scholarly journals Numéro 9 - avril 2003

Author(s):  
Maurice Marchand

Au cours des dernières années, les dépenses de santé ont augmenté en Belgique beaucoup plus rapidement que dans la plupart des autres pays européens. Nos concitoyens restent cependant fort attachés à leur système de santé, ceci contrairement aux citoyens d'autres pays où sont apparues des files d'attente. Néanmoins, notre système de santé est menacé. D'une part, pour faire face à la croissance des dépenses, nos décideurs politiques ont reporté sur les patients une partie des dépenses: tickets modérateurs en hausse, déremboursement de médicaments, ... et les suppléments imposés aux patients hospitalisés ont augmenté pour faire notamment face au sous-financement de certains services. Malgré des mesures prises en faveur des ménages les plus démunis, une médecine duale ‑ mettant en cause l'accès équitable aux soins de santé ‑ se développera si l'on persiste à augmenter les dépenses à charge des patients. C'est la légitimité même de l'assurance maladie obligatoire qui s'en trouvera contestée. D'autre part, il est prévisible que nos concitoyens ne maintiendront leur soutien à l'assurance maladie obligatoire ‑ dont le budget devra continuer à augmenter suite au vieillissement de la population et à la diffusion des progrès médicaux ‑ que si les principales inefficiences de notre système de santé sont éliminées. Ces inefficiences sont principalement causées par la multiplication des actes techniques tant en milieu ambulatoire qu'hospitalier : trop d'actes techniques sont réalisés sans qu'ils soient réellement utiles pour les patients, et les mêmes examens peuvent être reproduits plusieurs fois lorsqu'un patient s'adresse successivement à plusieurs prestataires. La réforme de notre système de santé sera un enjeu important à l'agenda du futur gouvernement. Les changements à mettre en œuvre devraient avoir pour objectif d'inciter plus fortement qu'aujourd'hui les patients et les médecins à adopter les filières de soins et les pratiques médicales qui utilisent au mieux les ressources afin d'atteindre la meilleure qualité des soins possible pour la totalité des patients. Entre autres réformes, deux mesures devraient être mises en œuvre rapidement. Primo, dans le secteur ambulatoire, un échelonnement des soins devrait être introduit de manière optionnelle : les patients qui accepteraient de ne consulter un spécialiste que sur l'avis de leur médecin généraliste bénéficieraient de réductions substantielles de leurs tickets modérateurs. Cette mesure a pour but de revaloriser le rôle pivot du médecin généraliste tenant à jour le dossier médical du patient. Secundo, dans les hôpitaux, la forfaitarisation partielle des honoraires, déjà appliquée pour la biologie clinique et l'imagerie médicale, devrait être généralisée à l'ensemble des actes médicaux et aux médicaments dont bénéficient les patients hospitalisés. Elle consiste à combiner une rémunération à l'acte (couvrant par exemple 40 % des coûts) et un remboursement fixe modulé en fonction des pathologies traitées dans l'hôpital (couvrant les 60 % restant). L'objectif est de réduire l'incitation à la multiplication des prestations qui est propre à la rémunération à l'acte pure tout en évitant les inconvénients de la forfaitarisation complète. Trop souvent, les propositions de réforme se heurtent à l'opposition de certains milieux qui défendent des intérêts particuliers. Le prochain gouvernement devrait avoir le courage politique de n'accorder des augmentations substantielles de moyens budgétaires au secteur des soins de santé qu'à condition que soient mises en place des réformes améliorant significativement l'efficience de notre système de santé.

