scholarly journals La santé mentale des jeunes et le chômage

2006 ◽  
Vol 9 (2) ◽  
pp. 17-25
Author(s):  
Marie-Carmen Plante

Résumé Le chômage et le non-emploi causent beaucoup de perturbations chez les jeunes. Plus ils durent, davantage peuvent-ils causer des troubles profonds sur les différents aspects de la santé mentale de ces mêmes jeunes. Afin de mieux cerner ces effets, nous traiterons dans cet article des effets du chômage sur la santé physique des jeunes, et de l'impact du chômage dans les années 30 par rapport à l'impact du chômage dans les années 80. Ensuite, nous étudierons les réactions au chômage, les trois stades traversés par les adolescents en recherche d'emploi, et les atteintes à la santé mentale des jeunes soient: l'indépendance, la réaction d'ennui, la diffusion de l'identité, l'estime de soi, la culpabilité et la honte, l'anxiété et la peur, la colère, la dépression ; l'atteinte des relations familiales, les perturbations dans l'organisation du temps libre, l'augmentation du taux de suicide, l'augmentation de la consommation de drogues et d'alcool et l'augmentation de la criminalité.

Author(s):  
Loïc Lerouge

Le droit à la santé au travail doit-il être considéré comme un droit fondamental ou bien le droit fondamental à la santé s’applique-t-il directement au travail ? L’approche de la santé au travail au prisme des textes internationaux relatifs aux droits fondamentaux et aux droits de l’Homme, aussi l’évolution au regard de la reconnaissance de la santé mentale au travail au côté de la santé physique au regard notamment de l’essor des risques organisationnels, amènent à nous interroger sur la portée du droit fondamental à la santé à l’aune du travail. C’est une question de grande importance aujourd’hui, notamment au regard de la reconnaissance des risques psychosociaux au travail, mais également des atteintes à la santé mentale au travail notamment en raison d’organisations du travail qui aujourd’hui impactent de plus en plus la santé mentale des travailleurs. Pour répondre à ces interrogations, la reconnaissance et les enjeux liés au droit à la santé au travail doivent être explicités et précisés. Ces enjeux se prolongent dans l’objectif de garantir une meilleure protection de la santé physique et mentale au travail et d’asseoir une approche préventive tout en intégrant dorénavant de nécessaires questionnements de l’ordre de l’éthique. Les pages suivantes sont dédiées à la reconnaissance et aux enjeux du droit à la santé au travail et à sa qualification ou non comme droit fondamental.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 628-629
Author(s):  
P. Lascar

Les suicides de salariés et de demandeurs d’emploi ont été les révélateurs d’une souffrance liée au monde du travail. Il est préféré à ce terme, trop subjectif et compassionnel, mal défini car n’apparaissant ni dans le vocabulaire juridique, ni dans la sémiologie médicale, celui de Risques PsychoSociaux (RPS).Nous retiendrons les définitions suivantes qui articuleront les trois communications :– facteurs de risques psychosociaux : éléments organisationnels et relationnels relatifs à l’environnement professionnel du travailleur qui peuvent potentiellement entraîner chez lui des troubles psychiques;– troubles psychosociaux : troubles psychiques chez un travailleur, dont l’origine est directement liée à son milieu professionnel;– risques psychosociaux : probabilité de survenue de troubles psychosociaux relative à une exposition à des facteurs de risques psychosociaux.Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé, les RPS sont entendus comme risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par une exposition à des conditions d’emploi, des facteurs organisationnels et relationnels en milieu professionnel susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental.Diverses dispositions juridiques (art. L 4121-1 et suivants du Code du travail) et accords nationaux interprofessionnels s’imposent aux employeurs. Leur responsabilité sur la sécurité et la protection de la santé physique mais aussi mentale des travailleurs est engagée. Ils doivent inscrire les RPS dans une démarche globale de prévention et d’évaluation des risques.Notre discipline doit s’engager dans la prise en compte du stress au travail, dans l’identification (prévention secondaire) et dans la prise en charge des RPS (prévention tertiaire). Elle doit remédier à l’absence d’inscription de pathologies psychiques dans un tableau de maladies professionnelles. Des réponses sont apportées tant dans le domaine des préventions que dans celui de la reconnaissance de pathologies psychiques d’origine professionnelle.


