scholarly journals Les perspectives à moyen terme du marché du travail au Québec

2004 ◽  
Vol 78 (4) ◽  
pp. 487-510
Author(s):  
Marc Van Audenrode

Résumé Ce texte analyse l’impact attendu sur l’économie québécoise, et plus particuliè­rement son marché du travail, du retrait massif attendu de la vie active de la génération des baby-boomers. Nous montrons que le vieillissement de la population québécoise qui accompagnera ce phénomène démographique fera augmenter de façon significative le coût des soins de santé. Dans le même temps, l’arrivée de plus petites cohortes sur le marché du travail limitera notre capacité à produire des biens et services. En conséquence, même si l’on forme des attentes très optimistes par rapport à l’évolution économique, le taux de croissance du niveau de vie au Québec restera largement inférieur à 3 % au cours des 20 prochaines années.

2009 ◽  
Vol 73 (4) ◽  
pp. 643-666 ◽  
Author(s):  
Maurice N. Marchon

RÉSUMÉ Présenter une vision aussi objective que possible de la situation des régimes de pension publics et privés du Québec et du Canada constitue l’objectif premier de ce texte. Les régimes de pensions publics financés par répartition ont accumulé d’énormes déficits actuariels envers les baby-boomers. Le vieillissement de la population touchant presque tous les pays industrialisés pose des défis de taille aux gouvernements. Plusieurs ajustements possibles sont envisagés, notamment d’augmenter rapidement les taux de cotisation afin de mettre à contribution les baby-boomers pendant qu’ils participent encore au marché du travail. Il est toutefois peu probable que ce seul changement sera suffisant pour financer les engagements envers la génération des baby-boomers.


2009 ◽  
pp. 49-60
Author(s):  
Nathalie Burnay

Résumé L’objectif de cet article est de montrer combien les politiques publiques déployées dans les années 1980 en Belgique ont permis aux chômeurs de plus de 50 ans de quitter la spirale infernale de la négation de soi et du repli identitaire occasionnée par leur situation de chômage. La création du statut de « chômeur âgé » en 1986 correspondait en effet à une forme de reconnaissance collective d’une quasi-impossibilité de regagner le marché du travail. Cependant, ces politiques volontaristes de départs anticipés ne semblent plus être d’actualité. L’Union européenne insiste sur un relèvement des taux d’emploi, notamment pour lutter contre le vieillissement de la population, relèvement nécessaire au maintien de la pérennité des systèmes de pension et des soins de santé. La politique belge fait également volte-face en la matière. Ainsi, depuis 1999, de nombreuses réformes ont été menées de manière à durcir les conditions d’accès aux départs anticipés du marché du travail. Ce changement de mode de régulation conduit alors à une rupture de l’équilibre existant entre les pouvoirs publics, les chômeurs âgés et les employeurs.


Author(s):  
Stijn Baert ◽  
Bart Cockx ◽  
Niels Gheyle ◽  
Cora Vandamme

Récemment, une étude menée par des sociologues de l'Université de Gand révélait que des candidats locataires ayant un nom à consonance étrangère, ou s'exprimant avec un accent étranger, avait plus de mal à trouver un logement à Anvers et à Gand. De telles discriminations existent-elles aussi sur le marché de l'emploi ? C'est ce que ce numéro de Regards Economiques cherche à établir. Plus précisément, l'étude présentée dans ce numéro vise à déterminer si les employeurs flamands traitent de manière égale les candidatures à l'emploi des jeunes diplômés aux noms à consonance turque et à consonance flamande.Pour ce faire, les chercheurs ont répondu à des offres d'emploi réelles en envoyant des candidatures fictives dont la seule différence majeure était le nom du candidat (à consonance soit flamande soit turque, les Turcs représentant la plus importante minorité ethnique à Gand et la seconde à Anvers, les deux villes auxquelles les candidats fictifs étaient domiciliés).Il ressort de cette étude qu'une inégalité de traitement existe sur le marché du travail en Flandre. Les jeunes diplômés aux noms à consonance turque ont moins de chance d'être invités à un entretien d'embauche que les jeunes diplômés aux noms à consonance flamande : en moyenne, ils doivent envoyer 44 % de candidatures en plus s'il souhaite recevoir le même nombre de réponses positives. Ceci est particulièrement vrai s'ils sont peu qualifiés et candidats à des postes pour lesquels il n'existe pas de pénurie de main-d'œuvre. En revanche, la discrimination disparaît dans les secteurs où il y a pénurie de main d'œuvre.Une telle discrimination est non seulement inacceptable d'un point de vue éthique, mais elle a également d'importantes répercussions sur le plan économique. En raison des énormes défis posés par le vieillissement de la population, il est important de pouvoir compter sur tous les groupes de la population. En outre, ce type d'exclusion en début de carrière peut avoir des conséquences à long terme.Comment remédier à ce problème ? Plusieurs politiques sont proposées : (1) des campagnes de sensibilisation; (2) le recours à un système de candidatures anonymes; (3) faire respecter la loi par le contrôle plus systématique de la discrimination et par l'imposition de sanctions en cas de détection; (4) l'instauration de quotas de recrutement en faveur des personnes issues de l'immigration. Comme l'expliquent les auteurs de l'étude, aucune de ces politiques n'est exempte d'effets pervers. Il convient donc de les doser et de les combiner au mieux pour réduire la discrimination de façon effective sur le marché de l'emploi.


