Dominique Interactif pour Adolescents-Révisé, dépression, comorbidité et suicidalité

2020 ◽  
Vol 59 (2) ◽  
pp. 148-155
Author(s):  
Lise Bergeron ◽  
Elissa Zavaglia ◽  
Claude Berthiaume ◽  
Réal Labelle

Le Dominique Interactif pour Adolescents-Révisé (DIA-R) est un instrument multimédia et auto-administré par les adolescents. Le DIA-R a été conçu pour dépister la dépression, plusieurs autres problèmes intériorisés ou extériorisés, les traits de la personnalité limite et la suicidalité. Cet instrument permet aussi d’évaluer la comorbidité entre différents problèmes de santé mentale. Le DIA-R mesure des symptômes ou des critères définis selon la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). Cet article porte sur le contenu, la fidélité, la validité et l’utilité du DIA-R dans une perspective de prévention. Les qualités psychométriques de l’instrument ont été vérifiées dans une étude réalisée auprès de 447 adolescents francophones et anglophones âgés de 12 à 15 ans recrutés dans des écoles et des établissements cliniques de Montréal (Québec, Canada). Les coefficients de fidélité (cohérence interne, fidélité par test-retest) étaient excellents ou modérés. L’analyse de la validité de critère a clairement démontrée la capacité du DIA-R à prédire la dépression, la suicidalité ou d’autres conditions psychopathologiques évaluées par des mesures utilisées comme critères externes de validation. L’identification de la dépression, de la suicidalité ou d’autres formes de psychopathologie, au début de l’adolescence, demeure un enjeu majeur pour les cliniciens et les chercheurs. Le DIA-R pourrait être utile à tous les niveaux du continuum des services en santé mentale des adolescents (écoles, Centres jeunesse, cliniques de psychiatrie), dans le but de proposer des interventions appropriées contribuant ainsi à prévenir l’aggravation des problèmes de santé mentale et ultimement le suicide complété.

2017 ◽  
Vol 46 (1) ◽  
pp. 73-97
Author(s):  
Mélanie Bolduc ◽  
Nathalie Poirier

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble complexe caractérisé par des difficultés sociales et communicationnelles et par des comportements ou intérêts restreints ou répétitifs (American Psychiatric Association [APA], 2013). Le profil clinique des enfants touchés par le TSA varie tout au long de leur développement en fonction de la présentation des symptômes, de même que par la manifestation de troubles associés, complexifiant ainsi la démarche d’évaluation diagnostique. Pour émettre un diagnostic en santé mentale, les spécialistes s’appuient majoritairement sur le Manuel Statistique et Diagnostique des Troubles Mentaux, dont la plus récente version comporte d’importants changements quant à la définition et nomenclature du TSA ([DSM-5]; APA, 2013). En dépit du DSM-5, plusieurs outils d’évaluation s’offrent aux cliniciens pour appuyer leur démarche évaluative et améliorer la précision de leur diagnostic clinique. Parmi la grande variété disponible, il peut s’avérer difficile de choisir des outils d’évaluation adaptés à la situation du jeune évalué (p.ex., âge, intensité des symptômes, langue parlée, etc.), possédant des qualités psychométriques satisfaisantes et s’arrimant avec les critères diagnostiques de la dernière version du DSM. L’objectif de cet article est de présenter la démarche d’évaluation du TSA, ainsi que de décrire et d’analyser les outils d’évaluation du TSA recommandés par les meilleures pratiques et couramment employés par les cliniciens exerçant auprès d’une population à risque de présenter ce trouble. Spécifiquement, il vise à faire une revue critique s’articulant autour des caractéristiques (objectif poursuivi, population ciblée, validations et langues offertes), des propriétés psychométriques et de la pertinence de ces outils d’évaluation en regard aux critères du TSA conformément au DSM-5. Enfin, la démarche, les outils d’évaluation à privilégier et certaines considérations cliniques sont proposés en conclusion.


2015 ◽  
Vol 5 (2) ◽  
pp. 50-54
Author(s):  
Danielle Mintsoulis

ABSTRACT:Excoriation disorder is a mental health disorder characterized by excessive picking of one’s skin resulting in clinically significant functional impairment. Diagnosing this condition has been historically challenging due to the varied associated behaviours and lack of inclusion in the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM). As dermatologists and psychiatrists are the specialists most likely to encounter these individuals, this article discusses the new DSM-5 criteria and outlines the approaches and treatment options for these specialists to optimally manage patients with excoriation disorder.RÉSUMÉ:L’acné excoriée est un trouble de santé mentale caractérisé par le grattage et l’arrachage excessif de la peau qui mènent à une dysfonction clinique significative. Le diagnostic précis de cette condition demeure un défi lorsqu’on tient compte de la variété des comportements qui y sont associés et le manque d’inclusion des caractéristiques de ce problème de santé dans le DSM(Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Étant donné que les dermatologues et les psychiatres sont les spécialistes les plus susceptibles de traiter ces problèmes de santé mentale, cet article présente les nouveaux critères du DSM-5 et décrit les grandes lignes cliniques, les approches nécessaires et les options de traitement afin que ces spécialistes puissent intervenir auprès des patients avec l’acné excoriée de façon optimale.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 105-123 ◽  
Author(s):  
Pascale Mantoura ◽  
Marie-Claude Roberge ◽  
Louise Fournier

