scholarly journals Maqainniq et kiinaujaliurutiit. Un village inuit dans le Québec d’aujourd’hui

2011 ◽  
Vol 4 (1) ◽  
pp. 53-70 ◽  
Author(s):  
Louis-Jacques Dorais
Keyword(s):  

La modernité autochtone est vécue au jour le jour par les résidentes et résidents des communautés amérindiennes et inuit. Ceux-ci perçoivent sans doute des différences entre l’ancien et le nouveau, le traditionnel et le moderne, mais, ce qui fait sens pour eux, ce sont des techniques, des relations sociales et des représentations culturelles d’usage courant, dont l’origine première, autochtone ou allochtone, peut avoir de l’importance quand il s’agit de se définir par rapport aux autres, mais qu’on essaie, dans la vie quotidienne, de concilier le plus harmonieusement possible. Cet article décrit quelques aspects de la modernité inuit québécoise telle que vécue au début des années 1990 à Quaqtaq, l’un des plus petits villages du Nunavik. Cette description est centrée sur deux concepts complémentaires - maqainniq (déplacement sur le territoire) et kiinaujaliurutiit (moyens pour faire de l’argent) - qui, pour les habitantes et habitants de Quaqtaq, symbolisent bien le rapport entre leur identité culturelle et la vie moderne en général. On voit tour à tour comment les gens de Quaqtaq tentent de concilier identité et modernité à travers les activités économiques, l’école, l’usage de la langue autochtone et les rapports, politiques et autres, avec l’extérieur. L’article conclut sur l’existence d’une continuité certaine entre le traditionnel et le moderne, le local et le global.


Author(s):  
Barry D. Adam ◽  
Richard Elliott ◽  
Winston Husbands ◽  
James Murray ◽  
John Maxwell

Résumé Cet article dresse un portrait des perceptions et des pratiques des hommes qui ont des rapports sexuels fréquents et non protégés avec d'autres hommes dans un climat sociolégal défini par la décision, en 1998, de la Cour suprême du Canada dans l'affaire R. c. Cuerrier. Depuis cette décision, les personnes séropositives se retrouvent de plus en plus souvent en cour et plusieurs d'entres elles essaient d'incorporer des raisonnements légaux dans leurs propres comportements. La construction judiciaire des comportements à risque en matière de transmission du VIH repose sur un ensemble de présuppositions concernant la responsabilité individuelle, les interactions rationnelles et contractuelles ainsi que les adultes consentants. Ces présuppositions suscitent une série d'ambiguïtés et d'incertitudes chez les personnes séropositives qui essaient de les incorporer dans leur vie quotidienne. Tandis que certaines personnes supportent le raisonnement dans l'affaire Cuerrier, d'autres luttent avec les dilemmes pratiques dans les interactions sexuelles, et une minorité avance un raisonnement éthique qui repose avant tout sur la mise en garde. Ce type de raisonnement est commun dans un environnement social dans lequel les personnes séropositives sentent des pressions les incitant à ne pas divulguer leur séropositivité, d'autant plus qu'elles risquent de faire face à un rejet ou une discrimination suite à cette divulgation. Un examen des conséquences sociales de Cuerrier mène à un questionnement sur la viabilité d'une stratégie de renforcement de la divulgation par la menace d'une poursuite en cour criminelle comme méthode efficace de prévention du VIH, d'autant plus que la prévention de la transmission du VIH a lieu, de façon pragmatique et quotidienne, lorsque les gens se protègent lors des rapports sexuels plutôt que de se fier sur la divulgation.



