trouble de l’adaptation, dépression d’origine professionnelle… À l’heure où les pouvoirs publics s’interrogent sur la possibilité de reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle il importe pour notre discipline de mieux définir le cadre diagnostique de ces différentes entités. Se posent aussi les questions de la prévention des risques psychosociaux (RPS) et de l’utilisation d’instruments validés et adaptés aux différents contextes professionnels. Une démarche qualitative et quantitative d’évaluation semble la mieux adaptée pour bien cerner les risques inhérents à une profession. Enfin, l’accès aux soins pour ces patients semble insuffisant comme le note un récent rapport du conseil économique social et environnemental qui recommande la création d’unités spécialisées pour la prise en charge. La gestion du stress par les thérapies comportementales et cognitives (TCC) semble bien adaptée à différentes situations comme la prévention primaire et secondaire et la reprise du travail . Elle peut être aussi associée aux soins pour beaucoup de patients psychiatriques confrontés à des difficultés professionnelles. De nouveaux outils de self-help utilisant des supports numériques sont aujourd’hui proposés pour faciliter l’accès à ces soins . À côté des protocoles classiques de TCC de gestion du stress de nouvelles approches thérapeutiques semblent utiles comme la thérapie ACT qui prend en compte les valeurs et les attentes du sujet . Nous présenterons dans cette séance 3 travaux originaux d’équipes françaises : une échelle originale des RPS chez les médecins, hospitaliers, une étude de faisabilité d’un programme numérique et une approche de reprise du travail basée sur l’ACT.


2016 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 78-110
Author(s):  
Susana Jiménez-Murcia ◽  
Roser Granero ◽  
Salomé Tárrega ◽  
Anne Sauvaget ◽  
Marie Grall-Bronnec ◽  
...  

Objectifs : Comparer la consommation de substances, les comportements de jeu et les traits de personnalité de deux groupes d’individus ayant un trouble de jeu pathologique (patients jeunes et adultes) ; explorer l’apport du sexe, de l’âge et des traits de personnalités sur la consommation de substances et évaluer la capacité de prédire la consommation de substances à partir de l’âge et des traits de personnalité. Méthodes : L’échantillon était formé de 428 patients ayant un trouble de jeu pathologique (TJP), divisés en deux groupes selon l’âge (55 jeunes patients [âge ≤ 25 ans] et 373 patients d’âge moyen à avancé [âge > 25 ans]). Tous les patients ont été admis dans un département de psychiatrie et diagnostiqués selon les critères du DSM-IV. En outre, d’autres évaluations cliniques, dont le Diagnostic Questionnaire for Pathological Gambling en vertu des critères du DSM-IV, le South Oaks Gambling Screen (SOGS) et le Temperament and Character Inventory-Revised (TCI-R), ont été utilisées pour examiner les comportements de jeu, la consommation de substances et la personnalité. Résultats : À la comparaison des deux groupes d’âge, nous avons observé des différences statistiquement significatives pour plusieurs variables sociodémographiques. En outre, les plus jeunes patients ayant un TJP présentaient un taux plus élevé de consommation de substances (p = 0,010). Pour ce qui est des traits de personnalité, des différences ont été remarquées seulement à l’échelle de recherche de nouveautés (RN) où les patients plus jeunes obtenaient des cotes élevées (p = 0,006). Des cotes plus élevées (p =0,022) à l’échelle de recherche de nouveautés (RN) et plus basses (p = 0,028) à l’échelle d’auto-transcendance représentaient des traits de personnalité ayant une interrelation significative avec la consommation de tabac (p = 0,003). Toutefois, seul l’âge était associé à la consommation d’autres substances (p =0,003). Conclusions : Les résultats confirment que le trouble de jeu pathologique (TJP) est souvent concomitant avec la consommation de substances. L’interrelation du TJP et de la consommation de tabac, d’alcool et d’autres substances entraîne une gamme d’implications cliniques et liées à la personnalité, particulièrement chez les populations jeunes. Puisque plusieurs études ont démontré que le taux de TJP est plus élevé chez les jeunes, le début précoce du trouble est souvent lié à une gravité accrue et à une persistance des problèmes de jeu. En outre, la présence d’un double diagnostic (consommation de substances) pourrait compliquer la réponse aux traitements. Pour cette raison, l’étude des populations jeunes est d’un intérêt particulier afin de concevoir et de mettre en oeuvre des programmes de traitement qui abordent tous les problèmes liés aux profils cliniques de ce groupe d’âge.


