scholarly journals Recommandations fondées sur des données probantes visant à aider les adultes atteints de dépression à rester actifs toute leur vie

Author(s):  
Michelle Fortier ◽  
Taylor McFadden ◽  
Guy Faulkner

Résumé La dépression est aujourd’hui le trouble mental le plus répandu, et on estime qu’un Canadien sur quatre en souffrira à un moment ou à un autre de sa vie. Même si l’activité physique est recommandée comme traitement principal de la dépression légère à modérée et comme traitement secondaire de la dépression modérée à grave, on ne dispose toujours pas de lignes directrices précises sur la meilleure façon de promouvoir l’activité physique auprès de la population atteinte de dépression. Cet exposé de politique vise donc à fournir des recommandations fondées sur des données probantes aux fournisseurs de soins primaires et aux professionnels paramédicaux afin de promouvoir l’activité physique à vie chez les personnes atteintes de dépression. Ces recommandations consistent notamment à demander la permission de parler d’activité physique avec les personnes concernées; à présenter l’activité physique comme un élément sur lequel elles ont un contrôle afin de se sentir mieux; à préciser qu’intégrer ne serait-ce que quelques minutes supplémentaires d’activité physique hebdomadaire vaut mieux que rien et que des exercices légers sont suffisants pour obtenir des bienfaits sur la santé mentale et enfin à proposer plusieurs choix d’activités et essayer d’accompagner les personnes lors de leurs premières séances. En outre, cet article souligne l’importance de promouvoir, auprès de cette population, le plaisir que procure l’activité physique, ce qui peut être fait en aidant la personne à augmenter progressivement la fréquence, la durée et l’intensité de l’activité; en l’encourageant à faire preuve de bienveillance envers elle­même à propos de l’activité physique; en lui suggérant de s’adonner à une activité de plein air, d’écouter de la musique, d’être accompagnée d’un(e) ami(e) ou de faire partie d’un groupe; en utilisant un système d’autosuivi ou un journal pour renforcer le lien entre activité physique et amélioration de l’humeur. Les praticiens sont encouragés à utiliser ces recommandations fondées sur des données probantes (en particulier l’offre d’un maximum de choix, l’insistance sur le plaisir procuré par l’activité physique et la mise en avant des préférences personnelles) afin d’aider les personnes atteintes de dépression à bouger, à se rétablir et à s’épanouir. Ces recommandations sont également utilisables pour concevoir les futures interventions et pour éclairer les lignes directrices visant à réduire les taux de dépression au Canada.

Author(s):  
Heather Orpana ◽  
J. Vachon ◽  
C. Pearson ◽  
K. Elliott ◽  
M. Smith ◽  
...  

Introduction Notre objectif visait à étudier les variables liées au bien-être, mesurées par une autoévaluation de la santé mentale (AESM) très positive et une satisfaction élevée à l’égard de la vie (SV) chez des adultes canadiens (âgés de 18 ans et plus) présentant un trouble de l’humeur ou d'anxiété. Méthodologie Nous avons utilisé des données nationales représentatives tirées de l’Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada – Composante des troubles de l’humeur et d’anxiété (EPMCC-TAH) de 2014 afin de décrire l’association entre bien-être et comportements d’autogestion (activité physique, sommeil et méditation) ainsi que stress, adaptation et soutien social perçus. Nous avons eu recours à une régression logistique multivariée pour modéliser la relation entre ces facteurs et les mesures du bien-être. Résultats Environ une personne sur trois atteinte d’un trouble de l’humeur ou d’anxiété a fait état d'une AESM positive. Les modèles de régression logistique ont révélé que plusieurs caractéristiques, comme un âge plus avancé, une autoévaluation de la santé générale positive, des limitations fonctionnelles moins nombreuses ainsi que la perception d’un moindre stress à l’égard de la vie, de meilleures capacités d’adaptation et d’un plus grand soutien social, étaient associées à des niveaux de bien-être plus élevés. Les comportements d’autogestion (entamer une activité physique, méditer, adopter de saines habitudes de sommeil et atteindre un certain nombre d’heures de sommeil chaque nuit) n’étaient pas significativement associés à des mesures du bien-être dans notre modèle multivarié. Conclusion Les adultes canadiens souffrant de troubles de l’humeur ou d'anxiété qui ont déclaré percevoir un niveau de stress plus faible, un plus grand soutien social et une meilleure capacité d’adaptation étaient plus susceptibles de déclarer également des scores de bien-être plus élevés. Cette étude a fourni des données probantes à partir d’un échantillon représentatif de la population montrant qu’il est possible de vivre dans un état de bien-être même en présence d’un trouble de l'humeur ou d'anxiété.


