scholarly journals Les Plans Simples de Gestion destinés à la production de bois-énergie en périphérie de Kinshasa : la participation et la restauration à l’épreuve du foncier

2019 ◽  
Vol 340 ◽  
Author(s):  
Adrien Péroches ◽  
Emilein Dubiez ◽  
Régis Peltier ◽  
Pierre Procès ◽  
Simon Diowo ◽  
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En République démocratique du Congo, l’agriculture itinérante sur brulis et la production de bois-énergie sont les principales activités génératrices de revenus des populations périurbaines. Mais ces activités sont également les premières causes de déforestation, comme c’est le cas dans un rayon de 200 km autour de Kinshasa et autour des principales métropoles du pays. Afin d’améliorer la gestion des espaces périurbains et d’assurer l’alimentation durable en bois-énergie de Kinshasa, le projet UE Makala a co-construit avec douze communautés du plateau Batéké et du Kongo central des Plans simples de gestion des terroirs et du bois-énergie via une méthode participative. En complément, des itinéraires techniques (plantations agroforestières à Acacia auriculiformis et d’essences locales, régénération naturelle assistée) ont été proposés et testés avec les agriculteurs producteurs de bois-énergie de ces communautés. Après une période de 18 mois de mise en œuvre autonome des Plans simples de gestion, une évaluation de leur appropriation par Principes, critères, indicateurs et vérificateurs a été menée. Cette évaluation a montré que le niveau d’appropriation des Plans simples de gestion et des itinéraires techniques promus par le projet UE Makala est meilleur au Kongo central, où la forêt a quasiment disparu, qu’au plateau Batéké où des reliquats de forêts-galeries existent encore. De plus, il a été mis en évidence dans les deux zones que les activités collectives étaient peu appropriées alors que les activités individuelles, pour lesquelles la répartition du travail et des bénéfices était sans ambiguïtés, ont été plus largement appropriées. Cependant, à l’échelle individuelle, des différences notables d’appropriation ont été constatées en fonction du statut foncier des bénéficiaires. Les faibles superficies disponibles et l’accès au foncier sont les principaux facteurs limitant l’appropriation des itinéraires techniques agroforestiers.

2013 ◽  
Vol 315 (315) ◽  
pp. 29 ◽  
Author(s):  
Guillaume Lescuyer ◽  
Julienne Nadège Essoungou

Quoique la gestion forestière multiusages (Gfmu) soit promue par les codes forestiers d'Afrique centrale, cette approche reste mal comprise et peu mise en oeuvre pour les forêts de production et les forêts communautaires. L'article présente les résultats de 62 entretiens avec des personnes impliquées dans la gestion forestière au Cameroun, au Gabon et en République démocratique du Congo, et fait ressortir trois interprétations de la Gfmu : une exploitation durable du bois intégrant secondairement les usages des autres acteurs ; une utilisation coutumière des ressources par les populations locales ; une gestion planifiée et formelle de la diversité des biens et fonctions fournis par ces écosystèmes. L'analyse détaillée de huit études de cas montre en pratique que l'aménagement durable de la forêt se focalise presque toujours sur l'exploitation du bois ; quoique l'utilisation du gibier et la collecte des produits forestiers non ligneux soient systématiquement mentionnés dans les documents d'aménagement. À l'inverse, les services environnementaux - séquestration du carbone, protection des bassins versants - ou les biens publics y sont quasi absents. L'inscription de différents usages dans les documents de gestion ne suffit toutefois pas pour qu'ils soient toujours mis en oeuvre sur le terrain. Trois pistes sont explorées pour renforcer l'application de la Gfmu dans le bassin du Congo : concevoir la Gfmu à l'échelle du paysage et non à celle du massif forestier ; améliorer le contenu des documents d'aménagement forestier pour y inclure et valoriser l'ensemble des usages de la forêt ; renforcer le contrôle de l'application effective des documents de gestion, grâce à la certification ou à un meilleur contrôle du respect de la légalité.


