scholarly journals Les critères diagnostiques de l’autisme et du syndrome d’Asperger : similitudes et différences

2007 ◽  
Vol 23 (1) ◽  
pp. 130-148 ◽  
Author(s):  
Nathalie Poirier ◽  
Jacques Forget

RÉSUMÉ La plus récente version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'American Psychiatrie Association (DSM-IV; APA, 1994) distingue à l'intérieur des troubles envahissants du développement, cinq sous-groupes : a) le trouble autistique ; b) le syndrome de Rett ; c) le trouble désintégratif de l'enfance ; d) le syndrome d'Asperger et e) le trouble envahissant du développement non spécifié. Le diagnostic des différents sous-groupes demeure toutefois difficile à établir, particulièrement pour le trouble autistique et le syndrome d'Asperger car peu de caractéristiques distinguent ces deux syndromes. Le présent article expose les critères diagnostiques de l'autisme puis ceux du syndrome d'Asperger afin d'illustrer les similitudes et les différences entre les deux syndromes.

2010 ◽  
Vol 35 (1) ◽  
pp. 221-245
Author(s):  
Josée Blondeau ◽  
Alexandre Bouvette

Depuis l’apparition du trouble d’anxiété généralisée (TAG) dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) en 1980, la définition et la compréhension de ce trouble ont grandement évolué. Le présent article fait un survol des aspects centraux des écrits sur le TAG en passant par l’historique, la prévalence, les caractéristiques socio-économiques, la comorbidité, le diagnostic différentiel et l’évolution de ce trouble, tout en considérant les questions litigieuses concernant sa classification. L’article présente aussi un compte rendu des études récentes sur le profil cognitif des patients présentant les critères diagnostiques de ce trouble tiré de la psychologie expérimentale cognitive et de la neuropsychologie. Les conséquences sur le fonctionnement cognitif de ces patients sont discutées dans la deuxième section de l’article, de même que les précautions relatives à ce fonctionnement que doivent prendre les cliniciens lors de l’intervention.


1995 ◽  
Vol 23 (1) ◽  
pp. 3-14 ◽  
Author(s):  
John A. Ingram

Model building in Christian psychology has gradually become increasingly outdated and unsophisticated over the past decade, particularly in light of postmodern challenges to the limitations of received modern scientific perspectives and social practices. The present article draws from Rychlak's (1993) “complementarity” model, Sperry's (1993) “bidirectional determinism” concept, and Engel's (1977) biopsychosocial formulation to develop a multiperspectival, holistic framework drawing on the strengths of both modern and postmodern approaches. The proposed model includes inferences from both top down and bottom up formulations, as well as potential for interactions between or among any of the various “groundings” for psychological theories. Such a model seems more faithful to both biblical and scientific perspectives, and thus may provide a more accurate and comprehensive view of persons to facilitate more effective research and treatment. A clinical example is provided with DSM-IV descriptive and criterion referents.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 36-36
Author(s):  
J.-D. Guelfi

Les troubles de la personnalité figurent dans deux sections distinctes de la classification. Dans la section II, on retrouve la définition générale des 10 troubles de la personnalité selon le DSM-IV TR, avec les critères diagnostiques inchangés et, pour chaque trouble, des considérations actualisées sur : les caractéristiques cliniques principales, les caractéristiques associées, les chiffres de prévalence, l’évolution, les facteurs de risque connus, les considérations culturelles et selon le genre, le diagnostic différentiel enfin. Dans la section III, un chapitre consacré à un modèle alternatif pour les troubles de la personnalité inclut de nouveaux critères diagnostiques généraux. Les principaux changements concernent les critères obligatoires A et B. Le critère A concerne le fonctionnement de la personnalité. Le critère B concerne les traits de personnalité pathologique dans cinq dimensions : l’affectivité négative, le détachement, l’antagonisme, la désinhibition et le psychoticisme. Au sein de ces dimensions, figurent 25 facettes cliniques distinctes. Sont ensuite envisagés six troubles spécifiques de la personnalité, définis par des altérations typiques du fonctionnement psychique (critère A) et par des traits de personnalité pathologique (critère B). De nouveaux critères sont proposés pour les personnalités antisociales, évitantes, borderline, narcissiques, obsessionnelles compulsives et schizotypiques. Pour les sujets répondant aux critères généraux mais pas à ceux des troubles spécifiques, le diagnostic de trouble de personnalité spécifié par les traits est retenu pour autant que le critère B soit rempli. Le chapitre suivant est consacré aux différents traits de personnalité. Il est inspiré principalement par le modèle des cinq facteurs. Le questionnaire recommandé pour évaluer les cinq dimensions et les 25 facettes cliniques est le PID-5 de R Krueger (en accès libre pour l’instant sur Internet). Suivent des considérations sur l’utilité clinique de l’évaluation du fonctionnement en 5 niveaux et une définition précise des 25 facettes. La section III a repris les principales recommandations du groupe de travail publiées (et largement critiquées !). Celles-ci seront commentées.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S76-S76 ◽  
Author(s):  
C. Hingray ◽  
A. Biraben

