Les nouvelles formes organisationnelles et la persistance des effets de genre dans les services technologiques aux entreprises

2007 ◽  
Vol 20 (1) ◽  
pp. 55-82
Author(s):  
Stephanie Chasserio

Dans une étude conduite auprès d’entreprises québécoises de services technologiques aux entreprises, nous avons analysé l’organisation du travail par projets et le modèle de gestion des ressources humaines particulier à ce type d’organisation. Notre analyse révèle que, comme dans les bureaucraties, il existe dans ces entreprises des écarts entre les hommes et les femmes quant aux conditions de leur vie professionnelle. Nous précisons dans notre article les caractéristiques de ce modèle organisationnel et nous en soulignons les limites et les effets sur les individus, en particulier les femmes. Les résultats obtenus permettent de contextualiser les conditions de son fonctionnement et de mettre au jour la présence d’effets de genre.

2010 ◽  
Vol 64 (4) ◽  
pp. 575-592 ◽  
Author(s):  
José Bélanger ◽  
Alain Gosselin ◽  
François Bellavance
Keyword(s):  

Résumé Au cours des dernières années, un nombre croissant d’auteurs en gestion des ressources humaines se sont intéressés aux rôles que peuvent jouer les services des RH et les cadres supérieurs en RH dans le développement de la stratégie de l’entreprise. Toutefois, il est pertinent de se demander dans quel contexte l’exercice de ces rôles devient légitime. Selon certains auteurs, c’est particulièrement le cas lorsque l’entreprise se retrouve face à des défis exigeants au plan des ressources humaines. Donc, compte tenu du contexte actuel caractérisé par une économie sous pression, les cadres supérieurs en RH devraient être en mesure d’en profiter pour devenir des partenaires influents auprès du comité de direction. Cependant, nous savons très peu de choses sur la capacité d’influence des cadres supérieurs en RH, particulièrement auprès des membres du comité de direction, de même que l’écart potentiel qui peut exister entre la perception de ces derniers et celle que les cadres supérieurs RH entretiennent à leur propre égard en ce qui concerne leur capacité d’influence. Dans le cadre de notre recherche, le terrain ciblé se compose de cadres supérieurs en RH travaillant majoritairement dans la grande région de Montréal. Au total, nous avons rencontré 41 cadres supérieurs en RH afin de mesurer leur capacité d’influence. Suite à l’entretien, nous les avons invités à distribuer un questionnaire à des membres de leur comité de direction qu’ils avaient influencé au cours des trois dernières années. Les analyses révèlent que les cadres supérieurs en RH tendent à surestimer leur capacité d’influence auprès des membres de l’équipe de direction par rapport au jugement porté par leurs collègues exécutifs ou de leur supérieur immédiat. Enfin, nos résultats montrent qu’une bonne réputation, une solide crédibilité ainsi qu’un pouvoir de référence élevé peuvent faciliter l’exercice de l’influence des cadres supérieurs en RH.


2021 ◽  
Vol 1 (4) ◽  
Author(s):  
Valérie Billaudeau ◽  
Nathalie Debski

Cette communication propose une démarche originale d’apprentissage par les pairs dans une relation interdisciplinaire. Cette démarche a porté sur la réalisation de CV et a été conduite au cours de quatre années à l’Université d’Angers entre des étudiants ingénieurs de l’ISTIA et les étudiants en alternance de Master 2 Ressources Humaines et Organisations Innovantes (RHOI). Fondant notre démarche sur les travaux d’accompagnement et d’apprentissage par les pairs, nous avons fait l’hypothèse que cette activité co-élaborée, où chacun joue un rôle actif, mobiliserait un intérêt commun pour les deux parties prenantes et favoriserait un meilleur résultat que l’unique séance de cours de l’enseignant. À partir des retours d’expérience d’environ 400 étudiants ingénieurs et 60 étudiants de master 2 en RHOI, plusieurs effets positifs ont été constatés : le travail entre pairs a facilité les échanges entre les étudiants malgré leur emploi du temps peu compatible et chargé (les masters 2 étant en alternance). Il a permis aux pairs de s’approprier plus facilement le contenu avec un apport considérable des deux côtés. Par ailleurs, cette expérience a développé une co-responsabilisation des étudiants du fait des enjeux professionnels perçus par chacun influençant leur implication. Enfin la qualité de l’apprentissage est validée par les professionnels qui ont remarqué l’évolution des CV depuis la mise en place de cette organisation.


