scholarly journals Examen de la portée sur les associations entre aménagement urbain et santé : les données quantitatives canadiennes

Author(s):  
Gavin R. McCormack ◽  
Jason Cabaj ◽  
Heather Orpana ◽  
Ryan Lukic ◽  
Anita Blackstaffe ◽  
...  

Introduction En dépit de données canadiennes abondantes sur les associations entre amé¬nagement urbain et comportements liés à la santé, nous savons peu de chose sur les associa¬tions entre aménagement urbain et problèmes de santé. Cet examen de la portée est destiné à offrir une synthèse des données tirées d’études quantitatives ayant examiné la relation entre l’environnement bâti et les problèmes de santé chroniques, l’état de santé et la qualité de vie autodéclarés ainsi que les blessures au sein de la population canadienne adulte. Méthodologie Nous avons examiné les professions des 1 231 177 travailleurs de sexe masculin du Système de surveillance des maladies professionnelles entre 1983 et 2015 et nous avons jumelé ces travailleurs au Registre des cas de cancer de l’Ontario afin de détecter et suivre les cas de diagnostics de cancer de la prostate. Nous avons utilisé des modèles de risques proportionnels de Cox pour calculer les rapports de risques (RR) ajus¬tés selon l’âge et des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour estimer le risque de cancer de la prostate par groupe professionnel. Résultats Cinquante-cinq articles ont répondu aux critères d’inclusion, dont 52 publiés après 2008. La plupart des études menées dans une seule province ont porté sur Ontario (n = 22), le Québec (n = 12) ou l’Alberta (n = 7). L’examen a permis de dégager des associations entre les caractéristiques du milieu bâti et 11 résultats généraux en matière de santé, à savoir les blessures (n = 19), le poids (n = 19), les maladies cardiovasculaires (n = 5), la dépression et l’anxiété (n = 5), le diabète (n = 5), la mortalité (n = 4), l’état de santé autoévalué (n = 2), les problèmes de santé chroniques (n = 2), les troubles du métabolisme (n = 2), la qualité de vie (n = 1) et le cancer (n = 1). Nous avons relevé des données probantes cohérentes mon¬trant des associations entre les indicateurs agrégés de l’environnement bâti (p. ex. le potentiel piétonnier) et le diabète et le poids, ainsi qu’entre la connectivité et les caractéristiques des itinéraires (p. ex. itinéraires de transport, pistes, sentiers, trottoirs, tracés de rue, intersections) et les blessures. Nous avons également extrait des données montrant l’impact qu’ont les espaces verts, les parcs et les installations récréatives sur de multiples résultats de santé. Conclusion En contexte canadien, l’environnement bâti est associé à un éventail de problèmes de santé chroniques et de blessures chez les adultes, mais les données probantes dis¬ponibles sont limitées. Il faut mener davantage de recherches sur l’environnement bâti et la santé fondées sur des plans d’étude rigoureux afin de produire des données probantes plus solides sur les relations causales aptes à orienter les politiques et les pratiques.

Author(s):  
Jeavana Sritharan ◽  
Jill S. MacLeod ◽  
Christopher B. McLeod ◽  
Alice Peter ◽  
Paul A. Demers

