scholarly journals Dialogue de l’écrivain et du critique : une étude de la pluri-auctorialité dans les collections « Poètes d’aujourd’hui » et « Écrivains de toujours »*

2016 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
Author(s):  
Mathilde Labbé

Les collections de vulgarisation « Poètes d'aujourd'hui » et « Écrivains de toujours », créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, conçues pour permettre la diffusion du patrimoine littéraire, ont contribué à la fois à la canonisation d'auteurs vivants et à la reconnaissance de jeunes critiques par leur format particulier, un modèle éditorial hybride qui fait pour ainsi dire dialoguer le grand auteur avec son critique. Les volumes font ainsi une place à une interaction entre le discours critique et le discours de l'auteur, qui est parfois impliqué dans la conception du volume (Malraux, coll. « Écrivains de toujours », 1953; Mauriac, coll. « Écrivains de toujours », 1953), ou tout simplement responsable de la rédaction de l'ouvrage qui le concerne (Roland Barthes par Roland Barthes, coll. « Écrivains de toujours », 1975; Pierre Seghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », 1967). À travers l'étude de ces collaborations entre critiques et écrivains, nous nous proposons d'analyser la manière dont s'élabore le monument de l'auteur, entre enquête critique et témoignage maîtrisé de l'écrivain sur son oeuvre.

2019 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 54-64
Author(s):  
Winarning Pratiwi Saraswati

Le roman Un sac de billes est l’un des œuvres de Joseph Joffo. Ce roman prend le thème sur la Seconde Guerre mondiale en France, du point de vue des minorités, les Juifs. L’événement élucidé dans ce roman est La Shoah, l’extermination systématique entre cinq et six millions de Juifs par le Nazi, perpétré sur l’ordre d’Adolf Hitler. Ce roman raconte les deux frères exilés qui ont échappé aux soldats nazis, et ont dû se séparer de leurs familles. Un sac de billes a été publié par les Éditions Jean-Claude Lattès en 1973 et a été traduit en 18 langues jusqu'aujourd’hui. Ce roman est transformé par Christian Duguay au film en 2017. Cette recherche vise à analyser la transformation du roman au film en utilisant la théorie de l’écranisation de Pamusuk Eneste. Cette théorie se compose de la réduction, l’addition, et les changements variés de scène dans le déroulement, le personnage, et le fond. La chercheuse analyse aussi les transformations de l’adaptation Un sac de billes en utilisant la théorie sémiologique de Roland Barthes avec les cinq codes. Ce sont le code herméneutique, le code sémique, le code symbolique, le code proarétique et le code culturel. Les objets matériels dans cette recherche sont le roman Un sac de billes de Joseph Joffo et le film du même titre de Christian Duguay. Tandis que les objets formels sont la théorie de l’écranisation et la théorie sémiologique de cinq codes. La chercheuse utilise l’approche qualitative avec la méthode d'analyse descriptive. Dans la transformation du déroulement, il y a trente-cinq réductions, vingt-huit additions, et quinze variations. D’ailleurs, dans l’écranisation du personnage, il y a treize réductions, dix additions, et sept variations. Alors, dans l’écranisation du fond, il y a onze réductions, huit additions, et cinq variations. Dans la théorie sémiologique de cinq codes, la chercheuse a découvert trois codes importants, à savoir le code herméneutique, le code sémique et le code proairétique. C'est-a-dire que le réalisateur modifie les scènes du film avec un objectif spécifique: montrer le sens de l'histoire et les connotations cachées dans le roman, et les afficher dans le film dans l'espoir que le spectateur comprenne mieux les signes cachés.