2017 ◽  
Vol 44 (1-2) ◽  
pp. 103-121 ◽  
Author(s):  
Arnaud Scaillerez ◽  
Diane-Gabrielle Tremblay

La situation économique mondiale crée des inégalités territoriales et sociales. En parallèle, le numérique ne cesse de prendre de l’ampleur et peut contribuer à créer de l’emploi, à réduire les écarts sociaux et même territoriaux. Au Québec, de nombreux dispositifs destinés à développer le numérique dans tout le territoire ont été mis en place. Le but est de stimuler l’activité économique et de réduire le chômage. Certains secteurs territoriaux, majoritairement urbains, voire périurbains, tirent leur épingle du jeu. En revanche, les secteurs ruraux les plus éloignés ou les plus proches de grands pôles économiques qui aspirent toute l’activité se retrouvent exclus de cette dynamique. C’est afin de réduire ces écarts territoriaux que le gouvernement québécois a développé différents dispositifs favorisant le déploiement du numérique, y compris dans les zones rurales dévitalisées. Grâce à ce développement technologique, les façons de travailler se diversifient en réponse à la fois au contexte économique (qui incite à une plus grande productivité) et aux attentes des employés désireux de voir s’améliorer la conciliation entre leur travail et leur vie privée. Le travail à distance prend de plus en plus d’importance au Québec et il obtient déjà des résultats significatifs dans certaines régions rurales caractérisées par une perte démographique et une baisse d’attractivité économique. La recherche porte sur neuf municipalités régionales de comté (MRC) québécoises (Les Appalaches, Argenteuil, Arthabaska, Brome-Missisquoi, Charlevoix, Papineau, Les Sources, Témiscamingue et Vaudreuil-Soulanges). Nous avons interrogé des professionnels chargés de l’introduction du numérique ainsi que des professionnels des ressources humaines responsables de l’intégration du télétravail et des nouvelles technologies au sein de ces territoires. L’objet de notre étude est de présenter le dispositif mis en place par le Québec en matière de numérique et de télétravail afin d’en exposer les résultats obtenus au sein de la ruralité.


