scholarly journals Le Québec : une ville à inventer

2005 ◽  
Vol 9 (1-2) ◽  
pp. 11-21 ◽  
Author(s):  
Gérald Fortin

Faisant le bilan des études urbaines portant sur le Québec, Yves Martin signalait, lors de notre premier colloque de 1962, la présence de plusieurs études particulières, surtout de type historique, et de certains essais qui tentaient une définition générale du processus d'urbanisation. Il regrettait toutefois qu'il n'existât pratiquement aucune relation entre ces études proprement monographiques et ces hypothèses globales. Ce manque de liaison, par ailleurs, se faisait surtout sentir dans le domaine de l'organisation sociale et politique ainsi que dans le domaine de la culture. La ville en tant que principe d'organisation de notre société était affirmée sans être analysée, ni de façon empirique, ni même de façon théorique. Déjà, en 1962, l'urbanisation et le phénomène urbain québécois apparaissaient comme objet d'étude particulièrement fructueux pour l'un de nos colloques. L'objectif de ces colloques, en effet, est d'essayer d'ouvrir de nouveaux chantiers de recherche ou de consolider ceux qui sont encore embryonnaires. Comme dans le cas des colloques précédents, il ne s'agit pas, cette fois non plus, d'apporter une solution définitive a l'analyse de l'urbanisation mais plutôt d'essayer de structurer de façon un peu plus précise les avenues qui pourraient être fructueuses pour les chercheurs contemporains et futurs. Par ailleurs, en six ans, la situation décrite par Yves Martin et son commentateur Louis Trotier a évolué dans deux sens. Des études empiriques et monographiques ont été accomplies pour combler les lacunes graves au point de vue de l'organisation sociale et politique de même qu'au point de vue de la mentalité. C'est à partir de certains faits vérifiés et qui sont présentés dans les travaux de ce colloque que nous pourrons maintenant commencer à discuter des problèmes. Nous avons dépassé l'étape des questions purement académiques et théoriques. D'autre part, la société québécoise elle-même s'interroge de plus en plus sur son caractère urbain et commence à découvrir les véritables dimensions de sa transformation profonde ainsi que les véritables questions que son urbanisation pose à son devenir. Non seulement la problématique des hommes de science devient-elle plus concrète, mais elle commence à se rapprocher d'une problématique que la société dans son ensemble est en train d'élaborer. Ce rapprochement de la pensée scientifique et de la pratique politicosociale dépasse le phénomène de l'urbanisation et donne à la pensée scientifique, en particulier à la pensée des sciences humaines, un dynamisme nouveau. Il lui propose un défi tout à fait particulier. Nous ne pouvons plus nous contenter de décrire les phénomènes, nous devons chercher à faire de la prospective et, pour autant, à déterminer les grandes lignes qui deviendront les axes fondamentaux de notre développement. Je tomberai peut-être dans le vice de la «spéculation» dénoncé par Yves Martin en 1962, mais j'ose espérer que les propos qui suivent, tout en restant spéculatifs, s'appuieront à la fois sur les études nouvelles qui ont été faites depuis quelques années et sur la problématique sociétale qui semble se développer dans notre milieu. Malgré certains retards dus à la conjoncture ou malgré certaines impatiences d'individus ou de groupes plus clairvoyants, il semble acquis que le Québec, comme toute société moderne, est une société qui se donne comme objectif premier le développement et le contrôle de ce développement. La caractéristique la plus fondamentale de toute société moderne est d'être une société qui veut bâtir son devenir à partir de sa propre définition de ce qu'elle veut être. L'évolutionnisme ou le déterminisme historique et social cède le pas au volontarisme sociétal. Dans ce contexte, l'urbanisation ou du moins certains styles d'urbanisation ne paraissent plus comme des nécessités inéluctables mais plutôt comme la résultante de certains choix. Sans doute, le choix des orientations urbaines à prendre est-il limité par un très grand nombre de contraintes historiques, économiques, sociologiques. Mais à l'intérieur de ces contraintes, plusieurs possibilités demeurent et il nous reste à déterminer collectivement laquelle ou lesquelles sont désirables pour la société québécoise. Dans ces propos préliminaires, nous chercherons donc à nous interroger à la fois sur notre connaissance de ce qu'a été et de ce qu'est le phénomène urbain québécois et sur notre connaissance de ce qu'il sera ou pourrait être. En d'autres termes, je voudrais que ce colloque cherche non seulement à déterminer ce qui est institutionnalisé dans le phénomène urbain et dans le processus d'urbanisation, mais encore qu'il s'inquiète et qu'il recherche les innovations sociales encore mal définies qui contiennent déjà l'embryon des institutions futures possibles. Ces interrogations, je voudrais les diriger sur trois objets qui sont loin d'épuiser toutes les questions que l'urbanisation du Québec pose et posera, mais qui m'apparaissent comme les plus urgentes. Il s'agit du réseau du tissu urbain; du mode de vie urbain; du système politique qui animera à la fois ce tissu et cette vie urbaine.