Introduction Des études épidémiologiques canadiennes ont permis d’établir des liens entre certaines professions et le risque de cancer de la prostate, mais avec des données probantes limitées. Il n’y a pas de facteurs de risque évitables bien établis pour le cancer de la prostate, ce qui rend nécessaire l’examen approfondi des facteurs professionnels pour consolider les données existantes. Cette étude utilise des données sur les professions et sur le cancer de la prostate provenant d’une importante cohorte de surveillance en Ontario pour laquelle les données des demandes d’indemnisation des accidentés du tra¬vail sont jumelées aux bases de données administratives sur la santé. Méthodologie Nous avons examiné les professions des 1 231 177 travailleurs de sexe masculin du Système de surveillance des maladies professionnelles entre 1983 et 2015 et nous avons jumelé ces travailleurs au Registre des cas de cancer de l’Ontario afin de détecter et suivre les cas de diagnostics de cancer de la prostate. Nous avons utilisé des modèles de risques proportionnels de Cox pour calculer les rapports de risques (RR) ajus¬tés selon l’âge et des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour estimer le risque de cancer de la prostate par groupe professionnel. Résultats Au total, 34 997 cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués parmi les travailleurs inscrits dans le Système de surveillance des maladies professionnelles. Dans l’ensemble, on a observé un risque élevé de cancer de la prostate chez les hommes tra¬vaillant dans les domaines de la gestion et de l’administration (RR = 2,17; IC à 95 % = 1,98 à 2,38), de l’enseignement (RR = 1,99; IC à 95 % = 1,79 à 2,21), du transport (RR = 1,20; IC à 95 % = 1,16 à 1,24), de la construction (RR = 1,09; IC à 95 % = 1,06 à 1,12), de la lutte contre les incendies (RR = 1,62; IC à 95 % = 1,47 à 1,78) et du travail policier (RR = 1,20; IC à 95 % = 1,10 à 1,32). Des résultats incohérents ont été observés en ce qui a trait aux emplois de bureau et à ceux du secteur agricole. Conclusion Les associations observées dans les professions de cols blancs, de la construction, du transport et des services de protection concordent avec les résultats d’études canadiennes antérieures. Nos résultats mettent l’accent sur la nécessité d’éva¬luer les expositions spécifiques aux divers emplois, le comportement sédentaire, le stress psychologique et le travail par quarts. La compréhension de certains facteurs de risque professionnels permettrait de mieux comprendre l’étiologie du cancer de la prostate et d’améliorer les stratégies de prévention.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 2-3
Author(s):  
E. Peyron

La prise en charge du sujet alcoolodépendant, utilisant les techniques de thérapie cognitivo-comportementales (TCC) a suivi l’évolution de ces techniques. Historiquement, les TCC ont évolué selon trois vagues. La première vague est comportementale et s’inspire directement des théories de l’apprentissage. On cherche dans ce cas à aider le patient à modifier son comportement. La deuxième vague des TCC a été centrée sur les cognitions. Le but du travail psychothérapique était d’aider le patient à favoriser des pensées alternatives lors d’une situation à risque. Depuis les années 2000, est née une troisième vague. Celle-ci se centre sur les relations entre la cognition et l’émotion [4]. L’hypothèse est que les troubles psychiques résulteraient d’une suppression erronée d’information émotionnelle. Par conséquent, la thérapie de la mindfulness – de la pleine conscience –, c’est à dire de l’expérience vécue pleinement de l’ici et maintenant, s’intéresse au contexte des expériences psychologiques. Les premiers programmes de thérapie de la pleine conscience ont été développés pour le sujet souffrant de maladies ou de douleurs chroniques pour améliorer leur qualité de vie [5]. Pour le sujet alcoolodépendant, un programme intégrant la pratique de la mindfulness à la prévention de la rechute (Mindfulness-Based Relapse Therapy: MBRT) [3,6,7]. Ce programme thérapeutique, que nous décrirons, s’appuie sur huit séances hebdomadaires. Nous avons aussi utilisé le programme classique de la mindfulness chez le sujet alcoolodépendant. La thérapie de la pleine conscience nous paraît intéressante à la fois dans la gestion du craving, mais aussi dans la gestion des émotions. Enfin, nous chercherons aussi, à partir des lectures des Stoïciens, d’Augustin (De Trinitate) [2], et d’Arendt (La vie de l’esprit) [1] à expliquer comment la pleine conscience est acceptation, acceptation d’un ordre qui ne dépend pas de nous, mais acceptation constitutive de notre liberté. L’acceptation est donc éthique.


Author(s):  
André S. Champagne ◽  
Steven R. McFaull ◽  
Wendy Thompson ◽  
Felix Bang

