AFPBN–Traitement du trouble conduite suicidaire

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S68-S68
Author(s):  
L. Mallet

Les troubles conduites suicidaires bénéficient d’une reconnaissance officielle dans le DSM-5. L’enjeu actuel vise à identifier les modalités de prise en charge de ces patients. Cette session abordera deux aspects thérapeutiques complémentaires, centrés sur les deux principaux facteurs de risque : tentative de suicide et dépression. G. Vaiva propose d’associer les différents types de recontact du suicidant pour élargir la cible de prévention. Plusieurs dispositifs ont été imaginés et testés, sans qu’aucun à lui seul ne se montre satisfaisant pour une majorité de suicidants en population générale. D’où l’idée d’un algorithme simple (ALGOS) qui pourrait allier les qualités de certains des dispositifs proposés : une carte de crise remise aux primosuicidants, l’appel téléphonique à 15 jours pour les sujets récidivistes, l’envoi de quelques cartes postales aux sujets injoignables ou trouvés en difficulté à l’appel téléphonique… M. Morgiève rendra compte d’une démarche sociologique d’évaluation de ce programme de veille des conduites suicidaires. Il s’agit ici de comprendre comment les différentes catégories d’acteurs (psychiatres, psychologues, généralistes, cellule de re-contact, urgentistes, suicidants eux-mêmes) ont pu se sentir impliqués dans ce programme. Une stratégie plus conventionnelle et familière aux psychiatres consiste à traiter la dépression. Si d’un côté, nombre d’arguments sont en faveur de l’intérêt de l’usage des antidépresseurs, les autorités de régulation nous alertent sur l’aggravation possible du risque suicidaire. Il faut néanmoins reconnaître que l’explosion des prescriptions d’antidépresseurs ne s’accompagne pas d’une diminution en rapport des conduites suicidaires. Où est le problème ? P. Courtet montrera que l’on dispose de facteurs prédictifs de l’aggravation du risque suicidaire dans les premières semaines de traitement. En outre, il présentera des données suggérant que les patients déprimés les plus à risque de suicide répondent moins bien aux antidépresseurs. Ceci indique la nécessité de traitements plus efficaces pour les patients qui en nécessitent le plus !

1970 ◽  
Vol 29 (2) ◽  
pp. 29-36
Author(s):  
K Touré ◽  
SN Diagne ◽  
LB Seck ◽  
A Sow ◽  
M Ndiaye ◽  
...  

Description Les AVC constituent un problème de santé publique avec une mortalité élevée. Objectif Identifier les facteurs prédictifs de mortalité par accidents vasculaires cérébraux à la Clinique Neurologique du CHU de Fann, Dakar. Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective du 1er Janvier 2001 au 01 Novembre 2003 portant sur des patients avec AVC et ayant eu un examen tomodensitométrique cérébral. Les données sociodémographiques, les antécédents médicaux et chirurgicaux, les signes de gravité associés au tableau neurologique et le pronostic vital ont été collectés. Des analyses uni, bi et multivariées par la régression logistique multiple ont été effectuées. Résultats La population de patients (314) était composée de 56,1% de femmes avec une moyenne d’âge de 61,3 ans (±13,8), un délai moyen d’admission de 8,4 jours (±23,5). Les facteurs de risque d’AVC étaient dominés par l’HTA, l’antécédent d’AVC et le diabète. Les AVCI représentaient 60,2%. Un coma et une HTA étaient associés au tableau neurologique. Soixante dix huit (78) patients sont décédés soit un taux de létalité de 24,8%. Lors de l’analyse de régression logistique multivariée, seuls les antécédents d’AVC et l’existence de coma étaient associés de manière indépendante à la mortalité par AVC. Conclusion Ces résultats démontrent la nécessité d’une amélioration de la prise en charge des patients en unité de soins intensifs et la prévention des récidives d’AVC par une éducation sanitaire des malades.Mots-clés: accident vasculaire cérébral, mortalité, pronostic, Sénégal.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 672-672
Author(s):  
D. Sebbane