Author(s):  
Laurent Taskin

Malgré la signature récente d’une convention collective de travail (CCT) précisant le cadre juridique de l’exercice du télétravail, ce numéro de Regards économiques soutient que la régulation du télétravail constitue avant tout un défi pour le management. C’est au sein des entreprises que celui-ci est appelé à être régulé, au-delà d’un cadre juridique plus ou moins contraignant. Depuis une trentaine d’années, le télétravail est parfois l’objet des fantasmes les plus fous : outre les projections dont son développement fait l’objet, il est parfois cité comme panacée à des maux aussi divers que la pollution des villes, la gestion des fins de carrière ou encore récemment la grippe aviaire ! Aujourd’hui, il s’impose dans les entreprises comme un mode d’organisation flexible du travail qui semble répondre aux préoccupations du moment en matière de mobilité ou de qualité de vie. Dans un contexte de transformation du travail (sous l’impulsion de la flexibilité, des technologies de l’information et de la communication (TIC), de l’individualisation et de l’accent mis sur les compétences individuelles) et dans un cadre juridique inadapté, le télétravail s’est surtout développé de manière informelle; certaines études estimant même que plus de 78 % des télétravailleurs Belges le sont sans avenant au contrat de travail, sans convention locale ou sans accord d’aucun type. C’est donc d’abord son manque de formalisation qui a appelé à une régulation nouvelle. Le cadre réglementaire constitue, certes, un premier niveau de régulation du télétravail. La loi de 1996 relative au travail à domicile, l’accord cadre européen signé en 2002 et transposé en Belgique par une CCT signée en novembre 2005 (et qui devrait entrer en application au plus tard le 1er juillet 2006) sont les principaux éléments de cette régulation nécessaire, mais non suffisante. Car, si le télétravail questionne le droit social, il remet surtout en question certaines pratiques de gestion, particulièrement en matière de gestion des ressources humaines. Le véritable enjeu du télétravail, que nous avons nommé «déspacialisation», se situe donc bien dans la gestion de cette distance non seulement physique du travailleur, mais aussi et surtout psychosociologique, liée à l’éloignement d’avec son environnement de travail au sens large (collègues, espaces communs, échanges informels et formels, etc.). Le télétravail questionne, en effet, la règle des trois unités (de lieu, de temps et d’action) qui caractérise traditionnellement l’exercice de toute activité professionnelle et managériale. De ce bouleversement majeur émergent certains enjeux socio-économiques et de gestion, tels que la conciliation entre vie privée et vie professionnelle - lorsque le travail pénètre l’espace et les temps privés -, l’exercice du contrôle managérial, la disponibilité, la productivité, le rôle de la fonction d’encadrement ou encore l’implication des travailleurs. C’est dans ce contexte et à ce niveau que se pose la question de la régulation de l’activité professionnelle, lorsqu’elle se trouve ainsi «déspacialisée». C’est sous la forme d’une régulation conjointe, au sens de J-D Reynaud (1989), que nous imaginons cette régulation de la distance au sein des organisations. C’est-à-dire une régulation qui ne soit pas seulement le fruit du management, mais qui puisse être concertée et investie d’un certain sens collectif, dans le cadre d’arrangements (de conventions) construits par les acteurs locaux, autour des motivations et des modalités de développement du télétravail, mais aussi des pratiques spécifiques de gestion à mettre en place, spécialement en matière de management humain : tactiques de socialisation particulières (réunions hebdomadaires, espaces de dialogue autour de l’expérience de télétravail), transition du rôle de manager-superviseur vers celui de manager-coach (suivi qualitatif du travail effectué en dehors des locaux de l’entreprise, gestion des temps de non-présence dans les bureaux, reconnaissance de la situation de télétravail auprès des collègues, etc.), aménagement du contrat social (confiance, loyauté, transparence au niveau des attentes, des critères d’accès au télétravail), etc. C’est à ce titre que le télétravail, parce qu’il appelle une gestion qui dépasse les frontières traditionnelles de la relation d’emploi, constitue un enjeu pour la fonction ressources humaines elle-même, en questionnant sa légitimité de garant du contrat social. Les enjeux de la régulation du télétravail se situent au sein même des organisations, en grande partie dans les mains du management.


Author(s):  
Amélie Bernier ◽  
Renée Michaud ◽  
Jamal Ben Mansour

La prise de décision des employeurs pour corriger en leur sein l’inadéquation formation-emploi, dont les écarts de compétences, repose sur l’obtention d’une information complète et précise. Cependant, nous savons peu de choses sur les facteurs qui influencent l’implantation d’un ensemble de pratiques favorisant l’adéquation formation-emploi. Les objectifs initiaux de cet article sont d’étudier l’effet des déterminants sur les situations d’inadéquation formation-emploi et sur les pratiques mises en oeuvre pour y faire face. La réalisation de tests statistiques a permis également d’étudier les relations complexes entre les déterminants, l’adéquation formation-emploi et les pratiques de gestion des ressources humaines (GRH) dans la prolongation des travaux sur l’approche des constituantes multiples. À l’aide des données recueillies auprès de 376 responsables de la GRH dans des petites et moyennes entreprises manufacturières québécoises, nous avons d’abord exploré les déterminants de l’adéquation formation-emploi, puis l’existence de relations significatives entre les déterminants et un bouquet de pratiques favorisant l’adéquation formation-emploi. Nos résultats montrent que la présence d’une stratégie de formation, celle d’un budget de formation et celle d’un plan d’attraction et de rétention sont des facteurs importants facilitant l’implantation de pratiques d’adéquation. L’analyse confirme aussi un effet de modération de la situation d’adéquation dans la relation entre les déterminants et l’adoption d’un ensemble de pratiques selon deux types de mécanismes, à savoir un mécanisme de régulation en cas de sous-compétence et un mécanisme de complémentarité en situation de surcompétence.


