Un projet de Wiktionnaire sémantique franco-arabe-berbère pour les sciences humaines et sociales

2021 ◽  
pp. 37-52
Author(s):  
Hammou FADILI

Cet article présente une contribution à la construction d’un Wiktionnaire des sciences sociales et humaines (SHS). Cette dernière est basée sur une extension de la plateforme « MediaWiki sémantique » existante afin qu’elle puisse prendre en compte aussi bien les aspects multiculturels et multidisciplinaires des SHS mais aussi pour une représentation de ses entrées selon le standard ISO 1951 relatif aux dictionnaires. Sa construction devrait permettre aux chercheurs des deux rives de la Méditerranée d’échanger et de partager des connaissances dans le domaine des sciences sociales et humaines et cela quels que soient leurs lieux géographiques de travail et/ou de résidence. Après le rappel du contexte du projet et les choix technologiques effectués, nous détaillerons les caractéristiques fonctionnelles et conceptuelles, suivies d’une brève description de l’application développée avant la conclusion.

2006 ◽  
Vol 32 (1) ◽  
pp. 31-52
Author(s):  
Claude Lessard

Résumé Une démarche de type « evidence-based policy » implique que soient mis en place des dispositifs de compilation de la recherche existante, un concept et des indicateurs de qualité de la recherche, et une compréhension ou une interprétation de ce que la recherche « dit » ou ne « dit pas ». Dans le cas des sciences humaines et sociales, cela est loin d’être évident, non seulement à cause des médiations idéologiques, mais aussi à cause de la difficulté des consensus sur des indicateurs de qualité de la recherche et du caractère incertain et incomplet du savoir des sciences sociales. Le présent article analyse le vif débat, présentement en cours aux États-Unis, à propos de la certification des enseignants du primaire et du secondaire.


1993 ◽  
Vol 48 (5) ◽  
pp. 1221-1230 ◽  
Author(s):  
Gérard Lenclud

Idéal nomologique pas mort dans les sciences sociales. Telle est, en style télégraphique, la nouvelle qu'on se doit d'annoncer sitôt refermé Y Essai d'épistémologie d'Alain Testart*. On imaginait, en effet, à peu près admise par tous, quoique pour des motifs différents, l'idée que la connaissance de l'homme social par l'homme relevait d'un autre genre de savoir que la connaissance par ce même homme des phénomènes de la nature. Cela allait, nous semblait-il, de nos jours presque sans dire, pas toujours pour de bonnes raisons. On s'abandonnait donc à croire que prévalait, dans la communauté savante, le sentiment d'une dualité insurmontable de régime épistémologique entre sciences déductives et expérimentales d'une part, sciences humaines et sociales de l'autre. Le véritable combat à mener, à l'intérieur des sciences ni déductives ni expérimentales, paraissait consister à faire reconnaître, pièces en mains, aux utilisateurs du modèle physicaliste (et aux gestionnaires de la recherche qui se recrutent parmi eux) la dignité des procédures intellectuelles mises en oeuvre dans les disciplines appliquées à l'étude des actions et des oeuvres de l'homme. De quel droit le discours de la généralité naturelle s'arrogerait-il le monopole de l'intelligibilité scientifique ? Or voici que, venue de l'anthropologie, une voix s'élève pour affirmer le plus simplement possible, par l'intermédiaire d'un court ouvrage au ton alerte, peu encombré de références bibliographiques, que le monde social constitue bien une nature au sens kantien du terme: quelque chose qui doit être conçu comme existant sous des lois. Elle nous somme de nous débarrasser au plus vite de toutes sortes de préjugés, de renouer avec l'inspiration du xixe siècle et l'espèce de raideur qui la caractérisa, de reprendre le projet d'une « physique sociale » comme laissé en plan depuis l'époque des pères fondateurs.