2019 ◽  
Vol 340 ◽  
Author(s):  
Phosiso Sola ◽  
Jolien Schure ◽  
Richard Eba’a Atyi ◽  
Davison Gumbo ◽  
Irene Okeyo

L'Afrique subsaharienne reste très dépendante des biocombustibles, qui couvrent 60 % de sa demande énergétique totale. Bien que le bois-énergie soit une source d'énergie importante pour des millions de personnes en Afrique subsaharienne, il est rarement suffisamment reconnu dans les politiques énergétiques. Depuis des décennies, les politiques gouvernementales ont supposé que la croissance économique et l'augmentation des revenus des ménages qui en résulterait entraînerait un passage à des carburants plus "modernes". Cependant, avec des niveaux de pauvreté toujours élevés et le manque d'accès à des sources d'énergie alternatives abordables, cette transition est loin de devenir une réalité. Cet article conceptualise la gouvernance du bois-énergie et analyse les politiques et les mécanismes institutionnels pertinents pour le sous-secteur du bois-énergie dans certains pays : Cameroun, République démocratique du Congo, Kenya et Zambie. Sur la base d'un examen structuré de la littérature, il évalue les politiques et les mécanismes juridiques existants et leur mise en œuvre, dans le contexte des pratiques actuelles le long des chaînes de valeur du bois-énergie dans ces mêmes pays. La principale conclusion est que, bien que le bois-énergie soit de plus en plus reconnu comme une source d'énergie majeure dans la plupart des pays, il est souvent associé à des résultats environnementaux négatifs et à des résultats socio-économiques positifs. Récemment, les gouvernements de plusieurs pays ont élaboré des politiques et des cadres législatifs pour guider, gérer, soutenir et réglementer la production et le commerce du bois-énergie. En dépit des dispositions légales, l'industrie du bois de feu fonctionne en grande partie dans le secteur informel et n'est pas réglementée et/ou réprimée dans certains endroits. La gouvernance des chaînes de valeur du bois-énergie est confrontée à des défis majeurs liés au manque de clarté des arrangements institutionnels et des mécanismes d'application, aux capacités limitées et aux comportements corrompus, ainsi qu'à l'insuffisance des investissements et du financement. Par conséquent, une gouvernance plus intégrée et mieux adaptée est nécessaire pour que les chaînes de valeur durables du bois-énergie deviennent une réalité.


2014 ◽  
Vol 321 (321) ◽  
pp. 67 ◽  
Author(s):  
Régis Peltier ◽  
Émilien Dubiez ◽  
Simon Diowo ◽  
Morgan Gigaud ◽  
Jean-Noël Marien ◽  
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La majorité des impacts anthropiques sur les forêts tropicales naturelles en Afrique centrale est liée à l’agriculture itinérante et à l’extraction du bois de feu en zone périur- baine. Cela est en particulier le cas autour de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). C’estpourquoi, en 2010, la Régénération naturelle assistée (RNA) a été adaptée et testée par le Projet Makala dans le bassin d’approvisionnement en bois de feudecetteville, pouraméliorerlessystèmes de culture sur abattis-brûlis et contribuer à l’enrichissement des jachères forestières. Avant la défriche, des arbres utiles sont sé- lectionnéspourêtre protégés. Puis, pendant la période de culture, la germination et la multiplication par rejets de souche et dra- geons des espèces forestières locales pré- existantessontfavoriséespar despratiques de sarclages sélectifs, d’éclaircies et d’éla- gages. Lesuividecestestsmontreunefaible survie des vieux arbres conservés lors du défrichementpour lescultures, enraisonde la difficulté de contrôle des feux lors du brû- lis, ce qui limite l’applicabilité de cette tech- nique à la périphérie des parcelles, sous forme d’enrichissement progressif de haies bocagères. Par contre, à l’intérieur des par- celles, les rejets de souche exploités et les drageonsdesespècesforestièresnaturelles, protégéspar RNA aumomentdessarclages, ont montré une croissance rapide qui per- met, àfaiblecoût, d’installer rapidementune jachère ligneuse. En 2014, trois ans et demi après le brûlis, ces jachères ont une biodi- versité etune biomasse supérieuresà celles des jachères non gérées par RNA. Une meil- leure productivité en charbon et en produit agricole ainsi qu’une réduction de la sava- nisation des espaces forestiers sont espé- rées. Cependant, l’acceptation sociale, qui estunfacteurcritiquepourladiffusiond’une telle innovationàgrandeéchelle, resteàétu- dier, en relation avec l’évolution possible desdroitsfoncierstraditionnelsetmodernes.


