scholarly journals Trouble d’anxiété généralisée : savoir le reconnaître et comprendre son impact sur le fonctionnement cognitif

2010 ◽  
Vol 35 (1) ◽  
pp. 221-245
Author(s):  
Josée Blondeau ◽  
Alexandre Bouvette

Depuis l’apparition du trouble d’anxiété généralisée (TAG) dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) en 1980, la définition et la compréhension de ce trouble ont grandement évolué. Le présent article fait un survol des aspects centraux des écrits sur le TAG en passant par l’historique, la prévalence, les caractéristiques socio-économiques, la comorbidité, le diagnostic différentiel et l’évolution de ce trouble, tout en considérant les questions litigieuses concernant sa classification. L’article présente aussi un compte rendu des études récentes sur le profil cognitif des patients présentant les critères diagnostiques de ce trouble tiré de la psychologie expérimentale cognitive et de la neuropsychologie. Les conséquences sur le fonctionnement cognitif de ces patients sont discutées dans la deuxième section de l’article, de même que les précautions relatives à ce fonctionnement que doivent prendre les cliniciens lors de l’intervention.

2007 ◽  
Vol 23 (1) ◽  
pp. 130-148 ◽  
Author(s):  
Nathalie Poirier ◽  
Jacques Forget

RÉSUMÉ La plus récente version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'American Psychiatrie Association (DSM-IV; APA, 1994) distingue à l'intérieur des troubles envahissants du développement, cinq sous-groupes : a) le trouble autistique ; b) le syndrome de Rett ; c) le trouble désintégratif de l'enfance ; d) le syndrome d'Asperger et e) le trouble envahissant du développement non spécifié. Le diagnostic des différents sous-groupes demeure toutefois difficile à établir, particulièrement pour le trouble autistique et le syndrome d'Asperger car peu de caractéristiques distinguent ces deux syndromes. Le présent article expose les critères diagnostiques de l'autisme puis ceux du syndrome d'Asperger afin d'illustrer les similitudes et les différences entre les deux syndromes.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 36-36
Author(s):  
J.-D. Guelfi

Les troubles de la personnalité figurent dans deux sections distinctes de la classification. Dans la section II, on retrouve la définition générale des 10 troubles de la personnalité selon le DSM-IV TR, avec les critères diagnostiques inchangés et, pour chaque trouble, des considérations actualisées sur : les caractéristiques cliniques principales, les caractéristiques associées, les chiffres de prévalence, l’évolution, les facteurs de risque connus, les considérations culturelles et selon le genre, le diagnostic différentiel enfin. Dans la section III, un chapitre consacré à un modèle alternatif pour les troubles de la personnalité inclut de nouveaux critères diagnostiques généraux. Les principaux changements concernent les critères obligatoires A et B. Le critère A concerne le fonctionnement de la personnalité. Le critère B concerne les traits de personnalité pathologique dans cinq dimensions : l’affectivité négative, le détachement, l’antagonisme, la désinhibition et le psychoticisme. Au sein de ces dimensions, figurent 25 facettes cliniques distinctes. Sont ensuite envisagés six troubles spécifiques de la personnalité, définis par des altérations typiques du fonctionnement psychique (critère A) et par des traits de personnalité pathologique (critère B). De nouveaux critères sont proposés pour les personnalités antisociales, évitantes, borderline, narcissiques, obsessionnelles compulsives et schizotypiques. Pour les sujets répondant aux critères généraux mais pas à ceux des troubles spécifiques, le diagnostic de trouble de personnalité spécifié par les traits est retenu pour autant que le critère B soit rempli. Le chapitre suivant est consacré aux différents traits de personnalité. Il est inspiré principalement par le modèle des cinq facteurs. Le questionnaire recommandé pour évaluer les cinq dimensions et les 25 facettes cliniques est le PID-5 de R Krueger (en accès libre pour l’instant sur Internet). Suivent des considérations sur l’utilité clinique de l’évaluation du fonctionnement en 5 niveaux et une définition précise des 25 facettes. La section III a repris les principales recommandations du groupe de travail publiées (et largement critiquées !). Celles-ci seront commentées.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S76-S76 ◽  
Author(s):  
C. Hingray ◽  
A. Biraben

