scholarly journals Modes d'appropriation et de construction de la profession. Les intervenants sociaux et leurs référents professionnels

2005 ◽  
Vol 40 (2) ◽  
pp. 285-311 ◽  
Author(s):  
Paul-Antoine Bien-Aimé ◽  
Louis Maheu

L'analyse du «travail réflexif», celui où le praticien offre un service direct à la personne, ne peut faire l'impasse sur la logique professionnelle mise en œuvre en réponse à celle des appareils de gestion du social. C'est ainsi que nous avons dégagé une typologie des référents professionnels des praticiens d'un établissement de services sociaux. Ces référents sont à la fois des pôles intégrateurs des pratiques et des sources d'interventions novatrices. La possibilité pour plusieurs intervenants de s'inscrire comme sujets autonomes dans leurs pratiques interpelle la thèse de la crise de l'identité professionnelle des intervenants sociaux.

2015 ◽  
Vol 70 (1) ◽  
pp. 110-130
Author(s):  
François Bolduc

Cet article s’intéresse aux négociations locales ayant eu lieu dans le réseau québécois de la santé et des services sociaux entre 2005 et 2008 suite à la mise en oeuvre de la Loi concernant les unités de négociation dans le secteur des affaires sociales et modifiant la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans le secteur public et parapublic (L.R.Q., c. U-0.1), mieux connue sous le nom «  Loi 30  ». Cette dernière a profondément modifié les règles du jeu quant aux rapports entre les gestionnaires et les syndicats locaux du secteur de la santé québécois, cela en imposant de nouvelles unités d’accréditations syndicales et en décentralisant une partie de la négociation des conventions collectives. Dans le cadre d’une recherche menée entre 2008 et 2011, nous avons cherché à comprendre les impacts de cette décentralisation sur le travail des gestionnaires locaux. Plus spécifiquement, nous avons voulu vérifier si, du point de vue des gestionnaires locaux, l’augmentation des marges de manoeuvre managériales qui devaient découler de cette décentralisation s’est reflétée dans les premières négociations locales. Les propos des gestionnaires rencontrés sont plutôt mitigés. En effet, il appert que l’encadrement restrictif des négociations, combiné au contexte organisationnel dans lequel celles-ci se sont réalisées, a limité, malgré les marges de manoeuvre théoriquement permises par la décentralisation, la capacité des gestionnaires locaux d’adapter l’organisation du travail aux réalités des établissements.


Author(s):  
Ya Assanhoun Guillaume KOUASSI

Cette étude vérifie les effets du capital santé approximée par l’espérance de vie sur la croissance économique en Côte d’Ivoire de 1974 à 2014. Nous avons recours à un modèle vectoriel à correction d’erreur (VECM) et au test de non-causalité de granger par approche séquentielle. Nos résultats suggèrent qu’il existe une relation de causalité unidirectionnelle à court et à long terme, allant du capital santé vers la croissance économique. Ces résultats suggèrent la mise en œuvre de programmes de santé plus robustes, capables de favoriser la croissance économique ivoirienne. Cela implique un accroissement du budget alloué au secteur de la santé en Côte d’Ivoire afin que ce dernier contribue davantage à la croissance économique de long terme dans ce pays.


2019 ◽  
Vol 48 (1) ◽  
pp. 23-44
Author(s):  
Sarah Dufour ◽  
Marie-Ève Clément ◽  
Tristan Milot ◽  
Sophie Léveillé

Il y a dix ans, le ministère de la Santé et des Services sociaux précisait dans ses orientations que chaque région du Québec devait être couverte par un programme d’intervention destiné aux parents négligents, ou à risque de l’être, et de leurs enfants, par le biais de collaborations entre partenaires des réseaux formels (CSSS et centres jeunesse) et informels (organismes de la communauté). Cet article présente une analyse de la première phase de déploiement du programme-cadre en négligence, intitulé Alliance, implanté dans la région de Montréal. Plus particulièrement, il vise à présenter l’expérience de mise en oeuvre d’Alliance dans quatre territoires contrastés sur le plan géographique, de leur diversité ethnoculturelle et de leur histoire antérieure de partenariat dans l’offre de services aux familles. Trois sources de données par territoire ont été analysées : une entrevue de groupe, une fiche bilan des activités de mise en oeuvre et un plan de réalisation local. Une analyse intra et inter-cas reposant sur une stratégie de triangulation des données a permis de cerner les dynamiques à l’oeuvre dans chacun des territoires à l’étude. Deux enjeux névralgiques au coeur des expériences territoriales de mise en oeuvre d’Alliance ont ainsi été mis en lumière : l’appropriation du programme-cadre par les acteurs et leur mobilisation en vue de l’implanter. La comparaison des récits territoriaux a également permis de dégager la gradation des territoires selon ces deux enjeux et de proposer des recommandations en vue d’optimiser le déploiement.