Au Québec et ailleurs dans le monde, la préoccupation s’accentue en regard de la santé mentale de l’ensemble de la population et de la nécessité de concentrer plus d’énergie sur les interventions préventives et de promotion. Il est alors recommandé que les acteurs de santé publique agissent en tant que chef de file de l’action de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux et établissent les partenariats nécessaires avec les acteurs des secteurs de la santé, des services sociaux et des autres secteurs indispensables à l’action en santé mentale. Les acteurs de santé publique au Canada ne sont toutefois pas encore suffisamment soutenus dans ce rôle. Ils expriment, entre autres besoins, celui d’avoir accès à des cadres structurants qui clarifient leur action en santé mentale. Cet article propose un cadre de référence pour soutenir l’action en santé mentale des populations. Ce cadre identifie les différentes dimensions propres à l’intervention en faveur de l’amélioration de la santé mentale de la population et de la réduction des inégalités de santé mentale. L’article illustre enfin comment l’application de la responsabilité populationnelle au niveau local permet de mettre en pratique les différentes dimensions de ce cadre de référence. Ultimement il permet aux acteurs de santé publique de mieux cerner leur action en faveur de la santé mentale des populations.


2007 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 16-36 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Fleury ◽  
Youcef Ouadahi

Résumé Les réseaux intégrés de services sont présentés comme l'une des principales voies de solutions pour accroître l'efficience, la pertinence et la cohérence du système de santé dans le contexte actuel d'augmentation de la demande et de contraintes budgétaires. Dans le domaine de la santé mentale, l'intégration s'inscrit aussi dans une tentative de répondre aux besoins multiples de la population cible, plus spécifiquement les personnes souffrant de troubles mentaux graves. Cet article décrit les balises du concept de réseau intégré de services en santé mentale, les principales stratégies qui en favorisent le développement et les modèles de régulation qui permettent leur élaboration. L'article aborde aussi les difficultés et les enjeux de ce mode d'organisation et plus particulièrement les défis liés à l'implantation de changement et de transformation des systèmes.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 19-42 ◽  
Author(s):  
Geneviève Piché ◽  
Marilou Cournoyer ◽  
Lise Bergeron ◽  
Marie-Ève Clément ◽  
Nicole Smolla

L’épidémiologie de la santé mentale des enfants et des adolescents est une discipline relativement récente et souvent méconnue, notamment au Québec. Certains travaux ont cependant permis d’estimer la prévalence des troubles mentaux les plus fréquents chez les jeunes, tels que les troubles anxieux et dépressifs, ainsi que les caractéristiques individuelles, familiales et socioéconomiques qui y sont associées. Cet article poursuit deux objectifs : présenter une recension des principaux résultats de recherche en épidémiologie pédopsychiatrique au Québec et mettre en évidence l’apport de ces résultats pour la santé publique. Afin d’atteindre ces objectifs, cet article présente les résultats de recherche en lien avec trois thématiques : 1) la mesure et l’identification des troubles anxieux et dépressifs chez les enfants et les adolescents ; 2) la prévalence de ces troubles et la comorbidité ; 3) les variables associées aux troubles anxieux et dépressifs identifiées dans les études épidémiologiques. Les auteurs souligneront les implications futures de ces résultats à travers les politiques québécoises dans le domaine de la santé publique.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 69-69
Author(s):  
A. Harbaoui ◽  
S. Benalaya ◽  
W. Homri ◽  
A. Bannour ◽  
R. Labbene

IntroductionLa question d’une transmission ou d’une influence des troubles mentaux des parents sur la santé mentale de leurs enfants, a pris un essor considérable en raison du développement de la génétique et des notions de vulnérabilité ou d’interactions gène–environnement. Les interactions précoces mère–enfant influencent de façon directe le développement psychoaffectif de l’enfant. Les troubles mentaux de l’enfant sont à leur tour générateur ou parfois révélateur d’une pathologie psychiatrique chez les parents, surtout la mère. Cette « boucle » dans laquelle la santé mentale de l’enfant et de la mère sont en perpétuelle interaction, nécessite une intervention spécialisée aussi bien sur l’un et l’autre mais aussi sur la dyade. Objectif.–Le but de ce travail est de faire le lien entre les troubles retrouvés des enfants suivis en pédopsychiatrie et leurs mères qui bénéficient d’une prise en charge en psychiatrie. Décrire le profil des mères dont les enfants sont suivis à la consultation de pédopsychiatrie de l’hôpital Razi et qui sont elles-mêmes suivies pour un trouble psychiatrique. Le recueil de données s’est fait à partir des dossiers médicaux des patientes.RésultatsNous avons recueilli dix dossiers de patientes suivies à la consultation de psychiatrie. Sur nos résultats préliminaires, la dépression maternelle est le trouble le plus fréquemment observé. Le travail est en cours de réalisation. Nous prévoyons d’élargir la population d’étude.ConclusionLa mise en place d’une guidance parentale repose sur le dépistage des troubles psychiatriques chez les parents et surtout la mère. Ce travail est une ébauche d’une perspective de collaboration entre psychiatres et pédopsychiatres.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 72-72
Author(s):  
C. Bergot