Author(s):  
Suhayb Shah ◽  
Chris Ardern ◽  
Hala Tamim

RÉSUMÉCette étude a examiné les facteurs qui influent l'adhésion dans un programme de de tai-chi à 16 semaines parmi les adultes multi-ethniques d'âge moyen et plus âgés qui vivent dans un environnement faible socio-économique à Toronto. L'analyse a été basée sur des données recueillies auprès de trois cohortes du programme de tai-chi qui ont eu lieu à partir d'août 2009 à mars 2012. La variable principale de résultat, l'adhésion, a été mesurée par le nombre total de sessions suivies par chacun des participants. L'échantillon total était de 210 participants, avec un âge moyen de 68,1 ± 8,6. Basé sur le modèle de régression, l'adhésion a été associée de façon significative à l'âge plus avancé, au stress plus perçu, à l'enseignement supérieur, et aux scores mentales et physiques plus élevés de composants sur le Questionnaire Abrégée 36. Inversement, une faible observance était significativement associée à une activité physique hebdomadaire de base plus élevée. Nos résultats suggèrent que nous devrions cibler les personnes les moins instruites, à la santé mentale et physique médiocre, pour optimiser l'adhésion aux futurs programmes de tai-chi communautaires.


2007 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 93-108 ◽  
Author(s):  
Nick Kates

Résumé Au cours des cinq dernières années, une attention particulière a été portée aux façons d'améliorer la collaboration entre les dispensateurs des soins primaires et les services de santé mentale (soins intégrés en santé mentale). Cette démarche reflète une reconnaissance accrue du rôle significatif que les médecins de famille assument déjà presque partout à travers le pays ainsi que la nécessité d'améliorer les relations de travail entre les services de soins primaires et de santé mentale. Cet article passe en revue l'impact de ces facteurs et examine comment le concept de soins intégrés a évolué au Canada. Il décrit les initiatives qui y prennent place en décrivant plus en détails un programme à Hamilton, en Ontario, qui a réuni des conseillers et des psychiatres au cours des huit dernières années. L'article examine les leçons à tirer de cette approche, les possibilités qu'elle offre et son application dans d'autres communautés.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 243-271
Author(s):  
Matthew Menear ◽  
Michel Gilbert ◽  
Marie-Josée Fleury

L’intégration des soins de santé mentale dans les soins primaires est une stratégie importante pour améliorer la santé mentale et le bien-être des populations. Dans la dernière décennie, le Québec a adopté plusieurs mesures pour renforcer les soins de santé mentale primaires, mais certains problèmes d’intégration persistent. Cette synthèse a été réalisée afin d’identifier et comparer les grandes initiatives internationales liées à l’intégration des soins de santé mentale aux soins primaires et de résumer les leçons tirées de ces initiatives qui sont pertinentes pour le Québec. Vingt initiatives ont été sélectionnées, décrites dans 153 articles et rapports. Trois initiatives portaient sur la santé mentale des jeunes, quatorze portaient principalement sur les adultes et trois autres initiatives portaient sur la santé mentale des aînés. La majorité des initiatives ont visé à implanter des modèles de soins de collaboration pour améliorer la gestion des troubles mentaux courants par les intervenants en soins primaires. Les initiatives ont été comparées sur les stratégies d’intégration adoptées, leurs effets, et les enjeux d’implantation rencontrés. Les leçons pour le Québec incluent le besoin de consolider davantage les soins en collaboration en santé mentale, de promouvoir des services informés par des processus d’amélioration continue de la qualité et de favoriser une plus grande utilisation des technologies qui soutiennent l’intégration.


