La kétamine dans la douleur du cancer : une revue narrative de la littérature sur son efficacité

2019 ◽  
Vol 32 (1) ◽  
pp. 47-53 ◽  
Author(s):  
E. Treillet

La kétamine est utilisée à visée antalgique dans la prise en charge de la douleur chronique depuis de nombreuses années. Dans la spécificité de la douleur cancéreuse, peu d’études soutenant son intérêt existent. Les récentes lettres aux professionnels de santé de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) nous poussent à la prudence quant à l’utilisation de la kétamine à visée antalgique. Cette revue de la littérature identifie le peu de données au sujet de l’intérêt de la kétamine pour la douleur du cancer. Celles-ci sont contradictoires tant pour les prises per os, sous-cutanées ou intraveineuses. De récentes études, d’assez bonne qualité méthodologique, exposent des efficacités similaires à celle du placebo. Des sept études qui ont été identifiées (quatre prospectives en double insu, une randomisée et deux études prospectives ouvertes), trois concluent à une inefficacité de la kétamine, trois à son efficacité et la dernière à une efficacité mitigée. Et pour autant, les revues de la littérature exposant ces articles se positionnent plutôt en faveur de son utilisation. Celle-ci se révèle nécessaire dans certaines situations complexes en fonction de la physiopathologie de la douleur du cancer.

2021 ◽  
Author(s):  
S. Salas ◽  
M. Bruge-Ansel

Introduction : La douleur est un symptôme commun chez 30 à 40 % des patients atteints d’un cancer, tous stades confondus de la maladie ; 15 à 30 % d’entre eux souffrent d’une douleur dite réfractaire aux opioïdes. La littérature de ces dernières années a décrit la kétamine, à dose subanesthésique, comme un intéressant adjuvant aux opioïdes, pour la prise en charge des douleurs cancéreuses réfractaires. L’objectif de cette revue de la littérature est d’évaluer l’état actuel des connaissances sur l’efficacité et la tolérance de la kétamine dans la gestion de la douleur chronique liée au cancer. Méthode : Nous avons analysé 12 articles publiés entre 1999 et 2019, traitant de l’utilisation de la kétamine pour la gestion des douleurs cancéreuses. Résultats : Parmi les articles sélectionnés, quatre remplissaient des critères méthodologiques scientifiquement validés. Trois de ces essais cliniques randomisés, en double insu, contrôlés par placebo, concluaient à une absence d’efficacité de la kétamine. Les populations analysées et les protocoles d’administration de la kétamine étaient très hétérogènes. Les bénéfices suggérés concerneraient principalement l’épargne morphinique, dans une certaine population de patients, apparaissant comme bons répondeurs, mais dont les caractéristiques semblent imprécises. La kétamine paraît plutôt bien tolérée dans la plupart de ces études, avec des effets secondaires légers, réversibles à l’arrêt du traitement. Conclusion : Il subsiste de nombreuses questions sans réponse, quant à l’efficacité de la kétamine dans la gestion de la douleur cancéreuse. Des études supplémentaires doivent être menées dans les prochaines années afin d’y répondre et d’apporter un bénéfice en pratique clinique.


2019 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 87-94
Author(s):  
G. Mick ◽  
D. Gillet ◽  
S. Heritier ◽  
C. Garcia-Porra ◽  
E. Bochet

Du fait de l’augmentation du nombre de prescription de prégabaline dans le domaine de la douleur chronique et de cas relevés de mésusage récréatif ou toxicomaniaque avec ce médicament dans le monde, dans le contexte de la crise sanitaire en cours avec l’usage des opioïdes aux États-Unis, la crainte d’un risque addictif directement lié à l’usage de cette molécule a incité les autorités de divers pays à une surveillance accrue. Les recueils effectués par les centres de pharmacovigilance concernant la prégabaline relevant avant tout les situations considérées comme anormales, la description de l’usage de cette molécule au quotidien par un ensemble de prescripteurs et d’utilisateurs durant une période prolongée reflète mieux les conditions naturelles d’emploi de cette molécule et permet d’identifier les divers types de comportements des professionnels et usagers de santé à son égard. Une analyse rétrospective des dossiers de patients utilisateurs de prégabaline reçus et suivis dans une structure d’évaluation et prise en charge de la douleur pendant six ans a été réalisée, comprenant des données précises concernant les conditions d’usage et les effets du médicament. Les données issues de la littérature internationale et celles issues de l’étude montrent que le risque de mésusage et addictif est faible dans un contexte de prescription antalgique et de suivi médical adéquat, alors qu’il est élevé et directement lié à un mésusage de type récréatif ou toxicomaniaque en association avec les opioïdes ou l’alcool, en particulier dans la population jeune et en dehors du milieu des soins. Des recommandations d’usage de la prégabaline sont proposées aux professionnels afin de rappeler ces facteurs de risque.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S52-S52
Author(s):  
P. Hardy ◽  
A.L. Penchaud ◽  
B. Lavigne ◽  
M. Lardinois