Author(s):  
Maurice Marchand

Au cours des dernières années, les dépenses de santé ont augmenté en Belgique beaucoup plus rapidement que dans la plupart des autres pays européens. Nos concitoyens restent cependant fort attachés à leur système de santé, ceci contrairement aux citoyens d'autres pays où sont apparues des files d'attente. Néanmoins, notre système de santé est menacé. D'une part, pour faire face à la croissance des dépenses, nos décideurs politiques ont reporté sur les patients une partie des dépenses: tickets modérateurs en hausse, déremboursement de médicaments, ... et les suppléments imposés aux patients hospitalisés ont augmenté pour faire notamment face au sous-financement de certains services. Malgré des mesures prises en faveur des ménages les plus démunis, une médecine duale ‑ mettant en cause l'accès équitable aux soins de santé ‑ se développera si l'on persiste à augmenter les dépenses à charge des patients. C'est la légitimité même de l'assurance maladie obligatoire qui s'en trouvera contestée. D'autre part, il est prévisible que nos concitoyens ne maintiendront leur soutien à l'assurance maladie obligatoire ‑ dont le budget devra continuer à augmenter suite au vieillissement de la population et à la diffusion des progrès médicaux ‑ que si les principales inefficiences de notre système de santé sont éliminées. Ces inefficiences sont principalement causées par la multiplication des actes techniques tant en milieu ambulatoire qu'hospitalier : trop d'actes techniques sont réalisés sans qu'ils soient réellement utiles pour les patients, et les mêmes examens peuvent être reproduits plusieurs fois lorsqu'un patient s'adresse successivement à plusieurs prestataires. La réforme de notre système de santé sera un enjeu important à l'agenda du futur gouvernement. Les changements à mettre en œuvre devraient avoir pour objectif d'inciter plus fortement qu'aujourd'hui les patients et les médecins à adopter les filières de soins et les pratiques médicales qui utilisent au mieux les ressources afin d'atteindre la meilleure qualité des soins possible pour la totalité des patients. Entre autres réformes, deux mesures devraient être mises en œuvre rapidement. Primo, dans le secteur ambulatoire, un échelonnement des soins devrait être introduit de manière optionnelle : les patients qui accepteraient de ne consulter un spécialiste que sur l'avis de leur médecin généraliste bénéficieraient de réductions substantielles de leurs tickets modérateurs. Cette mesure a pour but de revaloriser le rôle pivot du médecin généraliste tenant à jour le dossier médical du patient. Secundo, dans les hôpitaux, la forfaitarisation partielle des honoraires, déjà appliquée pour la biologie clinique et l'imagerie médicale, devrait être généralisée à l'ensemble des actes médicaux et aux médicaments dont bénéficient les patients hospitalisés. Elle consiste à combiner une rémunération à l'acte (couvrant par exemple 40 % des coûts) et un remboursement fixe modulé en fonction des pathologies traitées dans l'hôpital (couvrant les 60 % restant). L'objectif est de réduire l'incitation à la multiplication des prestations qui est propre à la rémunération à l'acte pure tout en évitant les inconvénients de la forfaitarisation complète. Trop souvent, les propositions de réforme se heurtent à l'opposition de certains milieux qui défendent des intérêts particuliers. Le prochain gouvernement devrait avoir le courage politique de n'accorder des augmentations substantielles de moyens budgétaires au secteur des soins de santé qu'à condition que soient mises en place des réformes améliorant significativement l'efficience de notre système de santé.


Author(s):  
Nancye May Peel

RÉSUMÉLes chutes chez les personnes agées sont une préoccupation de la santé publiquedans le monde entier en raison de leur fréquence et les conséquences néfastes en terms de morbidité, mortalité et de la qualité de vie, ainsi que leur impact sur les services et les coûts du système de santé. Cette étude épidémiologique décrit la charge de la santé publique de chutes et de blessures liées aux chutes et l’impact sur les chutes du vieillissement de la population. L’ampleur du problème est décrit en termes du classement des chutes et la mesure des résultats, y compris l’incidence des chutes et des blessures liées dans tous les milieux, les déterminants socio-démographiques, les tendance internationales, et le coût des chutes et des blessures liées aux chutes. Enfin, des approches de santé publique afin de minimiser les risques de chutes et la demande conséquente sur les ressources de soins de santé sont récommandés.


2003 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 164-180 ◽  
Author(s):  
Paul-André Lapointe ◽  
Malie Chayer ◽  
François Bernard Malo ◽  
Linda Rivard

Résumé Les fermetures d’hôpitaux et la réduction radicale de l’emploi ne sont que les manifestations les plus visibles de l’actuelle reconfiguration du système de santé au Québec qui affecte profondément la production des soins et l’organisation du travail infirmier dans l’hôpital de courte durée. Largement inspirés de l’expérience américaine, les changements en cours seront analysés en prenant pour exemple la Régie régionale de Québec et le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ). Il sera notamment démontré, à partir d’une analyse de l’évolution du travail infirmier dans six unités de soins, que deux évolutions sont possibles, selon que domine la déqualification ou la reprofessionnalisation du travail.