Les comorbidités psychiatriques des épilepsies sont nombreuses et fréquentes. Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique (contre une personne sur cinq en population générale). Les études retrouvent des prévalences augmentées chez les patients épileptiques, en particulier pour les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Les troubles psychiatriques précèdent, accompagnent ou compliquent les différentes formes d’épilepsie. On sait, de plus, aujourd’hui que l’existence d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble psychotique chez un sujet non épileptique augmente significativement le risque ultérieur de développer une épilepsie. Ces comorbidités ont un impact considérable, non seulement en termes de souffrance psychique et de qualité de vie, mais également sur le contrôle des crises épileptiques et sur l’efficacité et la tolérance des traitements antiépileptiques. De toute évidence, le lien qui unit épilepsie et troubles mentaux n’est pas celui d’une causalité unidirectionnelle où les troubles mentaux se réduiraient aux conséquences de l’épilepsie sur la santé mentale. En réalité, il s’agit moins d’une causalité que d’une association ; la relation entre pathologies épileptiques et psychiatriques est bidirectionnelle, voire triangulaire – certains facteurs physiopathologiques exposant les sujets à la fois à la survenue de troubles épileptiques et psychiatriques. L’usage des critères diagnostiques issus du DSM s’avère souvent problématique dans le cas des comorbidités psychiatriques de l’épilepsie. En effet, bon nombre de patients épileptiques présentent des symptômes psychiatriques sévères et invalidants mais atypiques, spécifiques qui ne réunissent pas l’ensemble des critères nécessaires au diagnostic d’un trouble particulier. Une attention particulière doit être notamment portée aux rapports temporels entre les crises d’épilepsie et l’apparition des symptômes psychiatriques. On distingue ainsi les troubles psychiatriques péri-ictaux (pré-ictaux, ictaux, postictaux) des troubles psychiatriques interictaux. Nous détaillerons, en outre, le syndrome dysphorique interictal, la psychose postictale et les crises non épileptiques psychogènes.


2017 ◽  
Vol 46 (1) ◽  
pp. 73-97
Author(s):  
Mélanie Bolduc ◽  
Nathalie Poirier

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble complexe caractérisé par des difficultés sociales et communicationnelles et par des comportements ou intérêts restreints ou répétitifs (American Psychiatric Association [APA], 2013). Le profil clinique des enfants touchés par le TSA varie tout au long de leur développement en fonction de la présentation des symptômes, de même que par la manifestation de troubles associés, complexifiant ainsi la démarche d’évaluation diagnostique. Pour émettre un diagnostic en santé mentale, les spécialistes s’appuient majoritairement sur le Manuel Statistique et Diagnostique des Troubles Mentaux, dont la plus récente version comporte d’importants changements quant à la définition et nomenclature du TSA ([DSM-5]; APA, 2013). En dépit du DSM-5, plusieurs outils d’évaluation s’offrent aux cliniciens pour appuyer leur démarche évaluative et améliorer la précision de leur diagnostic clinique. Parmi la grande variété disponible, il peut s’avérer difficile de choisir des outils d’évaluation adaptés à la situation du jeune évalué (p.ex., âge, intensité des symptômes, langue parlée, etc.), possédant des qualités psychométriques satisfaisantes et s’arrimant avec les critères diagnostiques de la dernière version du DSM. L’objectif de cet article est de présenter la démarche d’évaluation du TSA, ainsi que de décrire et d’analyser les outils d’évaluation du TSA recommandés par les meilleures pratiques et couramment employés par les cliniciens exerçant auprès d’une population à risque de présenter ce trouble. Spécifiquement, il vise à faire une revue critique s’articulant autour des caractéristiques (objectif poursuivi, population ciblée, validations et langues offertes), des propriétés psychométriques et de la pertinence de ces outils d’évaluation en regard aux critères du TSA conformément au DSM-5. Enfin, la démarche, les outils d’évaluation à privilégier et certaines considérations cliniques sont proposés en conclusion.


