scholarly journals François Laruelle: Pour une pensée-fiction a Review Essay on François Laruelle’s Tétralogos: Un opéra de philosophies

Author(s):  
Identities Journal for Politics, Gender and Culture ◽  
Serge Valdinoci

F. Laruelle soumet à notre attention son Tétralogos, un Opéra de Philosophies. Le but qui est nôtre est de faire justice à l’endroit d’un ouvrage fondamental. L’enjeu est de grande importance, surtout à une époque saturée par les propos historiens—en philosophie précisément. En l’occurrence il importe de s’interroger sur le projet laruellien. L’Essentiel, ici, tient en deux mots. L’invention philosophique est le problème-clef. Telle est la force de cette question, totalement originale. Il est urgent de produire une Fiction, c’est-à-dire un processus qui crée en se créant, ou qui invente en s’inventant. Ce faisant nous reprenons la démarche des grands Romantiques s’exprimant après Kant, en lien avec Kant. Chez ces derniers il faut répéter que le souci d’une esthétique est patent. Et il s’agit de conjoindre alors esthétique et esthésique. Telle est la portée du concept de fiction. Chez F. Laruelle la théorisarion passe par ailleurs, du côté de la connaissance dont on bénéfice ou qu’on ignore. En ce sens et à notre avis, Laruelle échappe au nihilisme passif de nos contemporains. Mais Kant n’est pas adopté tout simplement. Car la fiction, selon F. Laruelle, est positive, et surtout pas fictive. Elle est fictionnante plus que nouménalement ; elle invente dans un réel « écouménal » qui n’est pas ectypal pour autant. Avec Laruelle, nous quittons la psychologie des Facultés, et même celle qui plus tard sera reprise par Modernes et Postmodernes. La fiction, bien entendue, est de ressort créateur. Elle dit inventer du réel et ce dans le réel. Elle est de/dans le réel. Esthésique et esthétique collaborent unement. Et ce encore en brisant la contemporanéité illusoire de la fonction sujet et de la fonction objet. Oui : le fictionnement invente en s’inventant, fait un effect dans l’affect. En termes laruelliens, une Tétralogie, ici très puissante, est un domaine de référence. Par exemple, il convient de dire avec force que la Philosophie non-standard touche à l’immense, alors que la Culture Europe, ou Culture Occident, compose sans broncher ni additivement, ni soustractivement. En résumé, la mesure projective, ou de mensuration, qui est effective, éloigne de l’immensité affective, tandis que la démesure, celle qui mord sur soi, s’effondre dans son soi, mais dans un potentiel non-philosophique, ou en Univers unionnant. Depuis son soi d’Univers, travaille un forcing, comme le conçoivent Cohen et Badiou. Ce dernier modélise scientistement le passage de l’Être à l’Événement. Chez Laruelle, on échappe totalement au scientisme malgré l’avis des tenants idéologisants de notre culture Europe. Nous pensons aux péri-philosophes de l’Institution, en France notamment.

Phronesis ◽  
2017 ◽  
Vol 5 (3-4) ◽  
pp. 16-27
Author(s):  
Francine Cicurel
Keyword(s):  

Cette étude se propose d’interroger les fondements théoriques et épistémologiques d’une pratique de recherche qui suscite la production d’un commentaire oral et spontané d’enseignants placés devant le visionnement de leur propre action d’enseignement. Sur quels indices s’appuie le chercheur pour pouvoir conférer à ces discours la capacité de dévoiler quelque chose ayant trait au rapport entre discours, action et pensée enseignante ? Pour aborder cette question, on proposera de s’attacher plus particulièrement à des incidents de planification, moments d’accroc, de dilemmes, de regrets où selon l’expression de Schütz (1998), l’enseignant affronte « un monde n’allant pas de soi ». Nous pensons ici à des séquences de corpus où se jouent des rapports au savoir, aux occasions manquées ou à prendre au vol. Dans ces moments de fracture apparaissent des indices d’un répertoire didactique en évolution. Ce qui nous conduira à nous interroger sur les discours d’autoconfrontations comme matériau textuel dont l’étude renseigne sur la construction des savoirs professionnels et leur évolution.


2011 ◽  
Vol 55 (4) ◽  
pp. 642-660 ◽  
Author(s):  
Nicolas Froeliger
Keyword(s):  

Où se manifeste le facteur local en traduction pragmatique, avec quels enjeux et quels horizons théoriques ? Abordée à partir d’exemples empruntés à la technique, à l’économie et à la presse, cette question débouche sur un paradoxe traductologique : celui de réunir artificiellement, sur l’importance de traduire non pas ce que le texte dit, mais ce qu’il fait, des auteurs en totale contradiction, et dont les seuls points communs semblent être une prise de distance par rapport à la linguistique et une réflexion fondée sur la traduction de la Bible. Tenter de surmonter ce paradoxe afin de produire, à partir du même facteur local, une recherche pertinente en pragmatique conduit à se demander si le problème n’est pas dans le choix des textes de référence, ainsi que sur la possibilité et l’intérêt d’une émancipation de la traductologie pragmatique par rapport aux théories plus littéraires ou se voulant généralisantes. Cette démarche permetin fined’isoler un trait que nous pensons décisif en traduction pragmatique : c’est lorsqu’il y a défaut (inaperçu) d’identité entre source et cible que l’on peut dire qu’il y a véritablement traduction.


Author(s):  
Outi Kalla ◽  
Jarl Wahlström ◽  
Jukka Aaltonen ◽  
Juha Holma ◽  
Pentti Tuimala ◽  
...  