2013 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 133-157 ◽  
Author(s):  
Uta Papen ◽  
Karine Collette

Le texte présente une entrevue avec Uta Papen, préparée par Karine Collette, dans l’objectif de construire un dialogue réflexif différé entre certains traits ou éléments constitutifs des études québécoises publiées dans ce numéro et une perspective théorique considérée comme dominante dans le champ anglo-saxon des études de littératie : les New Literacy Studies. Nous avons voulu recueillir et présenter le regard que peut poser, sur nos études québécoises, un chercheur anglo-américain influencé par l’anthropologie et l’ethnographie, dans le but de nourrir les échanges et la réflexion. Uta Papen incarne ici le courant anglo-saxon et se prête à la mise en scène d’une « entrevue » qui n’a rien de spontané : les textes commentés ont été préalablement échangés ; les questions ont été formulées et présentées à l’avance ; les « réponses » ont été préparées, relues et au besoin peaufinées. Il en ressort un « dialogue » où un grand nombre de voix (des auteurs et des courants de référence) se croisent, se font écho, se questionnent ou s’opposent sous couvert d’une interaction de surface. Un dialogisme laissant peut-être entrevoir, entre les mots et les lignes, des points convergents, en termes de besoins de description et de reconnaissance des littératies locales, contextuelles et culturelles, besoins de décrire et d’analyser les enjeux des littératies en contact. Car les perspectives socioculturelles et idéologiques de description des littératies sont encore rares au Québec, où les visées pragmatiques des études et des projets de terrain infléchissent les travaux dans une orientation majoritairement fonctionnelle.


2018 ◽  
Vol 40 (2) ◽  
pp. 33-56 ◽  
Author(s):  
Joëlle Morrissette ◽  
Serigne Ben Moustapha Diédhiou

Le Québec accueille un grand nombre d’immigrants, et plusieurs d’entre eux s’intègrent comme enseignants dans les écoles, principalement à Montréal. Dans leur pays d’origine, ils ont été formés selon des conceptions et manières de faire souvent inspirées du modèle français valorisant la fonction de sanction et de sélection sociale de l’évaluation des apprentissages. Dans le cadre d’une recherche collaborative financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada en 2015-2017, nous avons accompagné un groupe d’enseignants migrants du secondaire formés à l’étranger dans une réflexion critique au sujet de leur récente intégration dans les écoles montréalaises. Des rencontres individuelles et de groupe auprès d’eux, mais aussi de leurs partenaires professionnels, ont permis de comprendre le processus interactif de (re)construction de leur savoir-évaluer dans ce nouveau contexte. S’ils se sont tous alignés sur les manières de faire locales, leur degré d’adhésion aux valorisations liées à l’évaluation a été modulé selon les réactions des autres membres de leur écologie professionnelle.


