scholarly journals Attachement utilitaire et refus du jeu ethnique. Le rapport au pays d’accueil dans les récits de vie d’un groupe d’immigrants italo-montréalais

Author(s):  
Mauro Peressini

Les récits de vie d’un groupe d’immigrants italiens de Montréal, en tant que révélateurs des identités multiples au moyen desquelles les narrateurs se définissent, servent ici à analyser le traitement réservé au pays d’accueil. Les discours tenus sur les caractéristiques naturelles et spatiales du Canada, sur la société canadienne en général et sur les rapports concrets avec les autochtones montrent que le Canada est jugé positivement ou négativement selon sa capacité de favoriser ou non la réalisation d’un projet migratoire essentiellement familial et l’épanouissement d’une vie communautaire à caractère local. Il y a valorisation des identités familiales, de l’identité rattachée à l’appartenance à une communauté de parents et d’amis et de l’identité de « citoyen ». En revanche, les discours expriment une dévalorisation généralisée des identités ethno-nationales. La conclusion suggère de considérer l’attachement utilitaire au pays d’immigration et le refus du jeu ethnique qui se dégagent des discours comme des stratégies liées aux traits socio-professionnels du groupe étudié.

2010 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 3
Author(s):  
Sagar Dugani ◽  
Stephan Ong Tone

L’Association des cliniciens-chercheurs en formation du Canada – the Clinician Investigator Trainee Association of Canada (ACCFC-CITAC) est une organisation nationale composée de MD+ en formation, inscrits dans un programme MD/MSc, MD/PhD ou clinicien-chercheur (PCC) à travers le Canada. Depuis sa création il y a moins de trois ans, l’ACCFC-CITAC est devenue une organisation bien établie comptant plus de 200 membres appartenant à quinze institutions académiques. La mission de l’ACCFC-CITAC est d’organiser et de promouvoir des activités qui soutiennent les cliniciens-chercheurs en formation au Canada, dans l’intention d’améliorer les opportunités de carrières académiques et post-graduées, d’augmenter la visibilité institutionnelle et publique des programmes cliniciens-chercheurs et de développer une base de donnée accessible à l’échelle nationale, des étudiants et des programmes en développement. L’ACCFC-CITAC vise également à améliorer les conditions des cliniciens-chercheurs en début de carrière, dans le but d’élargir et de faire progresser les initiatives de recherche novatrices à l’intérieur du Canada. Au cours de son développement, l’ACCFC-CITAC a pu compter sur le mentorat et les conseils de la Société canadienne de recherche clinique (SCRC). Les relations en pleine croissance entre l’ACCFC-CITAC et la SCRC ont permis, à travers une nouvelle collaboration, la création d’une opportunité innovatrice pour les cliniciens-chercheurs en formation, soit la mise sur pied d’une section dédiée (Section étudiante) dans le journal officiel de la SCRC, le « Clinical and Investigative Medicine (CIM) Journal ». En tant que forum par lequel des travaux portant sur divers sujets seront partagés, la Section étudiante du CIM constituera une belle opportunité en rapport au développement professionnel. Les étudiants en formation au sein des programmes MD+ représentent la prochaine génération de cliniciens-chercheurs qui seront appelés à intégrer la recherche dans des domaines de pointe au sein de leur pratique ainsi que dans les soins aux patients. Ces deux professions exigent d’excellentes habiletés de communication et c’est donc par le biais de la Section étudiante du CIM que les étudiants MD+, leurs superviseurs ainsi que les responsables de programmes MD+ seront en mesure de mettre en valeur des sujets touchant les étudiants MD+ tels que le mentorat, l’enseignement académique, la planification financière et le développement professionnel. En plus d’articles soulignant les activités de recherche des étudiants, la Section étudiante mettra en valeur des travaux cliniques, des articles de synthèse, des résumés de thèses, des comptes-rendus de livres ainsi que des lettres d’opinion. L’orientation de cette section complémentera l’orientation actuelle de la revue CIM qui met à l’avant-plan les articles originaux et les sujets d’intérêts à la SCRC. Il est donc tout à fait pertinent de mettre en place une Section étudiante dédiée à des sujets qui émergent rapidement au cours de la formation d’un clinicien-chercheur. Étant donné que les programmes MD+ se répandent à travers le monde, la Section étudiante favorisera la mise en place d’un forum international encadrant la formation des MD+. En augmentant la portée internationale de la revue CIM par le biais du site web de l’ACCFC-CITAC, nous souhaitons inciter les étudiants MD+, les responsables des programmes, les instances universitaires et autres leaders de l’éducation à s’impliquer et prendre position sur des questions importantes sur le plan national et international. Comme les cliniciens-chercheurs en formation seront responsables de surveiller le processus d’édition et de révision par les pairs de la Section étudiante, nous prévoyons que cela ouvre la voie vers la consolidation des collaborations entre les cliniciens-chercheurs en formation sur notre comité de rédaction, les chercheurs juniors et les professeurs séniors, tout en apportant une expérience éditoriale critique aux membres du comité. Notre équipe d’éditeurs s’assurera que les articles soient révisés de façon équitable et convenable, en respectant la nécessité de publier rapidement les articles de pertinence immédiate. Nous encourageons tous les MD+ en formation à participer au processus d’édition et/ou de révision par les pairs. Des détails additionnels sont disponibles sur notre site internet à l’adresse suivante: http://www.citac-accfc.org/portal/ En tant qu’étudiants MD+, nous sommes optimistes quant à l’avenir des sciences fondamentales et de la recherche clinique. Les temps actuels sont stimulants pour les étudiants MD+ et nous avons bon espoir que la création de la Section étudiante promouvra de surcroît cette expérience. Nous vous encourageons fortement à publier vos travaux de recherche dans la Section étudiante et ainsi prendre part à une communauté émergente d’étudiants MD+ intéressés par les enjeux du domaine de la santé qui nous affectent, peu importe notre lieu géographique, notre culture ou notre origine. Nous attendons donc vos articles.