Author(s):  
Colin A. Capaldi ◽  
Mélanie Varin ◽  
Raelyne L. Dopko

Introduction Une santé mentale positive est un élément essentiel du développement sain des jeunes. Par exemple, une santé mentale positive est associée à une meilleure santé physique autodéclarée, à des relations plus étroites et à moins de problèmes de comportement chez les jeunes. La promotion d’une santé mentale positive est une priorité de santé publique, il est donc important d’en examiner les facteurs déterminants potentiels. Méthodologie Nous avons analysé les données d’élèves de la 7e à la 12e année (1re à 5e année du secondaire au Québec) de neuf provinces canadiennes ayant participé à l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves de 2016­2017. Le bien­être psychologique et social a été évalué à l’aide de l’Échelle de satisfaction des besoins intrinsèques des enfants (questionnaire CINSS). Nous avons effectué des analyses de régression linéaire pour déterminer les associations des variables sociodémographiques, psychosociales et liées à la consommation de substances avec les scores globaux du questionnaire CINSS (n = 37 897). Résultats En général, les jeunes au Canada ont fait état d’un bien-être psychologique et social assez élevé. Après correction pour toutes les variables incluses, le fait d’être dans un niveau scolaire supérieur, le fait d’être victime d’intimidation, le fait d’intimider les autres, le signalement de problèmes de comportement et le fait d’avoir fumé la cigarette, vapoté ou consommé du cannabis au moins une fois au cours des 30 derniers jours sont associés à des scores globaux inférieurs au questionnaire CINSS chez les élèves des deux sexes. Le signalement de comportements prosociaux a été associé à des scores globaux élevés pour les deux sexes. Conclusion Un certain nombre de facteurs sociodémographiques, psychosociaux et liés à la consommation de substances sont associés au bien-être psychologique et social chez les jeunes au Canada. Des études prospectives longitudinales et d’intervention pourraient examiner si les changements dans ces facteurs potentiels de risque et de protection se répercutent sur la santé mentale positive.


2008 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 59-82 ◽  
Author(s):  
Didier Acier ◽  
Louise Nadeau ◽  
Michel Landry

Résumé Cette étude est un suivi rétrospectif sur cinq ans qui examine les variations dans la consommation de substances psychoactives et les déterminants de ces variations. Il s’agit d’une recherche exploratoire auprès d’un sous-échantillon de 22 participants, sélectionnés à partir d’un échantillon initial de 197 patients, présentant à la fois des problèmes de consommation problématique de substances et de santé mentale. Au niveau quantitatif, la comparaison statistique entre les deux temps de mesure montre une amélioration de la consommation problématique d’alcool et de drogues et une absence de changement au niveau de l’état psychologique, de la santé, des relations familiales/interpersonnelles et de l’emploi. Au niveau qualitatif, l’analyse de la perspective subjective des participants indique que les deux principaux éléments de progression de la consommation sont les effets et la disponibilité des substances. Les principaux éléments de diminution de la consommation sont l’utilisation des services, des techniques personnelles mises au point par les participants, le réseau familial, les atteintes à la santé physique, le manque de ressources financières, les activités « occupationnelles » et un processus de maturation.


