scholarly journals La santé mentale et les accommodements raisonnables au travail : mythe ou réalité ?

2013 ◽  
Vol 54 (2-3) ◽  
pp. 389-411 ◽  
Author(s):  
Anne-Marie Laflamme ◽  
Maude Bégin-Robitaille

Le travail constitue un puissant vecteur d’intégration sociale pour les personnes souffrant de troubles de santé mentale, outre qu’il leur procure des bénéfices thérapeutiques. Pourtant, celles-ci demeurent encore largement exclues du marché du travail. Les obstacles à leur pleine participation résident dans les préjugés dont elles sont victimes et la nécessité d’adapter le travail à leurs besoins et à leurs capacités. L’approche des droits fondamentaux et, en particulier, l’obligation d’accommodement raisonnable à l’égard des travailleurs handicapés pourraient constituer la clef de voûte afin de forcer les milieux de travail à prendre en compte leur réalité. Elle ouvre la voie à la prévention primaire au bénéfice de tous.

2017 ◽  
Vol 42 (2) ◽  
pp. 39-56 ◽  
Author(s):  
Anne-Marie Laflamme

Le travail constitue un puissant vecteur d’intégration sociale pour les personnes souffrant de troubles de santé mentale, en plus de leur procurer des bénéfices thérapeutiques. Pourtant, celles-ci demeurent encore largement exclues du marché du travail. Les obstacles à leur pleine participation résident dans les préjugés dont elles sont victimes et la nécessité d’adapter le travail à leurs besoins et à leurs capacités. Au Canada, l’approche des droits fondamentaux et, en particulier, l’obligation d’accommodement raisonnable sont bien ancrées dans la jurisprudence depuis le milieu des années 1980. De nature constitutionnelle, cette obligation de portée étendue n’est limitée que par la preuve d’une contrainte excessive. Elle force ainsi les milieux de travail à prendre en compte la réalité des personnes handicapées, notamment celle des personnes souffrant de troubles mentaux. À partir d’une étude de la jurisprudence québécoise, cet article explore les potentialités de cette obligation d’accommodement afin de favoriser l’accès et le maintien en emploi des personnes souffrant de troubles mentaux. Selon cette étude, l’obligation d’accommodement impose une démarche novatrice qui tient compte de la situation particulière de la personne handicapée et qui implique la participation de toutes les parties prenantes. Par la mise en place de mesures visant la modification de l’environnement psychosocial du travail, elle ouvre la voie à des pratiques favorisant la prévention primaire des troubles de santé mentale, au bénéfice de tous.


2011 ◽  
Vol 29 ◽  
pp. 163 ◽  
Author(s):  
C. Tess Sheldon

This article examines the judicial treatment of complaints of discrimination from workers with mental health issues. Equality protections promise full inclusion in social, work and community life. The principle of inclusion is understood in three inter-related parts: inclusion in the workforce, inclusion in decision-making and, in the most broad and prospective sense, inclusion in Canadian society. The current framework of equality protections has not effectively addressed these core values of inclusion for workers with mental health issues. The workplace continues to be a site of discrimination and harassment. Barriers prevent workers with mental health issues from getting or keeping employment, discourage their participation in decision-making, and entrench the devaluation, isolation and exclusion of persons with mental health issues. Accommodative measures must be alive to the concrete and attitudinal barriers experienced by workers with mental health issues.Cet article examine l’attitude adoptée par les tribunaux à l’égard des plaintes de discrimination des travailleurs ayant des problèmes de santé mentale. Les protections en matière d’égalité garantissent la pleine inclusion dans la vie sociale et communautaire et dans le marché du travail. Le principe d’inclusion comporte trois volets intimement reliés : l’inclusion dans le marché du travail, l’inclusion dans la prise de décision et, au sens le plus large et prospectif, l’inclusion dans la société canadienne. Le système actuel de protections en matière d’égalité n’a pas convenablement tenu compte de ces valeurs essentielles de l’inclusion des travailleurs ayant des problèmes de santé mentale. La discrimination et le harcèlement sont encore présents sur le marché du travail. Des obstacles empêchent les travailleurs ayant des problèmes de santé mentale d’obtenir un emploi et de le conserver, les dissuadent de participer aux prises de décisions et perpétuent la dévalorisation, l’isolement et l’exclusion des personnes ayant des troubles de santé mentale. Les mesures d’adaptation doivent tenir compte des obstacles concrets et comportementaux que doivent surmonter les travailleurs ayant des problèmes de santé mentale.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S5-S5
Author(s):  
M. Willard