Les troubles mentaux affecteraient, selon les données officielles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) [1,2] 450 millions de personnes dans le monde. L’incidence de ces troubles est en tout lieu similaire à celle des pays européens, du moins pour les principales pathologies chroniques (schizophrénie et trouble bipolaire notamment), mais il existe des spécificités épidémiologiques propres à l’Afrique Subsaharienne. Ces données sont difficilement interprétables, en regard du contexte socioculturel des pays concernés, où la maladie mentale est encore souvent interprétée comme une faiblesse de caractère, un châtiment causé par des esprits surnaturels, voire même comme un mal dangereux et contagieux. La maladie mentale y est donc peu prise en compte, d’autant plus que pour faire face à ces représentations, les programmes nationaux de développement de soins en santé mentale sont quasiment inexistants. La disparité des moyens octroyés par les différents états dans le monde est abyssale, tant sur le plan financier, que sur le plan des moyens matériel et humain. De même, les initiatives non gouvernementales se détournent le plus souvent des prises en charge pérennes, au profit de la gestion de crises humanitaires et du traumatisme psychique. L’exemple plus particulier du Bénin appuie ces données communes aux pays d’Afrique de l’Ouest. Il n’y existe qu’un seul centre hospitalier psychiatrique public pour tout le territoire, pour lequel il manque cruellement de main d’œuvre soignante (médecins, infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux,…). Les frais à la charge des familles, lorsqu’elles parviennent à consulter, sont colossaux, et ne peuvent être assurés de façon continue. Ainsi, la crainte, l’impuissance et la pauvreté poussent les familles à abandonner leurs parents, qui se retrouvent isolés de la société, errants dans les métropoles, enchaînés à des arbres ou accaparés par des sectes. Les maltraitances qu’ils subissent sont peu connues, et d’autant plus fréquentes, qu’à de rares exceptions près, elles s’inscrivent dans une absence de cadre juridique approprié.


2007 ◽  
Vol 22 (2) ◽  
pp. 195-217 ◽  
Author(s):  
Jean Caron ◽  
Céline Mercier ◽  
Raymond Tempier

RÉSUMÉ La version québécoise de l'Échelle de satisfaction avec les domaines de la vie (ESDV), développée aux Etats-Unis auprès de la population générale et adaptée pour des personnes avec des problèmes sévères et persistants de santé mentale a été validée auprèsI d'un échantillon de 266 personnes de la population générale, et de 245 personnes avec des troubles mentaux sévères. Les analyses factorielles ont permis d'identifier quatre sous-échelles dans la population clinique et cinq dans la population générale. La consistance interne de l'échelle globale (alpha = 0,90) et des sous-échelles (alpha entre 0,60 et 0,84) s'est avérée excellente et la stabilité temporelle de l'instrument s'est avérée bonne (r = 0,73). De plus, des analyses de la variance et l'analyse discriminante permettent de constater que les sous-échelles ont un pouvoir discriminant élevé ; elles permettent de distinguer la population générale, les bénéficiaires d'aide sociale et les personnes psychotiques. Les résultats obtenus suggèrent que l'ESDV possède de très bonnes qualités psychométriques et constitue une mesure valide de qualité de vie subjective pour desI études descriptives ou évaluatives.


2009 ◽  
Vol 55 (1) ◽  
pp. 1-16
Author(s):  
Christiane Bergeron-Leclerc ◽  
Cécile Cormier

Cet article propose une exploration des facteurs contribuant au succès de l’intervention dans le champ de la santé mentale. Dans un premier temps, est proposé un survol de différentes stratégies utilisées par les travailleuses sociales afin de favoriser l’intégration sociale des personnes ayant des troubles mentaux graves. De façon plus spécifique, il est question de quatre courants théoriques ayant influencé la pratique du travail social des années 1960 jusqu’à nos jours : réinsertion sociale, réadaptation psychosociale ou psychiatrique, rétablissement et résilience. Dans un deuxième temps, sont présentés les résultats d’une démarche de consultation entreprise auprès des informateurs et informatrices clés du champ de la réadaptation en santé mentale, consultation qui a permis de dégager certains ingrédients sous-tendant les effets positifs de l’intervention, notamment la contribution de l’espoir à ce processus.


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