scholarly journals Prévalence et profils de la multimorbidité au Canada et déterminants associés

Author(s):  
K. C. Roberts ◽  
D. P. Rao ◽  
T. L. Bennett ◽  
L. Loukine ◽  
G. C. Jayaraman

Introduction La prise en compte de la multimorbidité est de plus en plus reconnue comme un élément fondamental de la prévention et de la prise en charge des affections chroniques. Cette étude porte sur la prévalence et les corrélats de la multimorbidité chez les adultes canadiens en fonction de l’âge et de certains autres déterminants clés. Méthodologie Nous avons extrait des données portant sur 105 416 adultes canadiens ayant répondu à l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2011-2012. Nous les avons analysées en fonction du nombre d’affections concomitantes présentes (deux ou plus ou trois ou plus, sur une liste de neuf) et nous avons cherché à caractériser les déterminants de la multimorbidité à l’aide de régressions. Résultats D’après notre analyse, 12,9 % des Canadiens souffraient de deux affections chroniques ou plus et 3,9 % de trois ou plus. Les répondants ayant déclaré souffrir de trois affections chroniques ou plus étaient plus susceptibles d’être des femmes, d’être plus âgés, de faire partie d’un ménage dont le revenu fait partie du quintile le plus faible et dont le niveau de scolarité le plus élevé de l’un des membres était inférieur aux études secondaires. La multimorbidité en lien avec le dénuement social était associée à une cote de 3,7 dans la population en général, mais de 7,5 chez les 35 à 49 ans et de 5,9 chez les 50 à 64 ans, soit la population d’âge moyen. Conclusion La proportion de Canadiens atteints de multiples affections chroniques étant en augmentation, nous devons adopter, pour étudier les affections chroniques et leurs facteurs en amont, une approche globale qui tienne compte de la multimorbidité, afin d’agir de manière globale et adaptée au contexte pour favoriser une vie saine et une meilleure qualité de vie et pour réduire les coûts des soins de santé et la mortalité. On devrait particulièrement tenir compte du rôle joué par le dénuement social dans l’apparition de la multimorbidité, car non seulement les Canadiens du groupe socioéconomique le plus démuni sont plus susceptibles de souffrir de multimorbidité, mais celle-ci surgira aussi probablement beaucoup plus précocement.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 2-3
Author(s):  
E. Peyron

La prise en charge du sujet alcoolodépendant, utilisant les techniques de thérapie cognitivo-comportementales (TCC) a suivi l’évolution de ces techniques. Historiquement, les TCC ont évolué selon trois vagues. La première vague est comportementale et s’inspire directement des théories de l’apprentissage. On cherche dans ce cas à aider le patient à modifier son comportement. La deuxième vague des TCC a été centrée sur les cognitions. Le but du travail psychothérapique était d’aider le patient à favoriser des pensées alternatives lors d’une situation à risque. Depuis les années 2000, est née une troisième vague. Celle-ci se centre sur les relations entre la cognition et l’émotion [4]. L’hypothèse est que les troubles psychiques résulteraient d’une suppression erronée d’information émotionnelle. Par conséquent, la thérapie de la mindfulness – de la pleine conscience –, c’est à dire de l’expérience vécue pleinement de l’ici et maintenant, s’intéresse au contexte des expériences psychologiques. Les premiers programmes de thérapie de la pleine conscience ont été développés pour le sujet souffrant de maladies ou de douleurs chroniques pour améliorer leur qualité de vie [5]. Pour le sujet alcoolodépendant, un programme intégrant la pratique de la mindfulness à la prévention de la rechute (Mindfulness-Based Relapse Therapy: MBRT) [3,6,7]. Ce programme thérapeutique, que nous décrirons, s’appuie sur huit séances hebdomadaires. Nous avons aussi utilisé le programme classique de la mindfulness chez le sujet alcoolodépendant. La thérapie de la pleine conscience nous paraît intéressante à la fois dans la gestion du craving, mais aussi dans la gestion des émotions. Enfin, nous chercherons aussi, à partir des lectures des Stoïciens, d’Augustin (De Trinitate) [2], et d’Arendt (La vie de l’esprit) [1] à expliquer comment la pleine conscience est acceptation, acceptation d’un ordre qui ne dépend pas de nous, mais acceptation constitutive de notre liberté. L’acceptation est donc éthique.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 88-88
Author(s):  
A. Hajri ◽  
W. Homri ◽  
S. Ben Alaya ◽  
S. Charradi ◽  
R. Labbane