Les comorbidités psychiatriques des épilepsies sont nombreuses et fréquentes. Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique (contre une personne sur cinq en population générale). Les études retrouvent des prévalences augmentées chez les patients épileptiques, en particulier pour les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Les troubles psychiatriques précèdent, accompagnent ou compliquent les différentes formes d’épilepsie. On sait, de plus, aujourd’hui que l’existence d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble psychotique chez un sujet non épileptique augmente significativement le risque ultérieur de développer une épilepsie. Ces comorbidités ont un impact considérable, non seulement en termes de souffrance psychique et de qualité de vie, mais également sur le contrôle des crises épileptiques et sur l’efficacité et la tolérance des traitements antiépileptiques. De toute évidence, le lien qui unit épilepsie et troubles mentaux n’est pas celui d’une causalité unidirectionnelle où les troubles mentaux se réduiraient aux conséquences de l’épilepsie sur la santé mentale. En réalité, il s’agit moins d’une causalité que d’une association ; la relation entre pathologies épileptiques et psychiatriques est bidirectionnelle, voire triangulaire – certains facteurs physiopathologiques exposant les sujets à la fois à la survenue de troubles épileptiques et psychiatriques. L’usage des critères diagnostiques issus du DSM s’avère souvent problématique dans le cas des comorbidités psychiatriques de l’épilepsie. En effet, bon nombre de patients épileptiques présentent des symptômes psychiatriques sévères et invalidants mais atypiques, spécifiques qui ne réunissent pas l’ensemble des critères nécessaires au diagnostic d’un trouble particulier. Une attention particulière doit être notamment portée aux rapports temporels entre les crises d’épilepsie et l’apparition des symptômes psychiatriques. On distingue ainsi les troubles psychiatriques péri-ictaux (pré-ictaux, ictaux, postictaux) des troubles psychiatriques interictaux. Nous détaillerons, en outre, le syndrome dysphorique interictal, la psychose postictale et les crises non épileptiques psychogènes.


2004 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 33-51 ◽  
Author(s):  
Kieron P. O’Connor ◽  
Sébastien Grenier

Résumé Cet article passe en revue les quatre conceptions du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) : la première conception présuppose que le TOC est un trouble du mouvement, la deuxième soutient que cette maladie fait partie du spectre TOC incluant, à la fois, les troubles impulsifs et compulsifs, la troisième fait référence à la classification actuelle (DSM-IV-TR) qui répartit le TOC dans la famille des troubles anxieux et la dernière conception suggère qu’il est, en fait, un trouble du raisonnement qui pourrait s’inscrire sur un continuum avec, par exemple, le trouble délirant. Même s’il existe des arguments en faveur des quatre conceptions, le TOC semble se différencier des troubles du mouvement, des troubles impulsifs et des troubles anxieux. En effet, il serait plus juste et raisonnable de concevoir le TOC comme un trouble du raisonnement qui provoque de l’anxiété associée aux croyances obsessionnelles.


2017 ◽  
Vol 46 (1) ◽  
pp. 73-97
Author(s):  
Mélanie Bolduc ◽  
Nathalie Poirier

