scholarly journals Au-delà de la grippe : Tendances des éclosions d’infections respiratoires dans les établissements de soins de santé de l’Ontario de 2007 à 2017, et implications pour la gestion des éclosions non grippales

2021 ◽  
Vol 47 (56) ◽  
pp. 294-301
Author(s):  
Katherine Paphitis ◽  
Camille Achonu ◽  
Sandra Callery ◽  
Jonathan Gubbay ◽  
Kevin Katz ◽  
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Contexte : Les éclosions provoquent une morbidité et une mortalité importantes dans les établissements de soins de santé. Les méthodes de dépistage actuelles permettent de cerner des agents pathogènes respiratoires viraux spécifiques, mais l’approche de la gestion des éclosions reste générale. Objectifs : Notre objectif était d’examiner les tendances spécifiques aux agents pathogènes dans les éclosions respiratoires, y compris la façon dont le taux d’attaque, le taux de létalité et la durée de l’éclosion diffèrent par agent pathogène entre les hôpitaux, et les établissements de soins de longue durée et les maisons de retraite en Ontario. Méthodes : Les éclosions d’infections respiratoires confirmées dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée ou les maisons de retraite de l’Ontario signalées entre le 1er septembre 2007 et le 31 août 2017 ont été extraites du Système intégré d’information sur la santé publique (SIISP). Les taux d’attaque médians, la durée des éclosions et les taux généraux de létalité des éclosions spécifiques à un pathogène ont été comparés dans les deux types d’établissements. Résultats : Au cours de la période de surveillance de 10 ans, 9 870 éclosions respiratoires confirmées ont été signalées dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée ou les maisons de retraite de l’Ontario. La grippe était à l’origine de la plupart des éclosions (32 % dans les établissements de soins de longue durée et les maisons de retraite, 51 % dans les hôpitaux), mais ces éclosions étaient plus courtes et présentaient des taux d’attaque inférieurs à ceux de la plupart des éclosions non grippales dans les deux types d’établissements. Le métapneumovirus humain, bien que peu fréquent (moins de 4 % des éclosions), présentait des taux de létalité élevés dans les deux types d’établissements. Conclusion : Les taux d’attaque et les taux de létalité variaient selon l’agent pathogène, tout comme la durée de l’éclosion. L’élaboration de conseils propres à la gestion des éclosions, qui tiennent compte de l’agent pathogène et de l’établissement de soins de santé, pourrait être utile pour limiter la charge des éclosions respiratoires.

2021 ◽  
Vol 47 (56) ◽  
pp. 312-319
Author(s):  
Shannon MacDonald ◽  
Hannah Sell ◽  
Sarah Wilson ◽  
Samantha Meyer ◽  
Arnaud Gagneur ◽  
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Contexte : Les services de santé publique du Canada sont actuellement confrontés à la tâche difficile de planifier et de mettre en œuvre des programmes de vaccination contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Objectif : Recueillir et synthétiser les informations concernant la planification du programme de vaccination contre la COVID-19 dans chaque province et territoire du Canada, y compris les considérations logistiques, les groupes prioritaires et la surveillance de l’innocuité et de l’efficacité du vaccin. Méthodes : Les responsables provinciaux et territoriaux de la santé publique ont été interrogés par téléconférence au cours de la phase initiale de planification des programmes de vaccination contre la COVID-19 (août à octobre 2020) afin de recueillir des informations sur les sujets suivants : facteurs uniques pour la vaccination contre la COVID-19, intention d’adopter les recommandations du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI), groupes prioritaires pour les premières phases de la vaccination et surveillance de l’innocuité et de l’efficacité du vaccin. Les données ont été regroupées en fonction des réponses communes et une analyse descriptive a été réalisée. Résultats : Dix-huit entretiens ont eu lieu avec 25 participants de 11 des 13 provinces et territoires. Les facteurs uniques de la vaccination contre la COVID-19 comprenaient la hiérarchisation des groupes pour les premières phases de la vaccination (n = 7), la perception des vaccins par le public (n = 6) et des critères d’éligibilité divergents (n = 5). Presque toutes les provinces et territoires (n = 10) ont déclaré s’appuyer sur les recommandations du CCNI. Les résidents des établissements de soins de longue durée (n = 10) et les travailleurs de la santé (n = 10) ont été le plus souvent prioritaires pour les premières phases de la vaccination, suivis des personnes souffrant de maladies chroniques (n = 9) et des personnes âgées (n = 8). La plupart des provinces et territoires (n = 9) prévoient une surveillance systématique des effets indésirables pour évaluer l’innocuité des vaccins. L’évaluation de l’efficacité devait se faire au sein des services de santé publique (n = 3), par des chercheurs (n = 3) ou sur la base de directives nationales (n = 4). Conclusion : La planification des programmes de vaccination contre la COVID-19 dans les provinces et territoires présente certaines similitudes et est largement conforme aux directives du CCNI, avec quelques divergences. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les programmes de vaccination contre la COVID-19 une fois qu’ils auront été mis en œuvre.


