scholarly journals Valoriser et renforcer les mécanismes d’évolution génétique par la sylviculture, pour l’adaptation au changement climatique

2020 ◽  
Vol 72 (5) ◽  
pp. 383-410
Author(s):  
François Lefèvre ◽  
Thomas Boivin ◽  
Aurore Bontemps ◽  
François Courbet ◽  
Hendrik Davi ◽  
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L’adaptation est un enjeu majeur de la gestion forestière dans le contexte du changement climatique La diversité génétique qui caractérise les arbres forestiers leur confère un potentiel adaptatif très important mais pas illimité Prendre en compte les mécanismes de l’évolution dans les pratiques de gestion forestière adaptative renforcera la capacité des forêts gérées à répondre aux changements et aux aléas induits par le climat. En mettant l’accent sur le cas des forêts en régénération naturelle, nous proposons un cadre conceptuel général permettant d’intégrer la connaissance de ces mécanismes dans la prise de décision, dans une démarche de sylviculture par et pour l’évolution Ce cadre général pourra être décliné dans des situations locales diverses et complexes en s’appuyant sur la connaissance du contexte qu’ont les gestionnaires forestiers Nous développons une grille d’analyse simple, basée sur un petit nombre de paramètres caractérisant les mécanismes de l’évolution, pour comprendre l’impact des pratiques sylvicoles sur la dynamique de la diversité génétique et le maintien du potentiel d’évolution des populations d’arbres forestiers Après avoir rappelé l’état des connaissances sur les mécanismes de l’évolution chez les arbres forestiers, nous examinons les effets attendus de pratiques forestières actuelles ou innovantes sur ces mécanismes Pour illustrer la complexité des mécanismes en interaction, nous développons plus en détail les conséquences évolutives des interactions biotiques et celles d’un environnement fortement hétérogène La sylviculture par et pour l’évolution peut contribuer à l’adaptation des forêts au changement climatique Elle nécessite de combiner des objectifs à court et à long terme Nous proposons des pistes de recherche et d’expérimentation pour accompagner cette démarche.

Author(s):  
Louise Leroux ◽  
Johan Oszwald ◽  
Benjamin Ngounou Ngatcha ◽  
David Sebag ◽  
Marie-Josée Penven ◽  
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Depuis les trente dernières années, de nombreuses études scientifiques s'intéressent aux dynamiques hydrologiques relevées dans le bassin versant du lac Tchad. En effet, ce bassin versant a été, et est encore, une zone emblématique des impacts du changement climatique sur la ressource en eau en région sub-saharienne. la gestion de cette ressource est d'autant plus complexe que ce bassin versant se partage entre le Tchad, le Niger, le Nigéria et le Cameroun. Ce dernier, bien que important pour le fonctionnement hydrique du lac Tchad, est encore trop peu étudié par la communautéscientifique. Nous nous proposons donc de travailler sur le bassin versant du Mayo-Tsanaga, situé au Nord Cameroun et connecté au fleuve Logone, affluent du fleuve Chari et principal contributeur au bilan hydrique du lac Tchad. Quelqueschercheurs de l'ORSTOM (Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer) ont déjà travaillé sur ce bassin versant dans les années 1970, mais très peu de travaux ont été mis en place ces vingt-cinq dernières années sur celui-ci. de ce fait, il est primordial aujourd'hui, afin de pouvoir relancer une étude du bassin versant du Mayo-Tsanaga par instrumentation, de remettre à jour nos connaissances géomorphologiques, hydrographiques et d'occupation du sol. Pour ce faire, nous avons recours à des données récentes et plus précises (MNT Aster, images satellites landsat TM et etM+) afin de suivre les dynamiques Hommes / milieux ayant cours depuis les 25 dernières années. Ce travail montre une mutation et une organisation complexe des pratiques, en relation notamment avec la géomorphologie et la pédologie dubassin versant du Mayo-Tsanaga.


