Rationality and Decision in Administrative Science

1973 ◽  
Vol 6 (2) ◽  
pp. 271-294 ◽  
Author(s):  
H.T. Wilson

La science des administrations et la théorie des organisations sont deux secteurs des sciences sociales particulièrement affectés par les problèmes inhérents à la conception positiviste de la connaissance de l'univers social. Le statut relatif de la théorie et de la méthode, l'interrelation que l'on présume exister entre les deux, et les postulats selon lesquels on peut « appliquer » la connaissance des phénomènes sociaux en vue d'améliorer la condition humaine, tout cela se présente souvent de façon fort simpliste et quelquefois même dangereuse. A l'aide des arguments avancés par Herbert Simon dans Administrative Behavior et dans ses ouvrages subséquents, l'auteur veut attirer l'attention sur les plus sérieux écueils que recéle l'approche positiviste dans l'étude des processus administratifs parmi les groupes organisés.Le débat sur l'œuvre de Simon, entre 1947 et 1959, a permis de constater que la majorité des critiques, tout en mettant en cause l'accent qu'il plaçait sur des prémisses « décisionnelles » et la dichotomie faits-valeurs qui les soustend, étaient pour l'essentiel d'accord avec Simon quant à la nature de la rationalité humaine, au rôle de l'individu dans un groupe de travail, et à la contribution que l'intellectuel universitaire, par le biais de ses préoccupations cognitives, pouvait apporter à l'amélioration des processus administratifs au nom d'une certaine conception du progrès. Ce n'est qu'à partir du moment où l'on prend conscience que la distinction entre fait et valeur est à la fois une conséquence et une cause de l'établissement et du maintien de la dichotomie entre, d'une part, une soit-disant objectivité sur laquelle l'intellectuel universitaire non engagé aurait une emprise privilégiée et, d'autre part, la subjectivité telle que caractérisée par les valeurs, les préjugés, les préférences et, en général, « l'irrationalité » des participants engagés, que les implications de cette singulière réduction deviennent évidentes.Une analyse plus phénoménologique de l'organisation du travail amène l'auteur à suggérer, entre autres choses, que les « manquements » à la rationalité tels qu'ils se produisent dans la vie de tons les jours soient considérés non pas comme des déviations par rapport à l'idéal défini dans la tour d'ivoire universitaire, ni comme des facteurs de sabotage de la rationalité optimale, mais bien comme composantes intégrates des données d'une situation bien mieux connue par l'acteur-participant qu'elles ne peuvent l'être par l'analyste extérieur à la situation. En contrepartie de cette conception de l'acteur comme cherchant à satisfaire ses besoins eut égard à sa propre connaissance de l'état d'une situation donnée, on retrouve la préférence des acteurs pour des décisions et actions collectives plutôt qu'individuelles, préférence dont l'auteur souligne, en conclusion, quelques implications.

2017 ◽  
Vol 37 (4) ◽  
pp. 719-733 ◽  
Author(s):  
ALEJANDRO HORTAL

ABSTRACT This paper contextualizes Simon’s book, Administrative Behavior, within the evolution of his ideas arguing, contrary to what some have posited, that the common element that unites this book with the rest of Simon’s work is not the criticism of the classical approach, but an epistemological frame, based on an empirical methodology. This empiricism is the element that remained constant during his career and led him to introduce psychological factors when explaining the behavior of economic agents under his models of bounded and procedural rationality.


Author(s):  
Michael Mintrom

InAdministrative Behavior, Herbert Simon proposed a science of administration where organizational decisions represent the primary units of analysis. In constructing a conceptual framework to guide that science, Simon drew heavily on insights from cognitive psychology. Since its publication in 1947,Administrative Behaviorhas inspired researchers investigating institutional and organizational practices across many settings. Here, consideration is given to the impact ofAdministrative Behaviorin public policy and public administration. Four legacies are highlighted. They are: scholarship on incrementalism in policy-making, scholarship on agenda setting, scholarship on choice architecture, and scholarship on expertise and learning organizations. Continuous improvements in information technology and its application, combined with increasing citizen demands for more effective and efficient government, suggest ideas introduced inAdministrative Behaviorwill continue to influence theory and practice in policy design and public management for years to come.