2001 ◽  
Vol 22 (1) ◽  
pp. 75-104
Author(s):  
Simon Langlois

Le Canada à l'aube des années 2000 resscmble peu au Canada de 1867, date de création du Dominion du Canada. La composition de sa population a radicalemcnt changé, son économie et sa culture ont été profondément modifiées. Rien là de bien original, dira-t-on, puisque les autres pays analysés dans ce numéro ont connu des évolutions comparables sur bien des aspects. Mais ce qui distingue le Canada est sans doute le fait que les valeurs fondatrices du pays ont elles aussi changé. Les nouvelles valeurs cardinales de la société canadienne, celles qui légitiment la représentation de lui-même que le nouveau Canada entend sc donner, sont maintenant l’egalité entre les individus, l’égalité entre les provinces, le multiculturalisme, le bilinguisme officiel des institutions fédérales, le respect des droits individuels et la recherche du bien-être et de la sécurité sociale des citoyens, valeurs auxquelles il faut ajouter la reconnaissance de l’identité des nations autochtones qui, comme le retour du refoulé en psychanalyse, sortent en force de l’oubli relatif dans lequel les avait relégués l’histoire canadienne (Laforcst 1992, 1995 ; McRoberts 1991, 1995, 1997 ; Robertson 1991 ; Taylor 1986. 1992).


2020 ◽  
Vol 36 ◽  
pp. 231-248
Author(s):  
Anne Levesque

Cet article porte sur les problèmes et les retards dans la mise à œuvre du principe de Jordan au sein du gouvernement du Canada. Premièrement, l’article passe en survol les allégations de discrimination mises de l’avant par Assemblée des Premières Nations et la Société de soutien à l’enfance et aux familles des Premières Nations dans leur plainte de droits de la personne contre le Canada en ce qui a trait aux conflits de compétence et du manque de coordination entre les différents paliers et ministères de gouvernements et leur impact néfaste sur les enfants des Premières Nations. Deuxièmement, il résume la décision initiale du Tribunal canadien des droits de la personne [TCDP], rendue en janvier 2016, concernant le principe de Jordan. En troisième lieu, l’article examine les problèmes et les retards liés à la mise en œuvre de la décision du TCDP. Quatrièmement, il aborde en détail l’ordonnance de mai 2017 du TCDP obligeant le Canada de prendre des mesures concrètes pour se conformer à sa décision initiale. Dans la cinquième partie, l’article avance la thèse selon laquelle, qu’afin de véritablement assurer l’égalité réelle dans la société canadienne, le Canada doit être plus proactif dans l’identification et la remédiation de ses pratiques discriminatoires. En l’occurrence, la mise en œuvre du « Plan l’Ourson Spirit » au sein du gouvernement canadien offre une voie prometteuse vers la fin des iniquités dans la prestation de services publics pour les enfants des Premières Nations.


