La gestion stratégique des ressources humaines dans les PME françaises

Author(s):  
Abdelwahab Aït Razouk ◽  
Mohamed Bayad

Dans cet article, nous avons tenté de comprendre l’évolution de la gestion stratégique des ressources humaines dans les petites et moyennes entreprises en France. Le but de cette recherche est double. Premièrement, nous avons répondu aux appels de plusieurs auteurs demandant de multiplier les études de la GRH dans les PME. Deuxièmement, nous avons essayé d’enrichir nos connaissances de la GSRH dans un autre contexte que celui de l’Amérique du Nord ou celui des grandes entreprises. Cette recherche est basée sur une analyse dynamique à partir de données longitudinales de 388 PME françaises sur la période 1998-2005. Les résultats montrent une progression des pratiques stratégiques RH et un recul des pratiques administratives RH. Ce résultat est important puisqu’il démontre que les PME peuvent également adopter des pratiques flexibles en termes de GRH.

Author(s):  
Amélie Bernier ◽  
Renée Michaud ◽  
Jamal Ben Mansour

La prise de décision des employeurs pour corriger en leur sein l’inadéquation formation-emploi, dont les écarts de compétences, repose sur l’obtention d’une information complète et précise. Cependant, nous savons peu de choses sur les facteurs qui influencent l’implantation d’un ensemble de pratiques favorisant l’adéquation formation-emploi. Les objectifs initiaux de cet article sont d’étudier l’effet des déterminants sur les situations d’inadéquation formation-emploi et sur les pratiques mises en oeuvre pour y faire face. La réalisation de tests statistiques a permis également d’étudier les relations complexes entre les déterminants, l’adéquation formation-emploi et les pratiques de gestion des ressources humaines (GRH) dans la prolongation des travaux sur l’approche des constituantes multiples. À l’aide des données recueillies auprès de 376 responsables de la GRH dans des petites et moyennes entreprises manufacturières québécoises, nous avons d’abord exploré les déterminants de l’adéquation formation-emploi, puis l’existence de relations significatives entre les déterminants et un bouquet de pratiques favorisant l’adéquation formation-emploi. Nos résultats montrent que la présence d’une stratégie de formation, celle d’un budget de formation et celle d’un plan d’attraction et de rétention sont des facteurs importants facilitant l’implantation de pratiques d’adéquation. L’analyse confirme aussi un effet de modération de la situation d’adéquation dans la relation entre les déterminants et l’adoption d’un ensemble de pratiques selon deux types de mécanismes, à savoir un mécanisme de régulation en cas de sous-compétence et un mécanisme de complémentarité en situation de surcompétence.


Author(s):  
Lucain SOME

La présente recherche est basée sur une démarche qualitative s’appuyant sur l’exploitation de de données secondaires. L’objectif de la recherche est de déterminer les facteurs susceptibles d’influencer sur le succès de l’innovation dans les Petites et Moyennes Entreprises (PME) du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) au Burkina Faso. Pour ce faire, nous avons émis deux propositions de recherche qui ont servi de fils conducteur. Il est ressorti que 77% des PME ont déclaré avoir innové en 2019 (SOME, 2019). Alors que la même étude a conclu à la contre-performance de ces entreprises. D’où la nécessité de faire la distinction entre les actions d’innovation et le succès de l’innovation. Pour nous le succès de l’innovation repose sur la transparence informationnelle dans l’entreprise et la valorisation des ressources humaines. Les résultats indiquent qu’il manque une transparence informationnelle dans les entreprises du BTP. Aussi, les PME du BTP manquent du personnel compétent, qualifié et sont peu motivés.  Du reste le manque de personnel compétent et motivé est confirmé par les Maîtres d’ouvrage (MO) et Maîtres d’Ouvrage Délégué (MOD). Nous deux propositions de recherche ont été validées. Cependant, nous avons noté qu’il s’agit d’une recherche partielle des facteurs qui influencent sur le succès de l’innovation dans les PME du BTP qui pourraient être complétés par d’autres recherches.