1949 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 311-315
Author(s):  
Fernand Braudel
Keyword(s):  

Charles Morazé adore s'aventurer très en avant des lignes sagement, voire trop sagement tenues par ses confrères en histoire et en sciences sociales. Il lui faut l'ivresse des coups de main, des raids et de la solitude, car il a besoin de nous quitter pour nous surprendre ou nous irriter au retour — plus encore, pour se justifier à ses yeux de sa passion dévorante pour l'Histoire. Pour elle, n'a-t-il pas successivement trahi, hier, les mathématiques et la philosophie — qui d'ailleurs, rassurons-nous, en tireront vengeance tout au long de sa vie ?


1961 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 136-146
Author(s):  
Robert Mandkou

Nos lecteurs connaissent les ouvrages et la vivante école de sociologie religieuse de Gabriel Le Bras : les termes mêmes de ses classifications (détachés, saisonniers, observants, dévots) sont passés dans le langage courant des sciences sociales, en même temps que leur auteur, approfondissant pendant un bon quart de siècle sa recherche, faisait progresser sa propre problématique en passant des dénombrements de la pratique à la mesure, plus difficile, de la vitalité religieuse.


2000 ◽  
Vol 55 (6) ◽  
pp. 1229-1253 ◽  
Author(s):  
Jackie Assayag
Keyword(s):  

RésuméAprès un siècle d'études, il subsiste une zone en friche dans le champ des sciences sociales de l'Asie du Sud : celle de la ou des classes moyennes. Se posent non seulement les questions de son estimation numérique et de sa recomposition depuis cent cinquante ans, mais aussi celle de sa forfaiture puisque d'aucuns la considèrent comme responsable de la fabrication de la démocratie la plus inégalitaire dans le monde. Ces questions sont abordées à partir de réflexions sociologiques, historiques et épistémologiques.


1999 ◽  
Vol 54 (5) ◽  
pp. 1137-1156 ◽  
Author(s):  
Thomas Späth
Keyword(s):  

De prime abord, elles n'ont rien de commun. Et pourtant, les quatre publications dont ici il sera question présentent, chacune à sa manière mais toutes de manière quelque peu iconoclaste, un défi aux représentations prétendument bien établies de l'histoire du principat romain. Aussi distinctes que soient leurs thématiques, les auteurs partagent un même objectif : mieux saisir la spécificité et donc la différence de Rome par rapport aux valeurs et aux modèles du politique du 19esiècle européen, qui ont largement dominé la conceptualisation de l'histoire romaine, domination peutêtre plus forte dans lesAltertumswissenschaftenallemandes qu'ailleurs.


1968 ◽  
Vol 23 (2) ◽  
pp. 233-240 ◽  
Author(s):  
Charles Morazé

La grandeur et la décadence des cités, la fécondité, les poisons de la prospérité et ses vicissitudes, les manières dont la sagesse ou la vanité transfigurent l'angoisse, ces considérations sont dans Hérodote. Et si toutes les époques n'ont pas inspiré également leurs témoins ou leurs historiens, aucune histoire ne fut valablement écrite sans que l'auteur y traite de sociétés, d'économies et psychologies. Les antécédents de nos sciences sociales sont dans ces rencontres de la philosophie avec l'histoire, la seconde servant de laboratoire à la première. Le problème posé aujourd'hui, des rapports de l'histoire avec les sciences sociales, est en réalité aussi ancien que la légitimité de chacune à exister indépendamment des autres.Si la spécialisation de toutes disciplines est tenue pour une condition de leur développement, les sciences physiques, séparées aussi de la philosophie dont la dialectique avait fourni leurs premiers concepts, sont restées solidaires entre elles grâce à leur commun recours aux mathématiques. L'essor des premières s'inscrit dans celui des secondes.


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