1971 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 301-345 ◽  
Author(s):  
Alan C. Cairns

Le « Judicial Committee of the Privy Council » (organisme gouvernemental anglais qui servit de cour constitutionnelle pour le Canada jusqu'en 1949) a été sévèrement critiqué par les milieux politiques et universitaires du Canada. Ces critiques se partagent en deux catégories: (1) celles qui soutinrent que les honorables-lords n'ont pas formulé d'interprétation opérationnellement acceptable du « bna Act » (loi anglaise de 1867 qui tient lieu, encore aujourd'hui, de constitution au…Canada) et (2) celles qui ont expliqué cet échec par leurs réticences à traiter cette loi comme une constitution devant tenir compte de l'évolution historique.L'article montre que ces critiques sont basées sur une analyse et des postulats superficiels, inadéquats à servir de critères aux décisions juridictionnelles; il souligne également que les arrêts du Conseil ont été chaleureusement accueillis jusqu'en 1930. Fait à souligner, les Canadiens français l'ont supporté largement, parce que sensibles à l'autonomie provinciale. Naturellement, les critiques d'origine anglo-canadienne, ouvertement centralisatrices, réclamaient l'abolition des appels auprès du Conseil dans l'espoir qu'une Cour Suprême indigène réfléterait leurs désirs. L'histoire du Canada suggère que ces critiques sous-estimaient la nature fédérative de la société canadienne et que, au contraire, vue dans une perspective plus sociologique, la performance du Conseil a été fort défendable.En conclusion, l'auteur suggère que c'est le caractère étranger de cette cour britannique qui a conduit ses critiques à emmêler indûment des considérations de type nationaliste et de nature juridique. Une telle confusion est la source de la moindre valeur doctrinale de la jurisprudence attaqué par les critiques d'origine canadienne.


Author(s):  
Bernard Colas

Il y a dix ans déjà que la crise de la dette des pays en développement a débuté. Le Mexique, dont la décision de suspendre ses remboursements avait déclenché la crise, s'est vu en 1992 radier par le Canada de la liste des pays désignés et a retrouvé accès, dans une certaine mesure, aux marchés internationaux des capitaux. Pour les banques commerciales canadiennes, cette crise apparait structurellement terminée car l'endettement des pays en développement ne représente plus une menace systémique au systàme bancaire international et parce qu'elles ont réduit leurs créances à l'égard de certains pays fortement endettés. Toutefois pour de nombreux pays à faible revenu ou aà revenu intermédiaire, notamment en Afrique, l'endettement porte toujours de pénibles conséquences.


2007 ◽  
Vol 32 (1) ◽  
Author(s):  
Brian O'Neill

Abstract: This article presents an overview of digital radio policy in Canada in the period 1995 to 2005 and the attempt to implement the Eureka-147 Digital Audio Broadcasting (DAB) standard as the replacement technology for analog AM and FM broadcasting. Canada was an early adopter of this system, but unfavourable conditions have led it to largely abandon the approach in favour of a multiplatform system. The interaction between industry, government regulation, and broadcasting policy around digital radio reveals a complex situation of competing interests. Despite extensive regulatory intervention to protect Canadian interests, the pace of technological change and the dominant influence of U.S. interests have made the transitional path to digital radio even more uncertain than it was 10 years ago. Résumé : Cet article offre un survol des politiques qui régissent la radio numérique au Canada pour la période de 1995 à 2005 et expose la tentative d'implantation de la norme Eureka-147 Digital Audio Broadcasting (DAB) comme technologie de remplacement pour la diffusion analogue AM et FM. Le Canada fût rapide à adopter ce système, mais des conditions défavorables l'on mené à l'abandonner en très grande partie en faveur d'un système multi plateforme. L'interaction entre l'industrie, la réglementation gouvernementale et la politique de diffusion qui touchent à la radio numérique révèle une réalité complexe composée d'intérêts concurrents. Malgré une vaste intervention en matière de réglementation visant à protéger les intérêts canadiens, le rythme des changements technologiques et l'influence dominante des intérêts américains ont rendu le passage transitoire à la radio numérique encore plus incertain qu'il ne l'était il y a 10 ans.


2006 ◽  
Vol 82 (1-2) ◽  
pp. 119-153 ◽  
Author(s):  
Pierre Lefebvre
Keyword(s):  
Il Y A ◽  

