Dépistage et prise en charge du syndrome métabolique chez des patients bénéficiant d’un neuroleptique d’action prolongée
Le syndrome métabolique est défini par une obésité abdominale et la présence d’au moins deux facteurs de risque parmi une hypertriglycéridémie, une diminution des HDL-cholestérol, une hypertension artérielle ou une augmentation de la glycémie à jeun (ou un diabète traité). Le syndrome métabolique augmente le risque cardiovasculaire par 1,76 [1] et le risque de voir apparaître un diabète par deux [2]. Nous avons inclus dans notre modeste étude cinquante patients qui bénéficient d’un neuroleptique d’action prolongée. Les résultats sont proches de ceux de l’étude CATIE [3]. Le syndrome métabolique est plus fréquent chez nos patients qu’en population générale. La fréquence du syndrome métabolique chez la femme de 51,6 % contre 25,1 % en population générale et chez l’homme respectivement de 36,0 % contre 19,7 %. Notre étude a permis un dépistage systématique de l’hypertension artérielle, du diabète, d’une dyslipidémie souvent asymptomatiques et surtout de proposer un traitement adéquat grâce à la participation des endocrinologues et cardiologues. Un CATTP de psychoéducation à la santé a été mis en place en complément d’un atelier de rééducation par le sport pour lutter durablement contre la sédentarité. En conclusion, le suivi somatique de nos patients est indispensable pour rapprocher leur espérance de vie à celle de la population générale. Nous constatons que l’échantillon des cas est petit, que cette étude n’apporte pas d’hypothèse à la sur-représentation du syndrome métabolique chez les patients souffrant d’une maladie psychiatrique. Par ailleurs nous observons que certains patients ont de grosses difficultés à accepter un régime alimentaire et un traitement médicamenteux supplémentaire à visée cardio protectrice. Enfin, notre étude devrait s’élargir aux nombreux patients qui bénéficient d’un antipsychotique per os.