Les patients atteints de troubles psychiques sévères sont en moins bonne santé physique et ont une espérance de vie réduite par rapport à la population générale. Les données de la littérature montrent que leur taux de mortalité est deux à trois fois plus élevé et qu’ils présentent un risque de mortalité majoré par la survenue de maladies cardiovasculaires.L’étiologie de cette surmortalité cardiovasculaire associée à la schizophrénie, au trouble unipolaire et au trouble bipolaire est multifactorielle.Elle inclut des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux liés aux styles de vie des patients ainsi que des effets spécifiques liés à la maladie : on observe un risque relatif 1,5 fois plus élevé de la présence de facteurs de risque cardiovasculaires modifiables tels que l’obésité, le tabagisme, l’hypertension et la dyslipidémie. Le risque de développer un diabète sucré de type II est également fortement augmenté. L’autre facteur étiologique à considérer est celui des effets secondaires liés au traitement.En effet, le traitement médicamenteux de la majorité de ces troubles psychiatriques repose sur l’utilisation des antipsychotiques. Bien que ces médicaments aient une efficacité démontrée, ils sont malheureusement associés à des effets secondaires majeurs comme la somnolence et la sédation, mais aussi une prise de poids importante et la majoration des facteurs de risque cardiovasculaires.Actuellement, aucune stratégie efficace n’existe pour prévenir ces effets. Pourtant, l’accès au dépistage, aux mesures de prévention du risque cardiovasculaire et aux soins somatiques restent restreints pour ces patients. L’European Psychiatric Association (EPA) a ainsi émis des recommandations européennes afin d’améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiatriques sévères. Elles orientent vers la prise en charge transdisciplinaire de ces effets, ainsi que vers la sensibilisation des psychiatres et des médecins généralistes au dépistage et au traitement des facteurs de risque cardiovasculaires et du diabète chez ces patients.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 571-571
Author(s):  
P.-M. Astorg ◽  
A. Moroy ◽  
S. Lamy ◽  
L. Jehel ◽  
J.-M. Sigward

ContexteLes malades de psychiatrie meurent 25 ans plus tôt que la population générale, en particulier de maladies cardiovasculaires dont un des facteurs de risque est le syndrome métabolique. Les psychiatres sont souvent les seuls médecins à prendre en charge les patients hospitalisés dans des services psychiatriques, avec une approche somatique limitée.MéthodologieNous avons réalisé une étude observationnelle de novembre 2013 à juillet 2014 afin d’établir un profil des sujets pris en charge en psychiatrie au CHU de Martinique (CHUM).ObjectifNotre objectif principal est de décrire le profil des personnes hospitalisées dans le service de Psychiatrie du CHUM : comorbidités somatiques (dont syndrome métabolique) et psychiatrique, niveau socio-économique, histoire de vie (avec recherche de traumatisme).RésultatsCent quarante-quatre dossiers ont été documentés ; 62 % de femmes et 38 % d’homme avec une moyenne d’âge de 46 ans [18 ; 79]. 68 % de la population est créoles martiniquais et 17 % métropolitains. 85,7 % présentent des troubles somatiques (moyenne 2,2) et se répartit comme suit : 31 % problème cardiaque, 26 % endocrinologique, 16 % respiratoire, 25 % appareil locomoteur, 17 % maladie du système nerveux, 16 % appareil génito-urinaire et 28 % autres. 18 % présentent un syndrome métabolique. Nous ne retrouvons pas dans cette étude préliminaire de maladies psychiatriques prédisposantes pour développer un syndrome métabolique. Nous ne retrouvons pas non plus de lien entre l’histoire de vie traumatique avec diagnostic d’état de stress post-traumatique et la présence d’un syndrome métabolique (Chi2 et tests exact de Ficher).ConclusionsCes résultats soulignent la nécessité de sensibiliser les professionnels en psychiatrie sur la nécessité d’identifier les facteurs de risque de pathologie somatique (notamment métabolique et cardio-vasculaire) et de développer un réseau de prise en charge multidisciplinaire pour les patients hospitalisés en psychiatrie.