Introduction.La sectorisation en psychiatrie réalise l’organisation administrative gérant la maladie mentale et les répartitions des structures de soins de santé mentale. Elle est née en France en 1960 sous l’action de psychiatres désaliénistes et elle a réalisé un effondrement de l’asile psychiatrique en faveur d’une structure de soins communautaire.Objectif.Évaluer l’apport et les limites de la sectorisation instaurée en Tunisie en 2000.Méthodologie.Revue de la littérature en utilisant les mots clés : « sectorisation », « psychiatrie ».Résultats.La sectorisation a réalisé une désinstitutionalisation progressive ; elle a favorisé la prise en charge dans des structures de soins régionales ce qui a permis d’éviter la chronicisation des patients en institution fermée. Ceci a contribué considérablement à la lutte contre la marginalisation du malade mental, lui offrant une meilleure qualité de vie et une meilleure insertion sociale. Par ailleurs, un tel système réalise une proximité de soins et par conséquent un bénéfice en matière de précocité du traitement. Il cible une meilleure continuité des soins ce qui réduit le nombre de nouvelles admissions. Toutefois, la sectorisation soulève encore quelques contestations. En effet, les secteurs géographiques se caractérisent par d’importantes disparités en matière de ressources matérielles et humaines. Par ailleurs, ce système réalise une contrainte par rapport à la possibilité par le patient de choisir librement son médecin traitant ou l’hôpital de référence (les limites géographiques sont parfois interprétées abusivement).Conclusion.La sectorisation a réalisé une révolution dans l’histoire de la psychiatrie en termes de lutte contre la stigmatisation du malade mental. Encore faut-il réviser certaines modalités afin que ce système s’adapte au mieux à la demande de soins.


Author(s):  
Wendy Duggleby ◽  
Carole A. Robinson ◽  
Sharon Kaasalainen ◽  
Barbara Pesut ◽  
Cheryl Nekolaichuk ◽  
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RÉSUMÉLes navigateurs aident les adultes ruraux âgés avec des maladies avancées, ainsi que leurs familles, de se connecter aux ressources, à l’information, et aux gens qui peuvent améliorer leur qualité de vie. Cet article décrit le processus utilisé pour engager des experts—en vieillissement en milieu rural, les soins palliatifs en milieu rural, et la navigation—ainsi que les intervenants dans les collectivités rurales, d’élaborer une définition conceptuelle d’une telle navigation et de délimiter les compétences pertinentes pour la prise en charge de cette population. Un document de discussion sur les considérations importantes pour la navigation dans cette population a été développé, suivi d’un processus Delphi en quatre étapes avec 30 membres invités experts. Les résultats de l’étude ont abouti à cinq compétences générales de navigation pour les fournisseurs de soins de santé qui prennent soin des personnes âgées rurales et de leurs familles à la fin de vie: la capacité de fournir le dépistage des patients / famille; à préconiser pour le patient / famille; de faciliter les relations avec la communauté; de coordonner l’accès aux services et aux ressources; et de promouvoir l’engagement actif. Les compétences particulières ont également été développées. Ces compétences constituent la base pour la recherche et le développement de programmes d’études en navigation.


