Les trois révolutions qui amélioreraient immédiatement l’efficience de notre système de soins psychiatriques

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S6-S6
Author(s):  
D. Leguay

Notre système de soins psychiatriques est à la fois sophistiqué, intelligent, et dysfonctionnel. Ses moyens restent importants. Toutefois la satisfaction de ses clients est faible. Ses résultats thérapeutiques globaux pourraient être significativement améliorés. Son efficience économique pourrait être optimisée. Des données internationales existent qui montrent que certains parcours de soins offrent davantage d’opportunités de rétablissement, à l’aune de la réduction de la pathologie, et des paramètres d’insertion. Le système français pourrait se mobiliser pour évoluer. Pour cela, trois révolutions seraient à mettre en œuvre :– la première serait de définir à la politique de santé mentale des objectifs de santé publique. C’est en poursuivant des objectifs chiffrés que l’on avance ;– la deuxième est de mettre en œuvre des structures dédiées, intersectorielles, offrant à tous le « panier de soins » nécessaires. Ce panier de soins devrait être défini, et leur mise à disposition sur chaque territoire devrait être systématique ;– la troisième est d’opérer le « virage du handicap psychique », de développer l’accompagnement médicosocial, et de tirer parti de tous les outils introduits par la loi de 2005.L’intervenant développera les données disponibles qui justifient ces propositions, déclinera les leviers à utiliser, et les modalités de mise en œuvre de ces « révolutions ».

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S86-S87
Author(s):  
C. Paris

Concernant le parcours de soins en santé mentale « L’objectif est d’améliorer sur le terrain, par des outils et des recommandations de bonne pratique, le parcours de soins et la qualité de vie des personnes présentant des troubles mentaux », précise la direction de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins de la HAS. Le centre F. Minkowska géré par l’association F. et E. Minkowski a mis en perspective cet objectif pour une population migrante et refugiée afin, d’une part, d’éviter toute ghettoïsation des pratiques cliniques et, d’autre part, le souci de répondre à la demande en proposant une offre de soin tout à fait conforme au droit commun et avec un éclairage santé publique. Le projet d’établissement de ce centre medico-psychosocial s’articule sur la valorisation des bonnes pratiques en les déclinant sur trois volets. Le volet théorique autour des représentations sociales et culturelles de la santé et de la maladie mentale, le volet organisationnel avec la mise en place d’un dispositif (Mediacor) permettant d’améliorer l’accès aux soins pour les personnes migrantes et refugiées et enfin, le volet clinique avec un cadre thérapeutique reposant sur la notion de compétence culturelle. Ces trois aspects permettent de mieux appréhender les obstacles identifiés dans le parcours de soin et, par conséquent, d’y remédier.


2006 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 75-104
Author(s):  
Willy Apollon

Résumé Dans la conjoncture de civilisation où nous nous trouvons, dans les conditions de la post-modernité, la responsabilité de la société civile est un déterminant majeur de toute politique de santé mentale. La santé et la santé mentale en particulier, plus que jamais doit se penser en termes d'une dynamique sociale, où la participation des groupes sociaux et celle des individus, dans la prise en charge de la santé collective, priment sur les mécanismes et les structures d'intervention étatiques et institutionnelles. Les responsabilités de l'état, des institutions et des professionnels s'en trouvent déplacées, et redéfinies, en même temps que surgissent de nouveaux droits et des exigences d'information et de contrôle chez les utilisateurs qui payent de leurs taxes, les services de santé. Le souci d'adapter un système devenu anachronique ne peut qu'amplifier les problèmes de société qui l'ont rendu caduque. Les coûts humains et sociaux des changements radicaux qui s'imposent, se révéleront à moyen terme moins onéreux socialement, que les conséquences d'adaptations illusoires. Rien d'efficace n'est à espérer en ce domaine, sans la mobilisation par l'état des responsabilités collectives, pour une dynamique sociale de santé publique.