2018 ◽  
Vol 5 (1) ◽  
pp. 57-59
Author(s):  
Abdelkrim MESSAOUDI ◽  
◽  
Sofiane ZEGGANE ◽  
◽  

Les conduites suicidaires constituent un problème majeur de santé publique à travers le monde. Selon l’OMS, il s’agit de l’une des principales causes de mortalité. Nous nous sommes intéressés à l’état des lieux de ces conduites dans la wilaya de Batna, en Algérie, à travers une étude rétrospective utilisant des paramètres standardisés, pour une durée de 39 mois. Nous avons enregistré 123 cas de tentatives de suicide, une prévalence de 10,48 pour 100000 habitants ; il s’agit surtout d’adultes jeunes de sexe féminin. Le but de cette étude est de faire ressortir les facteurs de risque et de vulnérabilité pour asseoir une stratégie de prévention primaire adaptée et pertinente.


Author(s):  
Hilda C. P. Morana

Nous analysons 22 cas diagnostiqués comme Trouble de la Personnalité Antisociale poursuivis en justice et bénéficiaires de l’aide légale. Le diagnostic repose sur les critères stricts de la CIM-10 (F60.2) et du DSM-IV (301.7). Tous ces cas sont issus de l’expertise réalisée à l’Institut de Médecine Sociale et de Criminologie de l’état de Sao Paulo (IMESC) qui visait à évaluer leur état mental. L’expertise comprenait une évaluation psychiatrique et le test du Rorschach. D’autres tests psychologiques, des évaluations neurologiques et autres examens complémentaires ont été effectués à la demande. Les procédures judiciaires concernaient toutes des actes criminels. Toutefois on trouve des différences importantes quant à la potentialité criminelle. Ce fait, ainsi que d’autres éléments issus des dossiers, nous a persuadé que non seulement l’on se trouvait devant des potentialités criminelles distinctes mais qu’en outre que d’importantes différences dans la personnalité étaient en jeu, qui ne peuvent être appréhendées par les critères diagnostiques couramment utilisés pour le Trouble de la Personnalité Antisociale. En corrélant ces item avec la dynamique psychique donnée par le Rorschach et inférée des anamnèses des sujets, nous avons trouvé dans notre échantillon quatre sous-types bien distincts de Trouble de la Personnalité Antisociale, pour lesquels nous avons gardé la terminologie psychiatrique classique, et qui ne peuvent être considérés simplement comme des variantes individuelles. Cela ne veut pas dire, compte tenu des limitations de notre échantillon, qu’il ne pourrait exister d’autres sous-type. Dans le groupe diagnostiqué comme Trouble de la Personnalité Antisociale, nous avons trouvé les quatre sous-types suivants: instabilité (8 cas), caractère pervers (7 cas), explosivité (5 cas) et asthénie (2 cas). Bien que nous n’ayons pas procédé à des analyses statistiques, cette étude qualitative représente le point de départ d’une ligne d’investigation que les auteurs ont l’intention de poursuivre concernant le problème des troubles spécifiques de la personnalité. L’analyse porte sur les données démographiques, l’histoire personnelle, les antécédents, les épisodes cliniques, l’histoire des faits incriminés et l’âge auquel ils ont été commis, ainsi que sur les item diagnostiques. Les résultats du Rorschach sont présentés dans des tableaux et interprétés en référence à l’échantillon composé de 10 sujets non consultants qu’utilise Silveira (23) pour la standardisation du Rorschach à la population brésilienne. Dans la conclusion générale, nous mettons l’accent sur les aspects de la dynamique complexe du psychisme qui ont trait à la répercussion. L’un de ces aspects concerne des modalités particulières de la perception et de la pensée. L’autre aspect est lié à l’assertion donnée dans la définition du Trouble de la Personnalité Antisociale à la CIM-10: “incapacité de se conformer aux normes et règles sociales et aux obligations sociales.” En ce qui concerne le type d’infraction, nous avons observé que (1)dans le type explosif, ce sont les atteintes physiques et l’alcoolisation qui prédominent; (2)dans le caractère pervers, on trouve surtout des homicides (y compris attaque à main armée), utilisation de cannabis et absence de troubles épileptiformes, ainsi que des traumatismes accidentels; (3)on trouve une plus grande variété d’actes criminels ainsi que des addictions à la cocaïne dans le type instable. Les troubles associés à l’épilepsie prédominent dans les types antisocial et instable. Les auteurs estiment que les résultats de la présente étude intéressent les procédures épidémiologiques, d’expertise et de traitement, notamment en ce qui concerne les conséquences judiciaires et les possibilités de réhabilitation psychosociale des personnes qui présentent un Trouble de la Personnalité Antisociale.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 600-601
Author(s):  
M. Hadidi ◽  
D. Fouques ◽  
C. Isaac ◽  
D. Januel