Author(s):  
Nana Amankwah ◽  
Maryam Oskoui ◽  
Rochelle Garner ◽  
Christina Bancej ◽  
Douglas G. Manuel ◽  
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Introduction Le but de notre étude était de présenter des estimations et des projections par modélisation portant sur les répercussions épidémiologiques et économiques actuelles et futures de la paralysie cérébrale au Canada sur une période de 20 ans (2011‑2031). Méthodologie Nous avons utilisé le Modèle de santé de la population (POHEM) – Maladies neurologiques de Statistique Canada pour simuler les états pathologiques, les facteurs de risque et les déterminants de la santé à l’échelle des individus, ainsi que pour décrire et projeter les résultats en matière de santé, en particulier l’incidence de maladies, la prévalence, l’espérance de vie, l’espérance de vie ajustée en fonction de la santé, la qualité de vie liée à la santé et les coûts des soins de santé au cours du cycle de vie des Canadiens. Les cas de paralysie cérébrale ont été relevés à partir de sources de données administratives sur la santé en Colombie-Britannique. Une cohorte représentative de la population a ensuite été utilisée pour produire les taux d’incidence et de mortalité, ce qui a permis ensuite d’établir des projections des taux d’incidence et de mortalité. L’indice de l’état de santé Health Utilities Index Mark 3 (IES3) a également été inclus dans le modèle pour tenir compte de divers états de la santé fonctionnelle, ce qui a permis de réaliser des projections sur la qualité de vie liée à la santé. Enfin, nous avons estimé les paramètres de prestation des soins et les coûts des soins de santé à partir d’enquêtes nationales canadiennes et de données administratives sur la santé, puis nous les avons inclus dans les paramètres du modèle pour évaluer les répercussions épidémiologiques et économiques de la paralysie cérébrale. Résultats S’il est vrai que le taux brut global d’incidence de la paralysie cérébrale devrait demeurer stable, les nouveaux cas diagnostiqués de paralysie cérébrale connaîtront une hausse, passant d’environ 1 800 cas en 2011 à près de 2 200 cas en 2031. De plus, le nombre de personnes atteintes de ce trouble devrait passer de plus de 75 000 en 2011 à plus de 94 000 en 2031. Les coûts directs des soins de santé en dollars canadiens constants de 2010 s’établissaient à environ 11 700 $ pour les enfants de 1 à 4 ans atteints de paralysie cérébrale, comparativement à environ 600 $ pour ceux n’étant pas atteints de cette maladie. En outre, les personnes atteintes de paralysie cérébrale ont tendance à avoir une moins bonne qualité de vie liée à la santé pendant de plus longues périodes. Conclusion Les personnes atteintes de paralysie cérébrale continueront à être confrontées à des difficultés parce qu’elles nécessitent des soins médicaux spécialisés de façon continue et ont un besoin croissant de services de soutien. Notre étude fournit un aperçu significatif des coûts à venir et des répercussions de la paralysie cérébrale et offre des données précieuses qui pourraient servir à élaborer des programmes et des stratégies de santé ciblés pour les Canadiens atteints de cette maladie.


Author(s):  
Marc Popelier ◽  
Cécile Ciangura ◽  
Cécile Flahault ◽  
Cécilia Louot ◽  
Antoine Vanier ◽  
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La détresse émotionnelle liée au diabète impacte la qualité de vie et l’équilibre métabolique ce qui rend indispensable l’exploration du vécu de la maladie. Nous avons comparé 2 approches de médecine narrative, un atelier d’écriture où le patient écrit « une lettre à son diabète » (LAMD) et le « théâtre du vécu » (TDV) où un récit est transformé en une saynète qui est interprétée par des comédiens professionnels, mise en scène par le patient à l’aide du directeur d’acteurs. Deux groupes de patients diabétiques de type 1 hospitalisés dans le cadre d’un séjour d’éducation thérapeutique ont été randomisés dans une session soit avec LAMD (n = 27) soit avec TDV (n = 28). Deux questionnaires portant sur la détresse émotionnelle liée au diabète (PAID) et sur ses représentations du diabète (IPQR) ont été réalisés en début de programme et 3 mois plus tard et les résultats comparés par un test de Wilcoxon apparié. Une analyse qualitative menée par une psychologue a été effectuée chez 11 patients 3 mois après l’intervention. Nous n’avons pas observé de différence significative sur l’évolution du score des questionnaires entre les 2 approches mais l’analyse qualitative suggère un effet positif des 2 processus narratifs, plus marqué pour le TDV.