2018 ◽  
pp. 11-19 ◽  
Author(s):  
Annabelle Moatty ◽  
Freddy Vinet ◽  
Stéphanie Defossez ◽  
Jean-Philippe Cherel ◽  
Frédéric Grelot

La reconstruction, entendue comme l'ensemble des mesures pour rétablir un fonctionnement acceptable du territoire, est une notion de plus en plus traitée dans la littérature scientifique des risques. Elle peut faire l'objet, sans que cela soit systématique, de stratégies d'adaptation collectives et individuelles, planifiées et spontanées, aux objectifs différents. L'anticipation de la reconstruction est un enjeu majeur pour optimiser le potentiel préventif et pour fluidifier la prise de décision en période post-catastrophe. L'étude des phases du processus par le biais d'un retour d'expérience à moyen et long terme permet d'en dégager des règles et de définir des blocages et leviers d'action au regard des objectifs de la Réduction des Risques de Catastrophe et de l'Adaptation au Changement Climatique pour mettre en œuvre les principes du Développement Durable. Les méthodes d'enquêtes, l'analyse documentaire, et la spatialisation des résultats permettent la collecte des données et leur analyse plusieurs années après la catastrophe. Nous nous appuyons sur l'analyse de 2 reconstructions post-catastrophe : l'Aude (notamment Cuxac-d'Aude) et le Var, suite aux inondations de 1999 et 2010. Des exemples d'adaptations ont été intégrés à la reconstruction mais de manière opportuniste sans véritable stratégie globale. Il ressort que l'événement catastrophique à lui seul ne peut être le déclencheur d'une adaptation au risque et que la mise en œuvre d'une reconstruction préventive ne s'improvise pas : le travail d'anticipation est aussi nécessaire que nécessairement limité par le besoin d'ajustement ad hoc.


2006 ◽  
Vol 18 (1) ◽  
pp. 131-147 ◽  
Author(s):  
Marie Beaulieu ◽  
Milène Giasson

Le caractère complexe des difficultés rencontrées dans l’exercice du jugement clinique et dans la prise de décision engendre chez les intervenants psychosociaux qui travaillent auprès des personnes aînées maltraitées un certain malaise et des problèmes éthiques. Dans un contexte sociolégal et une organisation des pratiques flous, nous proposons une réflexion sur l’exercice de l’autonomie professionnelle de ces intervenants dans leurs organisations. Pour explorer ce phénomène, des entrevues en profondeur (récits de pratique) ont été menées auprès de 16 intervenants psychosociaux provenant des milieux communautaires ou travaillant dans le réseau public. L’analyse des récits de pratique permet d’illustrer les aspects positifs et négatifs de l’exercice de l’autonomie professionnelle par l’intervenant psychosocial oeuvrant auprès des personnes aînées victimes de mauvais traitements. Des extraits d’entrevues illustrent l’importance des contraintes organisationnelles et la complexité des interventions. Des pistes de solution permettant d’améliorer les conditions de pratique sont dégagées.


2009 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 207-228 ◽  
Author(s):  
LAURENT PRÉVOT ◽  
LAURE VIEU ◽  
NICHOLAS ASHER

ABSTRACTLes théories cherchant à capturer la cohérence discursive (Mann & Thompson, 1987; Asher & Lascarides, 2003) offrent des cadres théoriques stimulants pour analyser de nombreux phénomènes discursifs. Ils peinent parfois cependant à fournir des définitions de relations combinant précision et robustesse pour des travaux d'annotation à grande échelle permettant, par exemple, de constituer des corpus annotés en relations discursives. Le cas des relations d'Élaboration et d'Arrière-plan constitue une parfaite illustration de ce problème. La plupart des théories discursives les incluent, parfois sous des noms différents, et l'on pourrait penser que leur définition et la manière de les reconnaître est maintenant établie. Cependant, en dépit du fait que ce sont les relations les plus courantes dans les corpus, c'est à leur sujet que les annotateurs ont le plus de problèmes. Elles sont souvent prises l'une pour l'autre. Dans cet article nous examinons la source de ces problèmes et nous proposons une solution basée sur la distinction d'une relation d'Élaboration d'entité, que nous formalisons en SDRT.


2009 ◽  
Vol 41 (1) ◽  
pp. 239-261 ◽  
Author(s):  
Henri Eckert

Résumé La raison généralement avancée pour rendre compte du fait que les jeunes Québécois occupent de plus en plus souvent des emplois salariés durant leurs études prend appui, au-delà des circonstances économiques qui ont favorisé cette évolution, sur leur désir d’autonomie financière. L’explication sociologique d’un phénomène aussi massif peut-elle pourtant se satisfaire de l’invocation de ce seul motif ? Pour en décider, nous proposons d’examiner d’abord l’évolution du phénomène et d’en souligner la généralité. Dans un second temps, nous examinons les raisons évoquées par les jeunes eux-mêmes pour travailler pendant leurs études et le poids du motif de l’autonomie financière parmi elles. Dans un troisième temps, nous examinons les interprétations possibles de ces raisons et les enjeux sociaux plus globaux du cumul études-emploi. Au terme de ce parcours, l’explication sociologique du phénomène nous paraît devoir prendre en compte la question de l’intégration sociale des jeunes et les transformations des modes de socialisation de la jeunesse actuelle. Plus qu’à la seule recherche d’autonomie financière, le cumul études-emploi renverrait ainsi à une nouvelle conception de la jeunesse.


