Approche syndromique multiplexe en réanimation

2019 ◽  
Vol 28 (3) ◽  
pp. 217-231
Author(s):  
B. Visseaux ◽  
L. Armand-Lefèvre

Le développement récent des nouveaux tests de diagnostic rapide par PCR multiplexe à visée syndromique, capables de détecter plusieurs dizaines de pathogènes en quelques heures, a entraîné un changement de paradigme en microbiologie et en pratique clinique. Plusieurs d’entre eux, comme les panels pour détecter les germes en cause dans les bactériémies, les infections respiratoires hautes ou basses et les méningoencéphalites, sont déjà disponibles et peuvent apporter une aide dans le diagnostic des infections chez les patients de réanimation. Bien que ces nouvelles techniques présentent des avantages évidents pour le dénombrement de micro-organismes et parfois pour la détection simultanée de gènes de résistance, pour les délais d’exécution et de rendus de résultats, elles présentent cependant certains défis, comme l’évaluation de leurs performances réelles, leur coût très élevé, le choix des stratégies d’utilisation et l’interprétation clinicobiologique des résultats. Dans cet article, nous avons passé en revue les différents tests qui peuvent ou pourront aider les réanimateurs dans leur pratique quotidienne, relevé leurs limites et leur impact bénéfique potentiel sur le soin des patients.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 93-93
Author(s):  
M. Warnery

L’évaluation des effets de la relaxation envisagée comme psychothérapie à médiation corporelle est une tâche complexe. Il s’agit d’apprécier les interactions et les liens entre corps et psychisme comme les deux pôles d’une seule et même entité. Nous cherchons à estimer un point de départ (le test) et, puisque le thème de notre forum concerne les processus de changement au cours des relaxations psychothérapiques, un point d’évolution (le retest). Nous avons trouvé dans la littérature consacrée au sujet des méthodologies ou des échelles d’évaluation permettant de mesurer des données psychologiques, physiologiques, émotionnelles, comportementales, mentales de la réponse relaxation. L’appréciation se fait majoritairement, sous forme de questionnaire, d’autoquestionnaire ou de monitoring en « bio-feedback ». De plus, en tant que psychomotricienne et thérapeute en relaxation Statico-Dynamique, nous nous sommes particulièrement intéressés à l’évaluation de la proprioception, du schéma corporel, et de la tonicité musculaire en lien avec le facteur émotionnel. Nous avons donc intégré dans notre pratique clinique une évaluation psychomotrice de la relaxation. Nous vous présenterons notre protocole. Puis, nous exposerons les résultats d’évaluations menées auprès de patients suivis en CSAPA (Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Nous discuterons des cas cliniques en réfléchissant à la pertinence de notre outil comme indicateur de changement.


2009 ◽  
Vol 29 (3) ◽  
pp. 108-113
Author(s):  
K.S. Joseph ◽  
J. Mahey

Nous avons comparé les données périnatales consignées dans la base de données sur les hospitalisations de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) à celles de la Nova Scotia Atlee Perinatal Database (NSAPD) afin d’évaluer l’exactitude des renseignements de l’ICIS. Le codage des interventions, comme les césariennes, est exact (sensibilité de 99,8 % et spécificité de 98,7 %). L’hémorragie du post-partum, le déclenchement artificiel du travail et l’hémorragie intraventriculaire grave avaient également des taux de sensibilité et de spécificité de plus de 85 % et de plus de 95 %, respectivement. Le codage de certains diagnostics dont les définitions diffèrent dans lesdeux bases de données était moins exact. Citons le cas du syndrome de détresse respiratoire (SDR) qui avait une sensibilité de 50,9 % et une spécificité de 99,8 %. L’exactitude du codage peut être améliorée en limitant l’analyse aux formes les plus graves de la maladie. Par exemple, on obtient une sensibilité de 100 % et une spécificité de 99,6 % en limitant le SDR au SDR grave dans la NSAPD et en combinant les codes du SDR et de l’intubation afin d’identifier le SDR grave dans la base de données de l’ICIS. Notre étude cautionne l’utilisation des données de l’ICIS pour la surveillance nationale de la morbidité périnatale, à condition que leur interprétation soit facilitée par une compréhension de la pratique clinique et par des analyses de sensibilité visant à assurer la fiabilité des résultats.