2021 ◽  
pp. 661-679
Author(s):  
María de los Ángeles Hernández Gómez

Los dos conflictos mundiales que protagonizan la primera mitad del siglo XX provocan un movimiento de renovación humanista en busca de nuevos valores para el hombre contemporáneo. Entre las muchas propuestas que surgen, la de la obra y el pensamiento del escritor francés Vercors, especialmente marcado por la Segunda Guerra mundial. En este artículo, trataremos de identificar y analizar las particularidades del nacimiento de la propuesta vercoriana en el contexto francés de la guerra y de la inmediata posguerra. Las primeras obras de ficción del autor se construyen a partir de un diálogo directo con la realidad contemporánea, escritos de los que surgen diferentes interrogantes sobre la condición humana a los que Vercors tratará de responder en sus ensayos de corte ético-filosófico. Para ello, proponemos un estudio detallado de algunas de estas producciones con el fin de crear un espacio de convergencia entre las identidades ética y estética que caracterizan las primeras publicaciones del autor. The two World Wars brought a trend of humanist revival in search of new values for con-temporary man. Among others, the Second World War particularly left its mark on the work and thought of the French writer Vercors. In this article, we will try to identify and analyse the particularities of the birth of Vercors’ works in the French context of the war and post-war periods. Based on contemporary realities, his first fictions raised questions about the human condition, which Vercors tried to answer in his ethical-philosophical es-says. We propose a detailed study of some of these texts in order to create a space of con-vergence between the ethical and aesthetic identities that characterise the author’s early publications. Les deux conflits mondiaux de la première moitié du XXe siècle provoquent un renouveau de la pensée humaniste contemporaine. Parmi les nombreuses propositions qui surgissent, l'œuvre et la pensée de l'écrivain français Vercors, particulièrement marqué par la Seconde Guerre mondiale. Dans cet article, nous tenterons d'identifier et d'analyser les particularités de la naissance de la proposition vercorienne dans le contexte français de la guerre et de l'immédiat après-guerre. Les premières œuvres de fiction de l'auteur sont construites sur la base d'un dialogue direct avec la réalité contemporaine, des écrits d'où émergent différentes questions sur la condition humaine, auxquelles Vercors tentera de répondre dans ses essais éthico-philosophiques. Nous proposons une étude détaillée de certaines de ces productions afin de créer un espace de convergence entre les identités éthiques et esthétiques qui caractérisent les premières publications de l'auteur.


Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.


2019 ◽  
Author(s):  
Ana Maria Alves

Nous nous proposons de démontrer l'influence de Roland Barthes sur le travail de Nancy Huston. Ce théoricien, qui dirigea les travaux universitaires de Nancy Huston, avait façonné l’univers de cette étudiante canadienne qui adopte la langue française qui est pour elle une langue étrangère comme objet d'écriture, car elle lui attribuait une fonction de libération. Notre intention est de vérifier si le parcours de Nancy Huston est, en effet, inscrit sous l’empreinte structuraliste de son mentor ou bien s’il peut être interprété comme acte insubordonné et critique de la vague structuraliste. Nous essayerons de comprendre l’attitude de Huston face à un maître dont la rigidité paralysait toutes tentatives d’écriture, et où, d’après elle, toutes constructions romancières paraissaient inaccessibles.


2006 ◽  
Vol 42 (2) ◽  
pp. 25-45
Author(s):  
Isabelle Décarie

Quand Sophie Calle explique dans En finir pourquoi ce projet fut un échec, elle écrit que les images qu’on lui avait fournies « ne se suffisaient pas à elles-mêmes. En montrant des photos trouvées sans apport vécu de ma part, je ne collais pas à mon propre style. » Pour elle, le texte manquait, « ce texte, poursuit-elle, qui me colle à la peau ». En partant de cette affirmation, nous nous proposons de relire et de revoir certaines oeuvres de Sophie Calle afin de les confronter à cette question du style et du texte-peau qui vient à manquer. Sophie Calle, qui ne semble pas croire aux métaphores, entretient un rapport aplani à la réalité où la limite entre le propre et le figuré n’existe pas. Nous montrons comment cette façon de voir le monde influence le contact entre écriture, peinture et photographie dans ses oeuvres. En relisant ses filatures, en analysant son rapport aveugle à la peinture et ses tentatives d’épuiser tout sentiment dans ses deux derniers livres, nous expliquons comment le rapport texte/image est chaque fois défini par l’absence d’un « déboîtement » (Roland Barthes) entre les deux, offrant très peu d’espace au commentaire et au rêve du lecteur.