Author(s):  
Karen Jackson ◽  
Nelly D. Oelke ◽  
Jeanne Besner ◽  
Alexandra Harrison

RÉSUMÉBeacoup de patients, surtout les patients plus âgés, interagissent avec fournisseurs multiples, tout en avant accès aux services des soins de santé dans une variété de milieux divers pendants longues périodes. Comprendre les expériences des patients plus âgés pendant leurs voyages à travers le système de santé est essentielle pour améliorer l’intégration des services et la qualité des soins. Dans cette étude, nous avons résumé les expériences de quatre patients vivant avec la maladie pulmonaire obstructive chronique en interaction avec le système des soins de santé pendant une période de trois mois après la sortie de l’hôpital. Guidé par la méthodologie d’étude de cas, on a réunis les données par le biais des entretiens semi-structurés et des journaux de patients. Trois grands thèmes - le soutien social, la navigation à travers le système, et l’accès aux soins – ont émergé à partir des données. L’attention à la communication entre fournisseur-patient et prestataire-fournisseur, ainsi que le soutien social du patient, et les besoins des soins auto-administrés, pourraient améliorer l’intégration et les résultats des soins. Pour réaliser de ce que les patients perçoivent comme une système integrée et efficace, il faudra du temps et de l’engagement.


1997 ◽  
Vol 10 (1) ◽  
pp. 19-26 ◽  
Author(s):  
Sandra G. Leggat ◽  
Peggy Leatt

Des exigences concurrentielles de ressources financières au sein du système de santé obligent les pourvoyeurs de soins de santé à assurer l'utilisation la plus efficace possible de ces ressources. Les résultats provenant des États-Unis, du Royaume-Uni et d'autres juridictions suggèrent que les systèmes de prestation de services de santé intégrée (SPI) peuvent être une façon rentable de satisfaire aux besoins en soins d'une population. Cet article présente un cadre à utiliser lors de la surveillance et de l'évaluation du rendement d'un système de prestation intégrée. L'élaboration d'un cadre d'évaluation utilisé de façon cohérente pour les systèmes de prestation intégrée offrira au gouvernement, aux conseils de direction et aux autres évaluateurs un outil d'évaluation efficace qui leur permettra de mieux comprendre l'impact du SPI sur le système de santé. De l'information sera aussi disponible pour permettre l'amélioration constante du rendement au sein du système.


Author(s):  
Cara Tannenbaum ◽  
Barbara Farrell ◽  
James Shaw ◽  
Steve Morgan ◽  
Johanna Trimble ◽  
...  

RÉSUMÉLa polypharmacie est en croissance au Canada, ainsi que les effets indésirables des médicaments et les coûts associés à la drogue. Une partie de la solution peut être la déprescription—le processus planifié et contrôlé de la réduction des doses ou la cessation des médicaments qui peuvent nutrient ou qui n’offrent plus d’avantage. La déprescription peut être un processus complexe impliquant des patients, les professionnels de la santé et des facteurs de politique et d’organisation qui peuvent servir comme facilitateurs ou obstacles. Cet article décrit la justification, le fondement théorique et le processus de développement d’un Réseau canadien de dépréscription (ReCaD), un réseau d’individus, d’organisations et de décideurs engagés à promouvoir l’utilisation appropriée des médicaments et des approches non pharmacologiques aux soins parmi les personnes âgées au Canada. ReCaD déploiera plusieurs niveaux d’action à travers des groupes de parties prenantes multiples simultanément dans une approche écologique à l’évolution du système de santé. ReCaD propose un modèle unique qui pourrait être appliqué à la fois dans les contextes nationaux et aux différents défis de transformation dans les soins de santé.