Author(s):  
Faris AL BARRAK ◽  
Yousef AL MERIOUH

L’un des plus grands défis que les multinationales d’aujourd’hui doivent relever, si elles désirent rester compétitives et garder un avantage concurrentiel, est de disposer d’un capital humain formé en accord avec les objectifs stratégiques de la firme, afin d’être capables de réagir et de s’adapter constamment aux changements et aux difficultés imposés par son environnement concurrentiel, technologique et réglementaire. Ceci est d’autant plus vrai pour les multinationales industrielles dont les activités quotidiennes reposent sur l’utilisation d’outils informatiques et de technologies de l’information et de la communication, qui sont souvent objet de changements, d’améliorations et de mises à jour, auxquels les employés doivent s’adapter pour continuer à exécuter leurs tâches de manière efficiente et productive. L’un des rôles majeurs de la direction des ressources humaines est dès lors d’assurer que le capital humain de l’entreprise sera prêt à faire face aux challenges actuels et futurs, afin de permettre à la firme de continuer à exister sur le marché. Les questions que l’on pourrait se poser à ce sujet sont diverses : Quel est le rôle de la direction des ressources humaines dans l’accompagnement et la réalisation des objectifs de l’entreprise ? Quelles sont les différentes possibilités auxquelles les multinationales pourraient avoir recours en matière de formation continue de leurs employés ? Comment être sûr qu’un programme de formation est efficace et quels sont les critères d’évaluation qui permettent de déterminer cette efficacité ? Le sujet de la formation étant très vaste, nous ne pouvons aspirer à le traiter de manière exhaustive dans notre écrit, c’est la raison pour laquelle, dans le présent article, nous avons décidé de nous focaliser sur les deux principales pratiques en matière de formation dans les multinationales, à savoir, la formation sur site (on-site training), dans laquelle l’entreprise utilise ses propres moyens pour fournir la formation adéquate à ses employés, et la formation hors site (off-site training), dans laquelle, la formation est prodiguée hors des locaux de l’entreprise. Dans un premier temps, nous allons commencer par établir un état de l’art des écrits en matière de formation afin de mettre en exergue les différences et spécificités des formations sur site et hors site. Dans un second temps, nous présenterons la méthodologie et le cheminement employés pour notre étude. Enfin, nous essaierons de concrétiser nos propos par l’étude d’un cas concret, celui de la société Delphi, qui opère dans l’industrie des faisceaux électriques. Nous essaierons de détailler les pratiques adoptées par Delphi en matière de formation et de développement des compétences.  


2005 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 309-342 ◽  
Author(s):  
Paul R. Bélanger ◽  
Louis Maheu

