scholarly journals Les blessures au temps de la COVID-19

Author(s):  
Glenn Keays ◽  
Debbie Freeman ◽  
Isabelle Gagnon

Introduction Des recherches ont mis en évidence une diminution du nombre de visites à l’urgence par des enfants pendant la pandémie de SRAS en 2003. Nous avons fait enquête afin de déterminer s’il en avait été de même pour les visites à l’urgence en raison de blessures pendant la pandémie de COVID-19. Méthodes Nous avons examiné les données du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) afin d’obtenir de l’information sur les visites liées à des blessures au service des urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants, un centre de traumatologie pédiatrique désigné par la province, au cours des 28 dernières années. Nous avons comparé les données correspondant à une période de deux mois pendant le confinement en raison de la COVID-19 (du 16 mars au 15 mai) avec celles de la même période pour les années précédentes (de 1993 à 2019), afin de déterminer si la diminution du nombre de visites à l’urgence en 2020 était sans précédent (c.-à-d. qu’aucune diminution semblable ne s’était jamais produite). Différents facteurs ont été inclus dans cette comparaison, soit les groupes d’âge, la nature des blessures, les mécanismes de blessure et la gravité. Résultats La diminution observée en 2020 était sans précédent pour tous les groupes d’âge examinés selon les données compilées entre 1993 et 2019. Comparativement à la moyenne obtenue pour la période entre 2015 et 2019, la diminution la plus faible s’est produite chez les enfants de 2 à 5 ans (baisse de 35 %) alors que la plus forte a eu lieu chez les enfants âgés de 12 à 17 ans (83 %). Les blessures liées aux collisions de véhicules automobiles et aux sports ont pratiquement disparu pendant le confinement lié à la COVID-19. Fait étonnant, pendant le confinement, plus d’enfants entre 6 et 17 ans se sont présentés à l’urgence avec des blessures moins urgentes que les années précédentes. Conclusion Comme dans le cas du SRAS en 2003, la COVID-19 a eu un effet dissuasif sur les visites aux urgences pédiatriques. Le confinement, en particulier, a eu une incidence profonde sur les visites associées aux blessures. La période de déconfinement fera l’objet d’une surveillance afin de déterminer les répercussions, tant à court qu’à long terme.

Author(s):  
Jaskiran Kaur ◽  
Steven R. McFaull ◽  
Felix Bang

Nous avons examiné les tendances dans les taux de consultation aux services des urgences pour une intoxication liée à l’acétaminophène au Canada. Au total, nous avons relevé 27 123 cas d’intoxication dans les sites sentinelles de la base de données électronique du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (eSCHIRPT) entre avril 2011 et février 2019, dont 13,7 % étaient liés à l’utilisation d’acétaminophène. Nous avons observé une tendance décroissante significative des taux au sein de l’ensemble des intoxications involontaires (hommes : −10,3 %; femmes : −8,0 %). Pour les intoxications intentionnelles, une diminution significative a eu lieu chez les femmes (−5,9 %) uniquement. Les femmes ont toujours eu des taux plus élevés de consultation à un service des urgences pour des intoxications, tant involontaires qu’intentionnelles.