L’internat est une période de stress chronique élevé pour les étudiants en médecine qui doivent relever le défi d’apprendre à travailler en équipe, de devenir des médecins compétents, responsables et empathiques, dans un climat parfois compétitif. Les premières études analysant la prévalence des troubles psychiatriques chez les internes dans les années 1960 retrouvaient une prévalence de la dépression d’environ 30 %. Des travaux récents retrouvent des taux identiques ainsi qu’une augmentation significative de la prévalence du burn-out et des symptômes anxieux au cours de l’internat . Cependant, il semblerait que les internes souffrant de troubles psychiatriques se tournent peu vers les professionnels de santé , alors même que l’aggravation des symptômes retentit sur leur fonctionnement, notamment professionnel. Actuellement, il n’existe pas en France de recommandation claire quant à la prise en charge médicale et universitaire des internes en souffrance psychique, malgré des résultats encourageant d’interventions individuelles ou groupales . L’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie a donc mené une enquête auprès des représentants des internes en psychiatrie de chaque subdivision et des coordonnateurs locaux du diplôme d’études spécialisées (DES) de psychiatrie. Ce travail, présenté pour la première fois, a pour but de décrire les dispositions médicales et universitaires prises pour les internes en souffrance et celles souhaitées. L’objectif final de cette étude est d’élaborer des recommandations nationales et consensuelles aidant à la prise en charge spécifique de ces étudiants. Le professeur Hardy apportera son regard avec sa double expertise de coordonnateur du DES de psychiatrie de Paris-IDF et de psychiatre intéressé par les troubles affectifs et les facteurs de risques psychosociaux. L’approche sociologique de Madame Penchaud viendra enrichir cette session où elle présentera une revue de la littérature en sciences sociales sur les motivations présidant au choix de la filière psychiatrique et proposera une analyse compréhensive de l’expérience et l’apprentissage professionnel des internes en psychiatrie.


2021 ◽  
Vol 60 (2) ◽  
pp. 148-154
Author(s):  
Sophie Dugué ◽  
Barbara Tourniaire

Lorsque la douleur persiste ou se répète, elle impacte tous les domaines de vie de l’enfant ou de l’adolescent, entraînant des retentissements sur les capacités fonctionnelles et relationnelles de l’enfant que ce soit dans la vie familiale ou sociale. Elle s’accompagne souvent de troubles du sommeil, de troubles anxieux, dépressifs ou de manifestations psychopathologiques induites ou associées pouvant renforcer l’expérience douloureuse. Dans ces situations, mais aussi lorsque la douleur résiste aux traitements habituels, cela renforce le cercle vicieux de la douleur chronique. Alors une évaluation globale de la situation, selon le modèle biopsychosocial est indispensable, afin de proposer un projet thérapeutique personnalisé et adapté. Lorsque les impacts de cette douleur qui persiste, se répète ou résiste aux traitements, sont trop importants, l’enfant doit être adressé en consultation dans une Structure Douleur Chronique (SDC) pour bénéficier d’une prise en charge par une équipe multiprofessionnelle et multidisciplinaire qui sera en lien avec les professionnels de santé de proximité (médecin ou pédiatre traitant, psychologue, kinésithérapeute, médecine scolaire...). Après une synthèse des principales caractéristiques disponibles dans la littérature concernant les douleurs chroniques de l’enfant, nous verrons comment s’est développée depuis les années 1990 la prise en charge des douleurs chroniques de l’enfant en France et comment s’organise le parcours de soin à l’heure actuelle.


2021 ◽  
Vol 8 (1) ◽  
pp. 66-71
Author(s):  
Jihane Ifezouane ◽  
◽  
Fadoua Berdi ◽  
Yasmina Tadlaoui ◽  
Soufiane EL Marrakchi ◽  
...  

L’ostéoporose est une maladie fréquente, liée à l’âge. Elle touche préférentiellement les femmes notamment après la ménopause. Près d’une femme ménopausée sur deux sera victime d’une fracture liée à l’ostéoporose, C’est une pathologie qui est largement sous-estimée dans la population générale. L'ostéoporose rend les os poreux et plus fragiles et augmente ainsi le risque de fracture à la moindre chute ou choc. Elle peut évoluer en l’absence de prise en charge adéquate vers des fractures qui peuvent être graves pouvant entraîner une grande perte d’autonomie voire le décès. La prise en charge de cette pathologie comporte 3 axes, des mesures hygiéno-diététiques, une correction d’un déficit vitamino-D-calcique, et des traitements médicamenteux spécifiques de l’ostéoporose. L’objet de notre travail est de compiler à travers une revue de la littérature les connaissances actuelles les plus pertinentes concernant l’ostéoporose, que ce soit en ce qui concerne ses facteurs de risques, que ses conséquences cliniques en termes de morbimortalité, son coût socio-économique. Il est aussi question ici de faire une revue des traitements efficaces, et de sensibiliser sur l’ostéoporose et ses conséquences auprès de la population et des professionnels de santé. Mots clés : Ostéoporose, Fracture, Densitométrie osseuse, Recommandations, Anti-ostéoporotiques