1982 ◽  
Vol 6 (3) ◽  
pp. 219-240 ◽  
Author(s):  
Andrew H. Apter

SOMMAIRE La planification linguistique nationale dans les sociétés mixtes: À la recherche d'un système Le présent article propose le modèle du pluralisme élaboré par M. G. Smith comme système général d'analyse des problèmes de la planification linguistique nationale. Les avantages qu'offre ce modèle vis-à-vis les autres modèles dont nous faisons le compte-rendu analytique consistent dans sa spécification, premièrement, des bases nonlinguis-tiques de l'incorporation, telles que la race, la religion, l'ethnicité, ou le parti politique, facteurs que les divisions linguistiques peuvent, soit renforcer, soit couper en travers. Deuxièmement, le modèle Smith considère l'espèce d'Etat, soit unitaire, soit consocia-tionnel (colonné), qui répond au niveau politique aux problèmes de conflit linguistique. Ceux qui n'ont pas spécifié les bases institutionnelles des problèmes de planification linguistique ont maintenu une idée simpliste de l'intégration nationale ainsi que l'idée fausse, répandue parmi les sociolinguistes, qu'une langue nationale commune à ses usagers génère, de façon ou d'autre, une identité nationale commune. RESUMO La nacia lingvoplanado en plurecaj socioj: La serĉado je kadro La nuna artikolo proponas la plurecan modelon de M. G. Smith kiel ĝeneralan kadron de analizo de problemoj de la nacia lingvo-planado. La avantaĝoj de tiu modelo kompare al aliaj modeloj, kritike prikonsideritaj, estas, ke ĝi indikas, unue, la nelingvajn bazojn de la enkorpigo, ekz. la rason, la religion, la etnecon, aǔ la politikan partion. La lingvaj dividoj povas aǔ plifortikigi, au transtranci, tiujn lingvajn divi-dojn. Due, ĝi atentas la tipon de stato, ĉu unueca, ĉu kunsocia (enkolumnigita), kiu re-spondas je la politikfara nivelo al la problemoj de la lingva konflikto. Tiuj, kiuj ne klarigis tiujn instituciajn bazojn de la lingvo-planaj problemoj, retenis simplisman ideon pri la nacia integrigo samkiel la tre disvastiĝintan misideon ce la socilingvistoj, ke komuna nacia lingvo iel kreas komunan nacian identon.


2010 ◽  
Vol 39 (1-2) ◽  
pp. 69-96
Author(s):  
Anne Charron

Résumé Deux études de cas sont relatées dans le présent article afin d’explorer le parcours de la trajectoire expérientielle de la maladie et la période de rétablissement de deux femmes atteintes de dépression, de même que leurs besoins d’apprentissage et les dimensions les plus altérées de leur qualité de vie. Une des femmes est hospitalisée à une unité de psychiatrie et l’autre suit une thérapie de groupe dans un Centre de Jour psychiatrique. Ces études de cas sont décrites et comparées à partir de trois unités d’analyse, soit : 1) le fait de vivre au quotidien avec un trouble dépressif; 2) le besoin d’apprendre en ce qui a trait à leur maladie et 3) la qualité de leur vie. Quatorze thèmes ont émergé de l’analyse interprétative du compte rendu in extenso et une synthèse intégrative de ces thématiques est exposée. L’apparition de la dépression chez les deux sujets gravite particulièrement autour de l’emploi et des difficultés financières.