IntroductionAu cours des dernières années, de nombreux auteurs ont observé que les traumatismes dans l’enfance et l’adolescence étaient un facteur aggravant de la symptomatologie de la schizophrénie ([1,2]) et modifiaient notamment l’expression des hallucinations ([3,4]). Ces études ont cependant exprimé plusieurs limites. En effet, ces dernières ont exclusivement utilisé des questionnaires et entretiens, et la majorité d’entre elles s’est spécifiquement centrée sur la symptomatologie positive et négative de la schizophrénie [1]. À l’heure actuelle, il n’existe à notre connaissance aucune étude portant sur le fonctionnement psychique de ces patients.ObjectifNous avons souhaité explorer le lien entre les maltraitances infantiles d’une part, et la symptomatologie, la cognition et le fonctionnement psychique et identitaire d’autre part, dans la schizophrénie.MéthodologieUne étude exploratoire a été menée sur sept patients stabilisés, souffrant de schizophrénie (selon les critères du DSM-IV-TR) et présentant des hallucinations auditivo-verbales. Pour chaque patient, la symptomatologie clinique était évaluée par les échelles d’hétéro-évaluation suivantes : Positive and Negative Syndrome Scale, Échelle d’Évaluation des Hallucinations Auditives. La maltraitance infantile était évaluée quantitativement par le Childhood Trauma Questionnaire. Le fonctionnement psychique et identitaire des patients était observé au moyen du Rorschach en Système Intégré, administré lors d’un second rendez-vous.DiscussionLa maltraitance infantile apparaît être corrélée à la symptomatologie de la schizophrénie ainsi qu’à la cognition et au fonctionnement psychique des patients. En effet, nous observons des corrélations fortes : entre la durée des hallucinations et les négligences, entre les abus physiques et les troubles de la pensée, ainsi qu’entre la représentation de soi et les abus sexuels et émotionnels. La présente étude offre des perspectives thérapeutiques intéressantes et nécessiterait d’être reproduite sur une plus large population.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 651-651
Author(s):  
E. Thibon ◽  
P. Doury ◽  
K. Parera ◽  
F. Olivier ◽  
R. Cance

Mme L., 90 ans, était traitée en 3e intention par rispéridone 0,5 mg puis 1 mg durant 7 jours dans le cadre d’un trouble anxieux généralisé décompensé avec agitation. Une rhabdomyolyse et une cytolyse hépatique ont été découvertes fortuitement, associées à des signes cliniques de syndrome malin des neuroleptiques (SMNL) débutant. Les anomalies cliniques et paracliniques ont été résolutives 7 jours après l’arrêt de la rispéridone.Nous avons réalisé une revue de la littérature sur le SMNL chez le sujet âgé de plus de 65 ans dans la base de données gratuite de Pubmed entre 1985 et 2014.Parmi les patients retrouvés, la majorité étaient des hommes âgés de plus de 80 ans. Les pathologies traitées étaient représentées pour moitié par des pathologies neurodégénératives. Les différentes classes d’antipsychotiques étaient représentées, avec notamment : halopéridol, dropéridol, chlorpromazine, trifluopérazine, méthotrimeprazine, loxapine, sulpiride ainsi que risperidone et olanzapine. L’augmentation récente des doses semblait être un facteur favorisant. Les délais d’apparition étaient immédiat (< 48 h), précoce (2 à 15 jours), ou tardif (> 15 jours) dans la plupart des cas. Les signes cardinaux du SMNL étaient présents dans la plupart des cas, associés à une augmentation systématique des CPK. On note 50 % de mortalité.La spécificité chez le sujet âgé semble être une mortalité plus élevée qu’en population générale. Les facteurs de risque tels les pathologies neurodégénératives sont analysés. Les auteurs interrogent le rapport bénéfice/risque de la prescription des antipsychotiques chez la personne âgée.


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