La mobilisation politique des populations étudiantes n'est pas en soi un phénomène vraiment contemporain. Certaines études ont déjà établi que des groupes étudiants ont participé à des mouvements politiques à diverses époques de l'histoire. Par contre, la pratique politique étudiante, ces dernières années, s'est amplifiée en même temps qu'elle se caractérisait par des traits plus spécifiques et particuliers à cette population. Aussi a-t-on vu croître, en sociologie, un intérêt nouveau pour l'analyse de ces phénomènes. Les études consacrées à ce sujet se multiplient de même que les schémas d'analyse se diversifient. Pour l'étude de la pratique politique étudiante québécoise contemporaine, nous avons, pour notre part, opté pour une grille d'analyse qui n'enferme pas l'étudiant, comme agent politique, dans le système d'enseignement supérieur. Sa mobilisation politique ne nous semble pas, au premier chef, être fonction de sous-cultures étudiantes plus ou moins contestataires et typiques des milieux universitaires ou des seules difficultés de fonctionnement des systèmes universitaires. Encore moins sommes-nous portés à penser que la marginalité sociale de la jeunesse étudiante est un facteur déterminant de politisation : « camper hors de la nation » ou de la société n'est pas de nature à susciter la mobilisation politique. Au contraire, notre analyse ne produit une définition de l'étudiant comme agent politique qu'au moyen de déterminations structurelles qui conditionnent, provoquent et organisent la pratique politique étudiante qui vise elle-même à modifier le cadre sociétal où elle émerge. Au nombre des principales caractéristiques de la période des années '60 dans l'histoire du Québec, il nous faut retenir la politisation des problèmes de fonctionnement de l'appareil scolaire québécois : les rapports entretenus par cet appareil avec d'autres structures de la société, le système de production économique par exemple, devenaient l'enjeu de luttes et de rapports politiques. L'État et les diverses couches sociales qui appuyaient ses politiques d'intervention auprès de l'appareil scolaire rencontraient l'hostilité et l'opposition plus ou moins soutenues d'autres couches sociales qui appréciaient différemment les politiques de l'État en ce domaine. Avec l'adoption du bill 60 qui créait, en 1963, le Ministère de l'éducation du Québec, le parti au pouvoir imposa une restructuration de l'appareil scolaire qui impliquait une responsabilité plus nette et ferme accordée à l'État et la mise en place d'organes officiels de consultation, comme le Conseil supérieur de l'éducation, où l'Église était loin de conserver une fonction prépondérante. Le législateur devait même consulter, au moment de la formation du premier Conseil supérieur de l'éducation, de multiples associations qui n'avaient pu auparavant s'imposer comme interlocuteurs dans un secteur contrôlé par l'Église. Parmi celles-ci, notons les associations d'enseignants; les associations d'administrateurs dans le domaine scolaire; les associations de parents et parents-maîtres; les associations syndicales; et diverses associations d'affaires. Puis finalement, le législateur dut consentir, après que des représentations eurent été faites dans ce sens, à prendre aussi l'avis d'associations étudiantes et d'associations de professeurs et d'administrateurs universitaires. On a pu également observer, dans le processus de régionalisation de commissions scolaires, que même au niveau local et régional, les agents qui contrôlaient traditionnellement l'appareil scolaire pouvaient voir leur position sociale remise en cause. Bref, la politisation des problèmes d'éducation a modifié les rapports de force entre les divers groupes sociaux qui se préoccupaient des politiques d'intervention de l'État auprès de l'appareil scolaire. L'État devait aussi se lancer, au cours des années '60, dans des transformations importantes des structures académiques et du contenu des programmes d'enseignement. Ces mutations de structures et de programmes académiques visaient essentiellement à reprendre le retard que connaissait le Québec, par rapport aux principales provinces canadiennes, et notamment l'Ontario et la Colombie-Britannique, dans le développement de son appareil scolaire. On attribuait à ce retard les problèmes de développement économique du Québec qui se manifestaient par un revenu moyen inférieur à celui des provinces canadiennes riches et par une productivité industrielle, en général, plus faible. La main-d’œuvre québécoise ne présentait pas des standards de qualification très élevés, ni des niveaux d'instruction jugés satisfaisants. Aussi, l'intervention de l'État auprès de l'appareil scolaire québécois avait-elle un sens bien précis : elle concernait la préparation et la modernisation d'une main-d’œuvre professionnelle au moyen de transformations apportées aux structures et au contenu de l'enseignement. Afin d'assurer une plus grande adaptation de l'appareil scolaire aux exigences de développement de la société, l'État misait essentiellement sur le « capital humain » et le perfectionnement des « ressources humaines » comme facteur de production. Ainsi cette intervention s'est accompagnée d'une augmentation considérable des investissements en éducation. Les dépenses totales d'enseignement au Québec qui étaient, à la fin des années '50, de l'ordre de $300,000,000, passaient en 1963 à $719,319,000 ; elles ont donc plus que doublé sur une période de cinq ans. Les dépenses du Ministère de l'éducation sont passées de près de $200,000,000 en 1960-61 à près de $710,000,000 en 1967-68, puis à $1,100,114,000 en 1970-71 ; sur une période de dix ans, ces dépenses ont été multipliées à peu près par dix. Ces hausses représentent des taux d'augmentation annuelle qui sont légèrement supérieurs à l'augmentation annuelle des dépenses du gouvernement du Québec; ainsi, la proportion du budget total consacrée à l'enseignement est passée de 23% en 1959 à 32% en 1964, puis à 34.7% en 1969. Il faut encore souligner que cette intervention de l'État auprès de l'appareil scolaire s'est accompagné d'un discours idéologique de circonstance. L'État, au moyen de slogans tels « Qui s'instruit s'enrichit », devait expliquer à la population combien l'éducation était le moyen par excellence de la promotion collective de la communauté canadienne-française. Le Québec était invité à joindre les sociétés industrielles avancées qui valorisaient, comme politique de croissance et de progrès, le développement et le perfectionnement continus des «ressources humaines».