Criminologie ◽  
2017 ◽  
Vol 50 (1) ◽  
pp. 99-125 ◽  
Author(s):  
Isabelle Daigneault2 ◽  
Martine Hébert ◽  
Catherine Bourgeois ◽  
Sonia Dargan ◽  
Jean-Yves Frappier

Introduction : L’agression sexuelle durant l’enfance est associée à de nombreux problèmes de santé physique et mentale. Toutefois, au Québec, nous ne connaissons pas bien les problèmes de santé physique et mentale que présentent les enfants et les adolescents ayant vécu une agression sexuelle corroborée en comparaison de ceux de la population générale. Objectif : L’objectif de la présente étude est donc de déterminer si les jeunes agressés sexuellement consultent ou sont davantage hospitalisés pour des problèmes de santé physique et mentale que ceux de la population générale sur une période de 10 ans après un premier signalement. Méthode : Des données administratives ont servi à documenter les diagnostics médicaux de 882 jeunes (75 % filles) ayant au moins un signalement fondé d’agression sexuelle entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2010 au Centre jeunesse de Québec-Institut universitaire. Ces diagnostics sont comparés à ceux de 882 jeunes de la population générale appariés en genre et en âge au groupe de jeunes agressés sexuellement. Résultats : Les résultats indiquent que l’agression sexuelle à l’enfance entraîne un risque jusqu’à cinq fois plus élevé de consultations externes et d’hospitalisations pour des problèmes de santé mentale et physique, et ce, jusqu’à 10 ans après le signalement d’agression sexuelle.


2008 ◽  
Vol 54 (1) ◽  
pp. 100-115 ◽  
Author(s):  
Patrick Fougeyrollas ◽  
Line Beauregard ◽  
Charles Gaucher ◽  
Normand Boucher

L’article présente les résultats d’une recherche qualitative qui avait pour objectif d’identifier et de décrire les conséquences sociales sur la santé de l’inaccessibilité aux services et aux compensations financières pour les personnes ayant des incapacités et leurs proches. Cinquante-deux personnes ont été rencontrées lors d’une entrevue individuelle. L’analyse de contenu des entrevues révèle que l’inaccessibilité entraîne des conséquences négatives sur la santé physique, la santé mentale et la participation sociale. L’analyse fait également ressortir comment les personnes composent face aux carences de la protection sociale. Ces résultats sont discutés à la lumière des transformations récentes dans les pratiques de compensation au Québec.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 641-642
Author(s):  
C. Bergot

La santé mentale, notamment la dépression et le suicide, est l’un des troubles majeurs du 21e siècle. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), par son plan d’action pour la santé mentale 2013–2020 [1], préconise de renforcer les dispensateurs de soins non spécialisés, afin qu’ils intègrent la santé mentale à leur prise en charge, permettant l’utilisation de moyens à faible coût, à grande échelle, et ce dans un cadre communautaire. L’OMS insiste également sur la nécessité d’articuler santé physique et santé mentale, pour une prise en charge globale et multidimensionnelle de l’individu.Pour ce faire, santé mentale en Afrique de l’Ouest (SMAO) développe avec son partenaire l’ONG Saint-Camille de Lellis, au Bénin, un réseau de centres relais de santé mentale, organisés en première ligne de la prévention et la prise en charge des maladies psychiatriques, dont le suicide.Un programme de formation d’agents de santé communautaires (infirmiers de soins généraux) est mis en place sur 3 années, dont le but est de les sensibiliser à la pratique psychiatrique. Un pré-requis à ce travail est de briser le tabou autour du suicide, qui peut concerner toute personne quels que soient son sexe, son âge, sa culture et sa religion. Destigmatiser le suicide autorisera les patients à en parler, et permettra aux soignants de leur porter un regard non jugeant et non culpabilisant, donnant accès à une évaluation plus fine, notamment par le biais d’échelles d’évaluation simples. Le patient, si besoin, pourra être revu rapidement en consultation au centre relais. Ce système, en offrant une alternative à l’hospitalisation, permet aux patients et aux familles l’accès aux soins à moindre coût.Ce réseau tend à se généraliser au Bénin, et l’on peut espérer que les services de soins en santé mentale seront prochainement répartis équitablement sur tout le territoire.