2002 ◽  
pp. 97-106
Author(s):  
Benoît Gaumer

RÉSUMÉ Cette revue de littérature analyse l'évolution historique des services de santé publique urbains en Amérique du Nord à travers les principales études réalisées jusqu'à maintenant. De leur synthèse, il ressort un certain modèle nord-américain d'implantation et de développement des services de santé publique en milieu urbain. Trois phases apparaissent dans cette prise en charge des problèmes de santé par un département de santé publique nettement distinct des institutions municipales. La première étape, qui couvre la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, est fortement marquée par la doctrine miasmatique ou anticontagionniste. La seconde correspond à l'adoption de la théorie microbienne. La troisième correspond à l'émergence, entre les deux guerres mondiales, du courant d'éducation sanitaire et de médecine préventive. Ce modèle d'évolution des activités de santé publique se retrouve dans quasiment toutes les grandes villes nord-américaines. Rares sont cependant les études de longue durée (comme celles qui portent sur les villes de New York et de Toronto) permettant de valider ou de réfuter le modèle.


2021 ◽  
Vol 47 (10) ◽  
pp. 442-449
Author(s):  
Stephanie L Hughes ◽  
Amy L Greer ◽  
Alex J Elliot ◽  
Scott A McEwen ◽  
Ian Young ◽  
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Contexte : Le norovirus est la cause la plus courante de gastroentérite aiguë au Canada. La maladie cause une grande morbidité et des coûts sociétaux élevés. L’objectif de cet article est de décrire l’épidémiologie des norovirus dans la province de l’Ontario, au Canada, de 2009 à 2014. Méthodes : Pour évaluer l’activité des norovirus et de la gastroentérite virale en Ontario, trois ensembles de données ont été acquis auprès du gouvernement provincial, soit deux ensembles de données de surveillance traditionnelles (éclosions et laboratoires) et des données de surveillance syndromique (télésanté), tous couvrant la période de 2009 à 2014. Toutes les éclosions, les demandes de laboratoire et les appels de télésanté ont d’abord été évalués pour le nombre total de gastroentérites virales. On a calculé les totaux de norovirus et de maladies qui semblent provenir des norovirus sous forme de proportion de gastroentérite virale afin d’estimer les niveaux d’activité propres aux agents. Les types d’établissements touchés, les sexes et les groupes d’âge ont également été analysés. Résultats : Entre 2009 et 2014, 41,5 % des éclosions de gastroentérite virale, 63,4 % des soumissions aux laboratoire de gastroentérite virale et 36,6 % de tous les appels à la télésanté liés à la gastroentérite aiguë (non limités aux causes virales) ont été attribués aux norovirus et aux maladies qui semblent provenir des norovirus en Ontario. Le type d’établissement le plus souvent touché était celui des foyers de soins de longue durée et les groupes d’âge les plus touchés étaient les plus jeunes (moins de cinq ans) et les plus âgés (plus de 65 ans). Les femmes étaient légèrement plus touchées que les hommes. Conclusion : Les norovirus et les maladies qui semblent provenir des norovirus ont été la principale cause de gastroentérite virale en Ontario entre 2009 et 2014. Ils représentaient le pourcentage le plus élevé de gastroentérite virale par rapport à tous les autres virus associés aux gastroentérites virales. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer tous les coûts des composantes et les mesures de santé publique nécessaires pour réduire le fardeau de la maladie.