2014 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 49-71 ◽  
Author(s):  
Moustapha Bamba ◽  
Richard Morin

Cet article traite de l’impact des services offerts aux nouveaux immigrants issus des minorités visibles par les organismes communautaires (OC) qui interviennent dans le domaine de l’employabilité. Nous passons d’abord en revue les principales difficultés que rencontrent généralement les nouveaux immigrants issus des minorités visibles dans leur processus d’insertion sur le marché du travail. Nous présentons ensuite quelques éléments de réflexion sur la contribution des organismes communautaires en employabilité à l’insertion des immigrants dans leur société d’accueil. Nous mettons enfin en lumière les effets des services de ce type d’OC sur l’intégration des nouveaux immigrants issus des minorités visibles à Montréal. Nous montrons que les OC facilitent l’intégration de ces nouveaux immigrants non seulement sur le marché du travail, mais aussi dans des réseaux sociaux et que l’apport des services des OC n’est pas significativement différent selon le sexe de l’usager.


2015 ◽  
Vol 44 (1) ◽  
pp. 129-149 ◽  
Author(s):  
Guillaume Marois ◽  
Alain Bélanger

Cette note de recherche présente les perspectives locales pour 2031 du vieillissement de la population dans la Communauté métropolitaine de Montréal. Les résultats ont été produits par le modèle Local Demographic Simulations (LDS), qui a été développé pour projeter la population à l’échelle locale en intégrant dans ses paramètres des variables contextuelles telles que les plans d’aménagement. Deux indicateurs ont été analysés : la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus par municipalité et le taux de croissance de cette population. Nous montrons que les municipalités sont affectées par le vieillissement de différentes manières. Plusieurs municipalités, surtout dans les banlieues en développement, connaîtront une forte croissance du nombre d’aînées causée par le vieillissement sur place des nombreuses familles qui s’installent aujourd’hui dans ces endroits. D’autres municipalités, principalement dans les anciennes banlieues où l’urbanisation est plus avancée, auront en 2031 une très forte proportion de personnes âgées, sans augmentation importante de leur nombre.


2015 ◽  
Vol 43 (2) ◽  
pp. 249-278 ◽  
Author(s):  
Bilampoa Gnoumou Thiombiano

L’étude examine les facteurs sociodémographiques et économiques qui influencent la participation des femmes à la prise de décision au sein du ménage au Burkina Faso. Les données de l’Enquête démographique et de santé réalisée en 2010 sont exploitées à l’aide d’une régression logistique. Ces données quantitatives sont complétées par des entretiens qualitatifs réalisés en 2011 sur le thème « genre et décision économique au Burkina Faso ». Les résultats montrent que les femmes participent peu aux décisions concernant leurs soins de santé, les achats importants du ménage et les visites aux parents, mais les femmes ayant une activité rémunérée sont susceptibles de décider de la gestion de leurs revenus. La scolarisation, l’exercice d’un travail rémunéré, un âge plus élevé, la résidence en milieu urbain et le niveau de vie élevé du ménage sont des facteurs favorables à la participation de la femme à la prise de décision au sein de son ménage. On note cependant des différences selon le groupe ethnique. Ces résultats suggèrent que la scolarisation croissante des filles en Afrique subsaharienne, l’urbanisation et la participation progressive des femmes au marché du travail contribuent à la modification des rapports de genre au sein des couples et, de façon générale, à l’amélioration du statut social de la femme.


Author(s):  
John Muscedere ◽  
Melissa K. Andrew ◽  
Sean M. Bagshaw ◽  
Carole Estabrooks ◽  
David Hogan ◽  
...  

