La formation des étudiants aux enjeux énergie-climat

2021 ◽  
pp. 27-38
Author(s):  
Véronique MALEVAL

A l’heure où les défis environnementaux font la une de l’actualité et du discours politique français, la question est de savoir ce qui se passe véritablement sur le front de la lutte contre le changement climatique, tant les enjeux sont grands. Cet article, après avoir confronté les textes instituant la formation des jeunes adultes sur cette question avec sa quasi absence dans les enseignements, propose la maquette pédagogique de la géographie environnementale de l’Université de Limoges, allant des enjeux climatiques à l’effondrement des sociétés (en l’absence d’actions systémiques rapides et concrètes), via, notamment, les défis démographique et écosystémique de la planète. Si la démonstration s’appuie sur des verbatims d’étudiants montrant qu’ils passent, inévitablement, par la « courbe du deuil », elle révèle surtout leur volonté d’agir pour un avenir durable, aidée par des enseignants et des services universitaires œuvrant pour leur formation aux enjeux énergie-climat, par le biais, notamment, de conférences et débats. Il s’agit tout simplement du rôle de l’Université pour, in fine, guider la société vers des comportements et actions durables.

2020 ◽  
Vol 29 ◽  
pp. 1 ◽  
Author(s):  
Yaya Idrissou ◽  
Alassan Assani Seidou ◽  
Fréjus Mahougnon Tossou ◽  
Hilaire Sorébou Sanni Worogo ◽  
Mohamed Nasser Baco ◽  
...  

Une fausse perception du changement climatique peut entraîner une absence d’adaptation ou une mauvaise adaptation, augmentant ainsi la vulnérabilité à ce changement. Cependant très peu d’études se sont intéressées à cette question, surtout chez les éleveurs. Cette étude compare la perception du changement climatique des éleveurs de bovins des zones tropicales sèche et subhumide du Bénin avec les données climatiques des 40 dernières années. À cet effet, 360 éleveurs de bovins ont été interrogés dans ces zones. Les données collectées sont relatives aux caractéristiques sociodémographiques des éleveurs, ainsi qu’à leur perception du changement climatique. Les données climatiques couvrant la période 1976–2015 ont été collectées dans les stations météorologiques les plus proches de chaque zone d’étude. Les données d’enquête ont été soumises aux analyses fréquentielles et les données climatiques aux anomalies standardisées. Les résultats montrent que plus de 70 % des éleveurs des deux zones d’étude ont perçu une installation plus tardive de la saison pluvieuse, ainsi qu’une augmentation de la température et de la durée des poches de sécheresse, ce qui correspond aux données climatiques. Par contre, il existe un décalage entre les données climatiques et les perceptions des éleveurs, pour lesquels la pluviométrie aurait diminué et la saison des pluies se terminerait plus tôt. Cette étude permet de conclure que l’intégration d’indicateurs du changement perçus par les éleveurs serait pertinente pour élaborer des stratégies d’adaptation au changement climatique appropriées, consensuelles et durables, en facilitant la compréhension et la concertation entre éleveurs et scientifiques.


2014 ◽  
Vol 27 (3) ◽  
pp. 205-216 ◽  
Author(s):  
Cong-Tuan Hoang ◽  
Iouli Tchiguirinskaia ◽  
Daniel Schertzer ◽  
Shaun Lovejoy

La qualité des statistiques des précipitations, notamment les courbes Intensité-Durée-Fréquence, dépend étroitement de la fiabilité des données disponibles. Or, il a été montré que la plupart des séries temporelles provenant de pluviomètres à augets basculants ont une fréquence effective de mesure inférieure à celle assumée. Cette question est particulièrement importante pour l'hydrologie urbaine qui doit prendre en compte les fluctuations hautes fréquences des précipitations. Des études préliminaires ont montré que le nombre d'inondations estimé à l’aide de données à basse fréquence temporelle était plus faible que celui obtenu à l’aide des données à haute fréquence temporelle. Le déficit en données à haute fréquence peut conduire à d’apparentes ruptures des lois d’échelle, ce qui complique inutilement et notoirement la modélisation des précipitations. Il est donc indispensable de quantifier la qualité des données avant de les utiliser. Nous présentons une procédure SERQUAL qui permet de répondre à cette question et nous utilisons cette procédure SERQUAL pour sélectionner les sous-séries ayant les qualités requises pour des analyses à haute résolution. L’approche multifractale est alors appliquée sur les données sélectionnées pour caractériser la structure temporelle et le comportement extrême de la pluie. Cet article présente ainsi une estimation fiable des paramètres multifractaux de la pluie à haute résolution de cinq minutes pour les départements français de l’Isère (38), des Yvelines (78), du Var (83) et du Val-de-Marne (94). Ces paramètres peuvent être utilisés pour caler ou valider des modèles statistiques ou stochastiques. D’autre part, l’évolution des caractéristiques multifractales peut être aussi utilisée pour évaluer des conséquences hydrologiques du changement climatique. Les résultats obtenus montrent que l’influence du changement climatique n’est pas perceptible sur les précipitations pour les périodes étudiées en région Ile-de-France.


Author(s):  
Tami Oliphant

Using climate change as an example, this conceptual paper explores two issues: the difficulties people have in understanding, interpreting, and responding to quantitative data, and the ways in which, if any, information behaviour research might provide insight into this issue. Data related to climate change were selected because they are often mediated by others with divergent vested interests including media, politicians, NGOs, scientists, and government agencies and because people bring a host of cognitive and psychological biases, worldviews, and beliefs to their perceptions of data and information and consequently, climate change.En utilisant le changement climatique comme exemple, cet article conceptuel explore deux questions : les difficultés rencontrées par les personnes pour comprendre, interpréter et répondre aux données quantitatives, et la manière dont, le cas échéant, la recherche sur le comportement informationnel pourrait éclairer cette question. Les données relatives au changement climatique ont été choisies car elles sont souvent véhiculées par des groupes ayant des intérêts divergents, notamment les médias, les politiciens, les ONG, les scientifiques et les agences gouvernementales, et parce que les gens apportent une foule de préjugés cognitifs et psychologiques, de visions du monde et de croyances dans leur perception des données et des informations, et donc du changement climatique.