2007 ◽  
Vol 20 (1) ◽  
pp. 55-82
Author(s):  
Stephanie Chasserio

Dans une étude conduite auprès d’entreprises québécoises de services technologiques aux entreprises, nous avons analysé l’organisation du travail par projets et le modèle de gestion des ressources humaines particulier à ce type d’organisation. Notre analyse révèle que, comme dans les bureaucraties, il existe dans ces entreprises des écarts entre les hommes et les femmes quant aux conditions de leur vie professionnelle. Nous précisons dans notre article les caractéristiques de ce modèle organisationnel et nous en soulignons les limites et les effets sur les individus, en particulier les femmes. Les résultats obtenus permettent de contextualiser les conditions de son fonctionnement et de mettre au jour la présence d’effets de genre.


2010 ◽  
Vol 64 (4) ◽  
pp. 575-592 ◽  
Author(s):  
José Bélanger ◽  
Alain Gosselin ◽  
François Bellavance
Keyword(s):  

Résumé Au cours des dernières années, un nombre croissant d’auteurs en gestion des ressources humaines se sont intéressés aux rôles que peuvent jouer les services des RH et les cadres supérieurs en RH dans le développement de la stratégie de l’entreprise. Toutefois, il est pertinent de se demander dans quel contexte l’exercice de ces rôles devient légitime. Selon certains auteurs, c’est particulièrement le cas lorsque l’entreprise se retrouve face à des défis exigeants au plan des ressources humaines. Donc, compte tenu du contexte actuel caractérisé par une économie sous pression, les cadres supérieurs en RH devraient être en mesure d’en profiter pour devenir des partenaires influents auprès du comité de direction. Cependant, nous savons très peu de choses sur la capacité d’influence des cadres supérieurs en RH, particulièrement auprès des membres du comité de direction, de même que l’écart potentiel qui peut exister entre la perception de ces derniers et celle que les cadres supérieurs RH entretiennent à leur propre égard en ce qui concerne leur capacité d’influence. Dans le cadre de notre recherche, le terrain ciblé se compose de cadres supérieurs en RH travaillant majoritairement dans la grande région de Montréal. Au total, nous avons rencontré 41 cadres supérieurs en RH afin de mesurer leur capacité d’influence. Suite à l’entretien, nous les avons invités à distribuer un questionnaire à des membres de leur comité de direction qu’ils avaient influencé au cours des trois dernières années. Les analyses révèlent que les cadres supérieurs en RH tendent à surestimer leur capacité d’influence auprès des membres de l’équipe de direction par rapport au jugement porté par leurs collègues exécutifs ou de leur supérieur immédiat. Enfin, nos résultats montrent qu’une bonne réputation, une solide crédibilité ainsi qu’un pouvoir de référence élevé peuvent faciliter l’exercice de l’influence des cadres supérieurs en RH.


Author(s):  
Carmelle Benoît ◽  
Marie-Diane Rousseau

Au cours des vingt dernières années, les études empiriques en gestion des ressources humaines ont cherché à établir les facteurs déterminants des pratiques des entreprises. Bien que l'objet de ces études soit avant tout la grande entreprise, elles mettent en lumière certaines variables discriminantes à savoir l'environnement de l'entreprise, la stratégie d’entreprise, la culture d'entreprise et la vision du dirigeant. Cet article présente quelques résultats préliminaires d'un projet de recherche en cours auprès d'un échantillon représentatif de 400 dirigeants de petites et moyennes entreprises au Québec. L’étude a pour objectif de décrire la réalité spécifique des pratiques de gestion des ressources humaines des PME et d’identifier les principaux facteurs liés à l’environnement interne et externe de l’entreprise pouvant influencer ces pratiques.


2021 ◽  
Vol 1 (4) ◽  
Author(s):  
Valérie Billaudeau ◽  
Nathalie Debski

Cette communication propose une démarche originale d’apprentissage par les pairs dans une relation interdisciplinaire. Cette démarche a porté sur la réalisation de CV et a été conduite au cours de quatre années à l’Université d’Angers entre des étudiants ingénieurs de l’ISTIA et les étudiants en alternance de Master 2 Ressources Humaines et Organisations Innovantes (RHOI). Fondant notre démarche sur les travaux d’accompagnement et d’apprentissage par les pairs, nous avons fait l’hypothèse que cette activité co-élaborée, où chacun joue un rôle actif, mobiliserait un intérêt commun pour les deux parties prenantes et favoriserait un meilleur résultat que l’unique séance de cours de l’enseignant. À partir des retours d’expérience d’environ 400 étudiants ingénieurs et 60 étudiants de master 2 en RHOI, plusieurs effets positifs ont été constatés : le travail entre pairs a facilité les échanges entre les étudiants malgré leur emploi du temps peu compatible et chargé (les masters 2 étant en alternance). Il a permis aux pairs de s’approprier plus facilement le contenu avec un apport considérable des deux côtés. Par ailleurs, cette expérience a développé une co-responsabilisation des étudiants du fait des enjeux professionnels perçus par chacun influençant leur implication. Enfin la qualité de l’apprentissage est validée par les professionnels qui ont remarqué l’évolution des CV depuis la mise en place de cette organisation.