2019 ◽  
Vol 35 (4) ◽  
pp. 332-345
Author(s):  
Odile Cohen-Haguenauer

Les progrès du séquençage à haut débit permettent de rechercher simultanément des mutations sur plusieurs gènes pour explorer la prédisposition héréditaire au cancer du sein. Selon le gène, le niveau de risque et le spectre des cancers peuvent varier. Les dispositions spécifiques de prise en charge préconisées sont modulées en fonction des gènes, classés en : (1) très haut risque, tels les gènes BRCA1/2 suivant les recommandations de l’INCa 2017 ; (2) risque élevé ; (3) augmentation modérée : dans ce dernier cas, les mesures de surveillance sont similaires à la population générale. En l’absence de mutation, d’autres facteurs de risque peuvent intervenir et des scores professionnels être calculés. Cependant, selon les recommandations de la HAS 2014, l’histoire familiale prévaut : sur cette base, le dispositif national d’oncogénétique de l’INCa a mis en place un maillage national de réseaux de suivi des personnes à haut risque, présentant ou non des mutations. Enfin, de nouvelles voies thérapeutiques spécifiques s’ouvrent pour les personnes porteuses de mutations.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 49-49
Author(s):  
L. Christen ◽  
D. Detue ◽  
Y. Yeuillaz

Le syndrome métabolique est défini par une obésité abdominale et la présence d’au moins deux facteurs de risque parmi une hypertriglycéridémie, une diminution des HDL-cholestérol, une hypertension artérielle ou une augmentation de la glycémie à jeun (ou un diabète traité). Le syndrome métabolique augmente le risque cardiovasculaire par 1,76 [1] et le risque de voir apparaître un diabète par deux [2]. Nous avons inclus dans notre modeste étude cinquante patients qui bénéficient d’un neuroleptique d’action prolongée. Les résultats sont proches de ceux de l’étude CATIE [3]. Le syndrome métabolique est plus fréquent chez nos patients qu’en population générale. La fréquence du syndrome métabolique chez la femme de 51,6 % contre 25,1 % en population générale et chez l’homme respectivement de 36,0 % contre 19,7 %. Notre étude a permis un dépistage systématique de l’hypertension artérielle, du diabète, d’une dyslipidémie souvent asymptomatiques et surtout de proposer un traitement adéquat grâce à la participation des endocrinologues et cardiologues. Un CATTP de psychoéducation à la santé a été mis en place en complément d’un atelier de rééducation par le sport pour lutter durablement contre la sédentarité. En conclusion, le suivi somatique de nos patients est indispensable pour rapprocher leur espérance de vie à celle de la population générale. Nous constatons que l’échantillon des cas est petit, que cette étude n’apporte pas d’hypothèse à la sur-représentation du syndrome métabolique chez les patients souffrant d’une maladie psychiatrique. Par ailleurs nous observons que certains patients ont de grosses difficultés à accepter un régime alimentaire et un traitement médicamenteux supplémentaire à visée cardio protectrice. Enfin, notre étude devrait s’élargir aux nombreux patients qui bénéficient d’un antipsychotique per os.


2019 ◽  
Vol 90 (3-4) ◽  
pp. 273-287 ◽  
Author(s):  
Laurianne Coutier ◽  
Patricia Franco

Introduction : Chez l’enfant, le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) constitue un trouble du sommeil fréquent dont la prévalence est d’environ 3 % entre trois et huit ans. Matériels et méthodes : Son origine est multifactorielle (hypertrophie de tissus mous pharyngés, étroitesse des voies aérifères osseuses, atteinte du tonus neuromusculaire). Les symptômes et les signes cliniques diurnes et nocturnes à rechercher sont directement en rapport avec l’obstruction des voies aérifères supérieures (VAS) ou avec la mauvaise qualité de sommeil. Après une évaluation anamnestique et clinique complètes, incluant une nasofibroscopie, le spécialiste ORL s’orientera vers une adéno-amygdalectomie ou vers un enregistrement nocturne par polysomnographie ou polygraphie pour confirmer le diagnostic chez l’enfant. Chez l’adolescent, la prévalence du SAOS serait entre 0,5 et 6 %. Les facteurs de risque principaux sont l’obésité, le sexe masculin et les antécédents d’amygdalo-adénoïdectomie. Outre les symptômes classiques du SAOS de l’enfant, ce syndrome peut, chez l’adolescent, se manifester par une sémiologie trompeuse à type de dyssomnie, somnolence diurne excessive et/ou troubles de l’humeur. Les diagnostics différentiels à type de conduites à risque, retard de phase ou narcolepsie doivent être systématiquement évoqués. L’enregistrement de la respiration pendant le sommeil s’impose. Même si l’index d’apnées/hypopnées obstructives est faible, il doit être considéré. Conclusion : Chez l’enfant comme chez l’adolescent, la prise en charge multidisciplinaire (ORL, orthodontiste, kinésithérapeute maxillo-facial, pneumologue) doit être précoce afin d’éviter les complications neurocognitives, comportementales, cardiovasculaires et métaboliques. Une chirurgie maxillo-faciale pourra être discutée à partir de l’âge de 15 ans. Il ne faudra pas oublier de veiller aux règles d’hygiène de vie et de sommeil ainsi qu’à la prise en charge de l’obésité.