Author(s):  
B. Pratt ◽  
J. Cheesman ◽  
C. Breslin ◽  
M. T. Do

Introduction L’inexpérience, une formation inadéquate et une exposition accrue au danger sont susceptibles de contribuer à un risque plus élevé d’accidents chez les jeunes travailleurs. Cette étude décrit les caractéristiques des accidents de travail impliquant de jeunes Canadiens afin d’identifier les secteurs pour lesquels élaborer des stratégies de prévention en matière d’accidents de travail. Méthodologie Nous avons analysé le dossier des jeunes de 10 à 17 ans qui se sont présentés à un service des urgences (SU) faisant partie du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) entre 1991 et 2012. Nous avons classé les accidents de travail en fonction de groupes d’emploi correspondant à la Classification nationale des professions (codes statistiques 2006) et nous avons effectué des analyses descriptives afin d’établir le profil des accidents en fonction de ces groupes d’emploi. Nous avons calculé des rapports proportionnels de blessures (RPB) en fonction de l’âge et du sexe ainsi que des intervalles de confiance à 95 % pour comparer la nature des blessures survenues en contexte professionnel et en contexte non professionnel, à la fois dans l’ensemble et par groupe d’emploi. Résultats Parmi les 6 046 blessures ayant eu lieu au travail (0,72 % des cas dans ce groupe d’âge), 63,9 % touchaient des garçons. Les jeunes (54,6 % de garçons) œuvrant dans l’industrie des aliments et des boissons ont formé 35,4 % des consultations aux SU en lien avec le travail et 10,2 % des admissions liées au travail, alors que les travailleurs du secteur primaire (76,4 % de garçons) représentaient 4,8 % des consultations aux SU liées au travail et 24,6 % des admissions liées au travail. Les RPB ont été significativement élevés pour les brûlures (9,77, IC à 95 % : 8,94 à 10,67), les blessures par écrasement et les amputations (6,72, IC à 95 % : 5,79 à 7,80), les blessures causées par l’électricité (6,04, IC à 95 % : 3,64 à 10,00), les morsures (5,09, IC à 95 % : 4,47 à 5,79), les plaies ouvertes (2,68, IC à 95 % : 2,59 à 2,78) et les lésions oculaires (2,50, IC à 95 % : 2,20 à 2,83) dans un contexte professionnel par rapport aux cas en contexte non professionnel. Ceci s’explique en bonne partie par l’incidence proportionnelle élevée de certains types de blessures spécifiques à des groupes d’emploi. Conclusion Nos conclusions fournissent des renseignements relatifs à certains groupes professionnels sur des types de blessures courantes susceptibles de favoriser l’adoption d’approches ciblées à l’égard de la réduction de l’incidence des blessures chez les jeunes en milieu de travail.


Author(s):  
A. Gupta ◽  
C. M. Davison ◽  
M. A. McIsaac

Introduction Les enquêtes sur la cueillette de données sur les blessures ciblent souvent « l’événement le plus grave » dans le but de limiter les erreurs de mémoire et de réduire la longueur des questionnaires. Cela risque cependant de masquer des blessures moins graves et d’entraîner un biais dans les estimations des taux d’incidence de certaines sous-catégories de traumatismes. Méthodologie Nous avons utilisé des données tirées de l’Enquête sur les comportements liés à la santé des enfants d’âge scolaire (ECSEAS) et du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) pour comparer les estimations des taux d’incidence des blessures sportives chez les enfants canadiens. Résultats D’après les données de l’ECSEAS, 6,7 % des enfants déclarent avoir subi une blessure sportive ayant nécessité une consultation à un service des urgences. N’ont cependant été recueillies que les données sur la blessure « la plus grave » subie par l’enfant, ce qui fait qu’un enfant ayant subi de multiples blessures justifiant une consultation à un service des urgences est susceptible d’avoir subi des blessures sportives passées sous silence. La sous-estimation de ce taux de 6,7 % pourrait atteindre 4,3 %. D’après les données de surveillance du SCHIRPT correspondantes, le taux d’incidence de ces blessures est de 9,9 %. Nous mettons également en lumière dans notre analyse le biais potentiel de masquage lié aux blessures traitées par d’autres prestataires de soins de santé. Conclusion Poser une question sur « la blessure la plus grave » risque d’induire un biais de masquage considérable du taux d’incidence des blessures sportives, limitant ainsi la capacité des chercheurs à estimer l’ampleur réelle du phénomène. Des périodes de rappel plus longues entraînent inévitablement un phénomène de masquage plus important. La conception des enquêtes à venir devrait tenir compte de ces réalités. Si l’on veut faciliter une prise de décisions éclairées et orienter correctement les futures recherches, il faut que les chercheurs soient conscients de ces limitations.