Swiss Surgery ◽  
2003 ◽  
Vol 9 (6) ◽  
pp. 315-319 ◽  
Author(s):  
Peloponissios ◽  
Gillet ◽  
Halkic

L'agénésie isolée de la vésicule biliaire (AVB) est une anomalie rare. Vingt-trois pour cents des porteurs de cette malformation présentent des douleurs de l'hypochondre droit accompagnées de nausées et d'intolérance aux graisses dont l'étiologie reste souvent inexpliquée. Que la méthode d'investigation initiale soit un ultrason ou une cholangiographie intraveineuse, le diagnostic retenu à tort est dans la grande majorité des cas celui d'une vésicule exclue ou scléro-atrophique. Il résulte de cette erreur une indication chirurgicale inutile avec un risque accru de lésion des voies biliaires. Le but de ce travail et de déterminer s'il est possible, malgré les pièges de l'imagerie radiologique, d'obtenir un diagnostic préopératoire et de préciser la marche à suivre en cas de découverte pré ou peropératoire d'une AVB. A partir de deux cas isolés que nous présentons dans ce travail, nous avons effectué une revue de la littérature. C'est en fait la méconnaissance de cette pathologie et sa non-évocation dans le diagnostic différentiel qui conduit à une prise en charge chirurgicale inutile et dangereuse. L'absence de structures anatomiques normales et l'impossibilité de réaliser une traction sur l'infundibulum afin de mener la dissection du triangle de Calot représente un risque accru de lésion des voies biliaires. L'évocation de ce diagnostique par le radiologue ou le chirurgien est essentielle lors de l'interprétation de l'imagerie radiologic. En cas de doute on réalisera une cholangiographie-IRM. Une transmission héréditaire de l'AVB a été observée. Les membres d'une même famille doivent être investigués.


2020 ◽  
Author(s):  
K. Benistan ◽  
S. Dugué

L’hypermobilité articulaire généralisée est fréquente en population pédiatrique et diminue avec l’âge. Les étiologies peuvent être variables. L’hypermobilité favorise des traumatismes orthopédiques répétés, responsables de douleurs intenses, dont la répétition fait le lit du syndrome douloureux chronique. La douleur est un symptôme cardinal du syndrome d’Ehlers-Danlos hypermobile (SEDh). De nouveaux critères internationaux élaborés par un consortium d’experts en 2017 permettent de mieux distinguer les patients ayant un SEDh des patients présentant un désordre du spectre de l’hypermobilité. La prise en charge de ces patients doit être multidisciplinaire et globale, selon le modèle biopsychosocial, associant au médecin traitant une structure de prise en charge de la douleur chronique pédiatrique et un centre de référence ou de compétence des SED non vasculaires. Dans ce sens, un protocole national de diagnostic et de soins a été récemment publié.


2020 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 19-23
Author(s):  
B. Leroy ◽  
C. Demoulin

La douleur chronique touche 20 % des Européens. Une prise en charge interdisciplinaire apparaît nécessaire en raison des facteurs cognitifs et affectivomotivationnels qui deviennent prédominants sur les facteurs sensoridiscriminatifs. Dans les programmes de gestion de la douleur, différentes disciplines interagissent de façon à aider le patient à atteindre un objectif fonctionnel qu’il s’est fixé. Le patient sera encouragé à faire des activités en dehors du centre afin de rendre pérenne son changement de comportement.


2020 ◽  
Vol 36 (3) ◽  
pp. 87-89
Author(s):  
E.M. Boumédiane ◽  
A. Benhima ◽  
I. Abkari ◽  
H. Saidi

Les auteurs rapportent un cas de rupture spontanée bilatérale du tendon d’Achille, chez une patiente âgée de 57 ans suivie pour un lupus érythémateux disséminé depuis deux ans et sous corticothérapie au long cours. Le traitement a été chirurgical selon la technique de Bosworth. Une revue de la littérature montre la rareté de cette entité, ses facteurs prédisposants et la difficulté de sa prise en charge thérapeutique.


Author(s):  
A. Guyot ◽  
J.B. Lequeu ◽  
O. Dransart-Rayé ◽  
O. Chevallier ◽  
M. Nguyen ◽  
...  

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