2018 ◽  
Vol 57 (4) ◽  
pp. 302-306
Author(s):  
Véronique Delvenne

Au cours des 50 dernières années, la psychiatrie belge a évolué parallèlement aux autres pays vers une différenciation progressive des cursus de formation de psychiatrie et de pédopsychiatrie. Bien que des stages spécifiques existent depuis plus de 30 ans, c’est en 2003 qu’un arrêté royal introduit des modalités de formation spécifiques. Des socles de compétences à la psychiatrie et à la pédopsychiatrie existent et doivent être enseignés. La spécificité de l’une et l’autre des spécialités doit être respectée afin de développer un dispositif de soins qui répond au mieux aux besoins de santé publique ainsi qu’aux nouvelles politiques en santé mentale.


2013 ◽  
Vol 37 (2) ◽  
pp. 239-255 ◽  
Author(s):  
Alain Lesage ◽  
Danielle St-Laurent ◽  
Mathieu Gagné ◽  
Gilles Légaré

Le suicide et sa prévention sont considérés comme des enjeux de santé publique. Cette perspective jouxte une compréhension multifactorielle des phénomènes de santé dans nos sociétés, et la mobilisation autour des déterminants pour lesquels des actions peuvent être posées. La santé publique a connu des succès face aux maladies infectieuses puis face à des maladies chroniques comme l’hypertension. Le phénomène est ensuite appréhendé en chiffres, à l’aide de données québécoises, canadiennes et internationales. Les politiques populationnelles de prévention du suicide sont généralement multimodales, elles impliquent souvent des stratégies pour l’amélioration des services de santé mentale. Le succès de ces stratégies repose sur leur application constante et la surveillance de cette application.


2021 ◽  
Vol 11 (S1) ◽  
Author(s):  
Mahdi Zeghal

Les mesures de santé publique restrictives visant à réduire la propagation d'infection par le COVID-19 ont amené les Canadiens à affronter les perturbations socio-économiques résultant de la pandémie. Cependant, les inégalités systémiques et de santé chez les peuples autochtones les prédisposent à être touchés de manière disproportionnée par la pandémie. Ce groupe minoritaire est confronté à des risques accrus d'infection, de morbidité et de mortalité liés au COVID-19, une détérioration de la santé mentale, une crise économique, ainsi qu'une multitude d'autres problèmes.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 105-123 ◽  
Author(s):  
Pascale Mantoura ◽  
Marie-Claude Roberge ◽  
Louise Fournier

Au Québec et ailleurs dans le monde, la préoccupation s’accentue en regard de la santé mentale de l’ensemble de la population et de la nécessité de concentrer plus d’énergie sur les interventions préventives et de promotion. Il est alors recommandé que les acteurs de santé publique agissent en tant que chef de file de l’action de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux et établissent les partenariats nécessaires avec les acteurs des secteurs de la santé, des services sociaux et des autres secteurs indispensables à l’action en santé mentale. Les acteurs de santé publique au Canada ne sont toutefois pas encore suffisamment soutenus dans ce rôle. Ils expriment, entre autres besoins, celui d’avoir accès à des cadres structurants qui clarifient leur action en santé mentale. Cet article propose un cadre de référence pour soutenir l’action en santé mentale des populations. Ce cadre identifie les différentes dimensions propres à l’intervention en faveur de l’amélioration de la santé mentale de la population et de la réduction des inégalités de santé mentale. L’article illustre enfin comment l’application de la responsabilité populationnelle au niveau local permet de mettre en pratique les différentes dimensions de ce cadre de référence. Ultimement il permet aux acteurs de santé publique de mieux cerner leur action en faveur de la santé mentale des populations.


Author(s):  
Kara Thompson ◽  
Daniel J. Dutton ◽  
Kathleen MacNabb ◽  
Tong Liu ◽  
Sarah Blades ◽  
...  