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble complexe caractérisé par des difficultés sociales et communicationnelles et par des comportements ou intérêts restreints ou répétitifs (American Psychiatric Association [APA], 2013). Le profil clinique des enfants touchés par le TSA varie tout au long de leur développement en fonction de la présentation des symptômes, de même que par la manifestation de troubles associés, complexifiant ainsi la démarche d’évaluation diagnostique. Pour émettre un diagnostic en santé mentale, les spécialistes s’appuient majoritairement sur le Manuel Statistique et Diagnostique des Troubles Mentaux, dont la plus récente version comporte d’importants changements quant à la définition et nomenclature du TSA ([DSM-5]; APA, 2013). En dépit du DSM-5, plusieurs outils d’évaluation s’offrent aux cliniciens pour appuyer leur démarche évaluative et améliorer la précision de leur diagnostic clinique. Parmi la grande variété disponible, il peut s’avérer difficile de choisir des outils d’évaluation adaptés à la situation du jeune évalué (p.ex., âge, intensité des symptômes, langue parlée, etc.), possédant des qualités psychométriques satisfaisantes et s’arrimant avec les critères diagnostiques de la dernière version du DSM. L’objectif de cet article est de présenter la démarche d’évaluation du TSA, ainsi que de décrire et d’analyser les outils d’évaluation du TSA recommandés par les meilleures pratiques et couramment employés par les cliniciens exerçant auprès d’une population à risque de présenter ce trouble. Spécifiquement, il vise à faire une revue critique s’articulant autour des caractéristiques (objectif poursuivi, population ciblée, validations et langues offertes), des propriétés psychométriques et de la pertinence de ces outils d’évaluation en regard aux critères du TSA conformément au DSM-5. Enfin, la démarche, les outils d’évaluation à privilégier et certaines considérations cliniques sont proposés en conclusion.


Author(s):  
Hilda C. P. Morana

Nous analysons 22 cas diagnostiqués comme Trouble de la Personnalité Antisociale poursuivis en justice et bénéficiaires de l’aide légale. Le diagnostic repose sur les critères stricts de la CIM-10 (F60.2) et du DSM-IV (301.7). Tous ces cas sont issus de l’expertise réalisée à l’Institut de Médecine Sociale et de Criminologie de l’état de Sao Paulo (IMESC) qui visait à évaluer leur état mental. L’expertise comprenait une évaluation psychiatrique et le test du Rorschach. D’autres tests psychologiques, des évaluations neurologiques et autres examens complémentaires ont été effectués à la demande. Les procédures judiciaires concernaient toutes des actes criminels. Toutefois on trouve des différences importantes quant à la potentialité criminelle. Ce fait, ainsi que d’autres éléments issus des dossiers, nous a persuadé que non seulement l’on se trouvait devant des potentialités criminelles distinctes mais qu’en outre que d’importantes différences dans la personnalité étaient en jeu, qui ne peuvent être appréhendées par les critères diagnostiques couramment utilisés pour le Trouble de la Personnalité Antisociale. En corrélant ces item avec la dynamique psychique donnée par le Rorschach et inférée des anamnèses des sujets, nous avons trouvé dans notre échantillon quatre sous-types bien distincts de Trouble de la Personnalité Antisociale, pour lesquels nous avons gardé la terminologie psychiatrique classique, et qui ne peuvent être considérés simplement comme des variantes individuelles. Cela ne veut pas dire, compte tenu des limitations de notre échantillon, qu’il ne pourrait exister d’autres sous-type. Dans le groupe diagnostiqué comme Trouble de la Personnalité Antisociale, nous avons trouvé les quatre sous-types suivants: instabilité (8 cas), caractère pervers (7 cas), explosivité (5 cas) et asthénie (2 cas). Bien que nous n’ayons pas procédé à des analyses statistiques, cette étude qualitative représente le point de départ d’une ligne d’investigation que les auteurs ont l’intention de poursuivre concernant le problème des troubles spécifiques de la personnalité. L’analyse porte sur les données démographiques, l’histoire personnelle, les antécédents, les épisodes cliniques, l’histoire des faits incriminés et l’âge auquel ils ont été commis, ainsi que sur les item diagnostiques. Les résultats du Rorschach sont présentés dans des tableaux et interprétés en référence à l’échantillon composé de 10 sujets non consultants qu’utilise Silveira (23) pour la standardisation du Rorschach à la population brésilienne. Dans la conclusion générale, nous mettons l’accent sur les aspects de la dynamique complexe du psychisme qui ont trait à la répercussion. L’un de ces aspects concerne des modalités particulières de la perception et de la pensée. L’autre aspect est lié à l’assertion donnée dans la définition du Trouble de la Personnalité Antisociale à la CIM-10: “incapacité de se conformer aux normes et règles sociales et aux obligations sociales.” En ce qui concerne le type d’infraction, nous avons observé que (1)dans le type explosif, ce sont les atteintes physiques et l’alcoolisation qui prédominent; (2)dans le caractère pervers, on trouve surtout des homicides (y compris attaque à main armée), utilisation de cannabis et absence de troubles épileptiformes, ainsi que des traumatismes accidentels; (3)on trouve une plus grande variété d’actes criminels ainsi que des addictions à la cocaïne dans le type instable. Les troubles associés à l’épilepsie prédominent dans les types antisocial et instable. Les auteurs estiment que les résultats de la présente étude intéressent les procédures épidémiologiques, d’expertise et de traitement, notamment en ce qui concerne les conséquences judiciaires et les possibilités de réhabilitation psychosociale des personnes qui présentent un Trouble de la Personnalité Antisociale.