Author(s):  
Ghaliya Djelloul

Cette contribution est le fruit d’un travail collectif mené par une soixantaine d’étudiants de baccalauréat en sciences sociales à l’Université catholique de Louvain sous ma supervision. Dans le cadre d’un séminaire de méthodologie en sciences sociales (récolte et analyse de données qualitatives[1]) dont le thème portait sur les pratiques écologistes, je les ai invités à exercer leurs talents de chercheur-se-s en sciences sociales, le temps de deux mois de « terrain » ethnologique (Beau et Weber 2003). Il leur fallait choisir un collectif dans le sillage du mouvement écologiste et mener des observations participantes et des entretiens auprès des personnes qui s’y engageaient. Quinze groupes de 3-4 étudiants se sont constitués et ont mené des enquêtes exploratoires, la moitié d’entre eux ayant reçu pour consigne d’adopter une grille d’analyse portant sur les rapports sociaux de sexe, tandis que l’autre moitié était libre de s’inspirer des théories souhaitées. Enfin, l’ensemble des travaux a fait l’objet d’une présentation dans le cadre d’un mini-colloque à la fin du quadrimestre (décembre 2012). Cela a permis de faire dialoguer des groupes ayant travaillé sur des collectifs similaires, partageant parfois le même un terrain, mais dans une perspective différente. Dans un premier temps, Je rendrai compte ici des travaux de ces étudiants en présentant les problématiques qui ont été élaborées au terme de leurs analyses exploratoires. Je proposerai ensuite une lecture transversale des données récoltées qui décline les dynamiques de genre (Jaunait et al. 2008) visiblement à l’œuvre dans ces collectifs. Ce concept qui induit la relation sociale entre les groupes sociaux de sexe, permettra de voir comment l’écologie, comme répertoire social de discours et d’actions, est mobilisée par les acteurs-trices sociaux dans leur production du genre, et comment le genre, de ce fait, affecte les formes des pratiques écologistes.   [1] Séminaire dans le cadre du cours dispensé en 2ème baccalauréat en sciences humaines et sociales, socio-anthropologie et sciences politiques.


2020 ◽  
Vol 21 (2) ◽  
pp. 65-74
Author(s):  
Luigi Flora ◽  
Philippe Karazivan ◽  
Guillaume Dumais-Lévesque ◽  
Alexandre Berkesse ◽  
Vincent Dumez ◽  
...  

Contexte : Le curriculum de médecine de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal connait plusieurs mutations majeures, dont l’adoption d’une nouvelle approche relationnelle dite de partenariat avec le patient et ses proches. L’approche repose sur le postulat du patient considéré comme acteur en possession d’un savoir important pour la formation des médecins. En conséquence, la présente recherche exploratoire décrit la révision des vignettes cliniques des dossiers d’apprentissage par problèmes qui parcourent tout au long du premier cycle de la formation médicale. But : Cette recherche présente le processus de révision d’une partie du curriculum du programme de premier cycle en médecine (programme MD) intégrant des patients formateurs, des étudiants en médecine à une équipe interdisciplinaire en sciences de la santé et de sciences humaines et sociales. Méthodes : Une méthode mixte a été employée mobilisant 24 répondants appartenant à cinq groupes différents (étudiants de médecine, patients, éthiciens, spécialistes des sciences sociales, professeurs de médecine). Ils ont répondu à un questionnaire comprenant des questions à réponse chiffrées et des espaces pour commentaires écrits. Les distributions des scores des cinq groupes ont été comparées à l’aide du test non-paramétrique de Mann–Whitney. Les commentaires des répondants ont fait l’objet d’une analyse qualitative thématique. Résultats : Les cinq groupes soulignent l’importance de ne pas discriminer ou stéréotyper les groupes sur la base de leur origine culturelle. Les professeurs expriment majoritairement la nécessité d’investir plusieurs heures de travail supplémentaire pour s’approprier le nouveau contenu. Les spécialistes en sciences sociales font référence à la nécessité d’une approche systémique pour la formation médicale. Les patients abordent la transmission des connaissances expérientielles et les étudiants sont peu critiques et cherchent des réponses claires, concrètes, clairement explicitées. Les résultats des analyses statistiques ne sont pas significatifs. Conclusion : La recherche a permis de mettre en évidence la valeur ajoutée de l’implication de chacun des groupes dans un processus de révision d’une partie du curriculum. La contribution des patients a démontré une valeur ajoutée particulière en proposant une vision et une sensibilisation à la complexité des situations cliniques et au vécu expérientiel de la maladie et de la vie avec la maladie.


2010 ◽  
Vol 5 (2) ◽  
pp. 59-67
Author(s):  
Enrico Scalas

RésuméCe texte court sur les simulations dans les sciences humaines et sociales est consacré aux simulations multi-agents. Les ingrédients d’une simulation multi-agents sont essentiellement au nombre de deux : agents et interactions. Les Agents avec leurs propriétés interagissent entre eux et les interactions peuvent être soit directes soit indirectes. Par analogie avec les systèmes physiques, la pertinence de l’équilibre statistique en économie peut être aussi analysée.