Author(s):  
Anja Bilandzic ◽  
Laura Rosella

Introduction Notre objectif était d’estimer les coûts de santé directs liés au traitement du diabète au Canada sur 10 ans, à l’aide de données de sondages nationaux et d’un outil de prévision du risque de diabète, ainsi que les coûts par personne. Méthodologie Nous avons utilisé le Diabetes Population Risk Tool pour estimer le nombre de nouveaux cas de diabète chez les personnes âgées de 20 ans et plus sur 10 ans (jusqu'en 2022) à l’aide des données de 2011 et de 2012 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Nous avons évalué les coûts liés au diabète à partir d’une étude de cohorte faisant appel à l’appariement par score de propension, en utilisant la base de données sur le diabète de l’Ontario ainsi que d’autres données administratives. Nous avons calculé les coûts totaux en utilisant les coûts associés aux nouveaux cas, en tenant compte du sexe, de l’année du diagnostic et des taux de mortalité annuels dus à la maladie. Résultats D'après nos calculs, le risque de développer le diabète sur 10 ans s’élevait pour la population canadienne en 2011-2012 à 9,98 %, soit 2,16 millions de nouveaux cas. Les coûts totaux en soins de santé imputables au diabète pendant cette période sont de 15,36 milliards (7,55 milliards pour les femmes et 7,81 milliards pour les hommes). Ce sont les hospitalisations de courte durée qui constituent la majeure partie de ces coûts (43,2 %). Des interventions menées au sein de la population entraînant une perte de poids de 5 % au sein de la population permettraient de réduire les coûts des soins de santé de 2,03 milliards de dollars. Une réduction du risque de 30 % obtenue grâce à des interventions auprès des personnes à plus haut risque de développer le diabète (c.-à-d. les 10 % au sommet du groupe à risque le plus élevé) entraînerait des économies de l’ordre de 1,48 million de dollars. Conclusion D'ici 2022, le diabète va constituer un lourd fardeau financier pour le système de santé canadien. Notre méthode de calcul des coûts à venir offre aux décideurs et aux planificateurs un outil accessible et clair susceptible de leur permettre de prévoir les dépenses imputables à la maladie et les économies potentielles de coûts associées aux interventions.


2002 ◽  
Vol 15 (3) ◽  
pp. 52-60 ◽  
Author(s):  
Thomas Rathwell ◽  
David Persaud

Il règne une croyance prépondérante parmi les tenants de la réforme du système de santé selon laquelle les nouvelles techniques de gestion publique comme la décentralisation et les approches axées sur le marché constituent une panacée aux ennuis qui minent le système de santé. Dans ce premier volet d'un exposé en deux parties, les suppositions et la preuve empirique appuyant ces techniques sont étudiées tandis que l'effet de leur mise en œuvre sur ceux et celles qui sont appelés à gérer le système de santé est évalué. D'autres paradigmes portant sur la prestation de soins de santé seront envisagés et décrits dans un deuxième volet à paraître ultérieurement. Les systèmes de santé du monde entier ont été secoués par l'escalade des coûts, la perception d'un usage inconsidéré des ressources et l'insatisfaction des consommateurs et des fournisseurs de soins quant à la prestation de ces soins et aux résultats obtenus.


Author(s):  
John Muscedere ◽  
Melissa K. Andrew ◽  
Sean M. Bagshaw ◽  
Carole Estabrooks ◽  
David Hogan ◽  
...  

RÉSUMÉAvec le vieillissement de la population canadienne, la fragilité – avec son risque accru du déclin fonctionnel, la détérioration de la santé, et le décès – devient de plus en plus répandue. La physiologie de la fragilité reflète son origine parmi organes et systèmes multiples. Environ un quart des Canadiens qui sont âgés de plus de 65 sont fragiles, augmentant à plus de la moitié de ceux âgés de plus de 85. Notre système de soins de santé est organisé pour gérer les systèmes mono-organes, ce qui nuit à notre capacité à traiter efficacement les personnes atteintes de troubles multiples et des limitations fonctionnelles. Pour faire face à la fragilité, il faut reconnaître quand elle se produit, accroître la sensibilisation à son importance, développer des modèles holistiques pour ses soins, et générer des meilleures preuves pour son traitement. La reconnaissance de la façon dont la fragilité impacte la durée de vie permettrait l’intégration des objectifs en matière de soins dans les options de traitement. Les différents organisations de soins responsables variées dans le système de soins de santé canadien nécessiteront des stratégies et outils différentes pour évaluer la fragilité. Les changements dans la politique sera essentiels, étant donné la portée et la complexité des défis que pose la fragilité au système de soins de santé comme cela est organisé actuellement.


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