2005 ◽  
Vol 23 (1-2) ◽  
pp. 109-124
Author(s):  
Benoît Lacroix

Au moment où nous rédigeons ces pages, à deux décades près de l'an deux mille, Freud a déjà réhabilité le rêve, Breton l'instinct, Durand l'imaginaire, Mabille le merveilleux, Todorov le fantastique ; Otto, Bataille, Caillois, les historiens Éliade et Dumézil ont réévalué depuis longtemps le sacré et le religieux. Jean-Charles Falardeau écoute ces « maîtres » avec un talent critique dont nous voudrions rendre compte ici pour mieux nous interroger avec lui sur d'autres perspectives possibles de l'étude du phénomène religieux dans le milieu canadien-français. Rappeler ce qui, à notre point de vue, constitue l'essentiel du message de notre distingué compatriote dans ces matières pourtant ardues, vérifier dans la mesure du possible les avenues que nous ouvrent déjà plusieurs de ses intuitions sur l'imaginaire et le merveilleux, voilà une entreprise pour le moins audacieuse. Au premier abord, il est difficile d'imaginer que cet homme raffiné et distingué au possible, sociologue en plus et conduit comme tel à scruter des systèmes de valeurs fermes et à inspecter le champ bien concret des structures sociales de la paroisse, du village, de la famille, puisse un jour rêver de merveilleux et d'espaces spirituels inédits. Prêtons-nous à ce frère amical, vénéré et admiré depuis plus de quarante ans, des considérations que seule une amitié excessive pourrait justifier? Quand on s'est longtemps occupé de l'univers religieux de ses ancêtres médiévaux et de sa translatio studii en Amérique française, n'est-ce pas témérité et gratuité pure que toutes ces préoccupations retrouvées dans une problématique moderne? Pourtant, ce n'est pas l'amour obsessif du Moyen Âge qui nous rapproche de Falardeau : ce sont plutôt les effets de l'héritage religieux en milieu nord-américain. Les mêmes quêtes spirituelles et les mêmes hésitations face aux changements culturels de notre temps nous conduisent à relire J.-C. Falardeau. L'académisme universitaire, l'aventure du surréalisme, l'affaire Borduas vingt ans plus tard, l'intervention courageuse de notre ami Robert Élie, des amitiés parallèles, tout ceci, nous l'avons partagé chacun à notre façon et sans même en discuter entre nous. Nous nous étions à divers degrés consacrés au service des étudiants. Il nous est aussi arrivé d'occuper successivement la même chaire de civilisation franco-québécoise à l'Université française de Caen. Dans de telles circonstances, il est presque normal que nos imaginations se soient souvent croisées. Où et quand? Mais quelque part, ne fût-ce que dans cet univers intérieur judéo-chrétien qui a enveloppé nos enfances respectives. Autant de prétextes qui nous amènent aujourd'hui à rejoindre Falardeau sur le terrain qu'il habite et défriche avec un acharnement digne de son sens du bien savoir et du bien faire. Surtout, l'occasion nous est enfin offerte de penser « sacré », « mystère », «imaginaire», «merveilleux» en compagnie d'un pionnier de la sociologie religieuse en Amérique française. Stimulus d'autant plus efficace que nous avons eu, au moins à trois reprises, l'occasion d'entendre les propos de notre collègue, avant qu'il ne les livrât à l'impression. La première fois, en avril 1962, ce fut à l'occasion du colloque de Recherches sociographiques ; la seconde fois, le 17 octobre 1971, à l'Institut supérieur des sciences humaines de l'Université Laval, lors du deuxième colloque sur les religions populaires. En 1973, le même J.-C. Falardeau proposait aux membres de l'Académie québécoise des sciences morales et politiques, à Montréal, une communication intitulée Problématique d'une sociologie du roman et publiée en 1974 dans Imaginaire social et littérature sous le titre déjà plus signifiant : « Le roman et l'imaginaire». Nous le revoyons encore assis à la table de conférence, sérieux et digne, ferme dans ses mots, bien aligné sur son texte ; nous l'entendons dire dans une langue froidement impeccable des paroles qui nous rassurent et nous interrogent tous. Sans qu'il le sache toujours, J.-C. Falardeau aura, par ses travaux autant que par la direction de ses recherches en matières religieuses, profondément influencé le Canada français depuis plus de vingt ans. Ses nombreuses études de sociologie et sa participation à l'évaluation périodique des croyances, rituels et agirs du plus grand nombre, ce que nous appelons provisoirement la religion populaire, restent de première importance. En somme, c'est presque un acte de piété, entendu au sens médiéval, que nous accomplissons en rendant hommage à celui dont nous avons si souvent relu les textes et pillé les bibliographies. Notre propos exact est de considérer tour à tour l'imaginaire, le merveilleux et le sacré pour mieux entrevoir, si possible, et toujours en compagnie de Falardeau, l'accès aux mystères qui définissent le sacré judéo-chrétien dans lequel la majorité de nos compatriotes canadiens-français ont vécu jusqu'à la limite de la pensée magique.