2017 ◽  
Vol 44 (1-2) ◽  
pp. 103-121 ◽  
Author(s):  
Arnaud Scaillerez ◽  
Diane-Gabrielle Tremblay

La situation économique mondiale crée des inégalités territoriales et sociales. En parallèle, le numérique ne cesse de prendre de l’ampleur et peut contribuer à créer de l’emploi, à réduire les écarts sociaux et même territoriaux. Au Québec, de nombreux dispositifs destinés à développer le numérique dans tout le territoire ont été mis en place. Le but est de stimuler l’activité économique et de réduire le chômage. Certains secteurs territoriaux, majoritairement urbains, voire périurbains, tirent leur épingle du jeu. En revanche, les secteurs ruraux les plus éloignés ou les plus proches de grands pôles économiques qui aspirent toute l’activité se retrouvent exclus de cette dynamique. C’est afin de réduire ces écarts territoriaux que le gouvernement québécois a développé différents dispositifs favorisant le déploiement du numérique, y compris dans les zones rurales dévitalisées. Grâce à ce développement technologique, les façons de travailler se diversifient en réponse à la fois au contexte économique (qui incite à une plus grande productivité) et aux attentes des employés désireux de voir s’améliorer la conciliation entre leur travail et leur vie privée. Le travail à distance prend de plus en plus d’importance au Québec et il obtient déjà des résultats significatifs dans certaines régions rurales caractérisées par une perte démographique et une baisse d’attractivité économique. La recherche porte sur neuf municipalités régionales de comté (MRC) québécoises (Les Appalaches, Argenteuil, Arthabaska, Brome-Missisquoi, Charlevoix, Papineau, Les Sources, Témiscamingue et Vaudreuil-Soulanges). Nous avons interrogé des professionnels chargés de l’introduction du numérique ainsi que des professionnels des ressources humaines responsables de l’intégration du télétravail et des nouvelles technologies au sein de ces territoires. L’objet de notre étude est de présenter le dispositif mis en place par le Québec en matière de numérique et de télétravail afin d’en exposer les résultats obtenus au sein de la ruralité.


Author(s):  
Mohamed Ali Omri ◽  
Moncef Akremi ◽  
Meryem Bellouma

L’objectif de cet article est d’étudier la pertinence des différentes théories de financement dans l’explication du choix de la structure du capital au sein des petites et moyennes entreprises industrielles tunisiennes (PMI). Nous avons effectué une analyse empirique sur 300 PMI tunisiennes durant la période allant de 1997 à 2003. Nos résultats montrent que la décision de financement dans ces entreprises pourrait être expliquée par les principales théories de structure du capital (théorie fiscale, théorie de l’endettement optimal et théorie du financement hiérarchique). La théorie du financement hiérarchique semble le mieux convenir pour expliquer la politique de financement des PMI.


Author(s):  
Leïla Ben Hassine ◽  
Chiraz Ghozzi-Nékhili

La responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) est aujourd’hui une réalité qui s’impose à tout type d’entreprise. Du fait du rôle dominant du dirigeant dans la prise de décision dans les petites et moyennes entreprises (PME), sa perception de la RSE constitue une source privilégiée de l’étude du concept. Partant de l’idée que la certification selon les normes internationales peut être un facteur distinctif de la perception de la RSE, nous avons mené une enquête exploratoire basée sur des études de cas multiples auprès de huit PME tunisiennes réparties en deux groupes : quatre certifiées selon les normes internationales (ISO 9001, ISO 14001, OHSAS, etc.) et quatre non certifiées. L’analyse des convergences et des divergences entre les perceptions des dirigeants de ces PME a montré une faible distinction entre les deux groupes quant à l’appropriation du concept de RSE et à l’identification des motivations et des freins à l’engagement de l’entreprise. D’autres facteurs émergents de cette étude sont liés à la conviction personnelle du dirigeant et à la culture nationale.


