L’existence d’une hyperphagie boulimique influence le choix de la technique opératoire en chirurgie de l’obésité

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 98-99
Author(s):  
N. Reibel

On distingue trois catégories d’interventions en chirurgie bariatrique  les techniques restrictives, comme l’anneau gastrique ajustable (AGA) ou la gastroplastie verticale calibrée (GVC), réduisent la capacité de l’estomac et freinent mécaniquement le passage du bol alimentaire, – les techniques mal absorptives pures, qui sont abandonnées en raison du risque de carences gravissimes,- les techniques mixtes, comme le court circuit gastrique (CCG) ou la gastrectomie en manchon (GM) ; elles associent restriction et mal digestion, provocant des modifications des sécrétions hormonales digestives induisant des effets satiétogène et anorexigène. L’existence d’une hyperphagie boulimique (HB) est un facteur de risque de reprise pondérale quel que soit le type d’intervention [3]. En raison d’une morbi-mortalité post-opératoire immédiate quasi nulle, l’AGA reste très pratiqué en France. les résultats à dix ans retrouvent pour certain un taux d’échec de 50 % [2], lié à des complications, favorisées par l’HB, nécessitant une conversion de technique chirurgicale. Parmi les 196 patients opérés d’une GCV entre 1994 et 2005 à Nancy, 50 % présentaient une HB. Malgré une psychothérapie préopératoire, le taux d’échec à dix ans était de 20 %, dû à la récidive d’HB responsable de complications, nécessitant une réintervention. Parmi les techniques mixtes, le taux d’échec de la GM à cinq ans varie de 15 à 25 %, en partie lié à une dilatation du tube gastrique, favorisée par l’HB, nécessitant une réintervention. Après CCG, en cas de reprise pondérale liée à une récidive de l’HB, dans la majorité des cas, la prise en charge psychothérapeutique permet de retrouver l’efficacité du montage chirurgical sans réopérer, contrairement à la GM ou aux techniques restrictives devenues contre indiquées pour nous en cas d’HB [1]. Le rôle du psychiatre au sein de l’équipe multidisciplinaire de chirurgie bariatrique est essentiel pour le choix de la technique opératoire et maintenir son efficacité au long court.

2021 ◽  
Vol 37 (10) ◽  
pp. 882-887
Author(s):  
Cécile Ciangura ◽  
Anne Bachelot

La question de l’influence de l’obésité sur la contraception peut être envisagée sous plusieurs angles : comme facteur de risque d’échec d’une contraception hormonale ; comme facteur de risque cardio-vasculaire, pouvant majorer ce risque lors de l’association à une contraception hormonale. Les modifications métaboliques observées au cours de l’obésité et la masse corporelle plus importante des femmes présentant une obésité peuvent en effet être à l’origine d’une réduction de l’efficacité de la contraception hormonale. Néanmoins, les données, mêmes peu nombreuses, laissent penser que l’efficacité de la plupart des méthodes de contraception n’est a priori pas diminuée chez ces femmes. La chirurgie bariatrique, utilisée pour remédier à l’obésité, constitue une situation complexe, qui impose une contraception dans la première année post-opératoire afin d’éviter toute grossesse. Si la technique chirurgicale induit une malabsorption (comme le bypass), toute contraception administrée par voie orale verra son efficacité fortement diminuée et sera donc déconseillée en raison d’un haut risque d’échec.


2020 ◽  
Vol 14 (3) ◽  
pp. 155-158
Author(s):  
M. Aubert ◽  
Y. Panis

Contexte : L’exérèse totale du mésorectum par voie transanale (TaTME) pour la prise en charge du cancer du rectum est récemment apparue comme alternative à l’exérèse totale du mésorectum par voie abdominale. Cependant, certaines inquiétudes à propos des résultats oncologiques de cette technique chirurgicale ont émergé. Le but de cette étude était d’évaluer le taux de récidives locales après TaTME. Les objectifs secondaires s’intéressaient à la mortalité postopératoire, au taux de fistule anastomotique et au taux de stomie définitive. Méthodes : Les données de tous les patients opérés par TaTME ont été rapportées et comparées aux données issues des registres nationaux norvégiens de cancers colorectaux (NCCR) et de chirurgie gastro-intestinale (NoRGast). Les taux de récidive locale étaient estimés selon Kaplan-Meier. Résultats : En Norvège, 157 patients ont été opérés par TaTME pour un cancer du rectum entre octobre 2014 et octobre 2018. Trois des sept centres hospitaliers participants ont abandonné la réalisation de cette intervention après cinq procédures. Le taux de récidive locale était de 12 sur 157 patients (7,6 %) ; huit récidives locales étaient multifocales ou étendues. Le taux de récidive locale après un suivi de à 2,4 ans était estimé à 11,6 % (IC 95 % : [6,6‒19,9]) après TaTME contre 2,4 % (IC 95 % : [1,4‒4,4]) dans le registre NCCR (p < 0,001). Le hasard ratio était estimé à 6,71 (IC 95 % : [2,94‒15,32]). Le taux de fistule anastomotique nécessitant une réintervention était de 8,4 % dans le groupe TaTME contre 4,5 % dans le registre NoRGast (p = 0,047). Cinquante-six patients (35,7 %) étaient porteurs d’une stomie à la fin du suivi, dont 39 (24,8 %) étaient définitives. Conclusion : Le taux de fistule anastomotique était plus élevé après TaTME en comparaison aux données des registres nationaux norvégiens. Le taux de récidive locale ainsi que les caractéristiques de cette récidive après TaTME étaient défavorables.