Introduction Les restrictions liées à la pandémie de COVID 19 ont eu des effets pervers importants sur les habitudes de consommation d’alcool des Canadiens, en particulier l’émergence d’une plus grande détresse émotionnelle et ses répercussions potentielles sur la consommation d’alcool. Cette étude examine : 1) les modifications de la consommation d’alcool des adultes pendant la pandémie de COVID 19 au Nouveau Brunswick et en Nouvelle Écosse, 2) si le fait de boire de l’alcool plus fréquemment pendant la pandémie est associé à des ressentis accrus de stress, de solitude et de désespoir et 3) si le genre a un effet modérateur sur cette relation. Méthodes Les participants ont été sélectionnés à partir d’une enquête transversale menée auprès de 2 000 adultes. Des modèles de régression multinomiale ajustés ont été utilisés pour évaluer l’association entre la fréquence de consommation d’alcool et l’augmentation des ressentis de stress, de solitude et de désespoir. Des analyses supplémentaires ont été stratifiées selon le genre. Résultats Environ 12 % des répondants ont déclaré avoir bu de l’alccol plus fréquemment après le début de la pandémie de COVID 19, et 25 à 40 % ont fait état d’une augmentation de leur détresse émotionnelle. L’augmentation des ressentis de stress (rapport de cotes [RC] = 1,99; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,35 à 2,93), de solitude (RC = 1,79; IC à 95 % : 1,22 à 2,61) et de désespoir (RC = 1,98; IC à 95 % : 1,21 à 3,23) était associée à une consommation d’alcool plus fréquente pendant la pandémie. Quoique les femmes interrogées aient signalé des taux supérieurs de détresse émotionnelle, les associations avec une augmentation de la fréquence de consommation d’alcool n’étaient significatives que chez les hommes dans les analyses stratifiées selon le genre. Conclusion Si les individus ayant fait état de ressentis accrus de stress, de solitude et de désespoir pendant la pandémie de COVID 19 étaient plus nombreux à déclarer une fréquence accrue de consommation d’alcool, ces associations n’étaient significatives que pour les hommes dans les analyses stratifiées. Comprendre comment la pandémie a eu une influence sur la santé mentale et à la consommation d’alcool peut éclairer les politiques de contrôle de l’alcool et les interventions en santé publique visant à limiter les méfaits de l’alcool.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 19-42 ◽  
Author(s):  
Geneviève Piché ◽  
Marilou Cournoyer ◽  
Lise Bergeron ◽  
Marie-Ève Clément ◽  
Nicole Smolla

L’épidémiologie de la santé mentale des enfants et des adolescents est une discipline relativement récente et souvent méconnue, notamment au Québec. Certains travaux ont cependant permis d’estimer la prévalence des troubles mentaux les plus fréquents chez les jeunes, tels que les troubles anxieux et dépressifs, ainsi que les caractéristiques individuelles, familiales et socioéconomiques qui y sont associées. Cet article poursuit deux objectifs : présenter une recension des principaux résultats de recherche en épidémiologie pédopsychiatrique au Québec et mettre en évidence l’apport de ces résultats pour la santé publique. Afin d’atteindre ces objectifs, cet article présente les résultats de recherche en lien avec trois thématiques : 1) la mesure et l’identification des troubles anxieux et dépressifs chez les enfants et les adolescents ; 2) la prévalence de ces troubles et la comorbidité ; 3) les variables associées aux troubles anxieux et dépressifs identifiées dans les études épidémiologiques. Les auteurs souligneront les implications futures de ces résultats à travers les politiques québécoises dans le domaine de la santé publique.


2004 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 105-127 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Fleury ◽  
Jean-Louis Denis ◽  
Claude Sicotte ◽  
Céline Mercier

Résumé Le système québécois de santé mentale est actuellement confronté à une réorganisation importante de sa gestion et de l’offre de ses services. Cette restructuration peut être interprétée comme la deuxième phase d’une réforme, amorcée avec la Politique de santé mentale (1989) qui s’est traduite dans les régions sociosanitaires par les plans régionaux d’organisation de services (PROS) (1989-1997). À partir d’une étude de cas, cet article vise à décrire le processus de mise en oeuvre et les effets de cette première restructuration du système. Les conditions favorisant ou entravant l’implantation des PROS, les outils de gestion ainsi que différents facteurs contextuels, structurels et temporels sont étudiés. Enfin, les leçons à tirer de cette expérience pour la poursuite de la réforme des services de santé mentale sont discutées.


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