2007 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 125-141 ◽  
Author(s):  
Lucie Gélineau1 ◽  
Myriam Loudahi1 ◽  
Fanny Bourgeois1 ◽  
Nathalie Brisseau1 ◽  
Rozenn Potin1 ◽  
...  
Keyword(s):  
De Se ◽  

À l’aide de témoignages de femmes vivant de l’itinérance visible et de l’itinérance cachée, cet article illustre comment celles-ci sont victimes de la violation de droits liés à leur condition. Ces droits bafoués révèlent que la violence familiale et conjugale, le refus d’accomplir un rôle d’aidante naturelle et la pauvreté sont également des portes d’entrée dans l’errance et l’itinérance. Ces trois aspects semblent par ailleurs contribuer à l’apparition de problèmes de dépendance (alcool et toxicomanie) et de santé mentale usuellement liés à l’entrée dans l’itinérance. Pour trouver des solutions durables à l’errance et à l’itinérance des femmes, travailler à la promotion de droits fondamentaux tels que l’accès au logement ou à des services appropriés semble donc insuffisant. Il est nécessaire de se pencher également sur les mécanismes et les formes d’oppression des femmes et leurs produits que sont la pauvreté, la violence et le travail domestique imposé. Trois enjeux sont soulevés pour l’intervention : 1) la reconnaissance de la non-visibilité de femmes à risque ou en situation d’errance et d’itinérance et le défi que ceci représente dans le cadre de pratiques d’interventions et de prévention fondées principalement sur l’apparence physique des personnes et des comportements associés à la maladie mentale ou la toxicomanie; 2) la nécessité de maintenir et de développer des services tenant compte de facteurs structuraux, notamment pour les femmes pauvres et leurs enfants; et 3) la reconnaissance des droits bafoués.


2006 ◽  
Vol 13 (1) ◽  
pp. 48-56
Author(s):  
Claude Gendreau

Résumé Dans cet article1, nous allons considérer les divers acteurs de la santé mentale comme autant d'entrepreneurs qui tentent de se partager un marché de près de 900 millions de dollars. Nous montrerons que tous les promoteurs actuels se sont constitués dans le prolongement de l'institution psychiatrique et qu'ils sont les véhicules de la responsabilité du ministère de la Santé et des services sociaux et ultimement, de l'Etat. Tous les promoteurs ne disposent pas du même bagage d'expérience ou des mêmes garanties financières. Certains seraient plus près de la réalité des multinationales, d'autres, des sociétés d'Etat; enfin les plus récents sont, toujours de façon analogique, soit des PME, soit des artisans de la santé mentale. On assiste en somme à une stratification graduelle des acteurs qui agissent comme des promoteurs voulant survivre ou se développer dans un marché où chacun défend sa place au soleil.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 567-567
Author(s):  
J.-L. Roelandt ◽  
I. Benradia ◽  
A. Vaglio ◽  
M. Marsili ◽  
A.-C. Stona

ContexteLa révision de la classification internationale des maladies (CIM) est une responsabilité constitutionnelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La CIM est une norme diagnostique internationale utilisée par les 194 États Membres de l’OMS pour recueillir des statistiques de santé. Le département de santé mentale et abus de substance est responsable de la révision du chapitre des troubles mentaux et du comportement qui répond à une large série d’applications cliniques, de santé publique, de politique et de statistiques. Cette révision s’inscrit dans un processus global, multidisciplinaire, multilingue, transparent et indépendant de l’industrie pharmaceutique. Avec environ 220 millions de locuteurs de français dans le monde, la participation des francophones à la révision est essentielle. Ainsi le centre collaborateur de l’OMS (CCOMS) pour la santé mentale de Lille s’est associé aux CCOMS de Casablanca, Genève, Montréal, l’hôpital Razi de Tunis et l’université américaine de Beyrouth pour créer un consortium francophone d’appui à la révision.Objectifs– promouvoir la participation de la communauté francophone à la révision ;– maximiser l’utilité clinique de la classification ;– garantir la participation des usagers et des aidants.MéthodeIl s’agit d’un projet international, participatif, multicentrique, impliquant professionnels de santé mentale et de soins primaires, usagers et aidants, mené de 2013 à 2015 et se déclinant en quatre missions :– promotion de la participation des professionnels de santé mentale francophones au Réseau Mondial de Pratique Clinique ;– traduction du matériel CIM de l’anglais vers le français ;– mise en place d’études cliniques en francophonie pour tester la validité et l’utilité clinique de la classification ;– création d’un réseau mondial d’usagers et d’aidants en vue de leur implication dans la révision ;Résultats attendusCe projet permettra de valoriser dans la prochaine version de la CIM les spécificités francophones en associant toutes les parties prenantes.


