Former l’apprenti juriste à une approche du droit réflexive, critique et sereinement positiviste : l’heureuse expérience d’une revisite du cours « Fondements du droit » à l’Université de Montréal
Au terme d’une série de pérégrinations en terre disciplinaire étrangère, l’auteure principale du présent article, professeure de droit, raconte les expériences et les anecdotes qui l’ont amenée à prendre conscience des irritations et des agacements, voire des guerres fratricides, que provoque, entre universitaires dont l’analyse est insuffisamment réflexive, l’inconscience de la possibilité d’une pluralité d’approches scientifiques différentes mais également dignes sur le plan savant. L’auteure explique ensuite comment ce passé universitaire l’a conduite à revisiter la forme du cours « Fondements du droit », au premier cycle, de façon à initier les apprentis juristes à l’interdisciplinarité et à une réflexivité accrue, source de sérénité nouvelle dans l’étude régulière du droit substantiel. Dans un premier temps, l’article raconte l’impact heuristique, en matière de prises de conscience épistémologiques, du fait d’être juriste en sciences humaines et sociales et, à l’inverse, du fait d’être théoricien interdisciplinaire en faculté de droit. Dans un second temps, l’article expose les principes pédagogiques à la base de cette revisite du cours « Fondements du droit », essentiellement centrée sur l’apprentissage d’une coexistence paisible entre juristes aux méthodes différentes et, par extension, d’une tolérance plus grande à l’égard de la différence. Enfin, l’article décrit les résultats d’une courte étude empirique menée auprès des étudiants quant à la « survie », un an plus tard, des habiletés intellectuelles acquises.