Introduction En octobre 2018, le Canada a légalisé la consommation de cannabis à des fins non médicales pour les adultes. Notre étude visait à présenter le profil le plus récent possible des blessures et des intoxications liées au cannabis recensées dans la base de données de la plateforme électronique du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (eSCHIRPT) et à fournir une synthèse descriptive des caractéristiques des blessures concernant les cas liés au cannabis consignés sur une période de neuf ans. Méthodologie Nous avons effectué une recherche dans la base de données de l’eSCHIRPT des cas liés au cannabis déclarés entre avril 2011 et août 2019. La population de l’étude est constituée des patients âgés de 0 à 79 ans ayant visité l’un des 19 services d’urgence au Canada participant au programme de l’eSCHIRPT. Nous avons produit des estimations descriptives en examinant l’intentionnalité, la cause externe, le type et la gravité des cas liés au cannabis afin de mieux comprendre les facteurs contextuels de ces cas. Nous avons également mené des analyses des tendances au fil du temps à l’aide du logiciel Joinpoint afin de saisir les évolutions dans les cas liés au cannabis, tant chez les enfants et les jeunes que chez les adultes. Résultats Entre le 1er avril 2011 et le 9 août 2019, 2 823 cas liés au cannabis ont été enregistrés dans l’eSCHIRPT, soit 252,3 cas pour 100 000 cas de l’eSCHIRPT. La majorité (63,1 %; 1780 cas) concernait la consommation de cannabis combinée à une ou plusieurs autres substances; dans 885 cas (31,3 %), seul le cannabis était présent et 158 cas (5,6 %) étaient associés à des produits comestibles contenant du cannabis. Chez les enfants comme chez les adultes, l’intoxication était la principale cause externe de blessure. La grande majorité des cas était de nature involontaire, avec une augmentation récente dans les tendances du nombre de cas, chez les enfants et les jeunes comme chez les adultes. Sur l’ensemble, 15,1 % des cas correspondaient à des blessures graves ayant nécessité une admission à l’hôpital. Conclusion Les cas liés au cannabis répertoriés dans la base de données de l’eSCHIRPT sont relativement rares, ce qui peut indiquer que les troubles mentaux et comportementaux découlant de l’exposition au cannabis ne sont généralement pas consignés dans ce système de surveillance et dans les sites participants au Canada. Avec les récentes modifications apportées à la réglementation canadienne en matière de cannabis, il sera impératif de surveiller en permanence les effets du cannabis sur la santé pour faire avancer les données probantes et protéger la santé des Canadiens.


2014 ◽  
Vol 34 (4) ◽  
pp. 247-256
Author(s):  
C Blais ◽  
S Jean ◽  
C Sirois ◽  
L Rochette ◽  
C Plante ◽  
...  

Introduction Avec l'accroissement du fardeau des maladies chroniques, la surveillance est fondamentale pour améliorer la prévention et la prise en charge de ces dernières. L'Institut national de santé publique du Québec a donc développé un système novateur de surveillance des maladies chroniques, le Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), dont les principales caractéristiques, les forces et les limites sont présentées ici. Méthodologie Le SISMACQ est le résultat du jumelage de cinq fichiers médicoadministratifs. Mises à jour annuellement, ses données couvrent actuellement la période du 1er janvier 1996 au 31 mars 2012. Trois étapes en caractérisent le modèle opérationnel : 1) l'extraction et le jumelage des données médico-administratives grâce à divers critères de sélection; 2) les analyses (principalement la validation des définitions) et la production des mesures de surveillance et 3) l'interprétation, le dépôt et la diffusion de l'information. Le SISMACQ permet actuellement l'étude des maladies chroniques suivantes : diabète, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, ostéoporose, maladies ostéoarticulaires, troubles mentaux et Alzheimer et maladies apparentées. Il permet également l'analyse de la multimorbidité et de la polypharmacie. Résultats Pour 2011-2012, le SISMACQ contenait des données sur 7 995 963 Québécois, et leur moyenne d'âge était de 40,8 ans. Parmi eux, 95,3 % répondaient à au moins un critère de sélection permettant l'application de définitions de cas pour la surveillance des maladies chroniques. Cette proportion variait avec l'âge : de 90,1 % chez les Québécois de 19 ans et moins à 99,3 % chez ceux de 65 ans et plus. Conclusion Le SISMACQ permet la production de données, à l'échelle de la population, sur le fardeau de plusieurs maladies chroniques, sur l'utilisation des services de santé et sur la consommation de médicaments. Il rend possible l'étude intégrée de la combinaison de plusieurs maladies, une approche jusqu'à présent rarement mise en oeuvre dans un contexte de surveillance populationnelle. Le SISMACQ répond aux attributs essentiels d'un système de surveillance et aide à la diffusion de l'information auprès des décideurs en vue d'actions en santé publique.


2017 ◽  
Vol 27 (13) ◽  
pp. 778
Author(s):  
P. Sargos ◽  
G. Pignot ◽  
M. Timsit ◽  
J.-B. Beauval ◽  
T. Bodin ◽  
...  