2020 ◽  
Vol 36 (1) ◽  
pp. 57-62 ◽  
Author(s):  
Nelson Dusetti ◽  
Juan Iovanna

L’adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC) est une maladie à évolution rapide le plus souvent mortelle. Malgré les énormes progrès dans la compréhension des mécanismes reliés à la pathogenèse du PDAC, l’impact de ces avancées sur la prise en charge des patients se fait encore attendre. L’une des applications les plus prometteuses des organoïdes est qu’ils peuvent servir de plate-forme pour la sélection de drogues mieux adaptées à chaque patient. Les organoïdes pancréatiques peuvent être générés à partir de petites quantités de tissu. Cette approche a ainsi le potentiel d’identifier les vulnérabilités thérapeutiques individuelles en permettant de personnaliser les traitements. Ces analyses nécessitent néanmoins plusieurs semaines avant d’obtenir suffisamment d’organoïdes d’un même individu, de pouvoir réaliser les tests de plusieurs drogues et d’analyser les résultats, ce qui limite l’utilisation de cette méthodologie en pratique clinique courante pour les patients, dont il faut se rappeler que la moitié décède dans les 6 mois qui suivent le diagnostic. Pour surmonter cet obstacle, nous avons évalué la capacité d’identification de patients présentant un profil particulier de sensibilité à un traitement donné, de signatures moléculaires transcriptomiques. Les approches fondées sur ce type de profilage transcriptomique ont l’énorme avantage d’utiliser très peu de matériel biologique. Elles permettent également de réduire sensiblement le temps pour la sélection des drogues qui se révèlent plus efficaces pour un patient défini.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 645-646
Author(s):  
A. Tremey ◽  
T. Charpeaud ◽  
P.-M. Llorca

IntroductionLa prise en charge des épisodes dépressifs caractérisés, se heurte à un taux de réponse à un premier traitement antidépresseur ne dépassant pas 30 à 45 %, et un taux de rémission n’excédant pas 30 % [1]. Devant ce constat, des stratégies thérapeutiques non-pharmacologiques sont légitimement en cours d’étude. C’est le cas par exemple, des chronothérapies, applications d’un modèle chronobiologique de la dépression élaboré dès le début des années 1980 [2].ObjectifNous nous sommes intéressés à ce modèle et avons souhaité, à partir d’un exemple clinique, nous interroger sur la place des techniques thérapeutiques qui en découlent dans l’organisation hiérarchique des traitements de la dépression.MéthodeNous présentons le cas d’un patient souffrant de dépression unipolaire résistante de stade V [3], présentant à l’admission un score de sévérité côté à 35 sur l’échelle de Montgomery et Asberg. Devant certaines caractéristiques cliniques de l’état dépressif suggérant une « susceptibilité chronobiologique », d’une part, et à la vue de données d’efficacité émanant de la littérature, d’autre part, nous avons décidé d’associer au traitement antidépresseur médicamenteux, un traitement par privation partielle de sommeil et luminothérapie matinale.RésultatsAu terme de cette prise en charge, nous avons constaté une rémission des symptômes dépressifs, avec un score MADRS de 6 après 5 semaines de traitement, et un maintien de la rémission clinique à 6 mois.DiscussionL’application et l’efficacité de ces thérapies renvoient à l’hypothèse d’un fondement chronobiologique de la dépression. Leur place dans les recommandations pour la pratique clinique et dans les algorithmes de traitement de la dépression reste limitée. Il n’apparaît pas impossible que le paradigme pharmacologique dominant la psychiatrie puisse en être une des explications [4]. Il s’agit pourtant d’alternatives thérapeutiques simples, dont l’efficacité et la tolérance sont démontrées dans une littérature de plus en plus abondante.


2005 ◽  
Vol 29 (2) ◽  
pp. 175-200
Author(s):  
Adriano Zanello ◽  
Marco Merlo

Résumé Une des approches actuelles de la réhabilitation offerte aux patients avec un trouble schizophrénique privilégie la combinaison de stratégies cognitives et psychosociales. Paradigme de ce courant, le programme IPT (Integrated Psychological Treatment) a fait l’objet de plusieurs recherches contrôlées et son efficacité ne semble plus devoir être prouvée. Néanmoins, son utilisation et son efficacité dans la pratique clinique courante sont encore des questions ouvertes et peu explorées. Cet article s’intéresse à ces questions et prend comme assises notre expérience avec l’IPT dans un contexte ambulatoire de psychiatrie adulte. Les résultats montrent que seule une minorité de patients participe à l’IPT dans son intégralité. De plus, les patients qui récusent ou ceux qui agréent le projet de participer aux activités de réhabilitation ont un profil analogue sur les plans démographique, clinique, symptomatique et cognitif. Par ailleurs, nous avons constaté que ces deux groupes de patients présentent une évolution similaire deux ans après l’évaluation initiale au niveau du taux de réadmission, du nombre d’hospitalisations, de la durée des séjours et du nombre de suicides. Ce constat suggère que dans un milieu psychiatrique riche, l’apport spécifique des diverses stratégies de l’IPT se perd vraisemblablement dans la synergie avec d’autres types d’interventions. En outre, il soulève la question de définir un plan de réhabilitation plus individualisé et conforme aux projets propres à chaque patient.