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Nous sommes heureux de constater que le premier numéro du Bulletin international, a été accueilli, de toutes parts, avec la plus grande faveur. Les témoignages d'approbation que nous avons reçus d'un grand nombre de Comités centraux et de plusieurs autres amis de la Croix rouge, nous ont beaucoup réjouis, car ils nous ont prouvé que nous avions interprété fidèlement la pensée de la Conférence de Berlin et répondu à l'attente de ses membres.


2008 ◽  
Vol 33 (6) ◽  
pp. 1257-1258
Author(s):  
Jean-Philippe Chaput

La mondialisation des marchés impose une pression accrue envers la performance, la productivité et la profitabilité des entreprises. Cette nouvelle réalité se traduit, entre autres, par une accentuation du travail du savoir ainsi que par une diminution du temps passé au lit. De plus, l’activité physique peut être considérée à juste titre comme une composante du mode de vie qui a été malheureusement laissée de côté et qui doit être minimalement réinsérée dans les activités de tous les jours. En effet, l’activité physique est porteuse d’une stimulation corporelle qui affecte significativement le bilan d’énergie et qui favorise sa bonne régulation. De leur côté, le travail mental et le manque de sommeil ont le potentiel de favoriser le surpoids. En effet, les résultats présentés dans cette thèse montrent que le manque de sommeil est prédicteur du surpoids et du gain de poids à long terme et est associé au diabète de type 2 chez les adultes. De plus, nous avons observé que le travail mental est déstabilisant pour l’homéostasie hormonale et peut être considéré comme un stimulus aux propriétés hyperphagiantes. Or, le manque de sommeil et le travail du savoir, deux modalités qui sont l’apanage du monde moderne, soulèvent de nombreuses questions face à notre compréhension de l’étiologie de l’obésité. En effet, leurs caractéristiques biologiques propres nous amènent non seulement à redéfinir la notion de sédentarité, mais à reconsidérer nos valeurs sociétales dans un contexte où l’aspect pécunier a primauté sur la santé. En outre, nos recherches ont montré que la perte pondérale dépassant 10 % du poids initial a le potentiel d’affecter négativement la santé mentale, compliquant ainsi la prise en charge de l’obésité. À la lumière de ces recherches doctorales, il apparaît évident que l’obésité est une condition complexe de par son caractère multifactoriel qui complique sa prévention et son traitement. De plus, la notion « d’équilibre » semble être une des clefs du succès, alors qu’une dominance de facteurs « obésogènes » caractérise le quotidien des individus, altérant ainsi la bonne régulation du bilan d’énergie. Cette nouvelle réalité peut également faire en sorte que le gain de graisse devienne nécessaire afin de maintenir l’homéostasie psychobiologique dans pareil contexte, considérant que le gain de graisse a le potentiel de restaurer l’équilibre hormonal qui a été déstabilisé par les stimuli de l’ère moderne.


