scholarly journals Assisted Natural Regeneration in slash-and-burn agriculture: Results in the Democratic Republic of the Congo

2014 ◽  
Vol 321 (321) ◽  
pp. 67 ◽  
Author(s):  
Régis Peltier ◽  
Émilien Dubiez ◽  
Simon Diowo ◽  
Morgan Gigaud ◽  
Jean-Noël Marien ◽  
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La majorité des impacts anthropiques sur les forêts tropicales naturelles en Afrique centrale est liée à l’agriculture itinérante et à l’extraction du bois de feu en zone périur- baine. Cela est en particulier le cas autour de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). C’estpourquoi, en 2010, la Régénération naturelle assistée (RNA) a été adaptée et testée par le Projet Makala dans le bassin d’approvisionnement en bois de feudecetteville, pouraméliorerlessystèmes de culture sur abattis-brûlis et contribuer à l’enrichissement des jachères forestières. Avant la défriche, des arbres utiles sont sé- lectionnéspourêtre protégés. Puis, pendant la période de culture, la germination et la multiplication par rejets de souche et dra- geons des espèces forestières locales pré- existantessontfavoriséespar despratiques de sarclages sélectifs, d’éclaircies et d’éla- gages. Lesuividecestestsmontreunefaible survie des vieux arbres conservés lors du défrichementpour lescultures, enraisonde la difficulté de contrôle des feux lors du brû- lis, ce qui limite l’applicabilité de cette tech- nique à la périphérie des parcelles, sous forme d’enrichissement progressif de haies bocagères. Par contre, à l’intérieur des par- celles, les rejets de souche exploités et les drageonsdesespècesforestièresnaturelles, protégéspar RNA aumomentdessarclages, ont montré une croissance rapide qui per- met, àfaiblecoût, d’installer rapidementune jachère ligneuse. En 2014, trois ans et demi après le brûlis, ces jachères ont une biodi- versité etune biomasse supérieuresà celles des jachères non gérées par RNA. Une meil- leure productivité en charbon et en produit agricole ainsi qu’une réduction de la sava- nisation des espaces forestiers sont espé- rées. Cependant, l’acceptation sociale, qui estunfacteurcritiquepourladiffusiond’une telle innovationàgrandeéchelle, resteàétu- dier, en relation avec l’évolution possible desdroitsfoncierstraditionnelsetmodernes.

2013 ◽  
Vol 315 (315) ◽  
pp. 29 ◽  
Author(s):  
Guillaume Lescuyer ◽  
Julienne Nadège Essoungou

Quoique la gestion forestière multiusages (Gfmu) soit promue par les codes forestiers d'Afrique centrale, cette approche reste mal comprise et peu mise en oeuvre pour les forêts de production et les forêts communautaires. L'article présente les résultats de 62 entretiens avec des personnes impliquées dans la gestion forestière au Cameroun, au Gabon et en République démocratique du Congo, et fait ressortir trois interprétations de la Gfmu : une exploitation durable du bois intégrant secondairement les usages des autres acteurs ; une utilisation coutumière des ressources par les populations locales ; une gestion planifiée et formelle de la diversité des biens et fonctions fournis par ces écosystèmes. L'analyse détaillée de huit études de cas montre en pratique que l'aménagement durable de la forêt se focalise presque toujours sur l'exploitation du bois ; quoique l'utilisation du gibier et la collecte des produits forestiers non ligneux soient systématiquement mentionnés dans les documents d'aménagement. À l'inverse, les services environnementaux - séquestration du carbone, protection des bassins versants - ou les biens publics y sont quasi absents. L'inscription de différents usages dans les documents de gestion ne suffit toutefois pas pour qu'ils soient toujours mis en oeuvre sur le terrain. Trois pistes sont explorées pour renforcer l'application de la Gfmu dans le bassin du Congo : concevoir la Gfmu à l'échelle du paysage et non à celle du massif forestier ; améliorer le contenu des documents d'aménagement forestier pour y inclure et valoriser l'ensemble des usages de la forêt ; renforcer le contrôle de l'application effective des documents de gestion, grâce à la certification ou à un meilleur contrôle du respect de la légalité.


2019 ◽  
Vol 340 ◽  
Author(s):  
Adrien Péroches ◽  
Emilein Dubiez ◽  
Régis Peltier ◽  
Pierre Procès ◽  
Simon Diowo ◽  
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En République démocratique du Congo, l’agriculture itinérante sur brulis et la production de bois-énergie sont les principales activités génératrices de revenus des populations périurbaines. Mais ces activités sont également les premières causes de déforestation, comme c’est le cas dans un rayon de 200 km autour de Kinshasa et autour des principales métropoles du pays. Afin d’améliorer la gestion des espaces périurbains et d’assurer l’alimentation durable en bois-énergie de Kinshasa, le projet UE Makala a co-construit avec douze communautés du plateau Batéké et du Kongo central des Plans simples de gestion des terroirs et du bois-énergie via une méthode participative. En complément, des itinéraires techniques (plantations agroforestières à Acacia auriculiformis et d’essences locales, régénération naturelle assistée) ont été proposés et testés avec les agriculteurs producteurs de bois-énergie de ces communautés. Après une période de 18 mois de mise en œuvre autonome des Plans simples de gestion, une évaluation de leur appropriation par Principes, critères, indicateurs et vérificateurs a été menée. Cette évaluation a montré que le niveau d’appropriation des Plans simples de gestion et des itinéraires techniques promus par le projet UE Makala est meilleur au Kongo central, où la forêt a quasiment disparu, qu’au plateau Batéké où des reliquats de forêts-galeries existent encore. De plus, il a été mis en évidence dans les deux zones que les activités collectives étaient peu appropriées alors que les activités individuelles, pour lesquelles la répartition du travail et des bénéfices était sans ambiguïtés, ont été plus largement appropriées. Cependant, à l’échelle individuelle, des différences notables d’appropriation ont été constatées en fonction du statut foncier des bénéficiaires. Les faibles superficies disponibles et l’accès au foncier sont les principaux facteurs limitant l’appropriation des itinéraires techniques agroforestiers.