1969 ◽  
Vol 36 (3) ◽  
pp. 91-97
Author(s):  
Anne Gaylard

Cet article discute de thérapie avec des enfants ayant des difficultés de perception et avec des adultes qui montrent aussi cette difficulté à la suite de leur incapacité due à un accident cérébro-vasculaire. Les programmes de traitement pour les enfants sont assez bien développés et peuvent être utilisés pour les enfants souffrant de problèmes d'apprentissage, ceux atteints de paralysie cérébrale ou de troubles émotionnels ainsi que pour les retardés mentaux. Les programmes de traitement pour adultes ne sont pas très bien connus et cet article mentionne quelques-unes des conclusions d'un projet de recherche en cours à l'Institut de Réhabilitation de Détroit. Certains symptômes de troubles perceptuels se retrouvent chez les enfants et chez les adultes. Les adultes avec une hémiplégie droite montrent des problèmes dans la compréhension d'instructions verbales, dans l'incapacité de se rappeler une succession de noms et dans la lenteur d'exécution. Ceux atteints d'hémiplégie gauche manifestent surtout des troubles visuels, des problèmes d'organisation spaciale, des difficultés sensorielles et des distorsions de l'image corporelle, surtout du côté gauche. Dans le projet de Détroit, les physiothérapeutes traitent les désordres du sens de position et de mouvement, tandis que les ergothérapeutes font l'entrainement dans le domaine de la perception visuelle et tactile. Toutes les thérapeutes traitent les problèmes ayant trait à l'apraxie, à l'image corporelle, aux relations spaciales visuelles et à la formation de concepts. Les activités de la vie quotidienne sont utilisées comme base de traitement. Des exemples de techniques employées incluent: a) l'utilisation d'un miroir où la thérapeute mime la direction des mouvements pour aider le patient qui a de la difficulté à comprendre le language; b) bloquer la vision pour permettre la meilleure perception d'un stimulus tactile et proprioceptif chez un patient qui a des problèmes de perception visuelle. Comme les patients perçoivent et interprètent souvent mal un stimulus, il faut leur laisser le temps “d'apprendre à apprendre”. Il est préférable de pratiquer plusieurs exercices ayant une relation entre eux plutôt que de persister longtemps dans le même exercice. Les lecteurs devraient se référer à la bibliographie pour plus d'information ayant trait aux tests de problèmes perceptuels chez le patient adulte.



2002 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 75-90 ◽  
Author(s):  
Loïc J. D. WACQUANT

Résumé À partir d'une étude ethnographique de longue durée dans un club du South Side de Chicago, cet article pointe trois des fonctions sociales et morales que remplit une salle de boxe dans le ghetto noir américain contemporain. Le gym est avant tout un bouclier protecteur contre la violence et l'insécurité qui régnent dans le quartier, un sanctuaire qui permet de se couper de la rue et d'échapper, fût-ce pour un temps, aux mauvais sorts auxquels elle voue ceux qui se prennent dans ses rets. La salle de boxe est ensuite une école de moralité au sens de Durkheim, une machine à inculquer l'esprit de discipline, le respect d'autrui et le souci de soi indispensables à l'éclosion de la vocation pugilisti-que, mais dont les dividendes sont distribués dans les domaines les plus variés de la vie familiale et sociale. Enfin, le gym est le vecteur d'une débanalisation de la vie quotidienne : la routine et le dressage corporel y donnent accès à un univers sensoriel et émotionnel particulier où se mêlent aventure, honneur masculin et prestige. Le caractère monastique sinon pénitentiel du " programme de vie " pugilistique fait de l'individu sa propre arène de défi et l'invite à se découvrir, mieux : à se produire lui-même. Et l'acceptation dans une confrérie virile que signale l'appartenance au gym permet de s'arracher à l'anonymat de la masse et de s'attirer l'admiration et l'assentiment de la société locale.