2021 ◽  
pp. 118-129
Author(s):  
Cagda Birgul Cakir

L’histoire collective, surtout lorsqu’elle est marquée par des conflits majeurs et de la violence, a un impact important sur l’histoire singulière. Le partage du trauma et sa réactivation sous certaines conditions, induisent des répercussions psychiques qui s’inscrivent dans la durée. Ces répercussions perdurent dans l’exil et se traduisent en difficultés d’intégration dans le pays d’accueil. L’objet de cet article est la présentation des données d’une recherche linéaire sur ce rapport entre mémoire collective et trajectoire individuelle. Nous présentons ici le vécu traumatique et les difficultés d’intégration de deux sujets turcs réfugiés politiques en France. Nous nous sommes appuyés sur une démarche double : psychopathologique et catégorielle pour évaluer l’État de Stress Post Traumatique grâce aux critères diagnostiques du DSM-IV, puis psychanalytique et qualitative pour analyser d’un point de vue thématique les contenus des entretiens semi-directifs. Cette démarche retrace des trajectoires encore heurtées dans l’exil, du fait de difficultés d’adaptation. Par la symptomatologie qui réfère à leurs difficultés, à la suite à d’incarcérations et de torture, la trajectoire de ces sujets nous révèle une persistance de l’impact des traumatismes.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 98-98
Author(s):  
C. Foulon

L’individualisation des troubles alimentaires dans le sens d’un excès d’alimentation s’est faite très tardivement par rapport aux troubles dits restrictifs. les critères de la boulimie ont été pour la première fois décrits par Russell en 1976. les troubles alimentaires se sont divisés en Anorexie mentale avec deux sous-types (restrictif et purgatif) et Boulimie dite « normopondérée ». Tous les autres tableaux cliniques qui ne remplissaient pas la totalité des critères d’un de ses deux troubles entraient dans la catégorie des troubles alimentaires non spécifiés « Eating Disorders not Otherwise Specified ou EDNOS » dans le DSM IV TR. Ces catégories ne semblaient pas pertinentes pour décrire l’ensemble de la pathologie et il est apparu nécessaire de les refondre. les critères de diagnostic tels qu’ils étaient proposés ne permettaient pas de décrire des formes modérées de ces troubles et de pouvoir rendre compte du degré de sévérité du symptôme ou de l’existence de stratégies de contrôle du poids. les classifications se sont faites de façon empirique. Parallèlement à ces classifications (DSM IV TR, CIM 10), différents travaux se sont appliqués à prendre en compte une plus grande diversité de symptômes avec en particulier la description du syndrome d’alimentation nocturne « Night Eating Syndrome ou NES ». Le DSM V a intégré ces travaux et a reconnu comme trouble l’hyperphagie boulimique « binge eating disorder » qui se définit comme l’ingestion de grandes quantités de nourriture sur une courte période avec sentiment de perte de contrôle ce qui le différencie du phénomène plus courant de l’hyperphagie qui est associé à moins de problèmes physiques et psychologiques. La conséquence de ces désordres liés à l’excès de nourriture sont le surpoids et surtout l’obésité avec ses conséquences somatiques. Le fait d’avoir une description clinique précise de ces troubles permet de leur appliquer des thérapeutiques pertinentes. les propositions de traitement doivent absolument tenir compte des caractéristiques cliniques et psychologiques des sujets.


2017 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 87-112
Author(s):  
Kathleen Finn

Les étudiants universitaires consultent de plus en plus les ressources d’aide psychologique de leur université pour divers troubles mentaux qui pourrait bien avoir le perfectionnisme comme facteur commun. Il est donc important d’y apporter une attention particulière. Plusieurs études ont été réalisées sur le perfectionnisme des étudiants universitaires sans offrir une vision globale du phénomène. Le présent article vise à présenter un modèle théorique hypothétique pour combler cette lacune et mieux comprendre l’expérience subjective des étudiants perfectionnistes afin d’en préciser les cibles d’intervention.


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