2013 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 180
Author(s):  
Daniel Santa Mina ◽  
Andrew G. Matthew ◽  
John Trachtenberg ◽  
George Tomlinson ◽  
Crissa L. Guglietti ◽  
...  

Background: There are significant post-surgical reductions in healthrelatedquality of life (HRQOL) in prostate cancer (PCa) patientsundergoing radical prostatectomy (RP). Physical activity (PA) interventionshave improved treatment outcomes for PCa patients undergoingradiation and hormone therapy, but PA effects have notpreviously been examined in the RP setting. This study examinedthe relationship between preoperative PA levels and postoperativeHRQOL outcomes in PCa patients treated with RP.Methods: Sixty patients were interviewed regarding lifetime PAand completed preoperative (2 weeks prior to surgery) and postoperative(4 weeks after surgery) HRQOL questionnaires. Aerobicfitness testing was conducted on a subsample of 22 patients.Results: Higher levels of total past-year PA and occupational PAsignificantly correlated with lesser HRQOL declines from presurgeryto 4 weeks post-surgery (Beta = -0.364, p = 0.037 andBeta = -0.243, p = 0.089, respectively) in models adjusted forage, postoperative questionnaire completion date, Gleason scoreand education. Past-year occupational PA was highly positivelycorrelated with past-year total PA (r = 0.785, p < 0.001). Lifetimetotal PA was correlated with estimated VO2 max (r = 0.486,p = 0.026) in the 22 patients who were aerobically tested. Lifetimeand past-year PA volumes were not correlated with waist circumferenceor body mass index.Interpretation: Declines in HRQOL after RP may be reduced inpatients with higher preoperative levels of self-reported PA. Thesefindings require further study with larger samples to confirm results.If confirmed, findings suggest exercise preoperatively may improveHRQOL outcomes after RP.Contexte : Des réductions post-chirurgicales significatives dansla qualité de vie liée à la santé (QdVS) sont notées chez les patientsatteints d’un cancer de la prostate ayant subi une prostatectomieradicale (PR). La pratique d’activités physiques a amélioré lesrésultats du traitement chez les patients suivant une radiothérapieet un traitement hormonal, mais les effets de l’activité physiquen’ont jamais été mesurés en lien avec une PR. La présente étudea examiné le lien entre les niveaux d’activité physique avant l’opérationet les scores de QdVS après l’opération chez des patientsatteints de cancer de la prostate ayant subi une PR.Méthodologie : Soixante patients ont été interviewés concernantleur niveau d’activité physique à vie et ont rempli des questionnairesde QdVS 2 semaines avant et 4 semaines après l’interventionchirurgicale. On a mesuré la capacité aérobique chez unsous-groupe de 22 patients.Résultats : Des niveaux plus élevés d’activité physique totale pendantl’année précédente et d’activité physique au travail étaientsignificativement corrélés à une baisse moins importante du scorede QdVS entre la période précédant l’intervention et la mesureeffectuée 4 semaines après l’intervention (bêta = -0,364, p = 0,037et bêta = -0,243, p = 0,089, respectivement) dans des modèlescorrigés pour tenir compte de l’âge, de la date où le questionnairepostopératoire a été rempli, du score de Gleason et du niveau d’éducation.Le niveau d’activité physique au travail de l’année précédenteétait corrélé de façon nettement positive avec le niveau d’activitéphysique total de l’année précédente (r = 0,85, p < 0,001).L’activité physique totale à vie était corrélée avec la valeur estiméede consommation maximale d’oxygène (r = 0,486, p = 0,026) chezles 22 patients dont la capacité aérobique avait été évaluée. Aucunecorrélation n’a été notée entre le niveau d’activité physique à vieet au cours de l’année précédente d’une part et la circonférencede la taille ou l’indice de masse corporelle d’autre part.Interprétation : Le déclin de la qualité de vie liée à la santé aprèsune PR pourrait être réduit chez les patients dont le niveau d’activitéphysique avant l’opération est plus élevé, selon l’évaluationdes patients. Ces résultats doivent être confirmés à l’aide d’étudesportant sur de plus grandes populations de patients. Uneconfirmation de ces résultats signifierait que la pratique d’activitésphysiques avant l’intervention chirurgicale pourrait améliorerles scores de QdVS après une PR.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document