Author(s):  
Phoebe Cheng ◽  
Atousa Zagaran ◽  
Fahra Rajabali ◽  
Kate Turcotte ◽  
Shelina Babul

Introduction Cette étude décrit les événements et les circonstances à l’origine des admissions de jeunes de 16 ans et moins au service des urgences d’un hôpital pédiatrique canadien pour une intoxication au cannabis. Méthodologie Nous avons extrait de la base de données du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) les cas d’intoxication au cannabis ayant été traités au service des urgences de l’Hôpital pour enfants de la Colombie­Britannique (HECB) entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018. Nous avons examiné le système électronique d’information sur la santé de l’hôpital ainsi que le dossier médical des patients pour obtenir plus de renseignements sur le contexte des cas, notamment les caractéristiques spatiales et temporelles. Résultats Des 911 cas d’intoxication traités à l’HECB, 114 étaient liés à la consommation intentionnelle de cannabis (12,5 %). Moins de 10 concernaient des enfants ayant ingéré du cannabis par inadvertance, avec un âge médian pour ces cas de 3 ans. Toutes les ingestions accidentelles sont survenues à la maison et, dans tous les cas, le cannabis appartenait à un membre de la famille du patient. La vaste majorité des intoxications étaient dues à une consommation intentionnelle soit de cannabis seul (28,9 %) soit de cannabis avec d’autres substances psychoactives (co­ingestion, 71,1 %). L’âge médian des patients était de 15 ans. La plupart des patients ont déclaré avoir consommé le cannabis par inhalation et en groupe. Les intoxications au cannabis seul et au cannabis co­ingéré avec d’autres substances étaient plus fréquentes les jours de semaine que les fins de semaine. Dans la plupart des cas d’intoxication au cannabis, le cannabis avait été consommé dans une résidence privée. La majorité des victimes d’intoxication au cannabis ont obtenu des soins médicaux par elles­mêmes ou ont été aidées par leur famille. Conclusion Les caractéristiques des cas d’intoxication pédiatrique au cannabis portent sur les trois ans précédant la légalisation de la consommation de cannabis à des fins récréatives au Canada, de manière à établir une base de référence pour des comparaisons futures. Nous abordons aussi la question de l’amélioration des initiatives et des politiques de prévention à la lumière de ces résultats.


Author(s):  
Deepa P. Rao ◽  
Steven McFaull ◽  
Wendy Thompson ◽  
Gayatri C. Jayaraman

Introduction Malgré une plus grande sensibilisation aux traumatismes crâniens, nous disposons de peu de renseignements à l’échelle de la population sur les types de soins prodigués en lien avec les traumatismes crâniens au Canada. Méthodologie Nous avons examiné les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (années 2005, 2009 et 2014) portant sur les répondants de 12 ans et plus. Les variables sélectionnées en lien avec la prise en charge des traumatismes crâniens ont été l’accès à des soins dans les 48 heures suivant la blessure, le point de service, l’admission à l’hôpital et les soins de suivi. Résultats Nous avons constaté qu’un grand nombre de Canadiens avaient bénéficié de soins médicaux dans les 48 heures suivant leur blessure, sans changement dans cette proportion au fil du temps. Nous avons aussi observé un déclin significatif de la proportion de Canadiens ayant décidé de se rendre au service des urgences (p = 0,03, tous âges confondus) et une augmentation significative du nombre de jeunes ayant décidé de consulter un médecin (p $lt; 0,01). Conclusion Les traumatismes crâniens sont un problème de santé important et en augmentation au Canada. Ces blessures semblent de plus en plus être traitées par des professionnels de la santé en dehors des hôpitaux, en particulier par des médecins de première ligne.


1965 ◽  
Vol 5 ◽  
pp. 136
Author(s):  
J. Dommanget
Keyword(s):  

Au cours de recherches bibliographiques diverses, nous avons remarqué que bien des observateurs se sont servis et se servent encore de formules par trop approximatives pour calculer – lorsqu’ils le font – les erreurs moyennes affectant leurs mesures.Nous croyons important et opportun de rappeler ici la formule correcte dont nous avons donné une démonstration à une autre occasion (1959).