Les problèmes psychosociaux dans le monde de l’entreprise sont de plus en plus fréquents et de plus en plus graves. L’augmentation continue du nombre de suicides au travail, dont les médias se font régulièrement l’écho, en témoigne. La France est l’un des pays les plus touchés. Pourtant, les réponses proposées dans le monde de l’entreprise restent limitées à la gestion du stress, semblant ignorer l’existence de réels troubles de l’humeur d’origine professionnelle. Il est vrai que la plupart des intervenants au sein des entreprises n’ont pas de formation psychiatrique. Il existe d’authentiques dépressions professionnelles qui surviennent suite à des difficultés dans le monde du travail et s’expriment principalement au travail. Ces dépressions représentent la majeure partie des dépenses médicales occasionnées par les problèmes de santé mentale. La dépression des dirigeants d’entreprise, souvent méconnue, est un facteur causal de certaines faillites. La sémiologie est spécifique, les éléments de prise en charge et de prévention primaire, sont très différents de ceux du stress professionnel. De la même façon, le cadre législatif est surprenant. La dépression n’existe pas dans le tableau des maladies professionnelles, et sa reconnaissance hors tableau est difficile, avec en particulier, une absence de présomption d’origine. Au contraire, le suicide est désormais fréquemment reconnu comme accident du travail. Notre intervention, après avoir rappelé la sémiologie spécifique des troubles de l’humeur d’origine professionnelle, fera le point sur les aspects de prévention spécifique et sur les éléments de prise en charge. Nous présenterons, pour conclure, la prise en charge que nous avons mise en place dans un établissement bancaire français.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S147-S147
Author(s):  
M.A. Birem

Les recherches sur le calciférol (vitamine D) apportent sans cesse leur lot de nouvelles découvertes, et les troubles de santé pouvant résulter d’une carence en vitamine D sont légion : diabète de type II, maladies cardiaques, ostéoporose, maladies auto-immunes, maladie de Parkinson, fibromyalgie, cancers, etc. Le cerveau aussi n’est pas en reste, il est l’un des principaux organes du corps humain à ressentir une carence en vitamine D. Au cours des 25 dernières années, un nombre croissant d’études a permis de documenter l’implication de la vitamine D dans le fonctionnement du cerveau, notamment : la découverte du « récepteur VDR et de la 1-hydroxylase » dans les neurones cérébraux. Il est maintenant évident que la vitamine D est nécessaire au maintien d’une bonne santé mentale tout au long de la vie. En effet, des études récentes ont découvert un lien entre le taux de vitamine D et le développement précoce du cerveau, la dépression chez les enfants et les adultes, la schizophrénie et le déclin des fonctions cognitives chez les adultes plus âgés. Ce qui démontre l’importance d’un taux de vitamine D adéquat pour maintenir la santé mentale, son développement et son fonctionnement. Les recommandations actuelles sont une concentration sanguine minimale au-dessus de 30 ng/mL de vitamine D, indiquent les chercheurs. Et près de 55 % de la population mondiale sont à des niveaux inférieurs à ce seuil. De plus, les niveaux adéquats ont chuté au cours des deux dernières décennies, soulignent-ils. Cette chute marquée coïncide avec une hausse de certains troubles psychiatriques. Nous allons passer en revue les données qui incitent à penser que la carence en vitamine D pourrait être un cofacteur important de l’apparition et/ou de l’évolution de certaines maladies neuro-dégénératives ou psychiatriques. Et mettre ainsi en lumière l’importance de la supplémentation aux stades de la prévention primaire et secondaire.


2006 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 64-72 ◽  
Author(s):  
Francine Dufort

Résumé Sont présentés dans cet article, des résultats de recherche portant sur l'influence de Ia famille et du travail salarié sur la santé mentale des femmes. L'impact de renvironnement au travail est examiné sous l'angle des caractéristiques de l'emploi, de la satisfaction au travail et du soutien social. L'impact de l'environnement familial est abordé dans les thèmes du partage des responsabilités entre les conjoints, des attitudes face à la présence de la femme sur Ie marché du travail, du monoparentalisme et des cycles de vie familiale. Des pistes de recherche, à explorer à court et à long termes, sont proposées.