2017 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 87-112
Author(s):  
Kathleen Finn

Les étudiants universitaires consultent de plus en plus les ressources d’aide psychologique de leur université pour divers troubles mentaux qui pourrait bien avoir le perfectionnisme comme facteur commun. Il est donc important d’y apporter une attention particulière. Plusieurs études ont été réalisées sur le perfectionnisme des étudiants universitaires sans offrir une vision globale du phénomène. Le présent article vise à présenter un modèle théorique hypothétique pour combler cette lacune et mieux comprendre l’expérience subjective des étudiants perfectionnistes afin d’en préciser les cibles d’intervention.


2007 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 35-64 ◽  
Author(s):  
Hélène L. Provencher

Résumé L'expérience du rétablissement est de plus en plus reconnue comme un phénomène important dans la promotion d'un état de bien-être chez les personnes avec des troubles mentaux. Le présent article propose une tentative de conceptualisation de l'expérience du rétablissement. Dans un premier temps, une définition du rétablissement est proposée. Les connaissances actuelles sur le rétablissement sont ensuite présentées à partir d'une recension des écrits portant sur quatre dimensions, soit la re-définition et l'expansion du soi, la relation à l'espace temporel, le pouvoir d'agir et la relation aux autres. Finalement, des orientations de recherche sont suggérées dans plusieurs domaines.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 579-579
Author(s):  
L. Samalin

Le ralentissement psychomoteur dans la schizophrénie comprend un ensemble de symptômes dont les premières descriptions ont été rapportées par Bleuler et Kraepelin dans les années 1900. Néanmoins, peu d’études visant à comprendre la nature et le rôle du ralentissement psychomoteur ont été réalisées dans cette maladie.Si le ralentissement psychomoteur fait partie des critères diagnostiques du trouble dépressif caractérisé, il n’est pas actuellement considéré comme un élément central au diagnostic de schizophrénie. La catatonie est longtemps restée comme un sous-type de schizophrénie mais l’évolution du DSM dans sa 5e version la considère comme une spécification pouvant être associée à d’autres troubles mentaux (trouble dépressif caractérisé, trouble bipolaire, trouble psychotique bref…). Pourtant le ralentissement psychomoteur est observé dès le début de la maladie et a un impact sur les capacités cognitives et le fonctionnement des patients schizophrènes. Le ralentissement de la performance sur les différentes mesures psychomotrices est associé, indépendamment du traitement, à la présence de symptômes négatifs et, dans une moindre mesure, à la présence de symptômes positifs et dépressifs [1].Les études comparant les patients souffrant d’un trouble dépressif caractérisé avec des patients schizophrènes ont retrouvé un ralentissement global chez les patients déprimés alors qu’il était plus marqué au niveau cognitif pour les patients schizophrènes [2].D’autres paramètres extrinsèques peuvent cependant influencer les symptômes psychomoteurs comme l’âge des patients ou les traitements antipsychotiques de première génération. La spécificité et l’impact pronostique du ralentissement psychomoteur chez les patients souffrant de schizophrénie nécessitent pour certains auteurs [3] de considérer les perturbations psychomotrices comme un critère diagnostique de schizophrénie.


2008 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 215-220
Author(s):  
Yolande Thibodeau

Résumé Dans le cadre du Colloque sur la privatisation dans le réseau de la santé et des services sociaux, auquel il est fait référence dans les trois textes précédents, la journée du vendredi 12 février était consacrée au travail en atelier. Parmi les cinq thèmes d'atelier, il y en avait un qui portait sur « Les ressources communautaires et la désinstitutionnalisation en santé mentale ». Grâce à la participation aux discussions de cet atelier autant de personnes issues d'organismes communautaires en santé mentale que de syndiqués travaillant dans des institutions psychiatriques, un dialogue délicat s'est développé entre ces deux sortes d'« acteurs » concernant le pour et le contre de la désinstitutionnalisation en santé mentale. L'auteure nous fait part dans le présent article de son compte rendu de ces discussions.


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