Author(s):  
Françoise Quairel ◽  
Marie-Noëlle Auberger

Les grands textes et références internationales confient aux grandes entreprises la responsabilité de diffuser les valeurs environnementales et sociales dans leur sphère d’influence. Cette vision « messianique » de leur responsabilité les conduit à promouvoir des pratiques RSE au sein de leur chaîne d’approvisionnement, notamment auprès de leurs fournisseurs et sous-traitants PME. Dans une vision managériale, elles demandent à leurs fournisseurs de signer des codes de conduite et autres clauses contractuelles pour se protéger des risques liés à un comportement non responsable. Quelle que soit la vision, les grandes entreprises sont considérées comme des acteurs majeurs de la diffusion de pratiques socialement et environnementalement responsables pour les PME de leur chaîne d’approvisionnement. À partir de cinq études de cas de grands groupes industriels considérés comme socialement responsables et à partir d’une enquête auprès de PME françaises, cet article se propose d’analyser les facteurs, freins ou leviers qui expliquent l’influence exercée sur les PME par la gestion « durable » de la relation fournisseurs. Il cherche à répondre à la question : dans quelle mesure les PME sont-elles poussées à adopter des politiques RSE par les grandes entreprises clientes ? Dans les pays développés comme la France, cette influence est faible, même lorsque les grands clients se disent engagés dans la RSE. Nous avons dégagé les principaux déterminants de cette influence : le degré de formalisation et surtout de contrôle des engagements demandés au fournisseur, le degré des contradictions entre les exigences économiques de prix toujours plus bas et les exigences de conformité avec les codes de conduite ou autres standards, la nature de la relation commerciale entre les acteurs basée sur un rapport de force économique dans une approche de stricte conformité ou basée sur la confiance, les relations personnelles et le partenariat gagnant-gagnant. Les grandes entreprises, même proactives, ne sont que de faibles leviers de la diffusion de la RSE chez leurs fournisseurs PME parce que tous ces facteurs jouent faiblement ou comme des freins, ce qui traduit une mise en œuvre encore très partielle des objectifs annoncés de développement durable au sein des services achat. Les objectifs et l’engagement du chef d’entreprise dans la PME constituent des facteurs clés pour l’adoption de stratégies RSE dans les PME et donc pour aller au-delà de la stricte conformité et transformer les exigences RSE du client en opportunités. Nous proposons huit types de réponses stratégiques des PME fournisseurs aux exigences de leurs clients en fonction des facteurs dégagés ci-dessous.


2008 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 161-174
Author(s):  
Yannick Védaste Banturiki ◽  
Didier Nganawara ◽  
Laurence Thomsin

Résumé Depuis quelques années, les recherches sur les inégalités existant entre les individus par rapport à leur santé se focalisent sur l’influence exercée par les conditions sociales tout au long du cycle de vie. En somme, c’est l’aspect dynamique de la santé qui est de plus en plus privilégié. Cependant, la collecte d’un événement de santé au moyen de l’approche biographique a été rarement mise en oeuvre dans les recueils biographiques. La présente note vise à présenter le cheminement conceptuel et la démarche méthodologique que nous avons suivis pour définir un événement de santé et l’intégrer dans une enquête biographique mise en place en Belgique. La première partie de cette note présente succinctement les définitions allouées à l’état de santé d’un individu. La deuxième partie met en lumière les avantages et les limites de la collecte longitudinale et montre l’intérêt de l’approche biographique. La troisième partie, enfin, est consacrée à la présentation de l’approche innovatrice que nous avons mise en oeuvre, autour de l’idée des interruptions d’activités, pour collecter un événement de santé dans un dispositif biographique.