Identifier avec précision les troubles schizophréniques a toujours été un problème complexe et controversé. Les caractéristiques psychologiques de la schizophrénie ont donné lieu à un volume considérable de travaux et de débats. Ces dernières années sont apparus un nombre croissant d'articles portant sur les différences et similitudes des manifestations de la psychose selon les cultures, partant de l'idée que les caractéristiques de personnalité nationales pourraient contribuer aux tableaux psychopathologiques. Le but premier de cette étude est de mieux comprendre les troubles psychotiques par l'investigation de la structure de personnalité et du fonctionnement de patients faisant un premier épisode psychotique. Le second objectif est de décrire les différences et similitudes observées dans les réponses au Rorschach de patients finlandais et espagnols afin de mettre en évidence des caractéristiques nationales et de contribuer ainsi à la recherche Rorschach interculturelle. Ont été inclus 41 protocoles de patients finlandais hospitalisés de manière consécutive pour premier épisode psychotique, et 32 en Espagne. Le travail a porté sur un certain nombre d'indicateurs de difficultés d'ajustement tirés du résumé formel du Rorschach en Système intégré ( Weiner & Exner, 1991 ). Tous les patients avaient été diagnostiqués comme schizophrènes ou souffrant d'autres troubles fonctionnels psychotiques non affectifs selon le DSM-IV. Les Rorschach ont été administrés en Système intégré aussitôt que possible après leur admission mais après la phase aiguë. La comparaison des groupes finlandais et espagnol, loin de montrer des différences significatives, étaient similaires sur beaucoup de points. Ces résultats confirment des données déjà bien établies sur les structures et mécanismes des patients psychotiques, mais ils en interrogent d'autres. Les patients obtiennent plus de styles ambiéquaux et moins d'introversifs que prévu. Beaucoup d'entre eux manquent de compétences sociales, d'intérêt pour les relations interpersonnelles et semblent avoir une vie sociale insatisfaisante. On observe des signes de difficultés dans le contrôle émotionnel et de modulation des affects, des traits dépressifs, une détresse émotionnelle, et peu de capacités de coping. Les résultats soulignent la notion que les problèmes affectifs et les traits dépressifs devraient être considérés comme un élément important dans un premier épisode psychotique, et ils confirment la présence de déficits cognitifs survenants tôt dans l'histoire d'un trouble psychotique. On a rencontré moins de dysfonctionnements idéationnels que prévu. Les deux groupes de patients se différenciaient sur certaines variables Rorschach, en particulier celles qui concernent la perception de soi. Les patients finlandais sont plus souvent centrés sur eux-mêmes de faç on excessive, plus préoccupés d'eux-mêmes et plus enclins M l'introspection. La majorité des patients espagnols manifestent un sentiment de valeur de soi négatif. Ils disposent de moins de ressources et ont plus souvent des déficits en capacité de coping. En admettant que ces résultats sont dus à des différences dans les caractéristiques de personnalité des patients psychotiques en Finlande et en Espagne, plutôt que des différences nationales dans la manifestation au Rorschach de structures de personnalité en fait identiques, alors ces données pourraient bien nous permettre de repérer des différences interculturelles de personnalité. Toutefois, l'impact des facteurs culturels est difficile M évaluer, surtout s'agissant d'une psychopathologie aussi sévère que la psychose, et la seule faç on d'avancer dans la compréhension de cette question serait de recueillir plus de données Rorschach interculturelles sur des patients psychotiques.


2019 ◽  
Vol 58 (2) ◽  
pp. 143-150
Author(s):  
Pascale Molinier

La psychodynamique du travail a étendu les conditions sociales de la sublimation au travail ordinaire et à la dynamique de la reconnaissance. Selon Christophe Dejours, la reconnaissance porte sur le faire mais elle se capitalise dans le registre de l’être. Or ce que les femmes font est généralement confondu avec ce qu’elles sont. D’où un déficit chronique de reconnaissance de leurs contributions, bien sûr aggravé par les rapports sociaux de domination (voir l’effet Mathilda dans les sciences). Ce constat sera ici principalement argumenté à partir des analyses psychodynamiques du travail féminisé (les activités de care) qui se caractérisent par leur discrétion. De la sous-estimation du travail féminin, il résulte de nombreuses conséquences, tant sur le plan théorique que clinique : la sublimation dépend-elle nécessairement de la reconnaissance ? – on déplacera cette question autour de l’expressivité et de la voix.


2006 ◽  
Vol 26 (1-2) ◽  
pp. 121-131 ◽  
Author(s):  
Beth Lord ◽  
James Tomlinson
Keyword(s):  

2018 ◽  
Vol 11 (1-2) ◽  
pp. 279-295
Author(s):  
Mohammed Aref

This review essay introduces the work of the Egyptian scientific historian and philosopher Roshdi Rashed, a pioneer in the field of the history of Arab sciences. The article is based on the five volumes he originally wrote in French and later translated into Arabic, which were published by the Centre for Arab Unity Studies and which are now widely acclaimed as a unique effort to unveil the achievements of Arab scientists. The essay reviews this major work, which seems, like Plato’s Republic to have “No Entry for Those Who Have No Knowledge of Mathematics” written on its gate. If you force your way in, even with elementary knowledge of computation, a philosophy will unfold before your eyes, described by the Italian astronomer Galileo Galilei as “written in that great book which ever lies before our eyes—I mean the universe—but we cannot understand it if we do not first learn the language and grasp the symbols, in which it is written. This book is written in the mathematical language, and the symbols are triangles, circles and other geometrical figures, without whose help it is impossible to comprehend a single word of it; without which one wanders in vain through a dark labyrinth.” The essay is a journey through this labyrinth where the history of world mathematics got lost and was chronicled by Rashed in five volumes translated from the French into Arabic. It took him fifteen years to complete.


2019 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 145-150
Author(s):  
Matthew J. Jones
Keyword(s):  

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