2010 ◽  
Vol 5 (2) ◽  
pp. 101-133 ◽  
Author(s):  
Denis Phan1

RésuméEn philosophie, l’ontologie est « la science de ce qui est, des types et structures des objets, propriétés, évènements, processus et relations »; En informatique et management des connaissances, une « ontologie » est la spécification de la conceptualisation d’un domaine de connaissance. Pour la simulation multi-agents, le domaine concerne les modèles et non les « données ». Pour répondre à la question « Pourquoi un cadre ontologique pour la modélisation multi-agents en sciences humaines et sociales? », cet article aborde d’abord trois dimensions: (1) ingénierie des modèles (2) aspects thématiques (disciplinaires) et épistémologiques (3) comparaison et évaluation de modèle (test ontologique). À la différence de nombreuses ontologies, cet article ne propose pas une unique représentation d’un domaine de connaissance, mais le maintien d’une possible pluralité, basée sur le concept de « cadre de connaissance », conçu pour permettre d’intégrer une pluralité de « point de vue » dans un cadre général qui nous permet de comparer et/ou combiner différents points de vue qui coexistent en sciences sociales. La dernière partie présente ainsi quelques exemples de points de vue ontologiques qui peuvent être dérivés à partir du modèle de ségrégation résidentielle introduit par Schelling.


2019 ◽  
Vol 27 (3) ◽  
pp. 336-341 ◽  
Author(s):  
Sylvain Barone ◽  
David Blanchon ◽  
François Destandau

Entre 2014 et 2017, trois Doctoriales ont été l’occasion pour 84 doctorants en sciences humaines et sociales de présenter leur travail de thèse sur un objet commun : l’eau. À l’aide de ce matériau et d’une courte enquête complémentaire réalisée en 2017, cet article vise à analyser ce qu’est aujourd’hui la jeune recherche en sciences humaines et sociales sur l’eau. Principalement inscrites en géographie et en économie, ces thèses regroupent une douzaine de disciplines. Une grande variété d’approches et de méthodes sont observées, avec toutefois des spécificités disciplinaires : approche normative ou constructiviste, références plutôt anglo-saxonnes ou francophones, etc. Des tendances plus générales ont également pu être identifiées, comme une pratique répandue de la pluridisciplinarité et le souhait majoritaire, pour ces jeunes chercheuses et chercheurs, de rester dans le circuit académique après le doctorat.


1997 ◽  
Vol 52 (3) ◽  
pp. 449-455 ◽  
Author(s):  
Jacques le Goff

Je voudrais saisir l'occasion de la publication de ce dossier sur le rire pour souligner l'intérêt de ce sujet de recherche et de réflexion pour les historiens et les spécialistes des sciences humaines et sociales. Le titre est à la mode, études et colloques lui sont ici et là consacrés et, comme souvent, la mode exprime une reconnaissance de l'intérêt émergeant d'un thème dans le paysage scientifique et intellectuel. Je suggère qu ‘il vaudrait sans doute la peine d'ouvrir sur le rire dans l'histoire et les sciences sociales une enquête dont les Annales seraient prêtes, comme elles l'ont fait dans le passé, à définir des orientations et à accueillir les contributions théoriques ou monographiques d'historiens et d'autres.


2018 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 265-291
Author(s):  
Claude Vautier

Il est, en sciences humaines et sociales, une catégorie appelée événement qui, chassée comme le fut Candide du château de Thunder-ten-tronckh, fut, comme lui, obligée de faire un long voyage avant de retrouver droit de cité dans des domaines où elle réapparaît peut-être un peu plus circonscrite. Le but de cet article est de cerner au mieux le sens que peut prendre aujourd’hui ce terme afin d’en faire une véritable catégorie analytique susceptible d’aider à la modélisation des sociétés contemporaines. Cette modélisation n’est pas fondée sur le seul événement. Elle est fondée sur le noeud de relations qui lie cet événement, les individus et le système sociétal. L’approche de cette modélisation est donc « relationnelle ». Et l’événement dont il est question ici ne peut être envisagé hors de cette relation généralisée que j’appelle « champ relationnel » et qui suggère qu’aucune des trois catégories analytiques citées ci-dessus n’a de sens ni d’intérêt en elle-même, pour une modélisation, hors de ce champ.


2019 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 149-153
Author(s):  
Séverine Carillon ◽  
Gabriel Girard

Résumé : Le recours aux traitements antirétroviraux pour la prévention du VIH transforme en profondeur le contexte des interventions dans ce domaine. La prophylaxie pré-exposition (Prep) en constitue l’une des facettes les plus visibles. Pour autant, l’utilisation de la Prep en France s’avère limitée. L’outil peine à trouver son public parmi les populations ciblées. Comment expliquer la sous-utilisation d’une approche de prévention dont la haute efficacité est pourtant démontrée ? Les réponses à cette question gagneraient à s’enrichir des sciences humaines et sociales tant pour penser les conditions de l’appropriation de l’outil par les publics ciblés que pour identifier les impensés et les logiques qui sous-tendent son déploiement. Loin de se limiter au VIH, la réflexion critique sur le recours aux médicaments comme outils de prévention ouvre des questions pertinentes pour le champ de la promotion de la santé.


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