Author(s):  
Helena Beltran-Lopez

Au cours des derniers 26 mois, les marchés boursiers se sont inscrits en forte baisse des deux côtes de l'Atlantique. L'indice Standard and Poor's 500 est ainsi retombé en dessous des 1000 points, totalisant une perte réelle de plus de 40 % par rapport à janvier 2000. Le climat boursier morose a de plus été accentué par les récents scandales financiers comme Worldcom et Enron renforçant davantage la méfiance des investisseurs à l'égard des placements en actions. Dans ce contexte, de nombreux obser­vateurs craignent que la crise boursière ne pèse sur la croissance de l’économie réelle, en dépit de quelques signes de reprise. Plus particulièrement, certains affirment que la consommation des ménages américains a été soutenue par l’envolée des cours boursiers à la fin des années 90. Ils craignent donc que, de la même façon, la chute des cours n’incite les ménages à restreindre fortement leurs dépenses, ce qui repousserait la reprise tant attendue. Mais qu'en est-il vraiment ? Aux Etats-Unis, une diminution de 1 dollar américain de la richesse bour­sière ne se répercuterait sur la consommation qu'à concurrence de 4 cents. Ainsi, l’envolée des cours boursiers entre 1997 et 1999 n’aurait soutenu la croissance de la consommation qu’à hauteur de 0,2 à 0,3 point de croissance chaque année, ce qui n’est pas négligeable, mais reste faible par rapport aux 5 % de croissance annuelle de la consommation américaine enregistrés pendant cette période. Certes, diront certains, que l’effet soit faible n’est pas surprenant, car la majorité du patrimoine boursier est détenu par seulement 10 % des ménages américains. D'un autre côté, on pourrait arguer que, du fait de la plus forte pénétration du marché boursier tant dans la vie quotidienne que dans le patrimoine des ménages, le moral des ménages (mesuré par les indicateurs de confiance des consommateurs) risque d’être sensible aux fluctuations des marchés boursiers. Une étude menée à l’IRES et publiée dans Regards Économiques confirme qu’effectivement les cours boursiers ont un impact sur le moral des ménages américains, et ce depuis le début des années 90 seulement. Mais les principaux déterminants du moral des ménages restent de loin les conditions sur le marché du travail et le revenu. En Belgique, les ménages continuent d’investir, «en bon père de famille», dans des placements peu risqués, bien que la part des actions dans leur patrimoine augmente régulièrement depuis le début des années 90. Les ménages belges sont donc probablement encore moins sensibles aux fluctuations bour­sières que leurs homologues américains. D’ailleurs, plusieurs études montrent que l’impact de la richesse boursière sur la consommation devrait être faible, et que seules les conditions sur le marché du travail semblent influencer leur moral. Doit-on en conclure que la consommation est à l’abri des crises boursières, tant en Belgique qu’aux Etats-Unis ? Cela nous semble hâtif. En effet, dans les deux pays, de plus en plus de ménages détien­nent des actions, et cette meilleure répartition pourrait expliquer que l’impact de la bourse sur la consommation puisse être plus important dans le futur. Malheureusement, ces changements profonds dans la structure du patrimoine étant récents, nous manquons de recul pour pouvoir mesurer correc­tement leur impact sur le comportement des consommateurs. Par ailleurs, un autre élément, plus ponctuel, pourrait intervenir dans les prochains mois aux Etats-Unis. En effet, depuis quelques années, le moral des ménages américains (et donc leur consommation) est resté élevé, alors que leur situation financière n’a cessé de se dégrader suite à un endettement record. On peut donc craindre que, compte tenu des incertitudes quant à la reprise américaine, la durée ainsi que l'ampleur de la crise boursière actuelle n’amènent les ménages à réévaluer leur situation et à restreindre durablement leurs dépenses. La forte baisse de l'indicateur de confiance aux Etats-Unis en juillet dernier, alors que ses principaux déterminants macroéconomiques étaient relativement stables, est de ce point de vue inquiétant. Si ce scénario se confirmait, l’ensemble des ménages serait touché, et non plus uniquement les ménages ayant investi en bourse. L’impact sur la consommation serait alors non négligeable et probablement durable; quant à la reprise économique, elle interviendrait plus tard et de manière moins vigoureuse qu’attendue. En Belgique, aucun élément empirique n’indique que les ménages belges soient influencés par les fluctuations boursières. Bien sûr, la possibilité d'un «choc psychologique» similaire à celui suggéré pour les Etats-Unis ne peut être totalement écartée, mais cela semble peu probable, notamment au regard de la faible pénétration des actions dans le patrimoine des ménages belges. D'ailleurs, malgré le climat d'incertitudes actuel quant à la reprise économique, l'indicateur de confiance de la Banque Nationale de Belgique est resté remarquablement stable depuis le début de l'année. Le principal risque pour l’économie belge, par rapport à la crise boursière actuelle, résiderait alors dans l'importation de la récession américaine via le commerce extérieur.