RÉSUMÉAvec le vieillissement de la population canadienne, la fragilité – avec son risque accru du déclin fonctionnel, la détérioration de la santé, et le décès – devient de plus en plus répandue. La physiologie de la fragilité reflète son origine parmi organes et systèmes multiples. Environ un quart des Canadiens qui sont âgés de plus de 65 sont fragiles, augmentant à plus de la moitié de ceux âgés de plus de 85. Notre système de soins de santé est organisé pour gérer les systèmes mono-organes, ce qui nuit à notre capacité à traiter efficacement les personnes atteintes de troubles multiples et des limitations fonctionnelles. Pour faire face à la fragilité, il faut reconnaître quand elle se produit, accroître la sensibilisation à son importance, développer des modèles holistiques pour ses soins, et générer des meilleures preuves pour son traitement. La reconnaissance de la façon dont la fragilité impacte la durée de vie permettrait l’intégration des objectifs en matière de soins dans les options de traitement. Les différents organisations de soins responsables variées dans le système de soins de santé canadien nécessiteront des stratégies et outils différentes pour évaluer la fragilité. Les changements dans la politique sera essentiels, étant donné la portée et la complexité des défis que pose la fragilité au système de soins de santé comme cela est organisé actuellement.


Author(s):  
Stijn Baert ◽  
Bart Cockx ◽  
Niels Gheyle ◽  
Cora Vandamme

Récemment, une étude menée par des sociologues de l'Université de Gand révélait que des candidats locataires ayant un nom à consonance étrangère, ou s'exprimant avec un accent étranger, avait plus de mal à trouver un logement à Anvers et à Gand. De telles discriminations existent-elles aussi sur le marché de l'emploi ? C'est ce que ce numéro de Regards Economiques cherche à établir. Plus précisément, l'étude présentée dans ce numéro vise à déterminer si les employeurs flamands traitent de manière égale les candidatures à l'emploi des jeunes diplômés aux noms à consonance turque et à consonance flamande.Pour ce faire, les chercheurs ont répondu à des offres d'emploi réelles en envoyant des candidatures fictives dont la seule différence majeure était le nom du candidat (à consonance soit flamande soit turque, les Turcs représentant la plus importante minorité ethnique à Gand et la seconde à Anvers, les deux villes auxquelles les candidats fictifs étaient domiciliés).Il ressort de cette étude qu'une inégalité de traitement existe sur le marché du travail en Flandre. Les jeunes diplômés aux noms à consonance turque ont moins de chance d'être invités à un entretien d'embauche que les jeunes diplômés aux noms à consonance flamande : en moyenne, ils doivent envoyer 44 % de candidatures en plus s'il souhaite recevoir le même nombre de réponses positives. Ceci est particulièrement vrai s'ils sont peu qualifiés et candidats à des postes pour lesquels il n'existe pas de pénurie de main-d'œuvre. En revanche, la discrimination disparaît dans les secteurs où il y a pénurie de main d'œuvre.Une telle discrimination est non seulement inacceptable d'un point de vue éthique, mais elle a également d'importantes répercussions sur le plan économique. En raison des énormes défis posés par le vieillissement de la population, il est important de pouvoir compter sur tous les groupes de la population. En outre, ce type d'exclusion en début de carrière peut avoir des conséquences à long terme.Comment remédier à ce problème ? Plusieurs politiques sont proposées : (1) des campagnes de sensibilisation; (2) le recours à un système de candidatures anonymes; (3) faire respecter la loi par le contrôle plus systématique de la discrimination et par l'imposition de sanctions en cas de détection; (4) l'instauration de quotas de recrutement en faveur des personnes issues de l'immigration. Comme l'expliquent les auteurs de l'étude, aucune de ces politiques n'est exempte d'effets pervers. Il convient donc de les doser et de les combiner au mieux pour réduire la discrimination de façon effective sur le marché de l'emploi.


Author(s):  
David De la Croix ◽  
Géraldine Mahieu

A quel rythme réduire la dette publique ? Quel budget consacrer aux soins de santé ? Et quel mode de financement de la sécurité sociale adopter face au vieillissement de la population ? Ces choix mettent en balance l’intérêt de différentes générations. Nous identifions les gagnants et les perdants de différentes options politiques.