2010 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 152-179 ◽  
Author(s):  
Caroline Veilleux1 ◽  
Marc Molgat

Cet article est issu d’une étude qui s’inscrit dans une démarche d’exploration de la réalité plurielle actuelle des jeunes adultes ayant reçu un diagnostic de maladie mentale à travers la considération de leur discours. Il vise dans un premier temps à déterminer si ces jeunes adultes se perçoivent comme des adultes et à identifier les critères associés à cette perception d’être adulte. En second lieu, la recherche vise à circonscrire l’impact de la maladie mentale sur la perception de soi en tant que jeune adulte et à connaître la représentation et le positionnement de ces jeunes adultes par rapport aux services de santé mentale. Pour ce faire, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de huit jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans, qui ont reçu un diagnostic de maladie mentale. L’analyse approfondie du discours a permis de relever que ces jeunes adultes se réfèrent moins aux marqueurs de transition formels tels que l’entrée dans le marché du travail et la parentalité, pour expliquer leur parcours de vie et s’en remettent davantage à leurs expériences personnelles de vie. Ils se réfèrent à de nouveaux repères pour ainsi donner un sens à leur réalité, ce qui a comme conséquence de préserver en partie l’image de soi. Quelques pistes de réflexion pour l’intervention sont finalement proposées.


2007 ◽  
Vol 18 (2) ◽  
pp. 109-133 ◽  
Author(s):  
Ursula Streit ◽  
Yolande Tanguay

RÉSUMÉ Malgré le grand nombre de recherches portant sur le lien entre le cumul des rôles et la santé mentale des mères actives sur le marché du travail, il demeure malaisé de cerner les facettes de leur vécu qui sont déterminantes pour la santé mentale. À l'aide d'un échantillon composé de 250 femmes oeuvrant dans le secteur du secrétariat et âgées entre 25 et 45 ans, la présente recherche avait pour objectif d'identifier les caractéristiques du vécu féminin associées à la symptomatologie dépressive lorsque l'on considère de façon simultanée les expériences dans les rôles de travailleuse, de conjointe et de mère de même que le soutien aux rôles et le conflit travail-famille. Les données suggèrent l'apport marquant de trois aspects du vécu féminin à la détresse psychologique: une mauvaise qualité de la relation conjugale; des attitudes critiques du conjoint envers l'activité de travail de sa compagne; et un niveau élevé de conflit travail-famille. D'autre part, il semble qu'avoir vécu l'expérience d'avoir une mère qui combinait travail et maternité exerce une influence positive.


2006 ◽  
Vol 12 (2) ◽  
pp. 106-113
Author(s):  
Jacques Limoges

Résumé Après avoir brièvement défini la santé mentale et les retombées du travail, l'auteur aborde les préventions primaire, secondaire et tertiaire du chômage, en s'attardant d'une façon particulière à la prévention primaire. Il poursuit en démontrant comment le chômage affecte tout le monde et nous concerne tous : chômeurs, travailleurs, étudiants, réseaux naturels de chômeurs et, enfin, les intervenants en santé communautaire et mentale. Il conclut avec un plaidoyer pour une approche intégrée et concertée en prévention-chômage, ce qui ne pourrait se faire sans la collaboration des experts de la dynamique individu-étude-travail.


2008 ◽  
Vol 8 (1) ◽  
pp. 149-159
Author(s):  
Claude Chabonneau

Résumé Ce texte est tiré du rapport annuel de juin 1994 du directeur d'Accès-Cible, un organisme communautaire oeuvrant de manière novatrice dans le champ de l'insertion au travail de jeunes ex-psychiatrisés. La revue NPS est heureuse de publier ce texte qui présente avec franchise et générosité et de manière très concrète, les défis immenses relevés au quotidien, depuis maintenant huit ans, par un organisme qui fait le pari que des jeunes avec des problèmes de santé mentale peuvent, grâce à un soutien communautaire et à une formation appropriés, s'insérer sur le marché du travail.


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