2019 ◽  
Vol 38 (03) ◽  
pp. 397-406 ◽  
Author(s):  
James L. Silvius ◽  
Ameera Memon ◽  
Mubashir Arain

RÉSUMÉLa légalisation de l’aide médicale à mourir (AMM) au Canada a permis aux médecins, aux décideurs politiques et aux patients de réexaminer les soins de fin de vie. Cet article présente les principales caractéristiques du programme albertain d’AMM, dans le contexte des programmes d’AMM mis en place dans les autres provinces. Nous avons également comparé les politiques et les pratiques en matière d’AMM dans différentes provinces et territoires du Canada. De plus, nous avons utilisé la base de données de l’AMM de l’Alberta pour dresser un portrait des données démographiques sur les patients et l’accès aux services d’AMM en Alberta en 2017-2018. Des différences significatives ont été relevées dans les processus et les pratiques des divers programmes provinciaux et territoriaux d’AMM. Les programmes de l’Alberta, de l’Ontario et du Québec sont plus complets. L’Alberta a mis en place des ressources dédiées pour l’AMM. L’âge médian des personnes qui ont reçu des services d’AMM en Alberta de juillet 2017 à avril 2018 était de 70 ans. Les bénéficiaires étaient majoritairement des hommes (55 %) et des patients ayant un cancer (70 %). Environ 39 % des prestations d’AMM ont été réalisées en milieu hospitalier et 38 % au domicile des patients.Nous concluons avec quelques recommandations sur le développement, la mise en œuvre et l’évaluation du programme d’AMM, en nous fondant sur l’expérience de l’Alberta dans ce domaine au cours des deux dernières années.


2008 ◽  
Vol 27 (4) ◽  
pp. 399-406 ◽  
Author(s):  
Benjamin H. Gottlieb ◽  
Alayna A. Gillespie

RÉSUMÉEn Amérique du Nord, 40 à 50 pour cent des aînés participent activement à titre de bénévoles officiels à la prestation de divers services de santé et de services sociaux. Nous avons passé en revue des études empiriques sur les raisons motivant le bénévolat chez les aînés, ainsi que sur les bienfaits sur le moral et la santé que ces derniers tirent de cette expression d'altruisme. La connaissance de la nature exacte et du nombre d'activités bénévoles nécessaires pour produire ces effets est limitée, et les études n'ont pas encore permis de déterminer les mécanismes behavioristes et psychologiques en cause. Nous proposons que les aînés bénévoles pourraient jouir d'une bonne santé et vivre longtemps parce que, en étant utiles à d'autres, ils ont le sentiment qu'on a besoin d'eux et qu'ils sont appréciés. Nous présentons plusieurs points de vue théoriques sur l'importance du bénévolat au plan du développement personnel, discutons des défis imposés au bénévolat par la génération du baby-boom, et déterminons les priorités futures en matière de recherche.


Author(s):  
H Samaké ◽  
Aissata boubacar Cissé ◽  
Ibrehima Guindo ◽  
S Ongoïba ◽  
M Abdou ◽  
...  

Introduction : Au Mali, le rapport du programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) révèle en 2015 que  541/4035 soit  13% des cas de tuberculose toutes formes dépistées sont  infectées par le VIH.  Le but de cette étude est de décrire le suivi biologique des patients co-infectés par le VIH et la tuberculose dans les communes de Bamako en période de crise et d'évaluer le niveau actuel de réalisation des activités conjointes TB/VIH recommandées au Mali. Méthodologie : Nous avons réalisé une étude rétro-prospective d'évaluation du niveau de réalisation des activités conjointes TB/VIH recommandées au Mali. La phase rétrospective a eu lieu de janvier 2012 à juin 2013 et celle prospective de Janvier à mars 2015 dans les communes de Bamako. Résultats : L'étude rétrospective a montré que la tuberculose est survenue chez 124 patients sur 4026 dépistés positifs au VIH soit un taux d'infection à tuberculose parmi les patients VIH+ de 2,95% de janvier 2012 à juin 2013. Le suivi biologique a été plus réalisé pour la tuberculose que le VIH chez les patients co-infecté avec un taux très faible de réalisation de la charge virale. L'étude prospective montre que le niveau de réalisation demeure faible pour la plupart des activités conjointes. Mais au plan pratique, seuls 2/10 agents enquêtés faisaient la prise en charge des deux pathologies selon les protocoles en vigueur en se basant sur les directives des chargés correspondant. Conclusion : Les mécanismes de collaboration des services intégrés de TB/VIH nécessitent d'être renforcés pour une meilleure réalisation des points inscrits dans le cadre stratégique des activités conjointes TB/VIH recommandées au Mali.