Author(s):  
Syndicat des Médecins Réanimateurs SMR ◽  
Laura Federici ◽  
Olivier Lesieur ◽  
Arnaud Sement ◽  
Jean-Luc Chagnon ◽  
...  

La France a connu au printemps 2020 une crise sanitaire sans précédent sur les plans sanitaire et sociétal due à la pandémie de COVID-19. Lors de cette première vague les hôpitaux ont fait face à un afflux important de patients dans les secteurs de Réanimation. Des mesures exceptionnelles ont été mises en place, pour permettre au système de soins de tenir. Au sortir de cette première vague des propositions ont été faites afin d’optimiser l’organisation des Soins Critiques. Dans ce contexte, nous avons mené une enquête auprès des services de Réanimation français en Janvier 2021, destinée à produire un état des lieux. L’objectif principal de cette enquête était de déterminer si les mesures revendiquées par les soignants et affichées par l’exécutif étaient effectives. Nous avons mené une enquête déclarative visant à établir l’état des lieux des lits de Réanimation et des effectifs soignants avant et après la première vague de la pandémie à COVID-19 en France. Nous avons ainsi pu démontré qu’aucun des lits supplémentaires ouverts pendant la première vague épidémique n’a été pérennisé. Plus inquiétant, 13% des 114 services répondeurs soulignent que le ratio d’une infirmière pour 2,5 patients n’est pas respecté par manque de personnels formés et disponibles. Ces éléments confirment qu’à l’heure actuelle, aucune mesure n’a été prise pour améliorer un capacitaire historiquement et conjoncturellement déficitaire. Cette indispensable correction ne pourra s’opérer qu’avec le recrutement, la formation et la stabilisation d’équipes soignantes spécialisées, médicales et paramédicales.


2015 ◽  
Vol 59 (2) ◽  
pp. 69-81
Author(s):  
Dominique Gazo

Dans le cadre d’une recherche postdoctorale, nous avons mené une étude de cas pour décrire les méthodes d’évaluation des candidats bibliothécaires dans six municipalités québécoises. Nous avons requis l’avis des gestionnaires des ressources humaines, des évaluateurs et des recrues, ainsi que les documents produits dans le processus de dotation. L’entrevue est la méthode la plus répandue. Elle n’est pas toujours structurée et permet aux candidats de se mettre en valeur. La formulation des questions ne correspond pas toujours aux recommandations des experts. Les tests sont également utilisés pour évaluer les candidats, les plus redoutés étant les tests psychométriques.


Author(s):  
Abdelwahab Aït Razouk ◽  
Mohamed Bayad

Dans cet article, nous avons tenté de comprendre l’évolution de la gestion stratégique des ressources humaines dans les petites et moyennes entreprises en France. Le but de cette recherche est double. Premièrement, nous avons répondu aux appels de plusieurs auteurs demandant de multiplier les études de la GRH dans les PME. Deuxièmement, nous avons essayé d’enrichir nos connaissances de la GSRH dans un autre contexte que celui de l’Amérique du Nord ou celui des grandes entreprises. Cette recherche est basée sur une analyse dynamique à partir de données longitudinales de 388 PME françaises sur la période 1998-2005. Les résultats montrent une progression des pratiques stratégiques RH et un recul des pratiques administratives RH. Ce résultat est important puisqu’il démontre que les PME peuvent également adopter des pratiques flexibles en termes de GRH.


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