Author(s):  
Helena Beltran-Lopez

Au cours des derniers 26 mois, les marchés boursiers se sont inscrits en forte baisse des deux côtes de l'Atlantique. L'indice Standard and Poor's 500 est ainsi retombé en dessous des 1000 points, totalisant une perte réelle de plus de 40 % par rapport à janvier 2000. Le climat boursier morose a de plus été accentué par les récents scandales financiers comme Worldcom et Enron renforçant davantage la méfiance des investisseurs à l'égard des placements en actions. Dans ce contexte, de nombreux obser­vateurs craignent que la crise boursière ne pèse sur la croissance de l’économie réelle, en dépit de quelques signes de reprise. Plus particulièrement, certains affirment que la consommation des ménages américains a été soutenue par l’envolée des cours boursiers à la fin des années 90. Ils craignent donc que, de la même façon, la chute des cours n’incite les ménages à restreindre fortement leurs dépenses, ce qui repousserait la reprise tant attendue. Mais qu'en est-il vraiment ? Aux Etats-Unis, une diminution de 1 dollar américain de la richesse bour­sière ne se répercuterait sur la consommation qu'à concurrence de 4 cents. Ainsi, l’envolée des cours boursiers entre 1997 et 1999 n’aurait soutenu la croissance de la consommation qu’à hauteur de 0,2 à 0,3 point de croissance chaque année, ce qui n’est pas négligeable, mais reste faible par rapport aux 5 % de croissance annuelle de la consommation américaine enregistrés pendant cette période. Certes, diront certains, que l’effet soit faible n’est pas surprenant, car la majorité du patrimoine boursier est détenu par seulement 10 % des ménages américains. D'un autre côté, on pourrait arguer que, du fait de la plus forte pénétration du marché boursier tant dans la vie quotidienne que dans le patrimoine des ménages, le moral des ménages (mesuré par les indicateurs de confiance des consommateurs) risque d’être sensible aux fluctuations des marchés boursiers. Une étude menée à l’IRES et publiée dans Regards Économiques confirme qu’effectivement les cours boursiers ont un impact sur le moral des ménages américains, et ce depuis le début des années 90 seulement. Mais les principaux déterminants du moral des ménages restent de loin les conditions sur le marché du travail et le revenu. En Belgique, les ménages continuent d’investir, «en bon père de famille», dans des placements peu risqués, bien que la part des actions dans leur patrimoine augmente régulièrement depuis le début des années 90. Les ménages belges sont donc probablement encore moins sensibles aux fluctuations bour­sières que leurs homologues américains. D’ailleurs, plusieurs études montrent que l’impact de la richesse boursière sur la consommation devrait être faible, et que seules les conditions sur le marché du travail semblent influencer leur moral. Doit-on en conclure que la consommation est à l’abri des crises boursières, tant en Belgique qu’aux Etats-Unis ? Cela nous semble hâtif. En effet, dans les deux pays, de plus en plus de ménages détien­nent des actions, et cette meilleure répartition pourrait expliquer que l’impact de la bourse sur la consommation puisse être plus important dans le futur. Malheureusement, ces changements profonds dans la structure du patrimoine étant récents, nous manquons de recul pour pouvoir mesurer correc­tement leur impact sur le comportement des consommateurs. Par ailleurs, un autre élément, plus ponctuel, pourrait intervenir dans les prochains mois aux Etats-Unis. En effet, depuis quelques années, le moral des ménages américains (et donc leur consommation) est resté élevé, alors que leur situation financière n’a cessé de se dégrader suite à un endettement record. On peut donc craindre que, compte tenu des incertitudes quant à la reprise américaine, la durée ainsi que l'ampleur de la crise boursière actuelle n’amènent les ménages à réévaluer leur situation et à restreindre durablement leurs dépenses. La forte baisse de l'indicateur de confiance aux Etats-Unis en juillet dernier, alors que ses principaux déterminants macroéconomiques étaient relativement stables, est de ce point de vue inquiétant. Si ce scénario se confirmait, l’ensemble des ménages serait touché, et non plus uniquement les ménages ayant investi en bourse. L’impact sur la consommation serait alors non négligeable et probablement durable; quant à la reprise économique, elle interviendrait plus tard et de manière moins vigoureuse qu’attendue. En Belgique, aucun élément empirique n’indique que les ménages belges soient influencés par les fluctuations boursières. Bien sûr, la possibilité d'un «choc psychologique» similaire à celui suggéré pour les Etats-Unis ne peut être totalement écartée, mais cela semble peu probable, notamment au regard de la faible pénétration des actions dans le patrimoine des ménages belges. D'ailleurs, malgré le climat d'incertitudes actuel quant à la reprise économique, l'indicateur de confiance de la Banque Nationale de Belgique est resté remarquablement stable depuis le début de l'année. Le principal risque pour l’économie belge, par rapport à la crise boursière actuelle, résiderait alors dans l'importation de la récession américaine via le commerce extérieur.