Author(s):  
Nana Amankwah ◽  
Ruth Ann Marrie ◽  
Christina Bancej ◽  
Rochelle Garner ◽  
Douglas G. Manuel ◽  
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Introduction L’objectif de notre étude est de présenter des estimations et des projections des répercussions épidémiologiques et économiques de la sclérose en plaques (SP) au Canada sur 20 ans (2011-2031). Méthodologie Nous avons utilisé un modèle de microsimulation de la santé de la population (POHEM) de Statistique Canada, plus précisément le modèle longitudinal de microsimulation démographique appelé POHEM - Maladies neurologiques. Nous avons sélectionné les personnes atteintes de SP à partir de sources de données administratives sur la santé et dérivé les paramètres liés à l’incidence de la maladie et au taux de décès d’une étude de cohorte de la Colombie-Britannique afin de prévoir quels seront l’incidence de la SP et son taux de décès. Nous avons également inclus une mesure reposant sur l’utilité (Health Utilities Index Mark 3) qui rend compte des états de santé fonctionnelle afin de réaliser des projections sur la qualité de vie liée à la santé. Enfin, nous avons estimé les paramètres de prestation de soins et de coûts des soins de santé à partir de sondages nationaux du Canada et de données administratives sur la santé et nous les avons inclus comme paramètres dans le modèle visant à évaluer les répercussions économiques et sur la santé des maladies neurologiques. Résultats On anticipe une légère augmentation du nombre de cas incidents de SP, passant de 4 051 cas pour 100 000 personnes en 2011 à 4 974 en 2031. Le nombre de Canadiens touchés par la SP passera ainsi de 98 385 en 2001 à 133 635 en 2031. Le coût total des soins de santé par personne (à l’exception des dépenses directes) pour les adultes de 20 ans et plus atteints de SP en 2011 était d’environ 16 800 $, contre un peu moins de 2500 $ pour ceux ne souffrant d’aucune affection neurologique. Si on comptabilise les dépenses supplémentaires liées à la SP (à l’exception des dépenses directes), les coûts totaux annuels de la SP pour le secteur de la santé devraient donc atteindre deux milliards de dollars d’ici 2031. Par ailleurs, les dépenses directes moyennes des personnes atteintes de SP seront d’environ 1300 $ par année tout au long de la période de projection. Conclusion La SP est associée à un important fardeau économique pour la société car elle touche surtout de jeunes adultes à un moment fondateur pour leur vie professionnelle et leur vie familiale. Sa prévalence étant particulièrement élevée au Canada, des recherches comme la nôtre sont essentielles afin de mieux comprendre les répercussions actuelles et futures de la SP sur la population canadienne, afin que les décideurs du réseau de la santé puissent mieux planifier les besoins en soins de santé pour les malades qui en sont atteints. Selon ces résultats, des stratégies pour prévenir la SP et la traiter plus efficacement sont essentielles pour en atténuer les futures répercussions.


2019 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 62-77
Author(s):  
Anne Delizée ◽  
Morgane Milcent ◽  
Christine Michaux

Résumé : Les barrières linguistiques peuvent avoir des conséquences négatives sur la santé des patients allophones et entraîner, de surcroît, une augmentation des coûts pour la santé publique. L’une des solutions serait de faire appel à des interprètes professionnels. Or, demander l’intervention de ces professionnels reste encore une pratique faiblement répandue et la raison souvent invoquée est le manque de moyens financiers. Le recours à un interprète professionnel influence-t-il positivement la trajectoire des soins de santé ? Quels sont les coûts de ce recours ? Pour éclairer cette problématique, nous avons procédé à la méta-analyse de 35 études scientifiques menées sur le sol américain qui abordent ces deux questions. Le résultat principal est que l’amélioration de la prise en charge médicale de l’allophone est sensible et que les coûts engagés sont minimes par rapport au bénéfice retiré.Resumen: Las barreras del idioma pueden tener consecuencias negativas para la salud de los pacientes que no hablan inglés y pueden además traer aparejado un aumento de los costes para la salud pública. Una de las soluciones sería recurrir a los servicios de unos intérpretes profesionales. Sin embargo, el hecho de solicitar la participación de dichos profesionales sigue una práctica poco extendida y la razón que se da a menudo es la falta de recursos financieros. ¿Tiene el uso de un intérprete profesional un impacto positivo en la prestación de servicios de salud? ¿Qué tipos de costes supone tal recurso? Para arrojar luz sobre este tema, se llevó a cabo el meta-análisis de 35 estudios científicos realizados en los Estados Unidos que abordan estos temas. La conclusión más destacada es que la gestión médica del alófono se mejora de manera significativa y que los costes incurridos son mínimos en comparación con los beneficios obtenidos.


Swiss Surgery ◽  
2003 ◽  
Vol 9 (6) ◽  
pp. 315-319 ◽  
Author(s):  
Peloponissios ◽  
Gillet ◽  
Halkic

L'agénésie isolée de la vésicule biliaire (AVB) est une anomalie rare. Vingt-trois pour cents des porteurs de cette malformation présentent des douleurs de l'hypochondre droit accompagnées de nausées et d'intolérance aux graisses dont l'étiologie reste souvent inexpliquée. Que la méthode d'investigation initiale soit un ultrason ou une cholangiographie intraveineuse, le diagnostic retenu à tort est dans la grande majorité des cas celui d'une vésicule exclue ou scléro-atrophique. Il résulte de cette erreur une indication chirurgicale inutile avec un risque accru de lésion des voies biliaires. Le but de ce travail et de déterminer s'il est possible, malgré les pièges de l'imagerie radiologique, d'obtenir un diagnostic préopératoire et de préciser la marche à suivre en cas de découverte pré ou peropératoire d'une AVB. A partir de deux cas isolés que nous présentons dans ce travail, nous avons effectué une revue de la littérature. C'est en fait la méconnaissance de cette pathologie et sa non-évocation dans le diagnostic différentiel qui conduit à une prise en charge chirurgicale inutile et dangereuse. L'absence de structures anatomiques normales et l'impossibilité de réaliser une traction sur l'infundibulum afin de mener la dissection du triangle de Calot représente un risque accru de lésion des voies biliaires. L'évocation de ce diagnostique par le radiologue ou le chirurgien est essentielle lors de l'interprétation de l'imagerie radiologic. En cas de doute on réalisera une cholangiographie-IRM. Une transmission héréditaire de l'AVB a été observée. Les membres d'une même famille doivent être investigués.