Author(s):  
Lynn McDonald ◽  
Christine Sheppard ◽  
Sander L. Hitzig ◽  
Tal Spalter ◽  
Avantika Mathur ◽  
...  

RÉSUMÉL'abus de résidents par d'autres résidents parmi de foyers de soins de longue durée (SLD) implique l'agressivité et la violence et peut avoir des conséquences graves pour tous les deux, agresseurs et victimes. Jusqu'à présent, il n'y a eu aucune tentative d'évaluer systématiquement la portée de ce problème au Canada. Pour combler cette lacune, nous avons entrepris une étude de délimitation de l'étendue pour améliorer la compréhension de l'abus chez les résidents des foyers de SLD. Nous présentons aussi un ensemble redigé de données canadiennes sur l'abus chez les résidents. On a cherché neuf bases de données bibliographiques électroniques; un total de 784 résumés a été trouvés, mais seulement 32 ont satisfait les critères d'inclusion. La majorité des documents (75 pour cent) étaient des études de cas rétro-perspectives, des études qualitatives et critiques/commentaires. Parmi eux, seuls 14 se consacrent exclusivement à l'abus parmi les résidents. L'ensemble redigé de données canadiennes suggère que l'abus des résidents par d'autres résidents représente environ un tiers des cas d'abus signalés. Afin de faire connaître cette phénomène et d'aider à diminuer son incidence, des recommandations pour la recherche future, la pratique clinique et la politique sont fournis.


2021 ◽  
pp. 070674372199082
Author(s):  
A Fernandez ◽  
M Pasquet-Levy ◽  
G Laure ◽  
S Thümmler ◽  
F Askenazy

Introduction: La schizophrénie très précoce (STP) est une forme rare (1/40000), grave et neurodéveloppementale de schizophrénie débutant avant 13 ans. Les comorbidités et atteintes associées spécifiques des STP étant peu étudiées, l’objectif de notre étude a été de les évaluer sur le plan psychiatrique, neurodéveloppemental et somatique. Méthode: Il s’agit d’une étude ancillaire du protocole GenAuDiss. Un entretien psychiatrique standardisé (K-SADS-PL DSM5) et un bilan neuropsychologique (WISC-V/WAIS-IV) ont été effectués chez les patients atteints de STP ainsi qu’une anamnèse concernant la grossesse, la périnatalité, le développement, la biographie et les antécédents médicaux et psychiatriques, personnels et familiaux. Résultats: 20 sujets ont été inclus. L’âge moyen de début du trouble était de 8,90 ans (+/−2,30). Les comorbidités psychiatriques (DSM5) étaient le Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (15/20 patients), les troubles anxieux (14/20) et le Trouble du Spectre de l’Autisme (13/20). Le QI moyen était de 70,26 (+/−18,09). Un retard de langage et une rupture de parcours scolaire étaient notés chez 18/20 patients. Enfin, l’affection somatique principale associée était l’asthme (15/20 patients). Discussion: Nous avons mis en évidence chez nos patients atteints de STP une fréquence élevée de comorbidités dont au moins un trouble psychiatrique systématique. Or, bien que la schizophrénie infantile soit une pathologie de pronostic sévère impactant le patient, sa famille et la société, sa prise en charge demeure essentiellement symptomatique. En pratique clinique, il apparaît nécessaire de rechercher systématiquement ces comorbidités et de les prendre en charge pour améliorer la qualité globale des soins.


2012 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 102-113
Author(s):  
H. Coo ◽  
H. Ouellette-Kuntz ◽  
M. Lam ◽  
C.T. Yu ◽  
D. Dewey ◽  
...  