Author(s):  
Daniel W.L. Lai

RÉSUMÉCette recherche examine la prévalence de la dépression chez les Chinois(es) aîné(e)s du Canada. On a interrogé 96 Chinois(es) aîné(e)s choisi(e)s au hasard et vivant à Calgary. On a utilisé vine version chinoise en 15 points du Geriatric Depression Scale (échelle de l'évaluation de l'état dépressif des aîné(e)s) comme instrument de mesure. Les résultats indiquent que 9,4 pour 100 des personnes interrogées étaient légèrement déprimées et que 11,5 pour 100 étaient moyennement ou gravement déprimées. Le taux de prévalence général chez les Chinois(es) aîné(e)s est plus élevé que celui de l'ensemble de la population aînée du Canada et plus faible que celui des Chinois(es) aîné(e)s des États-Unis. Les résultats de l'analyse de régression font ressortir les principaux prédicteurs de la dépression de ce groupe de la population: la maladie, le fait d'habiter le Canada depuis longtemps, ne pas connaître l'anglais, être plus jeune, et avoir une mauvaise santé physique. Les résultats soulignent également les besoins du groupe sur le plan de la santé mentale. La recherche présente de plus d'autres éléments et les répercussions pratiques des résultats.


Author(s):  
Lidia Loukine ◽  
Siobhan O’Donnell ◽  
E. M. Goldner ◽  
Louise McRae ◽  
H. Allen

Introduction Cette étude fournit, au moyen d’un échantillon de ménages fondé sur la population, le premier aperçu, chez des Canadiens adultes atteints de troubles de l’humeur ou d'anxiété, de leur état de santé globale et de santé mentale perçu, de leurs limitations fonctionnelles, de leurs restrictions professionnelles et de leur degré d’invalidité, ainsi que des facteurs associés à une invalidité grave. Méthodologie Nous avons utilisé les données de l’Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada – Composante des troubles de l’humeur et d'anxiété. L’échantillon est composé de Canadiens âgés de 18 ans et plus, atteints d’un trouble de l’humeur ou d’anxiété autodéclaré et habitant l'une des 10 provinces (n = 3 361; taux de réponse 68,9 %). Nous avons mené des analyses de régression logistiques multidimensionnelles multinomiales et descriptives. Résultats Parmi les Canadiens adultes atteints d’un trouble de l’humeur ou d’anxiété, plus d’un quart ont rapporté un état de santé globale (25,3 %) et de santé mentale (26,1 %) « passable ou médiocre », plus du tiers (36,4 %) ont mentionné avoir une ou plusieurs limitations fonctionnelles, la moitié (50,3 %) ont déclaré qu’une modification de leur emploi a été nécessaire pour continuer à travailler et plus du tiers (36,5 %) souffrait d'une invalidité grave. Les personnes avec troubles de l’humeur et d'anxiété concomitants ont mentionné de moins bons résultats : 56,4 % avaient une ou plusieurs limitations fonctionnelles, 65,8 % ont mentionné qu’une modification de leur emploi a été nécessaire et 49,6 % souffraient d'une invalidité grave. Après ajustement pour les caractéristiques individuelles, les personnes atteintes d’un trouble de l’humeur ou d’anxiété qui étaient plus âgées, dont le revenu familial était situé dans le quintile du plus faible revenu ou du revenu faible à moyen ou qui avaient des troubles concomitants étaient plus susceptibles d’avoir une invalidité grave. Conclusion Les résultats de cette étude confirment que les troubles de l’humeur ou d’anxiété, surtout dans le cas de troubles concomitants, sont associés à des résultats en santé physique et mentale négatifs. Ces constats soutiennent les actions en politique et programmes de santé publique qui visent à améliorer la vie des personnes atteintes de ces troubles, surtout celles qui sont atteintes de troubles concomitants.


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