Author(s):  
Diana Popović

Pendant la Seconde Guerre mondiale en France certains poètes estiment qu’ils ont un rôle social considérable et se font les porte-parole des opprimés. Ils s’engagent dans la lutte corps à corps mais aussi la plume à la main, tout en élevant leur voix pour proclamer leur foi en la liberté et pour montrer que leurs vers patriotiques peuvent devenir une arme virulente contre l’occupation nazie et les souffrances du peuple. Les poètes deviennent donc messagers de paix et d’espoir et les combattants apprennent leurs poèmes par cœur ou on les diffuse légalement ou clandestinement. Mais il est possible de voir les choses sous un autre angle : il existait un certain nombre de poètes qui refusaient tout engagement littéraire, comme c’était le cas des anciens surréalistes, de même, il y avait des poètes qui s’engageaient du côté de la Collaboration, ou ceux qui refusaient de publier ou ne pouvaient même pas le faire sous l’Occupation pour des raisons diverses : matérielles, morales ou autres. Nous nous proposons d’aborder cette problématique, certainement très vaste et complexe, en prenant en considération les contraintes d’un article.


Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.


Author(s):  
Catherine Dubeau

Nous proposons une réflexion sur Les enrobantes : cabaret décolleté pour psychanalyste plongeant de Marie-Christine Lê-Huu, réflexion qui s’inscrit dans une analyse du texte et des composantes de la mise en scène. L’article invite d’abord à une lecture chronologique de la pièce en entremêlant descriptions et interprétations des éléments les plus signifiants. Nous nous interrogeons également sur l’enjeu idéologique provoqué par la double nature de la pièce — à la fois comédie et tragédie — ainsi que sur l’apport particulier des marionnettes dans le cadre d’une oeuvre théâtrale abordant la psychanalyse, l’antisémitisme et la montée de dictatures fascistes menant à la Seconde Guerre mondiale.


2011 ◽  
Vol 41 (2) ◽  
pp. 81-88
Author(s):  
Élise Vandeninden
Keyword(s):  

Le corps est la plupart du temps absent des théories de la réception : on évoque peu sa matérialité (le corps « objet »), encore moins son sentir (le corps « sujet ») empreint de pensée. À cette résistance correspond sans doute le trouble qu’il sème sur notre appréhension de la lecture comme activité herméneutique. Penser le corps dans la réception implique d’emblée l’examen de son inéluctable bouleversement sur le sens du texte : le lecteur, investi affectivement dans le livre, y plonge avec son histoire, ses souvenirs, ses désirs. Il ne décode plus seulement le texte mais il le « sur-code », dit Roland Barthes, y ajoute des éléments et, en définitive, le « pervertit ». Mais lire avec son corps, cela signifie surtout, pour nous, aller au-delà du sens, le dépasser, peut-être même l’ignorer, pour découvrir autre chose : la possibilité de se faire toucher par le livre en dehors des mots. Ce « quelque chose » qui nous touche, ce serait l’auteur présent dans le texte en tant que corps ; voilà l’origine d’une réception sensorielle, voire sensuelle, que nous nous proposons d’esquisser dans le cadre de cet article en rapprochant la pensée de Roland Barthes de celle de Jean-Luc Nancy.


2009 ◽  
Vol 1 (2) ◽  
pp. 69-93
Author(s):  
Roswitha Geyss

En 1977, au moment où il inaugure son enseignement au Collège de France, Roland Barthes s’interroge sur le pouvoir et le savoir. Il propose une définition volontairement provocatrice de la langue comme « fasciste » et constate qu’il faut « tricher avec la langue » et « tricher la langue », pour entendre la « langue hors-pouvoir » : « Cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d’entendre la langue hors-pouvoir, dans sa splendeur d’une révolution permanente du langage, je l’appelle pour ma part : littérature. » (15) La littérature est donc et doit être un merveilleux terrain d’expérimentation. Nous proposons d’analyser dans cet article l’œuvre d’écrivaines algériennes dont la langue maternelle est l’arabe parlé, l’arabe féminin, et qui écrivent en français, qui est la langue de l’école et la langue qu’elles « trichent » pour entendre « la langue hors-pouvoir » (Assia Djebar, Malika Mokeddem). Nous analysons aussi l’œuvre de l’écrivaine tunisienne Nine Moati, qui perpétue dans ses textes le souvenir de son père Serge Moati.


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