Examen de la portée sur les associations entre aménagement urbain et santé : les données quantitatives canadiennes
Introduction En dépit de données canadiennes abondantes sur les associations entre amé¬nagement urbain et comportements liés à la santé, nous savons peu de chose sur les associa¬tions entre aménagement urbain et problèmes de santé. Cet examen de la portée est destiné à offrir une synthèse des données tirées d’études quantitatives ayant examiné la relation entre l’environnement bâti et les problèmes de santé chroniques, l’état de santé et la qualité de vie autodéclarés ainsi que les blessures au sein de la population canadienne adulte. Méthodologie Nous avons examiné les professions des 1 231 177 travailleurs de sexe masculin du Système de surveillance des maladies professionnelles entre 1983 et 2015 et nous avons jumelé ces travailleurs au Registre des cas de cancer de l’Ontario afin de détecter et suivre les cas de diagnostics de cancer de la prostate. Nous avons utilisé des modèles de risques proportionnels de Cox pour calculer les rapports de risques (RR) ajus¬tés selon l’âge et des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour estimer le risque de cancer de la prostate par groupe professionnel. Résultats Cinquante-cinq articles ont répondu aux critères d’inclusion, dont 52 publiés après 2008. La plupart des études menées dans une seule province ont porté sur Ontario (n = 22), le Québec (n = 12) ou l’Alberta (n = 7). L’examen a permis de dégager des associations entre les caractéristiques du milieu bâti et 11 résultats généraux en matière de santé, à savoir les blessures (n = 19), le poids (n = 19), les maladies cardiovasculaires (n = 5), la dépression et l’anxiété (n = 5), le diabète (n = 5), la mortalité (n = 4), l’état de santé autoévalué (n = 2), les problèmes de santé chroniques (n = 2), les troubles du métabolisme (n = 2), la qualité de vie (n = 1) et le cancer (n = 1). Nous avons relevé des données probantes cohérentes mon¬trant des associations entre les indicateurs agrégés de l’environnement bâti (p. ex. le potentiel piétonnier) et le diabète et le poids, ainsi qu’entre la connectivité et les caractéristiques des itinéraires (p. ex. itinéraires de transport, pistes, sentiers, trottoirs, tracés de rue, intersections) et les blessures. Nous avons également extrait des données montrant l’impact qu’ont les espaces verts, les parcs et les installations récréatives sur de multiples résultats de santé. Conclusion En contexte canadien, l’environnement bâti est associé à un éventail de problèmes de santé chroniques et de blessures chez les adultes, mais les données probantes dis¬ponibles sont limitées. Il faut mener davantage de recherches sur l’environnement bâti et la santé fondées sur des plans d’étude rigoureux afin de produire des données probantes plus solides sur les relations causales aptes à orienter les politiques et les pratiques.