Author(s):  
Sharon Kaasalainen ◽  
Kevin Brazil ◽  
Esther Coker ◽  
Jenny Ploeg ◽  
Ruth Martin-Misener ◽  
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RÉSUMÉObjectif : Les objectifs de cette étude étaient double : (1) d’explorer les obstacles à la gestion de la douleur et ceux associés à la mise en œuvre d’un programme de gestion de la douleur en soins de longue durée (SLD) et (2) de développer une approche interprofessionelle afin d’améliorer la gestion de la douleur en soins de longue durée.Méthodes : Une étude de cas a inclus tous les deux éléments, quantitatifs et qualitatifs. Nous avons recueilli des données sur deux sites LTC à l’aide de sept groupes de discussion pour les infirmières autorisées, fournisseurs de soins non réglementés, et médecins, et 10 entretiens avec des autres groupes de fournisseurs de soins de santé, l’administration et des résidents. Nous avons examiné les documents et administré un sondage à court aux participants à l’étude pour évaluer les perceptions des obstacles à la gestion de la douleur.Résultats : Les résultats ont révélé des obstacles à la gestion efficace de la douleur au niveau des soins de longue durée des résidents et des familles, des fournisseurs de soins de santé, et des systèmes de santé. Nous avons ensuite élaboré un modèle à six niveaux, avec les interventions proposées pour surmonter ces obstacles.Conclusions : Ce modèle peut guider le développement d’approches novatrices pour améliorer la gestion de la douleur dans les établissements de soins de longue durée.


Author(s):  
Carol L. McWilliam ◽  
William L. Diehl-Jones ◽  
Jeffrey Jutai ◽  
Saeed Tadrissi

RÉSUMÉStimuler l'autonomie chez les gens de plus de 65 ans, dont plus de 80 pour cent éprouvent des troubles médicaux, constitue un défi de taille pour le personnel des politiques, les planificateurs de programme et les prestateurs de services, qui doivent prendre en considération les aspects physiques, sociaux et psychologiques de l'autonomie. Cet article présente une analyse bibliographique systématique et une synthèse rigoureuse de 65 rapports de recherche détaillés sélectionnés à partir de 238 études publicées sur les approches de soins favorisant la promotion de l'autonomie des personnes àgées. Cet article témoigne en faveur des programmes d'exercices et de promotion de la santé pour toutes les personnes âgées, ainsi que de la gestion à domicile des soins de santé et des programmes de prévention des chutes pour les aîné(e)s frêles. De plus, les conclusions soulignent l'importance d'accorder plus d'attention aux politiques sur les appareils accessoires fonctionnels et le besoin d'avoir plus de recherches sur l'efficacité des programmes de santé publique, sur les stratégies de promotion de soins médicaux préventifs et sur les facteurs psychosociaux qui influent sur l'auto-efficacité des personnes âgées.


2021 ◽  
Vol 47 (56) ◽  
pp. 266-274
Author(s):  
Erin E Rees ◽  
Rachel Rodin ◽  
Nicholas H Ogden