2019 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 137-146
Author(s):  
S. Abdalla ◽  
A. Brouquet

La radiochimiothérapie (RCT) préopératoire avant la réalisation d’une chirurgie carcinologique du rectum (exérèse totale du mésorectum) permet d’améliorer le contrôle tumoral local chez les malades opérés d’un cancer du rectum localement avancé (CRLA). Les taux de récidive locale sont actuellement inférieurs à 10 %. En revanche, cette stratégie n’a pas d’effet démontré sur le risque métastatique et la survie à long terme, et elle est associée à un risque de séquelles à long terme susceptible d’altérer la qualité de vie de malades pourtant guéris de leur cancer. L’administration d’une chimiothérapie (CT) à pleine dose dans la période préopératoire peut avoir des effets positifs sur la prise en charge des malades opérés d’un CRLA : augmenter la réponse tumorale et optimiser le contrôle local utilisé en intensification ou induction de la RCT, limiter le risque métastatique et éviter les séquelles tardives liées si elle est utilisée comme une alternative à la RCT. Dans cet article sont abordés les différents aspects à la fois démontrés et en cours d’évaluation de la CT préopératoire dans la prise en charge des CRLA.


2019 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 105-111 ◽  
Author(s):  
R. Bouriga ◽  
M. Mahjoub ◽  
MA Chaouch ◽  
M. Hochlef ◽  
Y. El Kissi ◽  
...  

Introduction : Le cancer est à l’origine de détresse psychologique alourdissant les morbidités des patients. Le cancer colorectal constitue un problème de santé publique de par son ampleur et sa gravité, en plus de son retentissement psychologique chez les patients et chez leur entourage. Notre objectif est de déterminer la prévalence de la dépression et de l’anxiété chez un groupe de patients tunisiens atteints de cancer colorectal et d’en rechercher les éventuelles relations avec les données cliniques. Patients et méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle longitudinale prospective durant six mois (de mars à août 2017) colligeant tous les patients présentant un cancer colorectal et suivis à la consultation d’oncologie médicale au CHU Farhat-Hached à Sousse (Tunisie). En plus d’une grille à remplir par l’enquêteur se rapportant aux données épidémiologiques et cliniques du patient après l’entretien et la consultation du dossier médical, la mesure de l’anxiété et de la dépression a été faite à l’aide d’un autoquestionnaire validé en langue arabe : l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS). La saisie et l’analyse des données ont été faites par le logiciel SPSS V20.0. Résultats : Cinquante-deux patients ont accepté de répondre à notre questionnaire. Ils étaient répartis en 28 femmes et 24 hommes ; l’âge moyen était de 57 ± 13 ans, la durée moyenne de la maladie était de 3,2 ± 1 ans. Les patients inclus dans l’étude étaient au stade métastatique (stade IV) de leur maladie dans 27%des cas. Nos patients ont bénéficié d’un traitement curatif dans 54 % des cas, d’une chirurgie de la tumeur primitive dans 88,6 %, d’une chimiothérapie dans 94,3 %, d’une radiothérapie dans 34,6 %, et 15,5 % ont reçu le cetuximab. La dépression détectée auprès de nos patients était douteuse dans 17,3 %et certaine dans 13,5 %. L’anxiété était douteuse chez 13,5 % et certaine dans 7,5 %. Une corrélation positive significative a été mise en évidence entre d’une part la symptomatologie dépressive et d’autre part le stade métastatique de la maladie (r = 0,741, p = 0,042), la présence de stomie (r = 0,811 ; p = 0,005), la fatigue (r = 0,720 ; p = 0,005) et les effets indésirables à type de nausée et vomissement (r = 0,653 ; p = 0,045). Conclusion : Il existe une forte prévalence de la dépression et de l’anxiété chez les patients atteints de cancer colorectal dans notre travail. Ces troubles psychiques devraient être systématiquement recherchés afin de préconiser une prise en charge adéquate de ces patients dans leur parcours de soins.


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