Author(s):  
François Gerard ◽  
Jean Hindriks
Keyword(s):  

Quelles sont les communes les mieux gérées de Wallonie ? C’est la question à laquelle nous avons essayé de répondre, loin de toute polémique, dans ce numéro de Regards économiques en livrant un "Palmarès des villes et communes en Wallonie : une approche en termes d’efficacité". C’est la première évaluation de la bonne gouvernance dans le sud du pays. Pour ce faire, nous avons collecté des infor­mations pertinentes sur la bonne exécution des compétences communales, regroupées en cinq familles (services administratifs, voiries et transports, enseignement, services sociaux et médicaux, environne­ment et propreté). Nous avons ensuite mis les performances de chaque commune, en regard avec les recettes ordinaires par habitant dont elle dispose. Nous avons ensuite comparé les communes entre elles, en appliquant la méthode de dominance qui consiste à identifier les communes qui "font mieux avec moins de moyens". Résultat ? Celui-ci est illustré en page 3 de Regards économiques (cf. document pdf joint) à travers une cartographie en couleurs des villes et communes wallonnes. Les communes les plus performantes qui caracolent en tête de classement se trouvent en jaune clair. Plus la teinte des entités est foncée, moins la commune est performante. Un certain nombre de communes, surtout dans la région liégeoise (en gris sur la carte), ne sont pas classées, la Direction générale des pouvoirs locaux de la Région wallonne n’ayant fourni aucun budget à leur sujet. Des communes se démarquent nettement des autres en faisant mieux sur les cinq familles d’indicateurs, avec moins de recettes, que beaucoup d’autres communes. Ainsi Flobecq fait mieux que 36 autres communes et Ottignies-Louvain-la-Neuve supplante 26 entités. Il importe de signaler qu’il ne s’agit pas d’un palmarès du bien-être. Il n’y a en effet pas de corrélation entre les revenus moyens d’une commune et sa place dans le classement. Il n’existe pas davantage de rapport entre le nombre d’habitants ou la densité de population et la place d’une commune dans notre classement. Le verdict est-il sans appel pour les entités les plus mal administrées ? Disons plutôt que ce palmarès signale aux édiles communaux que, sur un certain nombre de compétences, certes les principales, beau­coup d’autres villes et communes font mieux avec moins de moyens. Cela devrait les encourager à se pencher sur les défaillances et à traquer les dysfonctionnements. Mais il ne faut pas faire dire à ce pal­marès ce qu’il ne mesure pas. Il ne délivre pas un bon ou mauvais bulletin au bourgmestre, car toutes les composantes du travail communal n’ont pu être évaluées. Si une "première", comme l’est ce palmarès, a toujours le mérite d’exister et de faire avancer la réflexion, elle a aussi ses limites. Certaines données manquent cruellement en Wallonie. Outre l’absence de recettes ordinaires pour 14 communes, surtout dans la région liégeoise, les compétences sportives et culturelles des communes n’ont pas pu être prises en considération faute de données fiables sur la qualité de l’infrastructure et la variété de la programmation des salles de sports, des bibliothèques ou autres centres culturels. La Communauté française n’a pas non plus accepté de livrer des informa­tions utiles relatives aux taux d’échecs ou d’absentéisme des élèves. Quoi qu’il en soit, un outil comme ce palmarès, même enrichi au fil du temps, comme nous l’espérons, par de nouvelles données, devra toujours être complété par d’autres démarches de type qualitatif.


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