Author(s):  
Keulle Oliveira da Souza ◽  
Inailza Barata Silva ◽  
Nadabe de Jesus da Silva Cordeiro ◽  
Lúcio Osvaldo Rabelo Mendes Neto ◽  
Jucimeire Rocha Macêdo ◽  
...  

Cet article se compose d’une analyse de l’effondrement du port d’exportation de minerai de fer, situé dans la municipalité de Santana/AP, survenu en mars 2013, et de ses conséquences, notamment sociales et environnementales. Sur la base de ces aspects, cet article visait à analyser quelles étaient et sont encore les implications d’un impact socio-environnemental sur le fleuve Amazone, six ans après l’effondrement du port de Santana-AP. Sur le plan méthodologique, une étude qualitative, descriptive-analytique et exploratoire a été réalisée, élaborée à partir d’une recherche bibliographique, sur la littérature publiée dans des livres, des articles scientifiques publiés dans des revues, ainsi que sur l’analyse de documents et de rapports officiels, liés à des études sur la catastrophe. Une nouvelle phase d’exploration minérale a été déclenchée dans l’État d’Amapá dans les premières décennies du XXIe siècle. Dans ce contexte, les municipalités de Santana et Pedra Branca do Amapari étaient et sont encore des villes stratégiques pour le fonctionnement de la dynamique de l’exploration minérale dans l’État. L’effondrement de la structure portuaire a tué six personnes, versé une grande quantité de minerai de fer sur le fleuve Amazone, affectant directement les caractéristiques environnementales de Rio, ainsi que le mode de vie des communautés qui en dépendent, parce que ces peuples ont des relations culturelles d’utilité directe et de survie avec elle. À long terme, la catastrophe a affecté l’économie minérale amapaense, causé des licenciements massifs, la faillite de nombreux fournisseurs de services, entre autres. Compte tenu des faiblesses mises en évidence et aggravées par l’effondrement du port de Santana, il est essentiel de réformer les politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire qui investissent, dès l’installation de ces entreprises, même dans la prévention et les alertes d’éventuelles catastrophes, en particulier dans les régions qui ont de grands projets miniers, comme le cas à l’étude.


2020 ◽  
Vol 81 ◽  
pp. 03003
Author(s):  
Pauline Hachette

Le terme d’« indisciplinarité » [1] désigne le fait qu’un objet, pour échapper aux effets potentiellement sclérosants d’une discipline unique, soit « construit par plusieurs disciplines réunies et abordé à leur intersection ». Il nous sert ici à interroger le cadre épistémologique qui nous intéresse, c’est-à-dire les théories convoquées et les méthodes mises en oeuvre quand notre attention se porte sur les émotions saisies et suscitées par un texte dit littéraire. La discipline littéraire, en ce qu’elle est définie non par une méthode mais par un objet, lui-même difficile à circonscrire, suscite en effet un grand nombre de discours, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’aborder un objet entendu à la fois comme signification inscrite dans le texte et comme effet sur le lecteur. Nous interrogerons ainsi la possible convergence entre paradigmes formalistes à vocation systématisante et recherche herméneutique d’une singularité textuelle afin de remettre en question l’incompatibilité souvent avancée de ces approches. Nous les confronterons également à l’appel fait à des sciences humaines dont l’étude ne porte pas essentiellement sur le langage et ses moyens.


1978 ◽  
Vol 24 (4) ◽  
pp. 447-462 ◽  
Author(s):  
Étienne Trocmé
Keyword(s):  

Engeance pacifique, les spécialistes du Nouveau Testament et des origines chrétiennes sont souvent irrités par le grand retentissement que connaissent des théories tapageuses présentées au public par des personnes plus ou moins qualifiées. Nous avons quelque peine à admettre que des travaux aussi contestables monopolisent l'attention d'un grand nombre de lecteurs et leur dissimulent les recherches scientifiques sérieuses dont les auteurs ne visent ni au scandale ni à un succès facile. Toutefois, il est relativement aisé de traiter ces phénomènes déplaisants par l'indifférence ou, le cas échéant, par l'ironie.