2020 ◽  
Vol 36 (2) ◽  
pp. 37-43
Author(s):  
M. Brière ◽  
M. Cermolacce ◽  
X. Flecher ◽  
R.-A. Rochwerger ◽  
J.-C. Mattei

Introduction : Les fractures du calcanéus sont des fractures fréquentes, touchant l’homme jeune à la suite d’un mécanisme à haute énergie. Les complications en sont le pied plat valgus et l’arthrose sous-talienne. Différents traitements sont possibles. L’ostéosynthèse par plaque verrouillée permet de restaurer l’architecture du calcanéus. L’objectif principal de ce travail était d’étudier les complications cutanées et infectieuses de l’ostéosynthèse par plaque des fractures du calcanéus. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les résultats fonctionnels ainsi que la survenue d’arthrose sous-talienne. Notre hypothèse était que le taux de complications était peu élevé. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective incluant les ostéosynthèses par plaque verrouillée du calcanéus (février 2008 à mars 2015) à l’exclusion des patients atteints d’une comorbidité sévère. Résultats : La série comprend 26 ostéosynthèses : 23 patients majoritairement masculins (82,6 %) et jeunes (âge moyen : 39 ans), avec un recul moyen de 32 mois. Vingt-trois fractures ont été analysées. Nous avons relevé cinq complications cutanées ou infectieuses, dont trois ont nécessité une reprise chirurgicale. Elles étaient corrélées au tabagisme (p < 0,05). Le score AOFAS moyen était de 74,2 : [33–95]. Les résultats fonctionnels étaient excellents dans 22 % et bons dans 44 % des cas. L’accident du travail, le tabagisme, les fractures de type Duparc V, et les variantes propagées étaient des facteurs de mauvais pronostic. Il y avait dix cas d’arthrose soustalienne au dernier recul. Six cas de grades quatre étaient corrélés à des scores fonctionnels péjoratifs. Cinq patients ont dû subir une arthrodèse sous-talienne. Discussion : Nous avons retrouvé un taux de complications légèrement moins élevé que dans la littérature corrélées au tabagisme. Les scores fonctionnels étaient légèrement inférieurs. Les dysesthésies du nerf sural sont une complication relativement fréquente. L’arthrose sous-talienne survient dans près d’un cas sur deux. Un taux élevé de complications et des résultats parfois modestes poussent à réfléchir sur la technique chirurgicale et son indication. Les abords miniinvasifs ou la chirurgie percutanée pourraient être une alternative. Conclusion : La prise en charge des fractures du calcanéus doit être une chirurgie à la carte, tenant compte des lésions associées, de l’état cutané et du patient, car les complications liées à une chirurgie à foyer ouvert ne sont pas négligeables.


2019 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 27-30
Author(s):  
Yacine AMOURACHE ◽  
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La chirurgie d’exérèse de la glande thyroïde repose sur les principes d’une chirurgie vasculaire fine avec en conséquence une hémostase parfaite ainsi que sur la préservation des nerfs laryngés et les glandes parathyroïdes ; le coût des moyens techniques doit aussi être mis en exergue. Notre étude tient à montrer qu’outre l’hémostase parfaite sans drainage post opératoire, la recherche des nerfs récurrents n’est pas indispensable en utilisant une technique dite « Thyroïdectomie par technique de microchirurgie vasculaire », avec un coût de prise en charge réduit. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, comprenant 41 patients ; la technique chirurgicale mise à l’oeuvre est dite : technique de microchirurgie vasculaire thyroïdienne. Les paramètres étudiés sont : l’indication opératoire concertée, l’état antérieur et post-opératoire de la mobilité des cordes vocales et de la calcémie, la technique chirurgicale (type d’hémostase et la recherche ou non des nerfs récurrents), la place du drainage, la durée d’hospitalisation et le coût de prise en charge globale. Résultats : 62 lobo-isthmectomies ont été réalisées. L’état antérieur et post-opératoire de la mobilité des cordes vocales et de la calcémie était bien notifié. La quasi-totalité des patients n’avaient pas été drainés. Il n’y avait aucune complication hémorragique et aucune paralysie récurrentielle, on a relevé 3 cas d’hypocalcémie transitoire. Conclusion : la Thyroïdectomie par technique de microchirurgie vasculaire trouverait bien une place parmi les autres techniques chirurgicales. Notre mode de prise en charge s’avère assez concurrentiel, notamment en termes d’économies de santé.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 554-555
Author(s):  
P. Courtet