Author(s):  
Laurent Taskin

Malgré la signature récente d’une convention collective de travail (CCT) précisant le cadre juridique de l’exercice du télétravail, ce numéro de Regards économiques soutient que la régulation du télétravail constitue avant tout un défi pour le management. C’est au sein des entreprises que celui-ci est appelé à être régulé, au-delà d’un cadre juridique plus ou moins contraignant. Depuis une trentaine d’années, le télétravail est parfois l’objet des fantasmes les plus fous : outre les projections dont son développement fait l’objet, il est parfois cité comme panacée à des maux aussi divers que la pollution des villes, la gestion des fins de carrière ou encore récemment la grippe aviaire ! Aujourd’hui, il s’impose dans les entreprises comme un mode d’organisation flexible du travail qui semble répondre aux préoccupations du moment en matière de mobilité ou de qualité de vie. Dans un contexte de transformation du travail (sous l’impulsion de la flexibilité, des technologies de l’information et de la communication (TIC), de l’individualisation et de l’accent mis sur les compétences individuelles) et dans un cadre juridique inadapté, le télétravail s’est surtout développé de manière informelle; certaines études estimant même que plus de 78 % des télétravailleurs Belges le sont sans avenant au contrat de travail, sans convention locale ou sans accord d’aucun type. C’est donc d’abord son manque de formalisation qui a appelé à une régulation nouvelle. Le cadre réglementaire constitue, certes, un premier niveau de régulation du télétravail. La loi de 1996 relative au travail à domicile, l’accord cadre européen signé en 2002 et transposé en Belgique par une CCT signée en novembre 2005 (et qui devrait entrer en application au plus tard le 1er juillet 2006) sont les principaux éléments de cette régulation nécessaire, mais non suffisante. Car, si le télétravail questionne le droit social, il remet surtout en question certaines pratiques de gestion, particulièrement en matière de gestion des ressources humaines. Le véritable enjeu du télétravail, que nous avons nommé «déspacialisation», se situe donc bien dans la gestion de cette distance non seulement physique du travailleur, mais aussi et surtout psychosociologique, liée à l’éloignement d’avec son environnement de travail au sens large (collègues, espaces communs, échanges informels et formels, etc.). Le télétravail questionne, en effet, la règle des trois unités (de lieu, de temps et d’action) qui caractérise traditionnellement l’exercice de toute activité professionnelle et managériale. De ce bouleversement majeur émergent certains enjeux socio-économiques et de gestion, tels que la conciliation entre vie privée et vie professionnelle - lorsque le travail pénètre l’espace et les temps privés -, l’exercice du contrôle managérial, la disponibilité, la productivité, le rôle de la fonction d’encadrement ou encore l’implication des travailleurs. C’est dans ce contexte et à ce niveau que se pose la question de la régulation de l’activité professionnelle, lorsqu’elle se trouve ainsi «déspacialisée». C’est sous la forme d’une régulation conjointe, au sens de J-D Reynaud (1989), que nous imaginons cette régulation de la distance au sein des organisations. C’est-à-dire une régulation qui ne soit pas seulement le fruit du management, mais qui puisse être concertée et investie d’un certain sens collectif, dans le cadre d’arrangements (de conventions) construits par les acteurs locaux, autour des motivations et des modalités de développement du télétravail, mais aussi des pratiques spécifiques de gestion à mettre en place, spécialement en matière de management humain : tactiques de socialisation particulières (réunions hebdomadaires, espaces de dialogue autour de l’expérience de télétravail), transition du rôle de manager-superviseur vers celui de manager-coach (suivi qualitatif du travail effectué en dehors des locaux de l’entreprise, gestion des temps de non-présence dans les bureaux, reconnaissance de la situation de télétravail auprès des collègues, etc.), aménagement du contrat social (confiance, loyauté, transparence au niveau des attentes, des critères d’accès au télétravail), etc. C’est à ce titre que le télétravail, parce qu’il appelle une gestion qui dépasse les frontières traditionnelles de la relation d’emploi, constitue un enjeu pour la fonction ressources humaines elle-même, en questionnant sa légitimité de garant du contrat social. Les enjeux de la régulation du télétravail se situent au sein même des organisations, en grande partie dans les mains du management.


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