Tempo Social ◽  
2019 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 37-58
Author(s):  
Gilles Chantraine ◽  
Laura Delcourt
Keyword(s):  

Cet article se base sur une enquête qualitative sur les conditions de sortie des détenus les plus pauvres en France et de leur recherche d’un logement. 44 entretiens ont été menés avec des professionnels de l’insertion. Déplaçant le regard théorique depuis l’effet de clôture de l’enfermement vers l’analyse des continuités expérientielles de part et d’autre des murs de la prison, l’analyse replace l’épreuve de l’enfermement dans une expérience de “carcéralité” qui l’englobe et la déplace. Dans cet article, il s’agit moins de résumer l’ensemble des résultats concernant l’accès au logement des sortants de prison en France, que de se focaliser sur trois paradoxes qui restent souvent dans l’ombre de la sociologie de la prison, et qui appellent à en revisiter certaines routines. D’abord, l’incarcération elle-même constitue moins un “choc carcéral” qu’une expérience banale dans une trajectoire de grande précarité; par ailleurs, la “loi d’airain”, qui veut que les conditions de détention soient pires que les conditions de vie du travailleur pauvre à l’extérieur, trouve ses limites dans l’expérience de celui pour qui la prison devient un asile protecteur. Ensuite, la sortie se caractérise par une impréparation et une incertitude radicale dont pâtissent tout particulièrement les détenus les plus pauvres. Il s’agit moins d’une “libération” qu’une plongée et un retour à la précarité la plus crue. Pour le dire en d’autres termes, la libération ne met pas fin à la peine, elle en fait partie intégrante. Enfin, l’accès à un hébergement, qui se présente souvent comme la seule option, prolonge l’expérience carcérale: concentration d’anciens détenus, insalubrité, violence et discipline forment la trame de la vie quotidienne en leur sein.



2014 ◽  
Vol 36 (3) ◽  
pp. 315-380 ◽  
Author(s):  
Marie-Louise Pelletier ◽  
Gilles Rousseau
Keyword(s):  

Au cours des dernières années les règles juridiques applicables en matière de responsabilité municipale ont fait l’objet de bouleversements importants. Plus particulièrement, cet article concerne la responsabilité municipale applicable en matière de permis de construction. Ce sujet soulève de multiples questions fondamentales auxquelles l’auteure tente de répondre. De plus, le permis de construction affectant à maints égards la vie quotidienne des administrés, il est pertinent de se questionner précisément à ce sujet. Dans un premier temps, l’auteure aborde la question des règles applicables à la responsabilité extracontractuelle des municipalités. Elle fait le rappel des règles élaborées par la Cour suprême dans l’affaire Laurentide Motels Ltd. c. Ville de Beauport. Selon le cas, les règles du droit public ou du droit privé s’appliquent en cas de faute commise par la municipalité. L’auteure aborde aussi la question de la délégation du rôle et des responsabilités confiés au fonctionnaire municipal qui délivre les permis de construction. Elle se penche sur la nature de ce pouvoir confié au fonctionnaire, en se demandant s’il s’agit d’un acte administratif ou quasi judiciaire. Après avoir exposé ces grands principes, l’auteure analyse les conditions d’établissement de la responsabilité relative au permis de construction. À cet égard, elle expose les obligations du préposé au permis de construction, ainsi que le degré qui leur est applicable (obligation de moyen ou de résultat). L’auteure discute ensuite de la détermination de la responsabilité. Elle analyse l’application des éléments constitutifs de la responsabilité, faute, lien de causalité et préjudice, dans le cadre du permis de construction. En terminant, elle illustre l’application des règles relatives à la responsabilité municipale en matière de refus illégal ou d’émission illégale de permis de construction par le biais de décisions jurisprudentielles rendues en la matière.