1965 ◽  
Vol 5 ◽  
pp. 52-54
Author(s):  
A. N. Deutsch
Keyword(s):  

L’observatoire de Poulkovo a publié dans plusieurs mémoires les mouvements propres des 50000 étoiles jusqu’à la 15-me grandeur photographique obtenus par l’astrographe de la Carte du Ciel. Dans la présente étude nous avons utilisé 74 aires de Kapteyn et 25 autres aires ayant au centre les amas stellaires, les nébuleuses planétaires, les Novae etc. Nous avons profité en outre de résultats du catalogue de Radcliffe [9] qui nous a fourni 41 aires de Kapteyn de plus. Donc on peut admettre que nous avons examiné 200 degrés carrés c’est à direde la sphère céleste.


Swiss Surgery ◽  
2002 ◽  
Vol 8 (5) ◽  
pp. 220-223 ◽  
Author(s):  
Halkic ◽  
Abdelmoumene ◽  
Kianmanesh ◽  
Vuilleumier

Introduction: Le syndrome de l'anse borgne désigne classiquement les complications des montages chirurgicaux en cul-de-sac de l'intestin grêle (stase entérale, prolifération microbienne, anémie mégaloblastique par malabsorption de la vitamine B12). Le but de ce travail est d'attirer l'attention sur d'autres étiologies, plus rares. Patients et méthode: Ces 20 dernières années, nous avons opéré 9 malades: 5 après anastomose latéro-latérale iléo-iléale et 4 après iléo-transversostomie termino-latérale (2) ou latéro-latérale (2). Leur résection de l'intestin grêle avait été motivée dans 8 cas par l'infarcissement d'une anse grêle sur une bride post-opératoire (appendicectomie 7 fois, opération gynécologique 1 fois) et dans 1 cas par une tumeur. Les manifestations cliniques du syndrome de l'anse borgne ont été: douleurs abdominales en crampes, vomissements, amaigrissement important, diarrhées, asthénie, anémie, altération de l'état général. Le diagnostic a été très tardif, posé en moyenne 18 ans après la résection intestinale. Résultats: Tous les patients ont été traités par antibiothérapie au long cours, résection de leur anastomose latéro-latérale ou termino-latérale et rétablissement termino-terminale de la continuité digestive. Conclusion: Une anastomose iléo-iléale ou iléo-transverse latéro- ou termino-latérale peut créer un cul-de-sac responsable d'une stase fécale avec pullulation bactérienne. Outre une antibiothérapie, le traitement doit rétablir une continuité intestinale termino-terminale.


Swiss Surgery ◽  
2003 ◽  
Vol 9 (6) ◽  
pp. 315-319 ◽  
Author(s):  
Peloponissios ◽  
Gillet ◽  
Halkic

L'agénésie isolée de la vésicule biliaire (AVB) est une anomalie rare. Vingt-trois pour cents des porteurs de cette malformation présentent des douleurs de l'hypochondre droit accompagnées de nausées et d'intolérance aux graisses dont l'étiologie reste souvent inexpliquée. Que la méthode d'investigation initiale soit un ultrason ou une cholangiographie intraveineuse, le diagnostic retenu à tort est dans la grande majorité des cas celui d'une vésicule exclue ou scléro-atrophique. Il résulte de cette erreur une indication chirurgicale inutile avec un risque accru de lésion des voies biliaires. Le but de ce travail et de déterminer s'il est possible, malgré les pièges de l'imagerie radiologique, d'obtenir un diagnostic préopératoire et de préciser la marche à suivre en cas de découverte pré ou peropératoire d'une AVB. A partir de deux cas isolés que nous présentons dans ce travail, nous avons effectué une revue de la littérature. C'est en fait la méconnaissance de cette pathologie et sa non-évocation dans le diagnostic différentiel qui conduit à une prise en charge chirurgicale inutile et dangereuse. L'absence de structures anatomiques normales et l'impossibilité de réaliser une traction sur l'infundibulum afin de mener la dissection du triangle de Calot représente un risque accru de lésion des voies biliaires. L'évocation de ce diagnostique par le radiologue ou le chirurgien est essentielle lors de l'interprétation de l'imagerie radiologic. En cas de doute on réalisera une cholangiographie-IRM. Une transmission héréditaire de l'AVB a été observée. Les membres d'une même famille doivent être investigués.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


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