La dépression, deuxième source de handicap, constitue le principal facteur de risque de suicide. Il a été proposé à juste titre que le traitement de la dépression soit une stratégie efficace de prévention du suicide. Pourtant la dernière décennie a été marquée par les controverses sur le risque suicidaire potentiel des antidépresseurs, qui ont eu des effets néfastes sur la prise en charge des patients. Puisque les alertes sur ce risque ont été proposées à partir des résultats d’études qui n’avaient pas comme objectif de s’intéresser au processus suicidaire, nous avons réalisé une étude destinée à évaluer la survenue d’idées et de tentatives de suicide chez 4357 patients déprimés ambulatoires traités par antidépresseur et suivis 6 semaines en condition naturelles. Une idéation suicidaire est apparue de novo chez 9 % des patients qui n’en avaient pas à l’inclusion. Les critères prédictifs étaient l’aggravation de la symptomatologie anxieuse ou dépressive et l’instauration d’un nouveau traitement après échec antérieur. Deux pour cent des patients ont réalisé une TS au cours des 6 semaines de suivi. Les critères prédictifs étaient l’aggravation de la symptomatologie dépressive ou du désespoir, l’instauration d’un nouveau traitement après échec antérieur, et l’existence de mésusage d’alcool et d’antécédents de TS. Ces résultats suggèrent que le risque suicidaire en début de traitement soit lié aux facteurs de risque suicidaires, dont l’inefficacité du traitement antidépresseur. Par ailleurs, nous avons montré que l’initiation d’un traitement par non ISRS ou d’un traitement ISRS à forte dose augmente le risque d’aggravation des idées de suicide. L’ensemble de ces données, confortées par la littérature, nous indique que les médecins possèdent les outils de prévention en évaluant précisément et régulièrement la dépression et le risque suicidaire au cours du traitement antidépresseur.


2012 ◽  
Vol 26 (2) ◽  
pp. 47-56 ◽  
Author(s):  
Vanessa Folope ◽  
André Petit ◽  
Fabienne Tamion

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 55-55
Author(s):  
M. Rabot ◽  
C. Marchand ◽  
J. Lacoste ◽  
S. Lamy ◽  
L. Jehel

IntroductionEn France, 6,9 millions d’adultes sont obèses et le recours à la chirurgie bariatrique est en augmentation. L’évaluation psychiatrique est obligatoire [1] et il peut exister, nous semble-t-il, un biais de « non divulgation » [3] de symptômes dans le but d’obtenir « l’accord du psychiatre ». L’objectif principal de cette étude est de savoir s’il est utile de proposer des tests psychométriques en consultation psychiatrique préopératoire de chirurgie bariatrique en aide à la détection de comorbidités psychiatriques, et permettre ainsi l’amélioration de la prise en charge. MethodsÉtude monocentrique, anonyme, non interventionnelle visant à améliorer la prise en charge des patients candidats à la chirurgie bariatrique. Réalisée entre mars et octobre 2012. Inclusions des patients en deux temps : un premier temps avec un entretien clinique ouvert, un deuxième temps avec un entretien clinique structuré (MINI 5.0.0.). RésultatsVingt-huit patients inclus. La moyenne d’âge est de 37,2 ans, l’IMC moyen est de 43,2 kg/m2. Parmi les patients, 60,7 % présentaient au moins un trouble actuel ou passé au MINI contre 32,1 % en entretien clinique ouvert. Le MINI n’est pas significativement plus sensible que l’entretien clinique structuré pour la détection de l’ensemble des comorbidités psychiatriques (p = 0,2), par contre il est significativement plus sensible pour la détection des troubles anxieux (p = 0,02). ConclusionPrévalence d’au moins un trouble actuel ou passé proche des taux de la littérature scientifique [2] pour le MINI. Pour aider à la détection des comorbidités psychiatriques, en diminuant ce biais de « non divulgation », nous proposons un nouvel auto-questionnaire.


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