Endoscopy ◽  
2012 ◽  
Vol 44 (03) ◽  
Author(s):  
B Vedrenne ◽  
F Fumex ◽  
P Claudé ◽  
J Boitard ◽  
J Bouland ◽  
...  

2019 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 87-94
Author(s):  
G. Mick ◽  
D. Gillet ◽  
S. Heritier ◽  
C. Garcia-Porra ◽  
E. Bochet

Du fait de l’augmentation du nombre de prescription de prégabaline dans le domaine de la douleur chronique et de cas relevés de mésusage récréatif ou toxicomaniaque avec ce médicament dans le monde, dans le contexte de la crise sanitaire en cours avec l’usage des opioïdes aux États-Unis, la crainte d’un risque addictif directement lié à l’usage de cette molécule a incité les autorités de divers pays à une surveillance accrue. Les recueils effectués par les centres de pharmacovigilance concernant la prégabaline relevant avant tout les situations considérées comme anormales, la description de l’usage de cette molécule au quotidien par un ensemble de prescripteurs et d’utilisateurs durant une période prolongée reflète mieux les conditions naturelles d’emploi de cette molécule et permet d’identifier les divers types de comportements des professionnels et usagers de santé à son égard. Une analyse rétrospective des dossiers de patients utilisateurs de prégabaline reçus et suivis dans une structure d’évaluation et prise en charge de la douleur pendant six ans a été réalisée, comprenant des données précises concernant les conditions d’usage et les effets du médicament. Les données issues de la littérature internationale et celles issues de l’étude montrent que le risque de mésusage et addictif est faible dans un contexte de prescription antalgique et de suivi médical adéquat, alors qu’il est élevé et directement lié à un mésusage de type récréatif ou toxicomaniaque en association avec les opioïdes ou l’alcool, en particulier dans la population jeune et en dehors du milieu des soins. Des recommandations d’usage de la prégabaline sont proposées aux professionnels afin de rappeler ces facteurs de risque.


2019 ◽  
Vol 11 (4) ◽  
pp. 180-186
Author(s):  
R. Kojayan ◽  
R. Vasseur ◽  
C. Doublet ◽  
N. Baille ◽  
K. Havasi ◽  
...  

Les publications de plus en plus nombreuses sur l’épigénétique valident, jour après jour, une démarche d’accompagnement pluridisciplinaire coordonnée et personnalisée, pour modifier positivement et précocement l’environnement de l’enfant et de ses parents. Le défi est de réussir à intégrer toutes ces dimensions avec rigueur et respect mutuel des places et des compétences de chacun, surtout lorsqu’il s’agit de situations à risque médicopsychosocial extrêmes. L’antériorité des collaborations médicopsychologiques ainsi que l’action soutenue des réseaux périnataux* ont préparé le terrain du décloisonnement des pratiques entre les disciplines concernées, tant dans le secteur public que libéral. Sous l’impulsion d’un pédopsychiatre, d’une psychomotricienne et d’une orthophoniste en lien étroit avec les trois sites de naissance de la ville, soit 9 000 naissances par année, une expérience de prise en charge précoce des bébés issus de ces situations extrêmes a pu voir le jour en pratique libérale, articulée avec le CHU. Le recul actuel est de huit années. D’emblée, le regard d’un médecin rééducateur extérieur** a considérablement enrichi l’approche portée sur le développement précoce. Sans se polariser sur les facteurs de risque, l’attention a changé d’axe par une observation fine des stades précoces du développement du bébé jusqu’à 18 mois. L’accent a été mis sur l’analyse de la posture et l’activité motrice spontanée, en particulier la période des mouvements généraux dont on sait l’importance pour le devenir : observer avec les parents les modalités d’organisation précoce du bébé face à l’environnement, partager avec eux et avec les professionnels concernés ce qui se dégage dans la dynamique du bébé et les éventuels aménagements à proposer. Cette observation conjointe avec les parents les plus fragiles a ouvert des pistes pour définir le concept de continuité et optimiser les suivis.


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