2018 ◽  
Vol 43 ◽  
pp. 83-89 ◽  
Author(s):  
Jdaidi Nouri ◽  
Hasnaoui Brahim

AbstractPrunus avium is a component of the biodiversity in the forest ecosystems: its fruits are consumed by a large number of birds, its quality of the wood and its premature blooming confer it a big esthetic value. Multipurpose tree, it is present in the forest of Kroumirie in the Northwest of Tunisia. In this region, Prunus avium is a species exploited as a stock for cherry trees and ash wood for the cabinetmaking by the local populations. The natural populating, in constant decrease since a few decades, is threatened by diverse anthropogenic, getting more and more stronger pressures, reducing the capacities of natural regeneration of the species. The study of the ecological housing environment is essential to have a good knowledge of the ecology of such species to determine the conditions in which it develops and to set up appropriate rules of management. Indeed, Prunus avium prefers the lemon-clayey grounds, rich in nitrogen and with a relationship C/N lower than 10. The grounds which it prefers are of acid PH (4.3-6.7). According to the obtained results, such species resists well enough in lower temperatures (T min = 3°C) and is very sensitive to the summer drought (T max = 24°C). At the level of Kroumirie, the presence of Prunus avium is rare below 150 m of height, while it is regularly found in cliff- nesting situation, between 180 and 620 m, with a maximum near 550 m. The obtained results show that such species has an affinity for the lower slopes (0- 10 %). Our results allow formulating relative recommendations on the valuation of Prunus avium: practise plantations of this species at the level of the most preferable stations for the production of the wood and the stock for the culture of the cherry tree in the Northwest of Tunisia. Keywords: Tunisia, Prunus avium, central housing environment, marginal housing environment, environmental factors. RésuméPrunus avium est une composante de la biodiversité dans les écosystèmes forestiers: ses fruits sont consommés par de nombreux oiseaux, sa qualité du bois et sa floraison précoce lui confèrent une grande valeur esthétique. Arbre à usages multiples, il est présent dans la forêt de la Kroumirie au nord-ouest de la Tunisie. Dans cette région, Prunus avium est une espèce exploitée comme porte-greffe pour le cerisier et comme bois pour l’ébénisterie par les populations locales. Les peuplements naturels, en constante diminution depuis quelques dizaines d’années, sont menacés par diverses pressions anthropiques, de plus en plus fortes, réduisant les capacités de régénération naturelle de l’espèce. L’étude de l’habitat écologique est indispensable pour disposer d’une bonne connaissance de l’autoécologie de cette espèce afin de déterminer les conditions dans lesquelles elle se développe et de mettre en place des règles appropriées de gestion. En effet, Prunus avium préfère les sols limono-argileux, riches en azote et avec un rapport C/N inférieur à 10. Les sols qu’il préfère sont de pH acides (4,3 à 6,7). D’après les résultats obtenus, cette espèce résisteassez bien au froid (Tmin = 3°C) et est très sensible à la sécheresse estivale (Tmax = 24°C). Au niveau de la Kroumirie, la présence de Prunus avium est rare au-dessous de 150 m d’altitude, alors qu’on le trouve régulièrement en situationripicole, entre 180 et 620 m, avec un maximum aux alentours de 550 m. Les résultats obtenus montrent que cette espèce a une affinité pour les pentes faibles (0-10%). Nos résultats permettent de formuler des recommandations relatives sur la valorisation de Prunus avium : pratiquer des plantations de cette espèce au niveau des stations les plus favorables pour la production du bois et de porte-greffe pour la culture du cerisier au nord-ouest de la Tunisie. Mots clés : Tunisie, Prunus avium, habitat central, habitat marginal, facteurs environnementaux.


2009 ◽  
Vol 302 (302) ◽  
pp. 53
Author(s):  
François Pinta ◽  
Philippe Girard

L'un des verrous à la mise en oeuvre de projet de génération d'électricité à partir de la biomasse réside dans la bonne appréciation de la nature de la ressource et de sa disponibilité. Cet article s'inspire de travaux qui ont été réalisés en 2007 afin d'apprécier la faisabilité de la mise en place de centrales dendro-électriques de vingt mégawatts en Guyane française. L'analyse de la disponibilité en ressources de biomasse a été au coeur de l'étude. L'originalité de l'approche consiste à apprécier la capacité de la forêt à fournir de manière durable tout ou partie des volumes nécessaires et sans remettre en cause la gestion actuelle. Différentes ressources ont été étudiées dont la valorisation de bois issus de deux gisements : l'exploitation forestière pour la production de bois énergie et l'exploitation mixte de bois énergie en complément de l'exploitation de bois d'oeuvre. Des scénarios ont été étudiés pour la zone côtière où se concentre la majorité de la demande électrique. Les travaux ont montré une disponibilité importante permettant d'approvisionner des centrales électriques de cinq et dix mégawatts de capacité électrique. L'étude de préfaisabilité d'une centrale de cinq mégawatts électriques près du village de Régina a montré la faisabilité économique du projet utilisant du bois issu de l'exploitation mixte des forêts de production et du bois récupéré sur l'emprise des pistes forestières. Cependant, la validation des schémas prévisionnels d'exploitation durable de bois énergie en forêt naturelle aménagée exige des recherches spécifiques complémentaires. (Résumé d'auteur)