Résumé La recherche récente suggère que le sexe d’un enfant a des effets importants et étendus sur les comportements parentaux et les résultats familiaux. Un constat général émerge de cette littérature : en matière de choix de vie familiale (mariage, divorce, fécondité) et de comportements individuels (de travail, de consommation, d’activités non marchandes) il y a des différences notables entre les hommes et les femmes. Les constats empiriques sont cohérents avec les modèles économiques qui expliquent les comportements intrafamiliaux comme le résultat d’un processus complexe de négociations concernant l’allocation du temps et des ressources familiales, et le partage du « surplus » familial et conjugal (dégagé par rapport au fait de vivre seul). Cette recherche aborde la question en examinant le panier des dépenses de consommation des familles qui ont un ou deux enfants du même sexe. L’analyse empirique cherche à identifier s’il y a un effet de « genre » dans les dépenses familiales en estimant l’effet du sexe de l’enfant sur plusieurs catégories de dépenses dont des biens familiaux à caractère public tels que l’habitation et les biens durables. D’autres types de dépenses sont aussi analysés (alimentation, soins médicaux, loisir et divertissement, aliments achetés au restaurant, services personnels, soins de santé et médicaments, dons et contributions). L’analyse utilise les microdonnées des fichiers publics de l’Enquête sur les dépenses des ménages de 1997 et 1998, les deux seules années où Statistique Canada identifie le sexe des enfants de 0-17 ans. Les résultats empiriques suggèrent que les effets sont peu marqués et systémiques.


2005 ◽  
Vol 8 (3) ◽  
pp. 319-349
Author(s):  
Claude Beauchamp

Dans la société canadienne-française traditionnelle, le leadership était assez simple. Il était constitué du curé et des notables locaux, ordinairement le médecin et le notaire. Aujourd'hui, la situation est beaucoup plus complexe et les élites traditionnelles sont loin d'avoir le même pouvoir d'attraction. En milieu rural, elles ont perdu de l'influence au profit du gérant de la caisse populaire ou de l'instituteur, par exemple. Dans les milieux plus industrialisés, le syndicalisme a, lui aussi, favorisé chez nous l'émergence de nouvelles élites. Il n'est pas rare de voir le président d'un syndicat local sollicité pour occuper un poste au conseil municipal ou à la commission scolaire. De plus en plus, les officiers syndicaux exercent une influence, non seulement dans l'usine, mais aussi dans la municipalité, parfois même dans la région. À un autre échelon, nous retrouvons les permanents syndicaux. Peu nombreux il y a quelques années, ils sont aujourd'hui environ deux cents dans la seule Confédération des syndicats nationaux et ils sont répartis dans les principaux centres industriels de la province. Ces permanents syndicaux exercent un véritable leadership, d'abord sur les officiers et les membres des syndicats avec lesquels ils ont particulièrement à travailler, ensuite dans leur propre milieu, car eux aussi sont souvent sollicités pour assumer des responsabilités dans leur paroisse ou dans leur municipalité. Nous croyons que l'étude de ces nouvelles élites constitue une voie privilégiée pour expliquer l'évolution du Canada français. Elle nous permet de la saisir dans son dynamisme interne, en nous adressant à ceux-là qui sont non seulement les témoins de cette évolution mais qui la provoquent et l'orientent. Nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement aux permanents syndicaux. Parmi ceux-ci, nous retrouvons deux groupes : ceux qui ont accédé à cette fonction après avoir fait des études supérieures, généralement un cours universitaire ; ceux qui viennent de la base, ceux qui ont travaillé en usine ou dans des chantiers de construction, ont occupé diverses fonctions à l'intérieur de leur syndicat et qui, par la suite, furent libérés pour devenir permanents syndicaux. Il ne sera question ici que de ces derniers. Quelques permanents syndicaux sont au service de certains syndicats locaux dont les effectifs sont assez considérables mais la plupart sont à l'emploi, soit d'une fédération ou d'un conseil central, soit de la Confédération des syndicats nationaux comme telle. Le permanent syndical peut s'occuper de l'organisation de nouveaux syndicats, de la négociation des conventions collectives, de la discussion des griefs, de la préparation et de la direction des grèves ; il peut aussi être affecté à divers services comme le Service d'éducation. Il est habituellement agent d'affaires, organisateur ou conseiller technique. La plupart des permanents sont attachés à une fonction particulière, mais d'autres voient à l'ensemble des problèmes touchant la vie syndicale. Nous avons centré notre recherche sur les seuls permanents syndicaux d'origine ouvrière travaillant à l'intérieur des cadres de la Confédération des syndicats nationaux. Nous avons aussi limité notre échantillon aux permanents syndicaux travaillant à Montréal et à Québec. Ne disposant pas d'une longue période de temps pour effectuer ces entrevues, celles-ci ont été faites auprès des permanents qui pouvaient nous consacrer quelques heures sans trop de délais. Nous devons dire qu'ils étaient plutôt rares ; nous avons pu en rencontrer cinq à Montréal et quatre à Québec. L'âge de ces permanents varie entre trente-deux et soixante-sept ans. Six d'entre eux sont originaires d'un milieu industriel et urbain, les trois autres sont fils de cultivateurs. Leur degré d'instruction est en moyenne plus élevé que celui de l'ensemble des gens de leur génération. Le plus vieux a quitté l'école après la cinquième année, deux après la sixième, mais les autres ont fait une dixième année ou, encore, quelques années du cours classique. Presque tous ont pu parfaire leur instruction, surtout à la suite de leur participation à diverses associations, particulièrement à la Jeunesse ouvrière catholique ou au syndicalisme. Comme permanents syndicaux, ils ont de plus participé, chaque année, à diverses sessions d'étude. Tous nos informateurs ont commencé à travailler assez tôt : l'un à douze ans, les autres avant dix-sept ans. C'est dire que tous connurent pendant au moins quelques années, certains même pendant quinze ou vingt ans, la vie de travail en usine ou dans des chantiers de construction. Tous furent membres actifs d'une ou plusieurs associations avant de devenir permanents syndicaux. Et ils sont unanimes pour dire que ces diverses expériences ne sont pas étrangères à leurs préoccupations actuelles. Trois furent membres de la Jeunesse ouvrière catholique : un fut responsable au plan diocésain et un autre au plan national. La plupart s'occupèrent activement de syndicalisme, huit ayant été membres d'un syndicat, dont sept officiers. Un de nos informateurs fut, pendant quelques années, permanent pour le mouvement créditiste « Vers Demain ». Quelques-uns furent officiers d'une caisse populaire ; un autre participa à la formation d'une coopérative de consommation. Nous aborderons successivement les thèmes suivants : les comportements et les activités des permanents syndicaux, leurs motivations, leur perception de la société canadienne-française, quelques problèmes de la classe ouvrière, la mentalité des travailleurs, la signification du syndicalisme.