2009 ◽  
Vol 22 (1) ◽  
pp. 117-143 ◽  
Author(s):  
Abdelkader Fassi Fehri

Résumé Dans cet article, nous proposons un traitement unifié des différents usages des formes pronominales arabes de troisième personne (qu’il s’agisse de pronoms personnels, de copules ou d’explétifs). Nous montrons que cet objectif ne peut être atteint qu’en recourant à une (sous)spécification lexicale ou syntaxique appropriée. En second lieu, nous examinons la variation des formes explétives dans les langues, ainsi que celle des formes d’accord compatibles avec celles-ci. Nous montrons que dans les cas simples, les deux classes de formes sont liées, la liste des formes explétives étant dérivable de celle des formes pronominales de troisième personne qui peuvent être légitimées dans le contexte des formes d’AGR. En outre, un paramètre argunemtal est proposé pour AGR, selon lequel certaines langues autorisent uniquement un NP argumental dans Spec AGR. Par contre, d’autres langues autorisent également des NP non-argumentaux, mais elles requièrent que les traits phi (spécifiés) soient légitimés par des NP argumentaux (qui sont membres de chaînes explétives).


2018 ◽  
Vol 336 ◽  
pp. 3 ◽  
Author(s):  
Alain Karsenty

René Catinot, qui fut directeur des recherches forestières au CTFT (Centre Technique Forestier Tropical, qui deviendra le département Forêt du Cirad) et figure historique de la foresterie tropicale française, se posait cette question au début des années 1960. Dès leur arrivée en Afrique Tropicale, nous dit Catinot, « les Forestiers chargés de la gestion de la forêt dense ont cherché à la régénérer ». Les connaissances forestières de milieux tempérés sont insuffisantes face à des forêts qui comportent 200 à 300 espèces, mais qui contiennent nettement moins de bois qu’une forêt aménagée en zone tempérée. Un débat oppose alors les tenants d’une régénération naturelle à ceux de la régénération artificielle. Le problème de l’exploitation sélective tropicale, particulièrement en Afrique, est le faible taux de prélèvement qui limite l’arrivée de lumière au sol et empêche la germination nécessaire au renouvellement des espèces les plus appréciées commercialement, lesquelles sont souvent à tendance héliophile. Catinot est affirmatif « il ne faut pas compter sur la Nature seule pour la régénérer ». Les techniques sylvicoles s’emploient, dès lors, à favoriser ces espèces commerciales, soit en « stimulant la croissance des plants préexistants » (sylviculture utilisant la régénération naturelle), soit en « transplantant dans les forêts épuisées par l’exploitation des plants d’essences nobles préalablement produits en pépinière » (régénération artificielle). Le langage sur la « noblesse » des essences trahit les conceptions de l’époque. Le terme de « diversité biologique » n’apparaitra qu’en 1968 et il faudra encore quelques années pour comprendre que la biodiversité ne se limite pas à la somme des espèces, mais représente l'ensemble des interactions entre les êtres vivants. Que nous dit Catinot, qui exprime bien la pensée des forestiers tropicaux de l’époque ? La sylviculture utilisant la régénération naturelle, « c’est avant tout une destruction lente et prudente du couvert » en utilisant délianage, dégagement et empoisonnement des « espèces gênantes ». Quant à la régénération artificielle, « il faut bien détruire la forêt préexistante pour donner aux plants la lumière indispensable à leur croissance ». Ce langage serait inaudible aujourd’hui, à l’heure où l’on cherche à promouvoir « l’exploitation à faible impact » et où la certification Forest Stewardship Council « de bonne gestion forestière » (FSC) s’interroge sur la compatibilité de l’exploitation, même à faible impact, avec le maintien de « paysages forestiers intacts »... 