2017 ◽  
Vol 13 (17) ◽  
pp. 95
Author(s):  
François Sadiki Koko ◽  
Fraternel Amuri Misako

The Democratic Republic of the Congo (DRC), an important role player within the international community, has not escaped the widespread trend relating to the abuse of the terrorist concept. Whether it is about the rebels of the Movement of 23 March (M23) or the combatants of the Allied Democratic Forces / National Army for the Liberation of Uganda (ADF/NALU), the Congolese government has made use of the terrorist concept to describe these peace spoilers in eastern DRC. Furthermore, the government spokesperson qualified the civic movements known as Lucha and Filimbi as terrorist organizations. Yet, such extreme positions taken by government did not prevent the latter from entering into direct peace talks with the M23 leadership in Kampala (Uganda). Nor did it discourage the President from personally meeting with a delegation of Lucha and Filimbi in Goma. This article analyses the contradictions surrounding the phenomenon of terrorism: an abused concept describing a real contemporary societal threat. It subsequently applies this concept to the DRC's case. The central argument of the article is that the exploitation of the terrorist concept by Congolese political and media actors is likely to contribute towards impeding a full understanding of a phenomenon that, otherwise, represents a real security threat to the fragile Congolese state. In so doing, this exploitation prevents the formulation of relevant strategies designed to eradicate this phenomenon. In terms of methodology, observation and documentary investigation involving the content analysis were mobilized for this study.


2015 ◽  
Vol 1 (8) ◽  
pp. 148-162
Author(s):  
Arlette Masmuna Silumvumina

Cet article s’interroge sur la fonction jouée par les médias en général et les séries télévisées pour enfants en particulier dans l’apprentissage des droits des enfants en République Démocratique du Congo. En partant d’une situation contextuelle donnée, notre réflexion se base sur deux méthodes : une étude qualitative du discours véhiculé par la fiction L’As du lycée d’une part et une étude de réception d’autre part. L’analyse de contenu s’intéresse aux trois épisodes les plus cités par les adolescentes interrogées. L’étude de réception s’est focalisée sur un échantillon d’adolescentes de Kinshasa. Les résultats de recherches montrent que la série véhicule bien des savoirs liés à la question du droit des enfants. Les entretient prouvent que les adolescentes perçoivent certains éléments mais qu’elles ont besoin d’un accompagnement pour pouvoir réellement relier ces éléments au système légal. L’article montre que la série télévisée pourrait être considérée comme un support à l’apprentissage des droits de l’enfant auprès des téléspectateurs, mais que pour être totalement efficace le programme doit être accompagné de séances pédagogiques. Abstract: This paper questions the function played by media in general and series for children in particular in the teaching of children rights in Democratic Republic of the Congo. Our reflection is based on two methods: a qualitative analysis of the discourse carried by the fiction L’As du lycée on one hand, and a reception study on the other hand. The content analysis is focused on the three episodes most quoted by a sample of teenage girls of Kinshasa. The results show that the series is indeed carrying some knowledge linked to the children rights. The interviews demonstrate that teenagers do perceive certain facts, however they need to be guided to really be able to connect these elements to the legal system. The paper demonstrates that the series could be considered as a learning medium but, to be fully efficient, the program must be completed by pedagogical sessions.


2015 ◽  
Vol 327 (327) ◽  
pp. 19 ◽  
Author(s):  
Valery Gond ◽  
Emilien Dubiez ◽  
Marine Boulogne ◽  
Morgan Gigaud ◽  
Adrien Péroches ◽  
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Afin de contribuer à la mise au point de mé- thodes de gestion durable des écosystèmes forestiers en Afrique centrale, la question de recherche suivante a été posée : l’analyse de l’évolution de la couverture végétale per- met-elle de comprendre et de documenter l’organisation spatiale et les mécanismes de la dégradation des forêts tropicales ? Pour cela, en République démocratique du Congo, le projet Makala a cartographié les arbres et les ressources forestières du bas- sin d’approvisionnement en bois-énergie de Kinshasa et a essayé de prédire son évolu- tion future. La carte a été réalisée à quatre périodes (1984, 2001, 2006 et 2012) avec une mosaïque de quatre images Landsat. L’estimation de la biomasse aérienne a été faite en 2012, par l’inventaire forestier de 317 parcelles (4 337 arbres de 44 espèces) dans les quatre types de couverture végétale, sur le plateau Batéké. Entre 2000 et 2012, le volume moyen de bois-énergie a chuté de plus de 50 % et les stocks de carbone de 75 % en 28 ans. La réduction drastique du couvert forestier, la baisse significative des périodes de jachère, l’augmentation des surfaces de savane, le déclin des stocks de biomasse et de carbone, constituent des signaux particulièrement forts. Mais ces premières estimations sont dérivées des données d’un petit échantillon, extrapolées au bassin d’approvisionnement. Il serait très utile d’augmenter l’échantillonnage, pour approcher des valeurs plus justes et concrètes. L’expérience du projet Makala montre clairement que l’analyse de l’évo- lution de la couverture végétale permet de comprendre et de documenter l’organisa- tion spatiale et les mécanismes de la dégra- dation des forêts. Mais seules une politique consciente et une gestion durable des terres des communautés, combinées avec une réintroduction des arbres dans les terres agricoles, peuvent initier un processus de restauration durable.


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