2018 ◽  
Vol 335 ◽  
pp. 15
Author(s):  
Jean Semeki Ngabinzeke ◽  
Mikhail Pitchugin ◽  
Julie Linchant ◽  
Cédric Vermeulen ◽  
Jean-Marie Kahindo Muhongya ◽  
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Le suivi de l’utilisation des terres par télédétection a récemment connu un essor important. Cela s’explique par une accessibilité accrue et souvent gratuite des images à (très) haute résolution ainsi que par le développement d’applications web destinées au suivi de l’utilisation des terres. L’accès à ces applications reste cependant soumis à l’existence d’une connexion Internet fiable faisant encore défaut dans certaines régions du globe. Dans ce contexte, la présente étude décrit une méthode permettant de produire des statistiques sur l’évolution de l’occupation du sol en réalisant une photo-interprétation par point sur des images en couleurs vraies à très haute résolution produites par mini-drone. La méthode utilise une application (PINT pour Photo-INTerprétation) intégrée dans le logiciel open source QGIS. Les surfaces de différentes occupations du sol sont dérivées des estimations des proportions de points affectées à chaque classe à partir d’une grille systématique. Pour illustrer l’intérêt de l’outil, l’étude considère les statistiques d’occupation du sol au sein de deux terroirs villageois du Complexe d’aires protégées de la Garamba, en République démocratique du Congo. Les résultats obtenus sont comparés avec ceux d’une cartographie de référence basée sur une photo-interprétation exhaustive après segmentation des images. Les écarts entre surfaces estimées par échantillonnage et surfaces de référence varient entre 0,2 % et 6,1 % pour les principales occupations du sol (forêts et savanes, défriches, jachères, implantations humaines et cultures). Des différences plus importantes (17,4 % et 13,4 %) sont enregistrées pour la classe « arbres isolés ». Le temps global de mise en œuvre de la méthode est de l’ordre de 60 ha par heure d’opérateur. L’utilisation du plugin PINT avec des images « drone » constitue une solution pertinente pour estimer des statistiques d’occupation du sol dans des régions web-isolées et pour des sites d’étendues de quelques (dizaines de) km².  


2020 ◽  
Vol 16 (40) ◽  
Author(s):  
Yempabou Hermann Ouoba ◽  
Brigitte Bastide ◽  
Pascaline Coulibaly-Lingani ◽  
Sibiry Albert Kaboré ◽  
Sylvie Christiane Yaméogo-Gaméné ◽  
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Le karité (Vitellaria paradoxa C. F. Gaertn.) présente une importance sociale, culturelle, économique et alimentaire pour le Burkina Faso où il occupe la quatrième place dans les produits d’exportation. La pérennité de cette espèce dont les populations rurales sont tributaires, est compromise par de multiples phénomènes dont le manque de régénération, les pratiques culturales et la coupe abusive du bois pour satisfaire les besoins énergétiques. L’objectif de cette étude est de proposer des méthodes adéquates pour rajeunir les parcs à karité au Burkina Faso. Cinq sites de recherche ont été choisis suivant un gradient phytogéographique : Sobaka, Noumoudara et Kakoumana (secteur sud soudanien), Gonsé (secteur nord soudanien) et Bouria (secteur sub sahélien). Les essais effectués dans chaque parcelle choisie, ont comporté trois répétitions et 7 traitements, représentés par les différentes techniques de régénération (plantation, transplantation, semis direct libre, semis dans les buissons, régénération naturelle assistéeRNA-, induction de drageon, induction de pousse adventive). Les résultats indiquent que le taux de survie de la régénération naturelle assistée est audessus de 70% après deux années de suivi. Les plantations et les semis directs dans les buissons sont aussi des techniques efficaces pour la régénération/restauration des parcs à karité, avec respectivement des taux de survie de 13,33% et 6,67% dans le secteur sub sahélien, 12,22% et 6% dans le nord soudanien, et 55,56% et 25,33% dans le sud soudanien après la troisième année de suivi. En conclusion, la régénération assistée est la technique la plus efficiente pour restaurer les parcs à karité.