2020 ◽  
Vol 344 ◽  
pp. 3-16
Author(s):  
Said Moukrim ◽  
Said Lahssini ◽  
Nabil Rifai ◽  
Kamal Menzou ◽  
Hicham Mharzi-Alaoui ◽  
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Le changement climatique constitue un grand défi à relever par les politiques publiques et les gestionnaires des espaces naturels. La compréhension de ses impacts sur les écosystèmes forestiers constitue un préalable nécessaire à toute réflexion visant leur conservation et le maintien des services écosystémiques qu’ils offrent. Cette étude s’est intéressée à la modélisation de la distribution potentielle de Cedrus atlantica Manetti, à l’identification des variables environnementales conditionnant sa distribution, et à la définition de l’étendue géographique des aires qui sont favorables à sa présence sous les conditions climatiques passées, actuelles et futures. Ce travail a été réalisé en se basant sur le principe d’entropie maximale. La cartographie des aires potentielles révèle la sensibilité du cèdre aux changements climatiques passés et suggère une grande étendue (quadruple de la surface d’occurrence actuelle de l’espèce) des zones bioclimatiquement adaptées au développement de cette espèce sous les conditions climatiques actuelles. Cependant, les distributions potentielles futures semblent être dépendantes de certains sites spécifiques et risquent d’être affectées négativement par le climat futur. Ces résultats mettent en évidence l’ampleur des régressions projetées des superficies du cèdre dans le futur, ce qui pourrait impacter considérablement les fonctions et services de cet écosystème et augmenter les risques d’extinction locale. Ils constituent par ailleurs un bon outil de prise de décision pour les gestionnaires du territoire quant à la conservation de ce précieux écosystème forestier, afin d’éviter toute extinction de ce foyer de biodiversité marocaine.


Author(s):  
Michał Krawczyk ◽  
Łukasz Własiuk

In this paper, we analyse the contents of over a thousand gambling slogans. We identify several features considered in the literature that the slogans might capitalize on. In particular, we investigate heuristics and biases analyzed in the behavioural economics of decision making under risk, such as the gambler’s fallacy. We then employ factor analysis to identify the main types of heuristics and biases showing up in the analyzed slogans. We find three naturally interpretable factors and show that they intuitively correlate with the type of game each slogan advertised. We also construct an index of potentially dangerous features a slogan might have and show that their use subsided slightly in the UK after the Industry Code for Socially Responsible Advertising was implemented in 2007.RésuméCet article porte sur l’analyse de plus d’un millier de slogans sur les jeux de hasard. Nous retrouvons dans ces slogans de nombreuses caractéristiques évoquées dans la littérature sur le sujet, en particulier les heuristiques et biais analysés en économie comportementale dans la prise de décision en situation de risque, comme l’illusion du joueur. Au moyen d’une analyse factorielle, nous dégageons les trois principaux types d’heuristiques et de biais qui se manifestent dans les slogans étudiés. Nous décelons ensuite trois facteurs interprétables et démontrons leurs corrélations intuitives avec le type de jeu dont chaque slogan fait la promotion. Enfin, nous proposons un index des caractéristiques potentiellement dangereuses des slogans sur les jeux de hasard et démontrons que l’emploi de ceux-ci a diminué légèrement au Royaume-Uni après l’adoption du Gambling Industry Code for Socially Responsible Advertising en 2007.


2017 ◽  
Vol 11 (2-3) ◽  
pp. 4-27
Author(s):  
Pierre André ◽  
Michel Bourban

Dans un contexte d’urgence, les philosophes ne peuvent plus se contenter d’élaborer des théories idéales de la justice climatique fondées sur des motivations purement morales. Il est désormais nécessaire d’envisager des approches non idéales. Nous proposons ici de prendre au sérieux le problème de la motivation à l’action et nous mettons en avant certains motifs prudentiels pour lutter contre le changement climatique, en vue non pas de remplacer, mais de renforcer les motivations morales existantes, mais insuffisantes. Nous commençons par présenter trois grandes approches idéales qui ont prévalu jusqu’ici dans la recherche sur la justice climatique et sont fondées respectivement sur l’éthique déontologique, sur l’éthique des vertus et sur l’utilitarisme. Nous mettons en évidence leurs limites pratiques, en ciblant le problème de la motivation à l’action. Nous proposons ensuite quelques pistes pour résoudre ce problème en esquissant une approche non idéale de la justice climatique. Cette approche est centrée sur les motivations amorales ressortant de l’examen attentif des perturbations systémiques globales et des contextes nationaux et locaux spécifiques. Elle est à notre sens incontournable pour motiver les États-nations, les entreprises et les individus. Il s’agit cependant moins de la substituer totalement aux théories idéales de la justice climatique que de compléter celles-ci pour établir une vision plus compréhensive qui distingue le problème de la justification morale de celui de la motivation.


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