2017 ◽  
Vol 92 (4) ◽  
pp. 667-701 ◽  
Author(s):  
Christian Gollier

En faisons-nous assez pour les générations futures? Cette question est sous-jacente à de nombreuses questions économiques actuelles, comme celles de la réduction de la dette, de la réforme des retraites, de la lutte contre le changement climatique, de la préservation des ressources naturelles, des investissements d’infrastructure ou de la fiscalité de l’épargne par exemple. Notre responsabilité sociale envers les générations futures se traduit en termes économiques par le taux d’actualisation, qui donne une valeur au futur relativement au présent, et qui détermine l’arbitrage présent/futur des agents économiques. Si on reconnaît qu’une société court-termiste utilise un taux d’actualisation trop élevé, comment déterminer le niveau désirable de ce taux? Dans cet article, je synthétise les importants développements scientifiques récents sur ce sujet. Étant donné la baisse tendancielle de nos anticipations de croissance et les fortes incertitudes sur les évolutions longues de notre société, je recommande un taux sans risque de deux fois le taux de croissance anticipé de la consommation (pour actualiser des cash flows engendrés sur les horizons inférieurs à 20 ans) à 1 % (pour des maturités au-delà de 100 ans). La prime de risque devrait aussi avoir une structure par terme, s’étalant de 1 % à court terme jusqu’à 3 % pour le long terme.


2008 ◽  
Vol 192 (8) ◽  
pp. 1641-1656
Author(s):  
Jean-Paul Dommergues ◽  
Alexia Letierce ◽  
Olivier Bernard ◽  
Dominique Debray

Author(s):  
Outi Kalla ◽  
Jarl Wahlström ◽  
Jukka Aaltonen ◽  
Juha Holma ◽  
Pentti Tuimala ◽  
...  

Identifier avec précision les troubles schizophréniques a toujours été un problème complexe et controversé. Les caractéristiques psychologiques de la schizophrénie ont donné lieu à un volume considérable de travaux et de débats. Ces dernières années sont apparus un nombre croissant d'articles portant sur les différences et similitudes des manifestations de la psychose selon les cultures, partant de l'idée que les caractéristiques de personnalité nationales pourraient contribuer aux tableaux psychopathologiques. Le but premier de cette étude est de mieux comprendre les troubles psychotiques par l'investigation de la structure de personnalité et du fonctionnement de patients faisant un premier épisode psychotique. Le second objectif est de décrire les différences et similitudes observées dans les réponses au Rorschach de patients finlandais et espagnols afin de mettre en évidence des caractéristiques nationales et de contribuer ainsi à la recherche Rorschach interculturelle. Ont été inclus 41 protocoles de patients finlandais hospitalisés de manière consécutive pour premier épisode psychotique, et 32 en Espagne. Le travail a porté sur un certain nombre d'indicateurs de difficultés d'ajustement tirés du résumé formel du Rorschach en Système intégré ( Weiner & Exner, 1991 ). Tous les patients avaient été diagnostiqués comme schizophrènes ou souffrant d'autres troubles fonctionnels psychotiques non affectifs selon le DSM-IV. Les Rorschach ont été administrés en Système intégré aussitôt que possible après leur admission mais après la phase aiguë. La comparaison des groupes finlandais et espagnol, loin de montrer des différences significatives, étaient similaires sur beaucoup de points. Ces résultats confirment des données déjà bien établies sur les structures et mécanismes des patients psychotiques, mais ils en interrogent d'autres. Les patients obtiennent plus de styles ambiéquaux et moins d'introversifs que prévu. Beaucoup d'entre eux manquent de compétences sociales, d'intérêt pour les relations interpersonnelles et semblent avoir une vie sociale insatisfaisante. On observe des signes de difficultés dans le contrôle émotionnel et de modulation des affects, des traits dépressifs, une détresse émotionnelle, et peu de capacités de coping. Les résultats soulignent la notion que les problèmes affectifs et les traits dépressifs devraient être considérés comme un élément important dans un premier épisode psychotique, et ils confirment la présence de déficits cognitifs survenants tôt dans l'histoire d'un trouble psychotique. On a rencontré moins de dysfonctionnements idéationnels que prévu. Les deux groupes de patients se différenciaient sur certaines variables Rorschach, en particulier celles qui concernent la perception de soi. Les patients finlandais sont plus souvent centrés sur eux-mêmes de faç on excessive, plus préoccupés d'eux-mêmes et plus enclins M l'introspection. La majorité des patients espagnols manifestent un sentiment de valeur de soi négatif. Ils disposent de moins de ressources et ont plus souvent des déficits en capacité de coping. En admettant que ces résultats sont dus à des différences dans les caractéristiques de personnalité des patients psychotiques en Finlande et en Espagne, plutôt que des différences nationales dans la manifestation au Rorschach de structures de personnalité en fait identiques, alors ces données pourraient bien nous permettre de repérer des différences interculturelles de personnalité. Toutefois, l'impact des facteurs culturels est difficile M évaluer, surtout s'agissant d'une psychopathologie aussi sévère que la psychose, et la seule faç on d'avancer dans la compréhension de cette question serait de recueillir plus de données Rorschach interculturelles sur des patients psychotiques.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document