2018 ◽  
Vol 52 ◽  
pp. 03002
Author(s):  
Laurence Martin

L’intégration des caméras dans les objets de la mobilité (ordinateur portable, appareil photo, smartphone, tablette) a conduit à l’émergence de l’autoproduction audiovisuelle comme activité sociale (YouTube) et la didactique des langues s’approprie ces nouvelles pratiques. Les apprenants peuvent se filmer facilement en dehors de la classe dans des environnements variés et transmettre leur production orale numérique à l’enseignant. En nous appuyant sur un corpus de tutoriels audiovisuels réalisés par des étudiants en français langue étrangère, nous montrerons comment les objets de la vie quotidienne participent à la construction du sens dans l’action et constituent ainsi des ressources qui aident l’apprenant à élaborer son discours et l’enseignant à évaluer la production orale. Les apprenants choisissent de se montrer en train d’agir dans des lieux qui étaient jusque-là réservés à l’apprentissage informel (salle de bain, magasin, cuisine etc.) et réalisent un produit audiovisuel en dehors de la salle de classe. L’enseignant peut intervenir sur la vidéo par exemple en repérant des erreurs dans la production orale et en insérant des annotations sur l’image. La vidéo numérique constitue une trace sur laquelle l’enseignant et l’apprenant peuvent agir de façon différée.



2012 ◽  
Vol 30 (1) ◽  
pp. 44-54 ◽  
Author(s):  
Melchisedek Chétima

Cette étude est née d’une série de questionnements auxquels l’auteur était confronté en observant les touristes dans les monts Mandara du Cameroun. Étant originaire de cette région, l’auteur s’est toujours demandé ce que les touristes recherchaient exactement et ce qui les passionnait dans le traditionnel, le mythique et l’ancestral. Ces interrogations l’ont conduit à étudier le rapport entre authenticité et excellence d’une destination. De cette étude, il ressort que le pouvoir d’attraction des monts Mandara réside dans la richesse de son patrimoine culturel et naturel, considérée par les visiteurs comme « authentique ». Cependant, cette image « authentique » ne concerne pas seulement les objets culturels dans leur existence réelle. Elle résulte également des mises en scène de la vie quotidienne, orchestrées par les populations d’accueil dans l’intention de se conformer aux attentes des touristes. Les mises en scène sont par la suite relayées par les voyagistes qui produisent des photos particulièrement sélectives dans le but de circonscrire la nature et la culture locales et de les offrir, sous une forme visuelle, au regard des touristes.



2017 ◽  
pp. 215-232
Author(s):  
Philippe Cardon

Les courses alimentaires occupent une place centrale dans la vie quotidienne des personnes âgées, cette activité constituant le premier motif de sortie de celles vivant en centre-ville. La majorité de ces dernières vivent au quotidien dans un périmètre inférieur à 500 mètres. Ce périmètre ne cesse du reste de se rétrécir avec l’avancée en âge. Cela renforce le fait que la proximité de commerces et de services joue un rôle puissant d’intégration. Surtout, la proximité et la diversité des commerces alimentaires garantissent diversité et fraîcheur de l’alimentation des ménages de retraités. Partant, l’article étudie, à partir de deux monographies de couples de retraités, vivant dans un quartier périphérique d’une ville moyenne, l’impact de la disparition des commerces de proximité sur leur alimentation et leur mode de vie dans le contexte particulier de la prise en charge des maris atteints de maladies graves par leur conjointe. Entre la prise en charge de leur conjoint, la gestion des différentes activités domestiques et les contraintes liées à la disparition des commerces, les femmes rencontrées tentent de concilier identité pour soi et identité conjugale. Deux postures de contournement de la disparition des commerces de proximité émergent dès lors, chacune influençant différemment l’alimentation des ménages. La manière de faire face à la fermeture des magasins apparaît liée au style de vie et au milieu social du ménage, et s’exprime dans la façon dont les conjointes négocient identité pour soi et identité conjugale.



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