2021 ◽  
Vol 33 (1-2) ◽  
pp. 37-93
Author(s):  
Jacqueline Blay
Keyword(s):  
Il Y A ◽  

Forgée par la vision du chef métis, Louis Riel, la province du Manitoba a une place unique dans la Confédération canadienne, et ce, grâce à la nation métisse, aux voyageurs originaires du Bas-Canada et aux colons écossais venus s’établir à la colonie de la Rivière-Rouge. Le Manitoba devenue province, les partenaires métis et Canadiens français de la colonie, malgré leur rôle fondamental, ont vécu une histoire en dents de scie et vu leurs droits constitutionnels, territoriaux, linguistiques et scolaires abolis. Ayant vécu pendant des décennies en marge de la majorité manitobaine, ils ont retrouvé, il y a à peine une trentaine d’années, le plein rôle citoyen qui leur revenait après avoir relevé les défis posés par des gouvernements hostiles ou ignorants de la valeur de leur contribution. Les décennies de discrimination suivies par les années de revendications ont façonné leur identité qui, par la force des événements, a dû s’adapter, à chaque période, pour devenir la francophonie manitobaine actuelle. Tout comme au XIXe siècle, cette francophonie fait face, aujourd'hui, à des enjeux identitaires uniques dans un contexte de coexistence avec la majorité anglophone. Affaiblie par les luttes juridiques, elle se relève et reprend de la vigueur en s’appuyant sur les acquis législatifs, juridiques et communautaires des 30 dernières années. Ces efforts sont néanmoins insuffisants puisque, tout comme le Canada, elle doit attirer des immigrants francophones pour combler ses déficits démographiques. Cet article examine les circonstances dans lesquelles l’identité bien spécifique des francophones du Manitoba a évolué à partir de la dualité de la colonie de la Rivière-Rouge jusqu’à un pluralisme francophone sur lequel reposent leur avenir et leur épanouissement.


2003 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 44-49 ◽  
Author(s):  
D. Wayne Taylor

La Commission sur l'avenir des soins de santé au Canada s'est demandée si le système de santé était viable dans sa forme actuelle. Selon nous, il y a au moins six raisons qui font que le système de santé n'est pas viable. Compte tenu de la longue liste de facteurs comme l'évolution du rapport de dépendance au Canada, le phénomène de diminution du produit d'imposition, les autres priorités financières des provinces, la faible productivité de la main-d'œuvre et de la technologie dans les soins de santé financés par le gouvernement, les attentes de la génération du baby-boom et l'évolution des valeurs des Canadiens, le système de santé appauvrira le Canada au cours des prochaines décennies à moins d'être remanié de fond en comble. Malgré le goût amer que peuvent laisser les systèmes parallèles de soins de santé privés dans la bouche des décideurs et des fournisseurs de soins qui ont grandi dans les années 1960, la réalité des années 2020 en dictera la nécessité comme étant une solution pragmatique à un problème systémique.


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