Criminologie ◽  
2015 ◽  
Vol 48 (1) ◽  
pp. 15-35 ◽  
Author(s):  
Yves Cartuyvels1
Keyword(s):  
De Se ◽  

L’article étudie les transformations historiques dans le domaine de la santé mentale, principalement à travers ses résonances contemporaines dans l’Europe francophone, et plus principalement en France et en Belgique. Il décrit les mutations d’un point de vue institutionnel et matériel en examinant, plus particulièrement et de manière critique, la portée du DSM, l’imaginaire qu’il véhicule et ses conséquences sociales.In fine, ces transformations peuvent être saisies entre une approche scientifique qui rêverait de se débarrasser du sujet humain et une autre qui le tient pour essentiel et irréductible.


2021 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 109-123
Author(s):  
Martine Dutoit
Keyword(s):  
De Se ◽  

Faire une recherche sur la construction de l’expérience implique de travailler sur le mode même dont l’expérience se construit : dans son continuum, dans ses aspects micro-sociaux, dans ses transformations simultanées de l’action et de la pensée de l’action. Bref, il s’agit de construire la recherche, comme se construit l’expérience. C’est le parti pris de ce texte qui a pour objet plus particulier la première demande d’aide, enjeu pour tous les métiers de l’agir sur/avec/pour autrui. Dans l’intervention professionnelle la première demande adressée à l’intervenant est simplement considérée comme une prémisse de son intervention nécessaire pour établir le lien, mais qui n’est pas toujours constituée en ressource pour l’action auprès des personnes. Les matériaux des demandes d’aides recueillis dans le cadre d’un dispositif d’accès aux droits et de recours en santé mentale sont ici décryptés selon une approche d’analyse des activités pour repérer dès la première mise en contact les dynamiques déjà en cours, potentiellement mobilisables par les partenaires de l’échange. Les comportements révélateurs des dynamiques d’acteurs sont présents dans la manière de se présenter et de se positionner. Elles donnent à voir et à entendre les limites et les termes des compromis que les personnes en demande d’aide jugent possibles et acceptables. Considérer l’affirmation de soi, de sa volonté et de ses choix comme autant de dynamiques permet de mettre en mouvement les personnes et de transformer la situation dans laquelle elles se trouvent.


2014 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 25-45 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Fleury

Les systèmes sociosanitaire et de santé mentale au Québec ont été substantiellement transformés dans les dernières années. Au coeur des restructurations, les réformes ont visé la consolidation des soins primaires et une meilleure intégration du dispositif de soins, tendances centrales des réformes sur le plan international. Cet article résume les principaux axes de transformation des réformes du système sociosanitaire et de la santé mentale au Québec. Il présente aussi le rôle clé des omnipraticiens dans la prise en charge des troubles mentaux et les stratégies de coordination déployées. Les réformes visent principalement l’intensification du travail en réseau des omnipraticiens avec les intervenants psychosociaux et les psychiatres. L’article conclut sur l’importance d’optimiser le déploiement de réseaux intégrés de soins et de bonnes pratiques en santé mentale. Par ailleurs, les réformes devraient toujours être accompagnées de mesures et de stratégies d’implantation à juste titre aussi ambitieuses que les changements planifiés !


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