Contexte : Pour maintenir le contrôle de l’épidémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) lorsque les mesures de confinement seront levées, il sera essentiel de renforcer les mesures de santé publique alternatives. En ce qui concerne la surveillance, il sera nécessaire de détecter rapidement une grande proportion de tous nouveaux cas afin de pouvoir les isoler, et retrouver et mettre en quarantaine les personnes qui y ont été exposées. Nous présentons ici une approche mathématique qui peut être utilisée pour déterminer combien d’échantillons doivent être recueillis par unité de surface et par unité de temps pour détecter de nouveaux agrégats de cas de COVID-19 à un stade suffisamment précoce pour contrôler une éclosion. Méthodes : Nous présentons une méthode de détermination de la taille de l’échantillon qui utilise une approche de pondération relative. Compte tenu du fait que les résultats du test de diagnostic de la COVID-19 provenant de sous-populations ont contribué à détecter la maladie à un niveau de prévalence seuil pour contrôler l’éclosion, il s’agissait de 1) déterminer si le nombre prévu d’échantillons hebdomadaires fournis par la surveillance actuelle des infections virales respiratoires fondée sur les soins de santé peut fournir une taille d’échantillon déjà adéquate pour détecter de nouveaux agrégats de cas de COVID-19 et, dans le cas contraire, 2) de déterminer combien d’échantillons hebdomadaires supplémentaires étaient nécessaires à partir d’un échantillonnage volontaire. Résultats : Lors d’une démonstration de notre méthode à une fréquence hebdomadaire et à l’échelle des provinces et territoires canadiens, nous avons constaté que seuls les provinces et les territoires les plus peuplés disposaient d’un nombre suffisant de dépistages provenant des visites médicales en raison de maladies respiratoires pour détecter la COVID-19 à notre niveau de prévalence cible — qui doit être suffisamment élevé pour identifier et contrôler les nouveaux agrégats de cas. En outre, la détection de la COVID-19 est plus efficace (moins d’échantillons requis) lorsque la surveillance se concentre sur l’exigence de tests de dépistage de patients symptomatiques par les services des soins de santé. Dans les populations volontaires : plus les taux de contact sont élevés, plus le niveau de prévalence attendu est élevé, et moins il faut d’échantillons pour détecter la COVID-19 à un seuil prédéterminé. Conclusion : Cette étude présente une stratégie de surveillance ciblée, combinant des échantillons de surveillance passive et active, afin de déterminer le nombre d’échantillons à recueillir par unité de surface et par unité de temps pour détecter de nouveaux agrégats de cas de COVID-19. L’objectif de cette stratégie est de permettre une détection suffisamment précoce pour contrôler une éclosion.


2014 ◽  
Vol 34 (4) ◽  
pp. 247-256
Author(s):  
C Blais ◽  
S Jean ◽  
C Sirois ◽  
L Rochette ◽  
C Plante ◽  
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Introduction Avec l'accroissement du fardeau des maladies chroniques, la surveillance est fondamentale pour améliorer la prévention et la prise en charge de ces dernières. L'Institut national de santé publique du Québec a donc développé un système novateur de surveillance des maladies chroniques, le Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), dont les principales caractéristiques, les forces et les limites sont présentées ici. Méthodologie Le SISMACQ est le résultat du jumelage de cinq fichiers médicoadministratifs. Mises à jour annuellement, ses données couvrent actuellement la période du 1er janvier 1996 au 31 mars 2012. Trois étapes en caractérisent le modèle opérationnel : 1) l'extraction et le jumelage des données médico-administratives grâce à divers critères de sélection; 2) les analyses (principalement la validation des définitions) et la production des mesures de surveillance et 3) l'interprétation, le dépôt et la diffusion de l'information. Le SISMACQ permet actuellement l'étude des maladies chroniques suivantes : diabète, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, ostéoporose, maladies ostéoarticulaires, troubles mentaux et Alzheimer et maladies apparentées. Il permet également l'analyse de la multimorbidité et de la polypharmacie. Résultats Pour 2011-2012, le SISMACQ contenait des données sur 7 995 963 Québécois, et leur moyenne d'âge était de 40,8 ans. Parmi eux, 95,3 % répondaient à au moins un critère de sélection permettant l'application de définitions de cas pour la surveillance des maladies chroniques. Cette proportion variait avec l'âge : de 90,1 % chez les Québécois de 19 ans et moins à 99,3 % chez ceux de 65 ans et plus. Conclusion Le SISMACQ permet la production de données, à l'échelle de la population, sur le fardeau de plusieurs maladies chroniques, sur l'utilisation des services de santé et sur la consommation de médicaments. Il rend possible l'étude intégrée de la combinaison de plusieurs maladies, une approche jusqu'à présent rarement mise en oeuvre dans un contexte de surveillance populationnelle. Le SISMACQ répond aux attributs essentiels d'un système de surveillance et aide à la diffusion de l'information auprès des décideurs en vue d'actions en santé publique.


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