Author(s):  
Vincent Bodart ◽  
Laurence Jacquet ◽  
Bruno Van der Linden

Les négociations salariales dans le cadre de l’accord interprofessionnel 2003-2004 vont prochainement débuter. Ce numéro de Regards Economiques se penche sur les enjeux, les raisons et les modalités de la modération salariale en Belgique. 1.   Les enjeux Face à l’arbitrage entre salaire et emploi étayé ci-dessous, notre point de vue est qu’il faut davantage mettre l’accent sur le développement de l’emploi que sur la croissance des salaires. Cette priorité à l’emploi s’explique par le rôle de celui-ci dans l’insertion sociale et par le souci de sauvegarder une sécurité sociale efficace face au choc du vieillissement de la population et en présence de notre fort endettement public. Nous sommes bien conscients que l’emploi doit vérifier certaines caractéristiques pour être un vecteur d’insertion sociale. Même si nous n’abordons pas ces aspects ici, la négociation collective et la législation relatives aux conditions de travail sont donc essentielles elles aussi. 2.   Les raisons L’analyse d’un éventail de données statistiques livrent plusieurs enseignements. Primo, ils rappellent que le niveau du coût salarial en Belgique est parmi les plus élevés en Europe. Secundo, il semble bien que la croissance du coût salarial en Belgique ait pu effectivement être maîtrisée depuis l’entrée en vigueur de la loi de 1996 relative à la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité. Les coûts salariaux unitaires ont cependant progressé plus rapidement que dans les pays voisins, provoquant ainsi une détérioration de la compétitivité de l’économie belge. Tertio, les performances d’emploi de la Belgique s’améliorent mais demeurent extrêmement préoccupantes pour une série de groupes de la population (travailleurs moins qualifiés, travailleurs de nationalité non européenne, travailleurs âgés). Toutes les études disponibles pour la Belgique aboutissent à la même conclusion : le niveau macroéconomique de l’emploi varie négativement avec celui des coûts salariaux. Cette relation est la résultante d’effets tantôt positifs, tantôt négatifs. Cette conclusion pourrait donc s’inverser si les coûts salariaux baissaient fortement. On n’en est cependant pas là. La modération du coût salarial n’est certainement pas la panacée pour répondre à la situation préoccupante des groupes de population mentionnés à l’instant. La stimulation de l’offre d’emploi que cette modération favorise est cependant un complément indispensable à un ensemble de mesures structurelles bien coordonnées (relèvement des qualifications les plus basses, poursuite des actions ciblées sur des sous-régions particulièrement meurtries, abandon des freins à la mobilité des travailleurs, révision du profil salarial en fonction de l’âge ou de l’ancienneté, accroissement de l’écart entre revenu en emploi et revenu d’allocation en jouant sur la (para-)fiscalité, etc.). Les perspectives conjoncturelles peu brillantes pour le futur immédiat renforcent la nécessité d’une modération salariale. On sait en effet qu’en ces périodes assez déprimées sur le plan de l’embauche, les plus qualifiés vont davantage prospecter les marchés du travail où ils sont en quelque sorte "sur-qualifiés". Promouvoir une offre d’emplois dynamique dans tout l’éventail des qualifications est alors une manière de limiter ce phénomène dont seuls les plus qualifiés tirent un parti clair. 3.   Les modalités Depuis l’accord interprofessionnel de 1999-2000, la norme salariale est avant tout devenue "indicative". Elle est une recommandation des partenaires sociaux réunis au niveau national à l’égard des partenaires des négociations sectorielles et d’entreprise. Compte tenu des faits observés en Belgique depuis le premier choc pétrolier et des analyses réalisées depuis, il est fort plausible que se coordonner sur une norme, même fruste, est préférable à une absence de coordination. Pour que la modération salariale contribue le plus largement possible au développement de l’emploi, des aménagements complémentaires au système actuel nous semblent nécessaires. Ceux-ci se situent à trois niveaux. Pour favoriser la création d’emploi, il est primordial que les importants allégements structurels de cotisations sociales contribuent pleinement à la réduction du coût du travail. On recommande donc de maîtriser la croissance des salaires bruts afin que les baisses de cotisation structurelles allègent le coût salarial et stimule l’emploi. Cette maîtrise aurait une réciproque en ce sens que la réforme fiscale et les allégements de cotisations personnelles au bas de l’échelle salariale ne devraient pas être récupérées par les employeurs lors de la négociation du niveau des salaires bruts. Ces réformes pourraient alors pleinement jouer leurs rôles de soutien aux bas revenus et d’incitation à la recherche d’emploi et à la participation au marché du travail. L’indexation automatique assure tous les salariés contre le risque généré par des mouvements de prix et constitue à ce titre un mécanisme à préserver. Il faut toutefois souligner qu’en cas de hausse de prix des produits importés, l’appauvrissement collectif qui en résulte risque d’être aggravé par l’indexation automatique. Lorsque des biens importés qui ont un poids significatif dans l’"indice-santé" connaissent des hausses substantielles et durables de prix, il faudrait veiller à la suspension de l’indexation automatique des salaires sur ces prix et trouver d’autres modalités pour répondre à la dégradation de la situation socio-économique de certains groupes en présence de tels chocs. Tant la modération salariale que les allègements de la parafiscalité doivent faire l’objet d’une coordination au niveau européen. Sans une coordination forte au sein de l’UE, les dispositions prises au niveau de chaque Etat seront sous-optimales.


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