2011 ◽  
Author(s):  
◽  
Ketty Balthazard-Accou ◽  

Les protozoaires du genre Cryptosporidium sont des parasites intestinaux qui infectent l’intestin d’un grand nombre de vertébrés. Ils engendrent une parasitose souvent opportuniste chez les sujets immunodéficients. Ces protistes cosmopolites se retrouvent dans différents types d’eaux, en particulier celles de distribution. L’oocyste est la forme de résistance et de dissémination du parasite dans l’environnement. Fréquemment impliquées dans des diarrhées aiguës ou chroniques de l’enfant et l’adulte, les cryptosporidies constituent un véritable problème de santé publique dans les pays en voie de développement. En Haïti, des oocytes de cryptosporidies ont été retrouvés dans les eaux de surface et dans les eaux destinées à la consommation humaine, y compris notre site d’étude, la ville des Cayes. Après une évaluation du niveau de circulation des oocystes dans l’environnement de notre site d’étude, nous avons cherché : (i) à identifier les sources de cette pollution par l’analyse des selles d’animaux en libre circulation dans la ville (ii) à comprendre la présence de Cryptosporidium dans l’aquifère de la ville par l’étude des propriétés du sol (granulométrie, essais de percolation en colonne, essais en statique) et donc les mécanismes de transfert des oocystes de la surface vers les eaux souterraines (iii) à évaluer le risque sanitaire pour la population. Sur les 129 prélèvements de selles de diverses espèces animales analysés, la présence de coproantigènes de cryptosporidie est notée dans 27 par l’utilisation de kits commerciaux et dont 17 ont été confirmés par la mise en évidence des oocystes par coloration. La taille des grains du sol est ≤2 mm. On note une absence d’oocyste dans les lixiviats obtenus des essais de percolation. Ce résultat serait dû à la qualité du prélèvement des échantillons du sol et à leurs traitements. Par contre, les essais en statique révèlent une adsorption sur les grains de sable des oocystes confirmée par l’observation en microscopie confocale. Quant à l’estimation du risque, nous avons défini 2 groupes dans la population exposée : immunocompétents et immunodéprimés. Il apparaît comme attendu un risque élevé pour les immunodéprimés. Les résultats de nos travaux, somme toute incomplets pour évaluer le réel impact de la circulation des oocystes sur la santé des populations exposées, ont cependant révélé l’ampleur du phénomène et permettent d’envisager des stratégies correctives afin d’améliorer la qualité de l’eau mise à la disposition des populations. Par exemple, les zéolites, matériaux naturels, sont d’excellents échangeurs d’ions et leur utilisation dans le processus de traitement des eaux contaminées par des oocystes peut probablement engendrer un niveau de rétention notable.


Development ◽  
1960 ◽  
Vol 8 (2) ◽  
pp. 174-181
Author(s):  
par Francisco D. Barbieri

Malgré le grand nombre de données déjá publiées sur le métabolisme des acides nucléiques pendant le développement embryonnaire, quelques aspects de cette question complexe méritent d'être reconsidérés, surtout quand on dispose de méthodes de recherche précises. L'application de la méthode autoradiographique a permis déjá á quelques auteurs de suivre, au niveau tissulaire, l'incorporation de molécules marquées dans l'embryon de poulet: Smith & Gray (1948) avec le Cu64 et Hunt & Wolken (1948) avec le P32, sur des embryons in toto; Feldman & Waddington (1955) et Pantelouris & Mulherkar (1957) avec la méthionine-S35, sur des coupes histologiques. Tencer (1956), au moyen de cette même méthode, a suivi l'incorporation de l'adénine-C14 dans l'embryon de poulet aux stades de la ligne primitive, de 4 et de 9 somites; elle a surtout étudié la synthése de l'acide désoxyribonucléique (DNA). Nous avons repris la question en essayant de mettre en évidence l'incorporation du même précurseur dans d'autres constituants cellulaires d'embryons de poulet âgés de 1, 4, 5, 8, et 12 somites.


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