2019 ◽  
pp. 55-72
Author(s):  
A. Hemon ◽  
F. Drouyer
Keyword(s):  
Du Bois ◽  

En périphérie de la baie du Mont-Saint-Michel, le site du « Bois de la mare » dans le marais noir de Saint-Coulban est un ensemble de 16 hectares de terrains boisés dans les années 1960 en peupliers et épicéas, jamais exploités et présentant peu d’intérêt patrimonial, sylvicole ou paysager. Une opération de restauration de roselière en faveur de l’avifaune paludicole a été réalisée sur ce site. Ce projet est porté par la Fédération des chasseurs d’Ille-et-Vilaine, gestionnaire des terrains, et le Syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel, maître d’ouvrage de l’opération de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel. La collaboration entre ces deux organismes repose sur des objectifs convergents. Dans le marais, la fédération procède depuis 1983 à des opérations d’acquisition et de restauration de milieux humides, à des fins d’accueil de l’avifaune. De son côté, le syndicat mixte est chargé de la mise en oeuvre d’un ensemble de mesures compensatoires ciblant l’habitat « roselière » et l’avifaune paludicole à l’échelle de la baie du Mont-Saint-Michel, en lien avec la suppression de roselière lors de travaux de curage du fleuve Couesnon. Le projet a consisté à ouvrir le milieu pour dynamiser la phragmitaie et à constituer des mosaïques d’habitats fonctionnels pour l’avifaune paludicole. Une instruction réglementaire particulièrement lourde a été nécessaire et a inclus la réalisation d’un boisement compensateur sur d’autres terrains. Le chantier s’est déroulé sur deux saisons sèches en 2015 et 2016. Le site a été déboisé par coupe et dessouchage, rognage et évacuation des résidus, terrassement de mares et création d’un accès à la parcelle enclavée. Un suivi écologique reposant sur une méthode standardisée a débuté en 2017. Les premiers résultats sont déjà très encourageants à la fois sur le développement de la phragmitaie, le fonctionnement hydraulique du site et l’accueil des espèces cibles.


2019 ◽  
Vol 341 ◽  
pp. 15 ◽  
Author(s):  
Justin Kyale Koy ◽  
David Andrew Wardell ◽  
Jean-Fiston Mikwa ◽  
Joël Masimo Kabuanga ◽  
Alphonse Maindo Monga Ngonga ◽  
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D’une superficie de 225 000 ha, la Réserve de biosphère de Yangambi (République démocratique du Congo) est l’une des principales aires protégées menacées par l’anthropisation dans la région. Malgré son appartenance au réseau mondial des réserves de biosphère depuis les années 1970, les connaissances sur les dynamiques d’occupation du sol y sont encore lacunaires. Une démarche fondée sur l’analyse d’images (Landsat TM, ETM+ et OLI) et la réalité du terrain a été mise en œuvre pour étudier la dynamique d’occupation des sols de la réserve entre 1986 et 2016. Le taux annuel de déforestation est passé de 0,18 % au cours de la période 1986-2003 à 0,38 % en 2003-2016. Durant cette dernière période, la forêt primaire a connu un taux de déforestation plus élevé qu’en forêt secondaire (respectivement 4,5 % et 0,4 %). Quatre zones aux dynamiques socio-environnementales spécifiques ont été identifiées, nécessitant des approches de gestion différentes. Il s’agit notamment de la concession de l’INERA, des zones proches d’axes principaux de circulation, des zones situées sur des axes routiers plus ou moins abandonnés et des zones isolées du cœur de la réserve. Les principales causes de déforestation mentionnées par les habitants sont l’agriculture itinérante sur brûlis (54 % des ménages), l’exploitation artisanale des minerais (17 %) et la fabrication des pirogues (8 %). La pression démographique, sans amélioration du niveau de vie des communautés ou des techniques agricoles, et le développement du réseau routier, favorisant les échanges commerciaux, en sont les causes sous-jacentes. Cette dynamique de déforestation dans une forêt rattachée au réseau mondial des réserves de biosphère entame l’objectif fixé par l’État d’étendre le réseau d’aires protégées à 15 % du territoire national.


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