Introduction La détection précoce des troubles du spectre autistique (TSA) est importante, étant donné qu’une exposition rapide à des programmes d’intervention comportementale peut améliorer les résultats pour l’enfant. De plus, elle permet aux familles d’accéder rapidement à d’autres traitements et services de soutien. Méthodologie À l’aide d’une modélisation linéaire généralisée, nous avons examiné l’association entre les caractéristiques de l’enfant et de la famille et l’âge auquel 2 180 enfants ont reçu un diagnostic de TSA entre 1997 et 2005 dans six régions du Canada. Résultats Un diagnostic de trouble envahissant du développement non spécifié (TED-NS) ou de syndrome d’Asperger, le fait d’habiter en milieu rural, un diagnostic posé récemment et le fait d’être né à l’étranger étaient associés à un âge avancé au moment du diagnostic. Les enfants appartenant à une minorité visible ou ayant une sœur ou un frère atteint de TSA étaient plus nombreux à recevoir un diagnostic précoce. Toutefois, considérés dans leur ensemble, ces facteurs ne suffisent pas à expliquer la variation de l’âge au moment du diagnostic. Conclusion S’il est encourageant de constater que l’identité ethnoculturelle, le revenu du quartier, le fait d’habiter en milieu urbain ou rural et le sexe de l’enfant ne constituaient pas des facteurs majeurs contribuant aux disparités liées à l’âge auquel les enfants reçoivent un diagnostic de TSA, il y a tout de même lieu de poursuivre les recherches afin de déterminer les facteurs qui expliquent vraiment les différences observées. Les variations régionales des effets de plusieurs facteurs laissent croire que l’agrégation des données ne constitue peut-être pas une stratégie optimale si les conclusions visent à orienter les politiques et la pratique clinique à l’échelle locale.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 88-88
Author(s):  
F. Stehlin
Keyword(s):  

L’objet du travail est de montrer l’intérêt d’une application à la psychiatrie du concept de normativité, développé initialement dans le cadre général de la médecine par G. Canguilhem. Méthodologiquement, c’est une recherche de philosophie appliquée. La médecine recourt à diverses disciplines pour produire des déterminations à sa pratique, – d’où la terminologie plurielle et équivoque de « sciences médicales ». Il n’est donc pas illégitime, à certaines conditions, de produire une recherche philosophique sur la médecine. À partir d’une lecture de Canguilhem, nous avons tâché d’expliciter le concept de normativité en ce qui concerne la maladie dans sa dimension organique. Ce concept détermine la nature de la différence axiologique entre le normal et le pathologique. En introduisant les notions de valeur et de finalité, il se montre fécond à orienter la pratique clinique médicale, par-delà les objectivations scientifiques et technologiques. Nous avons proposé d’appliquer ce concept à la notion de maladie mentale. Les résultats de cette application montrent que la maladie mentale relève d’une même logique que celle de la maladie organique, ce qui permet de garantir la place de la psychiatrie dans le champ de la médecine. Néanmoins, cette logique n’opère pas dans le même contexte. À partir d’une même normativité, organisme et psychisme apparaîssent comme les deux modes d’individualisation de l’être humain : d’abord dans l’environnement naturel (champ de lois) par le caractère générique d’espèce, ensuite, dans un monde social et culturel (champ de normes) par le caractère particulier de la personnalité. De cette double détermination impliquant les rapports, répulsifs ou propulsifs, de l’individu normatif au milieu, il découle une définition plurivoque mais synthétique de la maladie et de la santé. La spécificité de la psychiatrie peut être alors précisée. Dans cette perspective, se dégage un programme de philosophie appliquée à la psychiatrie, à la médecine et à leurs rapports.


2018 ◽  
Vol 12 (4) ◽  
pp. 253-262
Author(s):  
P. Bellet ◽  
P. Cannone

Ce travail est une mise à l’épreuve de l’hypnose dans un contexte hospitalier auprès de sujets atteints de cancer. À partir de l’analyse de quatre rencontres, nous avons souhaité mettre en exergue des problématiques fréquemment travaillées en oncologie et proposer une démarche à visée heuristique. Ainsi, nous avons utilisé des méthodologies hypnotiques, d’inductions et des scripts, selon les indications issues de la clinique. Par la rencontre avec David, nous avons expérimenté l’hypnose dans le champ de la douleur. Avec Nathalie, nous avons focalisé la pratique sur des symptômes psychosomatiques comme la nausée et le suivi psychologique avec Loan a intégré le travail de l’hypnose sur l’angoisse en soins palliatifs. La douleur, les nausées psychogènes ou l’angoisse représentaient des points de butée de notre pratique clinique qui ont été dépassés par l’utilisation de l’hypnose comme un outil thérapeutique à disposition. Mme T., avec sa pratique de l’autohypnose, illustre une cicatrisation grâce aux représentations hypnotiques de son corps. Nous avons également discuté des indications, des scripts utilisés et de l’évaluation des effets observés.


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